2012/04/03

Le devoir du citoyen

 Ce devoir, c'est celui de s'informer, et d'informer. Plus exactement, dans nos sociétés au consentement fabriqué, c'est celui de bien s'informer, et de bien informer. Le citoyen ne doit pas rester un simple réceptacle, ou une courroie mécanique de transmission, il doit exacerber son rôle de relai actif de l'information. Chaque parole politique est aussi un acte de journalisme. 

En voici une illustration ce matin : Le Monde publie un article de Jean-Marc Ferry : "Les candidats face au défi européen".
Sachant l'importance absolument cruciale de ce thème pour la sortie de la crise systémique mondiale, il a attiré toute mon attention. 
Je dois dire que j'ai été immédiatement déçu par la couverture imparfaite du programme européen de François Hollande. Comme il n'est pas possible de commenter sur le site du Monde sans être abonné, j'ai donc immédiatement contacté l'auteur en personne. Le relai actif que j'ai mentionné.
Il m'a répondu aussitôt, et c'est avec son autorisation que je publie ici mon commentaire et sa réponse. Je l'en remercie sincèrement pour cette démonstration de transparence du débat entre citoyens, dans cette campagne aux enjeux historiques.

Monsieur Ferry,

vous écrivez dans votre article du 02/04 : "Sur le fond, il n'y a pas de vision institutionnelle novatrice concernant l'UE. [dans le programme de F. Hollande]"

Je tiens pourtant à porter à votre connaissance le discours suivant de F. Hollande sur l'Europe :

"L’Europe doit être aussi mieux gouvernée. C’est le rôle du Conseil européen, des chefs d’Etat et de gouvernement. C’est le rôle, aussi, des institutions communautaires – que je respecte. L’Europe a avancé quand elle a été capable d’avoir des chefs d’Etat et de gouvernement qui avaient une vision, mais aussi des institutions communautaires qui prenaient l’initiative, qui anticipaient, qui traduisaient, qui engageaient. Et un Parlement européen qui faisait entendre sa voix. Et c’est pourquoi nous devons aller vers une responsabilité encore plus grande de la Commission européenne devant le Parlement européen, et du président de la Commission européenne devant le Parlement européen."

Pensez-vous vraiment qu'il ne s'agit pas là d'une vision institutionnelle très novatrice concernant l'UE ? Et sans équivalent dans les discours des autres candidats ? Et à même de permettre enfin le contrôle de l'Europe par les citoyens au travers de représentants directement élus ?

Je suis disposé à en débattre avec vous, afin que vous puissiez publier un correctif de votre article, au moins pour rétablir cette vérité sur le programme de F. Hollande.

Cordiales salutations,

--Bruno Paul 
Transparence.me - Conscience Sociale - Democratie Agile - Twitter - Facebook - LinkedIn - Viadeo - G+
Et sa réponse :
Cher Bruno Paul,

Je vous remercie pour cette mise au point. Je me suis en effet indexé sur le programme (en ligne) du Parti Socialiste, et je reconnais ne pas avoir intégré ce discours de François Hollande, dont je partage le schéma en ce qui concerne le retour à la méthode communautaire, moyennant une légitimité renforcée du Président de la Commission (voire de l'Union en général), ce qui implique sans doute une réforme profonde de son mode
d'investiture.

Le Monde tenait à ce que j'évoque les programmes. J'ai donc dû en insérer dans mon article un (trop) rapide aperçu. Cependant mon souci principal était plutôt de faire passer l'idée relative à la sortie de crise.

Bien cordialement, JMF

Prof. Jean-Marc Ferry
http://users.skynet.be/sky95042

Chaire de Philosophie de l'Europe
Université de Nantes
jean-marc.ferry@univ-nantes.fr

Université libre de Bruxelles
jferry@ulb.ac.be

Dont acte.

2012/03/26

La synthèse lucide de l'élection présidentielle

Franck Biancheri nous propose sur twitter une perspective particulièrement lucide et synthétique sur l'élection présidentielle, qui mérite d'être largement diffusée : 
"La séquence géopolitique mondiale qui s'ouvre suite à la crise place la France en position clé du fait du rôle de la France dans l'Europe et de l'Europe dans le monde (comme un ressort dans un système de poupées russes). Du fait de la crise, avec l'émergence de l'Euroland, on arrive à un tournant historique.

La politique étrangère et européenne du futur président est donc déterminante au-delà de tout autre enjeu, car c'est à partir de ce front que tout le reste peut se gagner ou se perdre : économie, social, environnement, emploi, sécurité, régulations. La France n'est jamais forte quand elle prétend écraser les faibles. C'est une France réfléchie et impliquée dans la construction de son avenir ses partenaires et voisins, à l'opposé d'une France qui recopie docilement la politique agressive des US. C'est pourquoi cette élection présidentielle est un moment crucial pour que chaque citoyen puisse influer sur notre futur commun. Alors que N. Sarkozy incarne la continuité de sa politique servile (voir la récente parution de "l'Etat blessé"), voyons ce que propose F. Hollande :
  • "L'affirmation de vouloir explorer plus avant les relations avec les autres puissance : BRICS, Amérique Latine 
  • La sortie en douceur du piège "occidentaliste" (USA / UK / IL) dans lequel Sarkozy a enfermé la France 
  • Sa volonté de renégocier ou plutôt d'ajouter un volet croissance au traité Euroland+
  • La priorité affirmée depuis des mois en matière de jeunesse, à la fois en France et dans la dimension européenne 

    F. Hollande apporte donc un réel engagement européen, et une vraie connaissance du projet européen qui remonte loin."
Au contraire, N. Sarkozy ne représente qu'une impasse insurmontable, car selon l'adage issu d'un texte de Einstein : "Aucun problème ne pourra être résolu avec la façon de penser qui l'a généré." 

Les 22 avril et 6 mai 2012, allez voter.

Et en plus, soyez des citoyens conscients et responsables des enjeux cruciaux de notre décennie (lire à ce sujet "Crise mondiale: en route pour le monde d'après - La France, l'Europe et le Monde dans la décennie 2010-2020"), et des solutions incarnées par F. Hollande pour que notre pays tienne enfin son rôle. 
______________________________
Mise à jour:
J'ai depuis publié ces autres articles en complément :

2012/03/24

US Treasury Foreign Holders: History


New official data series reflect new benchmark survey taken since June 2011, as described in the 02/29/2012 press release :
"It should be noted that in many cases it is not possible to accurately determine the country of residence of the beneficial owner of U.S. securities. Securities are often held in custody in countries other than the beneficial owner's country of residence. Respondents on this survey, in turn, may only know where the securities are held in custody. Thus, excessive foreign holdings may be attributed to countries that are major custodial centers, such as the United Kingdom, Switzerland, Belgium [EuroClear], and Luxembourg [ClearStream]." 

2012/03/18

Le Manifeste de l'Homme Indépendant, par Albert Camus

"Il est difficile aujourd'hui d'évoquer la liberté de la presse sans être taxé d'extravagance,
accusé d'être Mata-Hari, de se voir convaincre d'être le neveu de Staline.
Pourtant cette liberté parmi d'autres n'est qu'un des visages de la liberté tout court et l'on comprendra notre obstination à la défendre si l'on veut bien admettre qu'il n'y a point d'autre façon de gagner réellement la guerre.
Certes, toute liberté a ses limites. Encore faut-il qu'elles soient librement reconnues. Sur les obstacles qui sont apportés aujourd'hui à la liberté de pensée, nous avons d'ailleurs dit tout ce que nous avons pu dire et nous dirons encore, et à satiété, tout ce qu'il nous sera possible de dire. En particulier, nous ne nous étonnerons jamais assez, le principe de la censure une fois imposé, que la reproduction des textes publiés en France et visés par les censeurs métropolitains soit interdite au Soir républicain (1), par exemple. Le fait qu'à cet égard un journal dépend de l'humeur ou de la compétence d'un homme démontre mieux qu'autre chose le degré d'inconscience où nous sommes parvenus.

Un des bons préceptes d'une philosophie digne de ce nom est de ne jamais se répandre en lamentations inutiles en face d'un état de fait qui ne peut plus être évité. La question en France n'est plus aujourd'hui de savoir comment préserver les libertés de la presse. Elle est de chercher comment, en face de la suppression de ces libertés, un journaliste peut rester libre. Le problème n'intéresse plus la collectivité. Il concerne l'individu. 

Et justement ce qu'il nous plairait de définir ici, ce sont les conditions et les moyens par lesquels, au sein même de la guerre et de ses servitudes, la liberté peut être, non seulement préservée, mais encore manifestée. Ces moyens sont au nombre de quatre : la lucidité, le refus, l'ironie et l'obstination.  
La lucidité suppose la résistance aux entraînements de la haine et au culte de la fatalité. Dans le monde de notre expérience, il est certain que tout peut être évité. La guerre elle-même, qui est un phénomène humain, peut être à tous les moments évitée ou arrêtée par des moyens humains. Il suffit de connaître l'histoire des dernières années de la politique européenne pour être certains que la guerre, quelle qu'elle soit, a des causes évidentes. Cette vue claire des choses exclut la haine aveugle et le désespoir qui laisse faire. Un journaliste libre, en 1939, ne désespère pas et lutte pour ce qu'il croit vrai comme si son action pouvait influer sur le cours des événements. Il ne publie rien qui puisse exciter à la haine ou provoquer le désespoir. Tout cela est en son pouvoir.  
En face de la marée montante de la bêtise, il est nécessaire également d'opposer quelques refus. Toutes les contraintes du monde ne feront pas qu'un esprit un peu propre accepte d'être malhonnête. Or, et pour peu qu'on connaisse le mécanisme des informations, il est facile de s'assurer de l'authenticité d'une nouvelle. C'est à cela qu'un journaliste libre doit donner toute son attention. Car, s'il ne peut dire tout ce qu'il pense, il lui est possible de ne pas dire ce qu'il ne pense pas ou qu'il croit faux. Et c'est ainsi qu'un journal libre se mesure autant à ce qu'il dit qu'à ce qu'il ne dit pas. Cette liberté toute négative est, de loin, la plus importante de toutes, si l'on sait la maintenir. Car elle prépare l'avènement de la vraie liberté. En conséquence, un journal indépendant donne l'origine de ses informations, aide le public à les évaluer, répudie le bourrage de crâne, supprime les invectives, pallie par des commentaires l'uniformisation des informations et, en bref, sert la vérité dans la mesure humaine de ses forces. Cette mesure, si relative qu'elle soit, lui permet du moins de refuser ce qu'aucune force au monde ne pourrait lui faire accepter : servir le mensonge. 
Nous en venons ainsi à l'ironie. On peut poser en principe qu'un esprit qui a le goût et les moyens d'imposer la contrainte est imperméable à l'ironie. On ne voit pas Hitler, pour ne prendre qu'un exemple parmi d'autres, utiliser l'ironie socratique. Il reste donc que l'ironie demeure une arme sans précédent contre les trop puissants. Elle complète le refus en ce sens qu'elle permet, non plus de rejeter ce qui est faux, mais de dire souvent ce qui est vrai. Un journaliste libre, en 1939, ne se fait pas trop d'illusions sur l'intelligence de ceux qui l'oppriment. Il est pessimiste en ce qui regarde l'homme. Une vérité énoncée sur un ton dogmatique est censurée neuf fois sur dix. La même vérité dite plaisamment ne l'est que cinq fois sur dix. Cette disposition figure assez exactement les possibilités de l'intelligence humaine. Elle explique également que des journaux français comme Le Merle ou Le Canard enchaîné puissent publier régulièrement les courageux articles que l'on sait. Un journaliste libre, en 1939, est donc nécessairement ironique, encore que ce soit souvent à son corps défendant. Mais la vérité et la liberté sont des maîtresses exigeantes puisqu'elles ont peu d'amants. 
Cette attitude d'esprit brièvement définie, il est évident qu'elle ne saurait se soutenir efficacement sans un minimum d'obstination. Bien des obstacles sont mis à la liberté d'expression. Ce ne sont pas les plus sévères qui peuvent décourager un esprit. Car les menaces, les suspensions, les poursuites obtiennent généralement en France l'effet contraire à celui qu'on se propose. Mais il faut convenir qu'il est des obstacles décourageants : la constance dans la sottise, la veulerie organisée, l'inintelligence agressive, et nous en passons. Là est le grand obstacle dont il faut triompher. L'obstination est ici vertu cardinale. Par un paradoxe curieux mais évident, elle se met alors au service de l'objectivité et de la tolérance. 
Voici donc un ensemble de règles pour préserver la liberté jusqu'au sein de la servitude. Et après ?, dira-t-on. Après ? Ne soyons pas trop pressés. Si seulement chaque Français voulait bien maintenir dans sa sphère tout ce qu'il croit vrai et juste, s'il voulait aider pour sa faible part au maintien de la liberté, résister à l'abandon et faire connaître sa volonté, alors et alors seulement cette guerre serait gagnée, au sens profond du mot.
Oui, c'est souvent à son corps défendant qu'un esprit libre de ce siècle fait sentir son ironie. Que trouver de plaisant dans ce monde enflammé ? Mais la vertu de l'homme est de se maintenir en face de tout ce qui le nie. Personne ne veut recommencer dans vingt-cinq ans la double expérience de 1914 et de 1939. Il faut donc essayer une méthode encore toute nouvelle qui serait la justice et la générosité. Mais celles-ci ne s'expriment que dans des cœurs déjà libres et dans les esprits encore clairvoyants. Former ces cœurs et ces esprits, les réveiller plutôt, c'est la tâche à la fois modeste et ambitieuse qui revient à l'homme indépendant. Il faut s'y tenir sans voir plus avant. L'histoire tiendra ou ne tiendra pas compte de ces efforts. Mais ils auront été faits."
[1]: Albert Camus était rédacteur en chef de ce journal publié à Alger

Cet article devait paraître le 25 novembre 1939 dans "Le Soir républicain". Il avait été censuré, et perdu. Il vient d'être retrouvé. Malgré les dates mentionnées, qui peut nier qu'il soit intemporel ? L'homme indépendant Camus s'attache à réveiller notre conscience sociale. Qu'il nous serve de repère


2012/03/02

Primary Dealers to Fed : "Checklist OK. We are ready for a massive QE3"


As anticipated...
 An operation like QE needs a complex planning to be executed with the less possible risks (speaking for the Wall Street players, primarily).

Here are some of the known steps of the preparatory process, which seem completed now :


"In a reverse repo, the Fed lends securities for a set period, temporarily draining cash from the banking system. 
In a tri-party arrangement, a third party functions as the agent for the transaction and holds the security as collateral. JPMorgan Chase and Bank of New York Mellon are the only banks that serve in a trade-clearing capacity in the tri- party repo market."
This will allow a new massive lend of securities by the FED and only 2 banks will be drained of cash. The FED has sub-contracted the new clearing operations (and subsequent margins) to its 2 closest primary dealers.

2012/02/27

The Artist aux Oscars : Quand le peuple Américain aphone nous crie au secours

 Ces victoires historiques aux Oscars pour un film étranger (meilleur film, meilleur réalisateur, meilleur acteur, meilleure musique, meilleurs costumes) peuvent être interprétées de plusieurs manières :

Tout d’abord par la reconnaissance d’un travail artistique d’une grande qualité, pour chaque lauréat mais aussi pour l’ensemble de l’équipe (formidable Bérénice Bejo). La mise en abyme du film qui parle de films qui ne parlent pas, d’un acteur du cinéma muet qui s’isole dans son mutisme, du cauchemar d’un monde sonore où il serait le seul privé de voix, le choix à faire entre le monde du bruit et celui des grimaces, tout cela vous l’aviez remarqué.

Certaines personnes peuvent ensuite présenter ces Oscars comme étant le signe d’une suzeraineté affirmée de la culture Américaine sur le cinéma français, avec un film où le nombre de français est réduit au strict minimum, tourné à Hollywood, et qui ne parle que de l’Amérique blanche triomphante des années 20 pour pouvoir mieux ignorer de récompenser plus généreusement l’introspection nécessaire sur leur propre histoire récente avec « La Couleur des Sentiments ». Nous ne sommes pas de ceux-là.

Pour notre part, nous avons voulu voir le succès outre-Atlantique de The Artist comme l’expression d’un appel au secours de l’Amérique. Comment en effet ignorer l’allégorie que le scénario nous propose, le parallèle qui nous est offert :
  • Entre le peuple Américain et George Valentin, au faîte de sa gloire dans le « monde d’avant » et qui refuse jusqu’à ce qu’il soit trop tard de se rendre à l’évidence de l’émergence des nouvelles règles du « monde d’après la crise » dont il est pourtant un des premiers spectateurs? ;
  • Entre les médiatiques guerres de perdition des USA depuis 2001 et la dernière scène du dernier film d’une star en déclin qui se filme en train de s’enliser dans des sables mouvants, résigné à son sort? ;
  • Entre l’inconscient collectif américain de la crise de 2008 et le destin de George emporté dans la tourmente de celle de 1929? ;
  • Entre les pays BRICS et les figurants du « monde d’avant » symbolisés par l’Argentine Bénérice Bejo, et qui parviennent en haut de l’affiche? ;
  • Entre une Amérique assourdissante, cacophonique et que plus personne n’écoute dans le monde, et le cauchemar de George Valentin où de multiples femmes à l’image de Bérénice le dépasse en gloussant sur son état d'hébétude? ;
  • Entre la dégradation régulière de la société US et l’implacable descente aux enfers d’une star prise au piège d’une crise historique et de son fol orgueil, qui ne trouve aucune issue à son obsolescence, sinon dans la solitude et la fuite, et voit toutes ses possessions rachetées par sa jeune concurrente? 
Sic Transit Gloria Mundi. Mais ensuite ?

Pourtant, Bérénice aime George, et essaye constamment de l’aider du mieux qu’elle peut, sans s'imposer. Nous aimons le peuple Américain. Arriverons-nous à temps nous aussi, au moment où George sombre au milieu des ruines fumantes de sa vie ? Or ce n’est pas seulement une question de temps. C’est aussi pour George d’être capable  de reconnaître qu’il peut être aidé, et de l’exprimer, d’oser en parler, et d’agir en concert. La chance de Thomas Langmann c’est d’avoir su favoriser cette mixité culturelle au bon moment historique. La chance sourit aux audacieux, mais le fait que l’initiative vienne d’Européens n’est pas une surprise : c’est bien ce rôle de production d’idées et de réalisation de projets mixtes que nous pouvons mener mieux que quiconque. Ce qui a commencé dans le domaine des Arts et des Lettres, incluant les nouvelles relations internationales, doit s’étendre à tous les autres. Le peuple américain redemandera de cette nouvelle culture qui remplacera avantageusement l’idolâtrie des Chevaux de Guerre. Et nous devrons répondre nous aussi, comme les derniers mots de The Artist : « With pleasure ».

Aujourd’hui, l’Académie des Artistes américains, en décernant ces Oscars, nous adresse véritablement cet appel au secours, d’une voix qui n’est pas muette, mais aphone. C’est bien cette nouvelle posture politique, en rupture avec celle du gouvernement US, qui s’exprime également dans l’Oscar du meilleur film étranger décerné à un film Iranien : « La séparation ».

2012/02/26

New US Gov. Budget : public debt to GDP ratio will exceed 137% in 2016

[This is the part 3 of our series on US Debt : read part 1, part 2]

On February 13, 2012, the new FY2013 federal budget was released. It budgeted further major increases in the public debt each year up to 2016. We added these exact values to our open model we recently released and used to follow the trend of rising US public debt.

The US Gov. has made some assumptions about the future country GDP up to 2016, just to explain that the debt to GDB ratio will remain constant (or "under control" politically speaking). Our open model allows anybody to test with any other hypothesis.

Here are the main results for 6 scenarii : 
  • 1% growth per year  
  • 0% growth per year 
  • a scenario with required growth to meet the US Gov. debt to GDP goals each year. Yes you are right, US GDP needs to grow 7% in 2015 and 2016. 
  • 2% growth per year
  • and 2 different scenarii involving a systemic shock and a depression : one similar to 2008 crisis, and another one similar to the implosion of former USSR in 1990's.

Please note that none of these scenarii are taking into account an upcoming QE3 or any new massive bailout which will inflate the debt even faster (as US Gov. has always chosen this road). 
The first four scenarii are simple continuity of the past since 2009, if you're placing any confidence into these GDP figures :


Do you really think the third scenario, supported by the US Gov., is the most probable ? We don't think so. 
We therefore consider that the total public debt to GDP ratio will exceed 137% in 2016, and up to 250% when massive bailout, or worse, will surge again.

2012/02/23

La dette publique US suit-elle une croissance exponentielle ?

 Le billet précédent se termine par la mention de la linéarité de la croissance du ratio de la dette publique US / PIB depuis 2009. Cela signifie qu'il est possible de connaitre la valeur de ce ratio à une date postérieure à 2009 en modélisant cet accroissement. On pense bien sur à une forme affine y=a*x+b, avec la valeur de l'accroissement mensuel que j'ai indiquée. 

J'ai ensuite voulu chercher si on pouvait modéliser l'accroissement par une suite géométrique discrète 
q(n) = q(0) * r^n 
où r est la raison de la suite, le point 0 est le 11 mars 2009 et n le nombre de jours depuis cette date.

Avec q(0) = 86.26 , un rapide calcul donne une valeur de r = 1.000274214
r > 1 indique une croissance exponentielle du ratio de la dette / PIB ; une hyperinflation de ce ratio en somme ! 

Bien sur r est très proche de 1, il est donc encore difficile de trancher définitivement entre forme affine ou forme exponentielle. Les valeurs des mois prochains nous en diront plus, ou bien les coefficients de régression linéaire... Ce qui est certain c'est que le service cumulé de la dette (c'est à dire emprunter toujours davantage pour pouvoir rembourser une dette précédente) forme bien une série géométrique.

Update 24/2/12 :
J'ai modélisé ce matin la variation de la dette entre octobre 2001 et le 15/09/2008, juste avant l'énorme pic. La durée est 2.5 fois plus longue que sur l'étude précédente.
En forme affine on obtient un accroissement mensuel de 0.2643 points, avec un coefficient de régression linéaire (Bravais-Pearson)  p = 0.995, soit p² = 0.990
Pas mal mais pas excellent comme corrélation statistique.
Signalons que ce coefficient de Pearson p = 0.99379 (p² = 0.9876) entre 2009 et 2012, d'où la difficulté de trancher que nous avions hier.

Mais maintenant, modélisée sous forme de série géométrique, on obtient entre 2001 et 2008 une raison r = 1.00014126

Encore une fois r > 1 ! Et on remarque que r a augmenté après le pic de fin 2008, ce qui prouve qu'on a changé de série, mais aussi que la dérive exponentielle de la dette s'est encore aggravée puisque r est devenu encore plus grand.

Si on simule maintenant tous les points des 2 séries géométriques à l'aide des 2 valeurs de raison, on peut ensuite calculer la corrélation entre ces points simulés et les valeurs de la dette publiées quotidiennement.
On obtient alors entre 2001 et 2008 une valeur du coefficient de Pearson p = 0.9944 (p² = 0.989)
et entre 2009 et 2012 une valeur du coefficient de Pearson p = 0.992 (p² = 0.983)

Dommage. Pour l'instant, les données recueillies ne sont pas encore assez nombreuses pour pouvoir trancher entre les 2 hypothèses de manière définitive.

En conclusion :
  • Nous disposons maintenant d'un outil simple, entièrement transparent, qui dépend de données publiées quotidiennement, et que tout un chacun peut utiliser pour auditer régulièrement ou même anticiper de manière quantitative les évolutions de la dette des US. 
  • Notre exercice nous autorise à dire qu'il n'est pas exclu de considérer que la croissance du ratio de la dette publique totale des US / PIB soit exponentielle, avec l'effet auto-accélérateur foudroyant qui accompagne obligatoirement cette dérive à partir d'un certain point que l'on peut apprécier mathématiquement. On peut même dire que l'on pourrait mesurer la longueur restante de la mèche.
  • Dans les 2 cas, mais encore plus particulièrement si la dérive exponentielle s'impose, cette dérive met aussi en lumière deux impossibilités absolues : d'une part qu'il est impossible pour les US de se sortir de la dette par davantage de dette ; d'autre part qu'ils ont démontré jusqu'à présent qu'ils étaient dans l'incapacité de réagir différemment par rapport à leurs problèmes gravissimes de politique économique.
  • Enfin, que dans une telle situation de banqueroute annoncée d'un pays, il n'y a pas de meilleur conseil à donner que d'en parler de manière transparente à ses créanciers et partenaires internationaux, et d'accepter rapidement leurs propositions. En l'espèce, il ne peut s'agir que du G20 et de commencer par la remise en cause complète du rôle du dollar dans les échanges internationaux, la refonte des participations au FMI, à la BRI et au conseil de sécurité de l'ONU. C'est cette prise de conscience de la part des autorités US et de leurs cercles d'influence qu'il faut encourager, car c'est l'étape la plus longue et la plus difficile. La communauté internationale s'y essaie depuis 2008, sans aucun succès jusqu'à présent. Pourtant, une sortie de crise d'une telle ampleur historique, ca demande de s'y atteler dès maintenant pour absorber et étaler au mieux l'onde de choc. Dans l'autre scénario de l'absence de prises de responsabilité de la part des US, elle se produira aussi mais de manière dévastatrice, et en premier lieu pour les américains eux-mêmes, comme l'Histoire nous l'enseigne, hélas. 


US public debt to GDP ratio is 115 % !

 If you take the total public debt outstanding  (daily published) and the annual or quaterly GDP in chained 2005 dollar (bea.gov), the current ratio is not 101% as reported by ZeroHedge but 115% ! And the observed trend is linear since 2009 : the ratio increases by +0.82% each month, much higher than the slope before 09/2008. This is a clear sign of an economy under massive perfusion by debt monetization.
Who said it's a zombie economy ?

I have analyzed the mathematical trend of these data in another article.
Update 05/25: You can find a longer data serie directly on FRED :

data serie since 1966, in % of GDP, chained 2005 dollar; updated quarterly

Update 10/05 : I add below an extract from the dedicated page about US Debt.

1Year data serie, in % of GDP, chained 2005 dollar; updated quarterly

You read it correctly : figure for 2012Q3 is nearly 118 % (and growing) !!


2012/02/22

US challenges (summary)

 The European Centre for International Political Economy has recently released a paper about China's challenges. I disagree with most of its content, and even more with what is not mentioned about US when the author is comparing both countries. I then noticed that little changes like swaping China with US in the text, adding new links, will reveal much of the other side of the story. Here is the resulting new text.


SUMMARY :
The global economic crisis has changed the perception that many countries shared on US. It is no longer viewed as a financial paymaster, but rather an unruly and disruptive potential pupil. Hence the aim of this paper is to identify and describe the challenges that US is facing in its new role. This paper argues that American developments in all three areas are imposing increasing strains on the country’s political system and institutions and demand new approaches both inside and outside the country. The future for the country is still uncertain due to many vulnerabilities in economic, domestic and foreign policy.

Economists forecast that China’s GDP is to exceed that of the US within a decade or two. Although these predictions may get little attention among investors, it is also worth remembering that they are based on simple extrapolations of the past. Yet, challenges such as the confirmed obsolescence of growth model, the growing pressure of unemployment, and the lack of diversification lie ahead for US. These challenges need to be faced by a new government and policy that will balance the fiscal situation and put US back on track for fast economic growth. Besides, domestic policies face the challenge of rapid escalation of social unrest among US’s population. The increasing number of ‘mass incidents’ (and Occupy Movement) across US, the huge number of people who have access to the Internet and the free exchange of information via ‘micro-blogs’ and tweeting networks, on which 240 million American netizens (as Internet users are known) express their grievances represent a threat to the existing system. Although the traditional bi-Party still commands big respect among richer citizens the level of corruption is alarming and has started to bother younger and poorer generations. And yet, the rulers in US are still a long way from formulating a coherent response to the demands of an increasingly impatient public.

As is the case for its domestic policy, US’s foreign relations are rooted in one fundamental imperative: keeping its regime in power. The government is ready to do whatever is necessary to maintain bloodless growth by keeping financial markets under perfusion, securing access to energy and natural resources worldwide and preventing the economy from being blown off course by external shock. Since Washington has few military allies its international influence is exercised largely through the medium of money and the language of brute force. However, the huge dependency on the global economy will sooner or later become too important for US to remain on the diplomatic sidelines.

There is growing evidence of broadbased popular demand for democracy (Wikileaks, Anonymous, growing debate to end bi-partism or to reform the US constitution), and the pressure for change is increasing. The government’s legitimacy – based on performance – is coming under strain from several directions and these challenges, which are both economic and political, need to be addressed. However, US’s bi-Party system has not yet formulated a clear, effective response strategy. For the rest of the world, the only realistic option is to continue trying to engage US pragmatically but without conceding on essential principles : the usual rules from the XXth century are broken, the dollar cannot remain the global trade currency, whatever the US’s military dominance currently. We are entering a new era, a post-US dollar world, and to remain peg with the dollar will doom your own currency as well.

2012/02/05

Global supply and demand trend to its lowest since 27 years (Baltic Dry Index)

 We are following the Baltic Dry Index since 2008. This composite index gives insight in global supply and demand trends. The small picture to the left is a 1 year chart updated weekly.
Financial News has recently published a report about its trend since 1 year.

But the situation is even worse : the Baltic Dry Index has reached this week its lowest since 1985 (the year this index was first published) at 647 points, even lower than the previous low at 663 points in december 2008, or in december 2001.

(clic to enlarge the picture)

Handy Shipping Guide has published this week an in-depth article about this multi-decades record low as well as Bloomberg (when the index was at 662 points, its lowest since 1986 - now the index has reached even lower to 647), and businessweek.

2012/01/30

THE FIRST COMPOSITE DEBT RATING OF EUROLAND AND 150 COUNTRIES

Fitch rating agency has downgraded several europeans countries last friday. 
But what is the consequence on the eurozone block of countries ? 
And how to put theses ratings into perspective, how do they compare from each other ?
These are the goals of the new Conscience Sociale's Transparent Composite Rating. We have taken the ratings of the 4 major rating agencies in the world, determined a very  simple numeric value from "AAx"-style grade, and calculated their mean for each country.
And we have also taken the opportunity to calculate the rating of Euroland block as a whole, for the first time.
Using the spreadsheet link, you will be able to  to sort data the way you prefer simply by clicking above on column id [A-L then Sort sheet...] (do not click on column labels).

We expect from this new rating to allow much more transparent comparisons between countries for everybody, and also to demonstrate that we are much stronger all eurozone countries when we are considered all together. This is for sure the sense of the current european history,  but it must also be understood by the largest number of people in 2012, in this year of presidential election.

2012/01/07

Conscience du devenir : la crise écologique expliquée à ma fille

Mon aînée est en 6ème. Elle n'a jamais lu mes articles. Je ne lui en parlais pas parce que ce sont des sujets très difficiles à aborder avec des enfants. Il se trouve que sa leçon de géographie que je lui fais réviser cet après-midi commence exactement par ces mots :
Aujourd'hui plus de 50% de la population mondiale vit en ville. Le taux d'urbanisation continue d'augmenter.

 S'ensuit un court dialogue :
- Est-ce que tu sais depuis quand le taux d'urbanisation augmente ?
- Depuis que l'homme construit des villes, en Mésopotamie.
- Tu sais combien il y a d'humains sur la planète ?
- 7 milliards... Dis, c'est grave ? Ça veut dire que tout va exploser ? Qu'on va tous mourir parce qu'il y a trop de personnes ? Tout le monde sait qu'il n'y a bientôt plus de pétrole.
- Non ça ne se passe pas comme ça. Ça n'explose pas. Mais si on ne change rien du tout à notre façon de vivre, il y a des crises très graves, des maladies et la population diminue brutalement, par paliers successifs pendant 200 ans environ.
- Alors on va tous mourir ?
- Chacun doit mourir un jour, mais on mourra de ce problème seulement si on ne fait rien, si on ne change rien. Parce qu'on sait ce qu'il faudrait faire, le problème c'est de le faire collectivement, de changer.
- Mais personne ne fait rien ! Sauf toi qui fait des économies d'énergie...
- Je ne suis pas tout seul... et ça n'est pas seulement une question de pétrole. Tu sais j'écris des articles pour expliquer cela, qui sont lus par 30000 personnes au moins. C'est comme la moitié de la ville. 
- 30 000 comparés à 7 milliards... (un profond air triste passe sur son visage)
- Le monde ne change pas en un jour tu sais. Mais le monde change constamment... et tout changement commence au départ par une personne, une seule. L'important c'est de commencer, qu'il y en ait au moins une, et d'en parler aux autres. Et puis comme je te l'ai dit, je ne suis pas tout seul.

*
(un peu plus tard) 
- Dis-moi, est-ce que tu sais pourquoi je travaille autant sur mes articles ? Pourquoi j'essaie de faire quelque chose ?
- Non ?
- Parce qu'il y a plusieurs années, quand j'ai compris ce qui se passait, j'ai pensé qu'un jour tu me poserais exactement la question que tu m'as posée. Et je me suis dit que je ne pourrai jamais te regarder en face comme maintenant et te dire que je savais ce qui se passait et que je n'ai rien fait... ou bien me défiler lâchement en disant qu'on ne pouvait rien faire, pour toi, tes futurs enfants et les autres gens de ton âge, avec la fausse excuse que soi-disant "c'est très compliqué, tu sais". 


Et vous, qu'allez vous dire à votre enfant le jour où il vous posera la même question ?

*

L'année dernière j'ai croisé un monsieur de 65 ans environ, que je ne connaissais pas, avec qui j'ai parlé brièvement de cette crise écologique. Lui m'a répondu tranquillement et avec un sourire satisfait que c'est un problème qu'il faut laisser aux générations suivantes, qu'elles trouveraient bien une solution puisqu'elles l'avait toujours fait. Il ignorait bien sûr tout de ce qu'est une crise écologique, et ne voulait surtout pas savoir que la solution ne pouvait être qu'inter-générationnelle.
Hélas, il y a fort à parier que sa position soit très répandue parmi sa génération. Je me suis dit que je ne lutterai pas davantage pour préserver le montant de sa retraite. Son abandon flagrant des générations suivantes est une défaillance de sa propre responsabilité inter-générationnelle.
Il s'en faut de peu pour qu'elle soit considérée comme une trahison par les générations montantes.

2012/01/06

US Treasury foreign holdings : new historical record low since 2011

 Boum.

The US Treasury Securities Held in Custody for Foreign Official & Intl Accounts index has reached a new record low : 2,673,567 on 01/04/12, and the fall is going on : 2,668,819 on 01/11/12.

(image updated weekly)

See my previous article to understand why this index  of major importance has to be followed.

The peak of US Treasury foreign official holdings in Custody has been reached end of August 2011.

2012/01/01

Bonne année démocratique et agile

En guise de voeux pour cette année, voici une initiative collaborative très stimulante pour dynamiser nos vieilles démocraties. Avec la naissance de l'Euroland qui se poursuit dans la grande crise systémique mondiale, le besoin de contrôle démocratique des nouvelles institutions n'a jamais été aussi pressant, appelé par toutes les voix et nécessaire pour la stabilité sociale de ces nouveaux grands ensembles humains.

Lisez le Manifeste pour un Développement Agile de la Démocratie et suivez #MDAD ou #democratieAgile sur Twitter. Votre  participation est vivement souhaitée !

N'oubliez pas :
"Vous avez beau ne pas vous occuper de politique, la politique s'occupe de vous tout de même." (C. Forbes, comte de Montalembert, 1810 – 1870)

2011/12/08

Gloomy future of the US drawn by Scott Adams

Never we have seen Scott Adams being so desperated. This month he has drawn a foreseeable future of the US, where the two main political parties remain paralysed, and the country looks after any third voice, any new hope, a candidate for instance well known for his military campaigns (not so successful, by the way). But that would only end result of a long transformation into a banana republic.




2011/12/06

De l’utopie réaliste à l’anticipation politique

Il y a presque 2 ans, le blog de Paul Jorion lançait comme initiative collective "l’inventaire de demain". Et il y a quelques jours, François Leclerc faisait le bilan de cette « projection dans l’avenir » :
« De notre production collective, il n’est pas encore ressorti cette esquisse de la société de demain que l’on espérait en voir surgir… Nous sommes pourtant en retard sur l’événement. La crise elle-même a déjà produit des réactions qui auraient mérité de figurer dans un inventaire qui n’est pas, il s’en faut, terminé »

Et en forme de volonté de rebondir, le blog de Paul Jorion lançait alors un deuxième Appel à Contributions sur « l’Utopie Réaliste : un partage des visions du socle des grands principes d’une nouvelle société , en rupture avec celle qui est aujourd’hui entrée dans une crise de longue durée et ne s’en remet pas. En s’attachant à dégager ses valeurs, ses mécanismes, les comportements sur lesquels elle reposerait. »

Nous pouvons donc légitimement faire les observations suivantes :
  • Primo, malgré le nombre très impressionnant de visites sur le site en question, la production d’idées en 2 ans a été faible. Le ratio est grosso modo de 1 contribution pour 18000 visites. Ce n’est pas surprenant puisque ça correspond à l’ordre de grandeur connu pour les processus collaboratifs sur internet (User Generated Content), mais c’est bien de le remarquer à nouveau sur un sujet directement en relation avec la crise.
  • Secundo, les contributions reçues n’ont pas réussi à se projeter dans l’avenir, ce qui était pourtant bien le but escompté de l’initiative. La mention de l’adjectif réaliste qualifie bien cette exigence initiale de l’utopie.
  • Tertio, la prise de conscience des animateurs du blog de Paul Jorion du déplacement nécessaire de la réflexion économique vers la sphère politique : alors que la première mouture s’attachait simplement à collecter des recettes locales de mode de production ou de distribution, des modèles alternatifs économiques ou monétaires, la deuxième initiative se veut comme un brouillon sinon d’une nouvelle constitution, du moins de principes faisant société, ce qui est bien la définition première du politique. On notera aussi les initiatives récentes des animateurs du site de se diversifier ou de se ressourcer en se rapprochant de courants sociologiques, Stiegler et Ars Industrialis en particulier. En effet l’économie n’est rien d'autre que l’expression de la loi des hommes. Quand celle-ci connait une révolution, l’obsolescence arrive à grand pas, et le temps n’est pas loin où les économistes néo classiques seront regardés comme nous considérons aujourd’hui les astrologues du moyen-âge ou les médecins pédants moqués par Molière. C’est une tendance générale attendue dont nous saluons ici une première manifestation concrète.
  • Quarto, on remarque l’absence de moyens concrets proposés, de démarche intellectuelle, pour pouvoir ancrer les contributions à la projection dans le futur dans le réel. Cette démarche existe pourtant depuis quelques années, c’est celle de l’anticipation politique tout simplement. A la différence de l’Utopie qui débat sans contraintes, et donc sans application concrète et rapide, l’anticipation politique permet de focaliser la réflexion sur les tendances lourdes qui vont apparaître, et qui ne sont encore aujourd’hui que des signaux faibles. L’ancrage dans le réel est dès lors immédiat, et de cette démarche réaliste, on peut en tirer une capacité prédictive très efficace, en particulier dans les périodes de rupture. C’est bien ce qui est mis en œuvre par les membres du think-tank L.E.A.P depuis 2003, avec un taux de succès de prédiction supérieur à tout autre groupe.
En conclusion, notre propre contribution à l’initiative collaborative sus-citée se situe donc sur 2 axes :
D’une part un conseil fondamental : pour réussir son volet réaliste, cette initiative devra utiliser la démarche d’anticipation politique ;
D’autre part une mise en application de cette démarche sur les valeurs, mécanismes, et comportements sur lesquels reposerait la société future : voir par exemple mes articles déjà parus

Enfin, insistons sur un volet déjà signalé par un participant : celui de l’effort indispensable de plus grande démocratisation de notre vie politique nationale et européenne, et de réapprentissage de l’engagement politique du citoyen, sans lesquels toute proposition d’amélioration de la société bénéficiant au plus grand nombre sera rapidement remise en question.
Cette démocratisation et cet apprentissage politique devrait commencer, non pas par une proposition de constitution d’une société révée comme idéale par quelques-uns, mais dans le prolongement des valeurs expliquées dans les articles ci-dessus, par un Manifeste pour une Politique Agile qui serait constitué à l’image du Manifeste pour le développement Agile de logiciels :
  • 1 texte sous licence libre permettant des traductions, 1 pétition en ligne
  • 4 valeurs fondamentales, et 12 principes courts et immédiatement compréhensibles, qui explique les devoirs et l’éthique d’un représentant politique en commençant par la transparence, ainsi que les principes de la démarche d’élaboration des nouvelles politiques de manière profondément ouverte et collaborative, notamment en privilégiant la prise en compte du long terme et des futures générations.
En cette années d'élections majeures à travers toute l'Europe, ce Manifeste, après avoir reçu la signature d'un million de citoyens à travers l'Europe, inciterait immédiatement tous les leaders politiques à se positionner publiquement sur le Manifeste pour suivre ses recommendations ou pas. Il rentrerait donc de facto en usage, signifiant le succès de la première action d'une démocratique réelle.

L'année électorale qui vient offre une occasion unique aux citoyens de l'Europe d'inciter efficacement les leaders politiques à prendre les bonnes décisions, en cohérence avec leurs aspirations à une meilleure société et surtout pour pouvoir résister collectivement aux dangers majeurs  qui nous assaillent : guerre monétaire par les banquiers de Wall Street et leurs alliés de la City, montée en force des courants anti-démocratiques et autoritaires en Europe. 

[Pour la suite de cette idée, voir le site agile-democratie.net. Le manifeste a été mis en ligne le 10/12/2011]

2011/11/21

MHD would allow warfare's paradigm change... instead of civilisation change.

Source: JP Petit
 Mach 5 : here is the first public test of hypersonic weapons by the Pentagon. (See also refs BBC, defense.gov, globalsecurity.org). After MHD torpedoes, hypersonic missiles are changing the way warfare can be done. It's like being before or after V2 missiles strike in 1944. But this has not prevent the german third reich empire to breakdown just few months after.

This field test is not described as using MHD technology, but using a rocket launcher and a glide effect. If MHD could be confirmed, it will announce for the next few years operationnal MHD based hypersonic aircraft fighters and drones, as it is already planned for hypersonic gliders used as drones

MHD is a scientific revolution, and also by far the biggest US counter intelligence operation of the last 50 years. This scientific breach was totally blocked and only military research was allowed. All these facts were described in scientific details since decades by Dr JP Petit in many books like "Ovnis et armes secrètes américaines".

This was not the only possible way... use of MHD technology could have been civil oriented, with a revolutionary impact on carbon reduction, energy production and in short the way in which any transport can be performed. We can still ask for this. This is our democratic duty, before it is too late. Let's start using Euroland's current new democratic refoundation to enforce this direction.

Note: the previous Mach 20 experiment in August is neither described  as using MHD technology. It is also described as a simple glider on the uppest layers of the atmosphere.


2011/11/17

Euroland : consumers are rushing into gold investment

The World Gold Council has just released their updated Gold Trends for Q3 2011.
Europe is the best-in-class region about gold investment, back to a 1990 world share (click to enlarge) :


And France is the best-in-class country about the y/y Q3 growth in gold investment with 1533% growth !


This result is confirmed by the 12 months ended Q3 2010 total vs 12 months ended Q3 2011 total. But the french market can become much larger if we compare it with neighboring countries :


Euroland countries are leading a huge trend into physical gold investment since 2008. See the aggregated 10 years historical data :


And 2011 will certainly be higher than 2010 : the total for the first nine months are just below the full 2010 year. Note also the much lower ratio of ETF in 2010. 

US citizens are reported to be more interested into silver this year compared to 2008. This is also a sign that consumers investment capacity has sharply decreased in this country.

2011/11/02

ESB : Quand Wall Street et la City veulent ruiner la renaissance européenne

 Ils (1) s'invitent dans les pages du Cercle des Echos et déclarent à notre place que "les peuples européens ne veulent pas d'un contrôle étroit des budgets nationaux", et les nouveaux ESB (2) qu'on veut vous imposer 

Tout d'abord, il y a une confusion volontaire entre "les peuples de l'Europe", les peuples de l'Euroland, et les lobbies bancaires de la City et de Wall Street. Que la City ne veuillent à aucun prix des Eurobonds, cela se comprend ; que le peuple anglais ne le veuille pas, ça demande à être prouvé ; et dire que les peuples de l'Euroland ne le veulent pas est un propos qui relève de la manipulation de masse. 

Quant aux ESB, ils ont une forte odeur de montage de subprimes rance, vous ne trouvez pas ? C'est encore un merveilleux moyen pour contourner la BCE par une nouvelle agence à créer (à Londres, puisque c'est un produit financier, on l'accueillera avec plaisir !), pour titriser de la dette et reproduire ici l'armageddon financier qui a eu lieu aux US, et SURTOUT éviter une fédération accélérée de l'Euroland (3) qui lui permettrait de sortir par le haut de cette crise, en utilisant les processus de démocratisation.
Ca c'est un vrai plan, dites donc messieurs. Vous savez qu'on a d'autres idées très précises sur "comment faire vraiment de l'euro une monnaie mondiale" sans avoir recours à vos services pas intéressés du tout ? Vous devriez aller proposer vos idées aux Chinois qui sont aussi en train de faire du yuan une monnaie mondiale dès 2015.

Quant à votre proposition de services pour l'Euroland, merci de ne pas nous téléphoner de nouveau, on vous appelera.

(1) le collectif "euro-nomics" rédigeant cet article est formé par 8 personnes nées ou ayant fait leurs études supérieures aux US et UK, ainsi que toute ou partie de leur carriere, et une neuvième qui est un professeur français à HEC. Malgré cela ils se réclament tous comme étant des européens, et bien peu vivent actuellement dans l'Euroland.

(2) ou "Euro Safe Bonds" : quand un financier vous déclare qu'un produit financier complexe est très sûr, et d'ailleurs que son nom le prouve, c'est le moment de lui tourner le dos.

(3) pour être attaquée de manière aussi véhémente et brouillonne, ce qui démontre leur panique, c'est que cette fédération doit être vraiment une initiative efficace.

2011/11/01

Google Reader's survival kit

Google has revamped his RSS Reader today.
The most disturbing choice, apart from the awful new low constrast grayed unique look & feel, is the immediate interruption of Reader sharing service, now fused with Google Plus... but this one does not even offer a RSS output ! Is it a dead end for automatic sharing ?
And your Google Reader's shared items list has disappeared :(

Here is some tricks to let you share again with :
  • clik on +1 at the bottom of an article in GReader, or use "share on Google+" button if you are using SGplus extension
  • Click into the comment zone then Share button : this link is shared into your G+ Stream
  • convert your Google+ Stream into a RSS feed : use Yahoo's Dapper for that, and choose the RSS feed export format. Use your own stream URL (https://plus.google.com/your_id/posts), select successively the 2 correct zones in the shown page to record the title and then the text content of your new feed. You will group them together in a subsequent step. The whole procedure is somewhat long but the result is ok.
  • be sure to click on  "update service" blue button located in the right at the last step; 
  • copy the resulting (very long) RSS link displayed with the small RSS icon at the right bottom 
  • in Google Reader, use the subscribe button and paste your URL, click ok.
  • an empty item list could be displayed ; don't take care and look for the name of your RSS at the end of the RSS list (left panel). Click on it : the correct item list of your shared feed should be displayed !
About the RSS feed associated with your labels, now they can only be found with a clic on the small arrow near the label (left panel), then "view details and statistics".

Ouf !