2008/11/20

Retour sur Pelamis


Ekoolos s'interroge sur l'intérêt et la faisabilité réelle d'avoir un datacenter couplé à Pelamis, ce dont nous avons parlé à plusieurs reprises.
Au plus la houle est forte, au plus Pélamis est efficace. Il faut donc l’installer là ou ça bouge le plus, et le plus souvent possible. Imaginez donc… Vous êtes responsable matériel d’un datacenter flottant, avec des creux de 10m tout au long de l’année, en train de changer des disques durs et des barrettes de RAM. Bien sur, vous ne rentrez pas chez vous le soir et vivez sur place. Tout ça sans parler de l’entretien du bateau, la logistique, les équipes se relayant, le câblage sous-marins (redondant bien sur, c’est un datacenter)…. Alors ?? et oui …. C’est n’importe quoi quand on y pense !!
[...] Alors si quelqu’un d’entre vous a une idée, moi je sèche :)
Je ne sais pas si Google envisage d'installer ses datacenters dans l'océan austral mais peu importe. Une solution pratique à la question posée pourrait être de superviser le taux de panne des éléments d'un module (cf la description du brevet de Google). Personne n'imagine devoir aller changer chaque élément défectueux à chaque panne. Mais comme les éléments les plus sensibles aux pannes (cpu, ram, cartes électroniques) sont justement les plus redondés, nul besoin impérieux de les remplacer immédiatement. Il suffit d'attendre que le taux d'éléments défectueux ait dépassé le seuil pour venir remplacer tout le module (étanche) d'un seul coup. Les opérations de remplacement ou réparation ont lieu une fois de retour à terre ou en usine.

Petit bonus pour mes lecteurs : Une courte vidéo d'un Pelamis réel en action est visible sur cette page.


T'as fumé ?


Le Monde 2 nous propose un article de synthèse sur Google : "Peut-on tout confier à Google ".

J'aurais aimé que cette question tout à fait centrale soit bien plus amplement fouillée plutôt que de présenter un historique et un business modèle qui n'a de secret pour peu de personne, mais outre ce fait, je ne peux m'empécher de relever un contresens :
" ...noirs fantasmes ou de perversions cachées… L'utilisateur 11574916 cherche "cocaïne dans l'urine". "
Quelle drôle d'idée. Cette recherche n'a rien à voir avec de la perversion, puisque l'analyse des substances dopantes et stupéfiantes (cocaïne) se réalise à partir d'échantillons d'urine. Il est probable que l'auteur de la recherche soit simplement un sportif qui se renseigne sur les méthodes de détection.



2008/11/19

La surprise du Chrome nouveau

Scoop : le Google Chrome nouveau arrive ! Et il a un goût bien connu…
L’actuelle version 0.3 que vous connaissez, sur la page de BrowserHawk pour la détection des paramètres de votre navigateur :

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Voici maintenant la page d’accueil du Chrome nouveau (nightly build, nom de code "Nicely jail") que j’ai testé:

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Enorme surprise : le nouveau Chrome avec support des ActiveX est basé sur IE 6 ! Voyez vous-même :

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La diffusion officielle est prévue le 20 novembre dans toutes les langues supportées… sur windows uniquement.



































Bon ok c’est une blague, il s’agit en fait de IBM Lotus Symphony (v1.2 du 3/11). Assez bien imité je trouve ! IBM met d'ailleurs fortement en avant cette interface utilisateur.
Symphony n’est pas un nouveau navigateur mais une application RDA pour de la bureautique avec un navigateur intégré.

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Téléchargement ici.
Dans un tout prochain billet je comparerai les nouvelles approches des suites bureautique (Chrome + Google Apps et Lotus Symphony) et l’approche traditionnelle (OO.org, MS Office 2003), sous l’angle de l’Entreprise 2.0.

Mise à jour :
vous pouvez lire ma comparaison des suites bureautiques sur le blog "Entreprise 2.0".

Le Cloud Computing s'accompagne de services

C'est ce qu'à parfaitement compris CapGemini, qui après son partenariat avec Google, vient d'annoncer un accord avec Amazon Web Services.

Comme prévu, ce sont à la fois des prestations de conseil, d'infogérance et d'intégration de systèmes qui sont proposés. Tous l'éventail des prestations classiques des intégrateurs est impacté par l'adoption du Cloud Computing. Comme convaincre les clients d'y passer ? La question ne se pose même plus : "Tout le monde cherche à faire plus avec moins".

Désormais ne pas avoir de systèmes d'entreprise hébergés sur les nuages, c'est considéré comme un luxe.

La prise de conscience vient de franchir un Cap.


2008/11/16

Un G20 décevant qui ne s'attaque à aucun problème de fond

Hélas, les simples déclarations d'intention du communiqué final du G20 du 15 Novembre ne sont pas à la hauteur de la dimension du problème posé par les paradis fiscaux, qui sont l'objet de mon billet précédent. Espérons que le prochain sommet prévu en Avril 2009 à Londres sera plus efficace...

On remarque aussi dans ce communiqué que c'est l'IOSCO qui doit en pratique contrôler les agences de notation :

The international organization of securities regulators should review credit rating agencies' adoption of the standards and mechanisms for monitoring compliance.

Pourtant l'IOSCO serait sans doute aussi à même de mieux contrôler en pratique les transactions vers des places financières offshores, puisqu'elle a émis des PRINCIPES RELATIFS À LA COMPENSATION ET AU RÈGLEMENT, dont on retiendra notamment le Principe 30 :

Les systèmes de compensation et de règlement des transactions doivent
faire l’objet d’une surveillance ; ils doivent être conçus de manière à
être équitables et efficaces, d’une part, et à réduire les risques
systémiques, d’autres part.
Ces principes servent bien à évaluer des juridictions, même si cette dernière peut seulement être encouragée à décrire comment son système prend en compte [...] les dispositions relatives aux appels de marge croisés, les dispositions en termes de liens, la compensation des produits sur le marché de gré à gré, la compensation transnationale, etc.
Si un système de compensation de produits dérivés est distinct du système de négociation, par exemple, des dispositions doivent être prévues pour une transmission rapide à la compensation et un contrôle de la tarification du règlement.


Les paradis fiscaux au cœur de la crise financière

Voici une synthèse éclairante par NovEthic des griefs reprochés aux paradis fiscaux.


Puisqu'on mesure mieux l'importance d'un sujet par des chiffres, cet article nous en procure à foison :
  • ils sont les 2ème détenteurs d’obligations d’état américaines
  • A elles seules, les îles Caïman occupent la 5ème place financière mondiale avec 80% des fonds d’investissement du monde, gérant plus de 1000 milliards de dollars d’actifs. Le même rang que celui occupé par la France…
  • ils abriteraient aujourd’hui 11 000 milliards de dollars d’actifs (5 fois le PNB de la France)) et 2,5 millions de sociétés écrans, échappant à la finance internationale légale
  • la moitié sont situés en Europe (Londres, Suisse, Luxembourg, Monaco, Lichtenstein, Andorre, Jersey...)
  • 4000 banques y « résident », tout comme les 2/3 des hedge funds (fonds spéculatifs)
  • « 50% des flux financiers transitent à un moment ou à un autre dans ces zones de non droits, détenues par des acteurs financiers en dehors de toute règle, poursuit Daniel Lebègue. Pas de banque centrale, pas de commission bancaire de surveillance, pas de contrôle. Personne ne sait quels sont ces actifs, où ils sont investis et quels sont les risques qui sont pris ».
  • Cette spéculation ne correspond pas aux besoins de l’économie réelle. Des milliards d’euros (2000 milliards aux Etats-Unis) sont confisqués par ces fonds qui jouent sur le court terme et qui, dans la débâcle actuelle, vendent à fonds perdus… Privés de tout moyen d’action et de contrôle, les Etats sont également privés de ressources fiscales indispensables au fonctionnement des entreprises et des services publics. Cette évasion s’élève selon les estimations entre 100 et 150 milliards de dollars pour les seuls Etats-Unis.
  • Directement visées, les multinationales représenteraient 500 milliards de fuite de capitaux.
    L’une des pratiques courantes des entreprises réside dans la manipulation des « prix de transfert » : les multinationales revendent leurs produits à une filiale logée dans un centre off shore, sans profit, qui les revend ensuite dans le monde sans avoir à payer de taxes ni d’impôts. Ce procédé, qui permet de déplacer ses profits dans une zone détaxée, concerne selon l’OCDE 50% du commerce international.
Tous ces procédés ne servent en définitive qu'à détourner l'argent des Etats, donc à affaiblir les démocraties. C'est un prélèvement sur la vie de milliards de personnes aux seuls bénéfices d'une "élite" de riches spéculateurs et de CEO / PDG peu scrupuleux (cf les affaires Enron, Worldcom...), ainsi que dans une moindre mesure des affairistes, intermédiaires et traders qui s'occupent de ces opérations.
L'utilisation des paradis fiscaux est une composante de l'effilochage de la démocratie qui est un processus corrosif pour le maintien de nos Etats. Wendy Brown, dont on peut lire le récent Les Habits Neufs de la Politique Mondiale, utilise le terme de processus de dé-démocratisation.

Quelques sites à visiter régulièrement sur le sujet du blanchiment d'argent ou de l'évasion fiscale, désormais beaucoup plus visibles depuis que MM Sarkozy et Obama rivalisent de déclarations tonitruantes à leur encontre :
Update 29/02/2012 :


2008/11/14

Le Cloud Computing et le SaaS font la Une de l'économie


The Economist publie un très intéressant dossier entièrement dédié au sujet du cloud computing et du SaaS pour l'entreprise :
Bon je ne sers plus à rien alors maintenant que la presse économique part dans les nuages ?
Mais non rassurez vous, je vous concocte quelques billets particulièrement savoureux et totalement introuvables ailleurs ;) Le travail d'agitateur des consciences n'a jamais de fin.

Restez éveillés !


2008/11/10

Dilbert minute comic strip : le corporatisme mussolinien

Je suis fan de Dilbert (ca ne vous étonnera pas) ;)
Devinez ce que son PDG annonce lors de sa conférence de presse du 8/11/2008 ?



Par une coïncidence décidément inattendue, AIG vient de prendre 40 milliards de plus aux contribuables... Mark Thoma appelle cela le corporatisme mussolinien.

2008/11/01

Prises de conscience

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Voici 2 exemples de prise de conscience.

Le premier, signé Paul Jorion, est lié à l’économie actuelle, et je l’appelle “L’Europe de l’Est s’éveille à la crise”.

Le deuxième est consacré au marché immobilier actuel. Je ne peux m’empêcher d’avoir quelques doutes sur la véracité pleine et entière du témoignage, mais la n’est pas la question. C’est la démarche décrite et le délai de la prise de conscience qui sont intéressants : “Il m’a fallu trois semaines –trois pleines semaines- pour réaliser pleinement la portée de vos réflexions sur l’achat immobilier” (scrollez tout en bas de la page).

Une prise de conscience, c’est comme un changement d’orbite : ça requiert du temps, une impulsion initiale, de l’énergie entretenue, et l’état d’arrivée est sensiblement différent de l’initial.
Dave Droar résume très bien l’origine de cet état pensé de conscience, par opposition à un état passif :
This is an inevitable consequence of consciousness. A being with a mind, conscious of itself and its existence, experiencing a reality, needs to organise the data that it receives from its senses. Simply observing and recording does not allow for consciousness. It is what we do with that information that allows us to think. In order to process and store the vast amount of information received, the human brain attempts to identify patterns in the data; looking for the patterns behind what is experienced. This is asking questions of the sensory information, and requires reasoning. By definition a conscious mind seeks to know. Knowing something requires more than just data, but intelligence or reasoning applied to that data. To attempt to obtain knowledge we must therefore question the data our mind receives; thus, consciousness questions.

2008/10/29

Pendant la tempète, les nuages continuent

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Voilà si vous les avez manqués un bref rappel des derniers articles que j’ai posté sur le blog Entreprise 2 à propos du Cloud Computing principalement, mais aussi des méthodes Agiles et de la technologie de Microsoft pour réaliser les RIA :

2008/10/25

Effet de la crise sur l'adoption du Cloud Computing


 Le Cloud Computing était un des thèmes sous-jacents lors de la création de ce blog, comme l'indique mon introduction (Premier Repère). Voilà quelques articles récents qui traitent de ce sujet :
Le marché mondial du Saas ... devrait encore croître de 27% en 2008 pour représenter 6,4 milliards de dollars selon Gartner.
Mais nous n’en sommes qu’au début confirme le cabinet d’étude, pour qui le segment devrait plus que doubler d’ici 2012, année au cours de laquelle il générera un chiffre d’affaires de près de 15 milliards de dollars.

« La popularité du modèle de déploiement de logiciels à l’usage a fortement augmenté au cours quatre dernières années. Les problèmes initiaux liés à la sécurité, au temps de réponse et à la disponibilité des services ont sérieusement diminués pour beaucoup d’organisations au fur et à mesure que l’adoption modèle Saas se propageait et gagnait en maturité », selon Sharon Mertz, directeur de recherche chez Gartner.
Mais ces études ne posent jamais la question de fond : Cloud Computing et SaaS sont-ils forcément synonymes de fournisseurs américains, même sur le moyen terme ? Car c'est bien là que l'effet de la crise se fera sentir pour les utilisateurs de ces services. Malgré les énormes investissements consentis en infrastructure, la géographie pourrait fort bien se rappeler à nous rapidement si le dogme du libre échange tombe en désuétude. 

Ce blog va dès lors quitter l'angle de vue des technologies et des services pour s'attacher à examiner les effets de la crise sur les critères fondamentaux : géopolitique, géoéconomie, et anticipations rationnelles sur le long terme.

2008/10/22

Attends, il faut vraiment que je choisisse ?

Je n'aurais jamais pensé que The Economist me ferait sourire un jour :
Things we kind of suspected

On peut aussi lire dans l'article de Bloomberg :
An e-mail that a S&P employee wrote to a co-worker in 2006, obtained by committee investigators, said, ``Let's hope we are all wealthy and retired by the time this house of cards falters.''
Ca, ca ne me fait pas rire du tout. Vous non plus, j'en suis sur.

Mr Sarkozy fait grincer des dents au Luxembourg

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La régulation financière accrue demandée depuis peu par les politiques fait avancer à grand pas la concertation sur les paradis fiscaux, alors que le sujet était enterré depuis des années.


Le président de l'UE Nicolas Sarkozy a espéré mardi que la réforme de l'architecture financière mondiale qu'il prône concerne aussi les pays européens, y compris le Luxembourg, très sourcilleux sur ces questions. 
"Je compte sur le soutien du Luxembourg pour que l'architecture financière soit profondément repensée, à l'extérieur de notre continent et à l'intérieur de notre continent, les deux", a déclaré M. Sarkozy devant le Parlement européen à Strasbourg. […]


"On ne peut pas se battre à l'extérieur de notre continent contre certaines pratiques et les tolérer sur notre continent, c'est tout", a insisté le chef de l'Etat français. 
"Que ceux qui se sentent visés assument. Moi je ne vise personne, je ne me le permettrais pas" […]

"Je ne veux pas dire du mal de M. (Jean-Claude) Juncker (le Premier ministre luxembourgeois (...) lui-même est bien placé pour savoir qu'il peut y avoir en Europe des pays plus ou moins volontaires pour assurer de la transparence et mettre de la régulation" […]
Membre fondateur du Groupe d'action financière sur le blanchiment des capitaux (Gafi), le Luxembourg n'est recensé par aucune organisation internationale qui mettent à l'index les paradis fiscaux.[…]
Le Luxembourg a pourtant bien été reconnu comme étant impliqué par la commission parlementaire française sur le blanchiment d'argent en europe, par l'intermédiaire des paradis fiscaux. Voir http://www.assemblee-nationale.fr/11/dossiers/blanchiment.asp

Les pratiques des sociétés financières qui y sont établies sont toutefois régulièrement critiquées.     
Le Luxembourg a par ailleurs renoncé à la dernière minute, comme la Suisse, à participer mardi à Paris à une réunion internationale de 17 pays consacrée à la lutte contre les paradis fiscaux. A l'issue de cette réunion, le ministre français du Budget Eric Woerth s'est prononcé pour une révision d'ici à la mi-2009 de la "liste noire" des paradis fiscaux non coopératifs. 
En outre, le Luxembourg, qui vit de l'industrie de la finance, est traditionnellement réticent dès qu'il s'agit d'harmoniser les pratiques en matière financière en Europe.

De plus, Mr Sarkozy avait été impliqué à son corps défendant dans l’affaire Clearstream 2. Il a sans doute été lors de la procédure judiciaire bien renseigné sur cette organisation.

source : Easybourse

Mise à jour :
la Suisse devrait même être intégrée à la liste noire que l’OCDE doit dresser avant la fin du printemps 2009. «Nous avons demandé à l’OCDE de faire le ménage dans sa liste des paradis fiscaux», a déclaré Eric Woerth
L’OCDE tient aussi une liste des paradis fiscaux non coopératifs qui sont Andorre, le Liechtenstein et Monaco. D’ici à la prochaine réunion prévue à Berlin avant juin 2009, les participants souhaitent mettre la pression non seulement sur les paradis fiscaux mais aussi sur les centres financiers comme Singapour et Hongkong et envisagent des mesures de rétorsion. Une liste verte des pays prêts à coopérer et qui ont fait des progrès devrait aussi voir le jour.

2008/10/21

Conseils de bon sens pour passer la crise en France

Mon entourage m'interroge de plus en plus fréquemment sur la conduite à adopter. Faut-il céder à la panique ? La situation est-elle si grave ? Que faire pour protéger sa famille ?
Je ne prétends évidemment pas avoir la science infuse ni être un expert infaillible du domaine. Mais je pense qu'on peut, et même qu'on doit en ces temps de doute donner des conseils de bon sens, sans prétention.
Tout d'abord, il faut relativiser. Si la situation économique mondiale est vraiment très mal en point, il faut avoir conscience que la France bénéficie de boucliers efficaces :
  • elle appartient à la zone euro, dont la monnaie est en passe de devenir celle de référence mondiale, au détriment du dollar ou de la livre sterling : notre monnaie est solide
  • la France possède un exceptionnel système de retraite par répartition (malgré ceux qui le critique), qui va incessamment faire la preuve de sa robustesse et protéger efficacement toute une partie de la population
  • nous bénéficions d'une bonne stabilité du régime politique, à la fois en France et dans l’UE
  • notre principal partenaire commercial, l'Allemagne, bénéficie également de ces avantages
  • le récent plan européen d’aide aux banques de la zone Euro va dans le bon sens
Ensuite la France est moins exposée que d'autres pays :
  • la France ne possède que très peu de titres de dettes du Trésor US, au contraire du Royaume-Uni, de la Chine et surtout du Japon
  • nos banques sont relativement moins impactées par la crise financière que celles des USA et du Royaume Unis, surtout les banques de périmètre national
  • la crise immobilière en France n'atteint pas les proportions que l'on connait en Espagne par exemple
Je ne veux pas dire que la crise économique n'aura aucun impact chez nous, mais bien que cet impact sera amoindri. Nous serons certainement parmi les pays qui s'en sortiront le mieux. Des réformes de notre société seront néanmoins nécessaires, certaines sont déjà engagées (nouveau Bretton Woods).
Il faut aussi avoir conscience que les secousses économiques internationales ne sont pas encore terminées. Mais céder à la panique et prendre des décisions sans analyse c'est être certain de commettre une erreur.
Partant de la, il me parait de bon sens, si votre situation le permet :
  • d'éviter de placer vos économies en Bourse si vous ne passez pas des ordres “intraday”
  • de privilégier les placements liquides
  • de répartir vos économies dans 2 banques françaises. Quand ca tangue, on est plus stable sur 2 pieds.
  • d'attendre avant d'acheter à crédit un bien immobilier
  • de surveiller à la loupe votre taux d'endettement
  • de parler de vos problèmes financiers; de nos jours on peut trouver des conseils et du support efficaces sur les forums comme bulle-immobilière.org. Internet offre des outils d’intelligence collective remarquables, y compris pour trouver des solutions aux problèmes du quotidien.
et surtout : de réfléchir par vous-même, d'analyser régulièrement la situation pour pouvoir éventuellement agir rapidement le moment venu. C’est le meilleur conseil qu’on puisse vous donner.
J’ajoute enfin : la situation d’autres pays est nettement plus compliquée. Ce serait une erreur de ne regarder que notre situation personnelle dans notre pays et d’oublier ou d’ignorer les évènements qui vont se dérouler ailleurs. Tout comme notre solidarité ne doit pas s’arrêter à la porte de notre maison, elle ne doit pas non plus s’arrêter à nos frontières.

2008/10/20

Le gouvernement français injecte 10,5 milliards d’€ dans 6 banques

Il s’agit du début de l’application du plan d’aide aux banques annoncé la semaine dernière, et concerté entre les pays de l’UE.

Les six banques qui recevront les fonds sont BNP Paribas SA, Crédit Agricole SA, Société Générale, Caisse d'Epargne, Banque Populaire et Crédit Mutuel.

Source : EasyBourse

L’age de la frugalité

Après plus d’un an de crise, certains médias US ne s’embarrassent plus d’une communication maniant litote et euphémisme. L’heure est à la cure d’amaigrissement, plus seulement des consommateurs eux-même, mais aussi de la consommation. Voilà un bon résumé de cette nouvelle tendance par Michael Shedlock. Les économistes doivent aussi savoir relayer des messages précis concernant la vie du quotidien.

Finalement on s’approche, contraints et forcés, du modèle de la décroissance économique appelée par certains depuis plusieurs années.

Lehman Brothers post-mortem

Nous avions déjà parlé du déséquilibre introduit par le volume de liquidités des Credit Default Swaps.

Paul Jorion nous propose une analyse plus détaillée des CDS souscrits sur Lehman Brothers. Je vous la conseille, ne serait-ce que pour observer avec un oeil différent les évènements de demain soir...

2008/10/19

Canalisez votre créativité

image Le 20 octobre se terminera la phase préliminaire du concours d’idées 10 puissance 100. C’est demain !

J’adhère complètement aux objectifs de ce projet. Je viens de soumettre ma proposition. Je ne saurai que trop vous conseillez de proposer vous aussi une initiative. Même si votre projet n’est pas retenu, c’est un très bon moyen de canaliser votre créativité dans l’exercice imposé du formulaire d’inscription.

Il y a peu de moment dans la vie où vous pourrez réellement proposer une idée extrêmement ambitieuse pour le bien du plus grand nombre. Déchaînez-vous !

2008/10/16

L’effet de la crise financière sur l’économie réelle

Il peut se mesurer avec des indices comme le Baltic Dry Index, qui mesure les moyennes de coûts de transports de matières premières par voie maritime, et qui est peu sensible à la spéculation :

Attention à une lecture trop abrupte de la tendance de cet index par rapport à la demande réelle en demande de transport, mais cependant :

the [present] Baltic Dry’s drop does reflect a weakening of Chinese raw material demand.

Guerre financière : Offensive de l’Europe

image Un des signes évidents de la dimension historique de la crise actuelle est la reconfiguration accélérée des alliances géo-stratégiques, que nous avons commencé à évoquer.
La semaine dernière l’Islande s’est tournée vers la Russie, désormais premier producteur mondial de pétrole brut devant l’Arabie Saoudite;
Puis l’Angleterre a nationalisé ses principales banques, agissant de manière opposée au Plan Paulson des USA, et contrariant des décennies de politique d’acquiescement à Washington.
24 heures plus tard c’est toute l’Europe qui prenait ce chemin des politiques de nationalisations préventives. Même la Suisse est maintenant passé à l’acte avec le plan gouvernemental de sauvegarde forcée de UBS, au grand dam des patrons de ces banques.
Et aujourd’hui c’est l’annonce attendue de l’Europe unie de s’engager vers Bretton Woods III avant la fin de l’année 2008 (!), mettant ainsi un terme effectif à toute allégeance envers la domination financière unilatérale des Etats-Unis. Même l’Italie de Berlusconi se joint au mouvement, ce qui est encore un signe d’isolement politique et diplomatique actuel des Etats-Unis.
Je parle bien de Bretton Woods 3 et non pas la politique financière internationale dite Bretton Woods 2 et qui existe déjà de manière informelle depuis 1995.
Les déclarations européennes n’y vont pas par 4 chemins, notamment sur les paradis fiscaux:
Treatment of tax havens such as the Cayman Islands and Monaco may be overhauled as part of any new global financial framework, Sarkozy said.
``It will be part of discussions Saturday in Washington,'' the French leader said. ``Will we continue to work with tax havens? It's a valid question. We've passed into a new era. It's a question we'll put on the table and immediately.''
Il ne s’agit rien de moins que de mettre sous un contrôle effectif national et régional les 30 plus grands banques du monde. Goldman Sachs, la chasse gardée de Paulson, ayant récemment acquise le status d’établissement bancaire, devrait normalement faire partie de la liste.
Cette demande de contrôle renforcée contraste avec l’attitude de AiG qui cherche à diminuer les volontés régulatrices sur le marché des crédits hypothécaires.
Le rendez-vous du 18 octobre entre messieurs Bush, Sarkozy (président du conseil européen pour 6 mois) et Barosso (président de la Commission Européenne) sera bien interessant à suivre.

2008/10/15

bourses et devises : petit bilan sur 3 mois

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Le Wall Street Journal nous propose une belle carte pour comparer les évolutions des marchés et des devises de certains pays au cours des 3 derniers mois. A voir vite, la carte risque de ne pas être à jour très longtemps à propos des codes couleurs.
Je suis régulièrement les index boursiers d’autres pays (Maghreb, Israel, Luxembourg…). J’en profiterai pour vous ajouter quelques screenshots complémentaires ce soir lors d’une mise à jour de ce billet.
Mise à jour :
Irlande :
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Luxembourg :
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Suisse :
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Belgique :
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Hollande :
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Danemark :
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Malaisie :
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Singapour :
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Hong-Kong :
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Taïwan (sur 1 an) :
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Maroc :
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Egypte :
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Tunisie :
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Israël :
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2008/10/14

Grosse colère

image L’analyste financier Jim Cramer se fache en direct. (la video est au milieu de la page)

C’était en Aout 2007, au moment des premières secousses d’importance sur les marchés.

Peu importe la date à vrai dire. Pour beaucoup de spectateurs ca a pu représenter le moment d’un début de prise de conscience. “Mais qu'est ce qu'il veut dire exactement ? Pourquoi a-t’il besoin de se mettre dans cet état ? Il se passe vraiment quelque chose, mais quoi ?”.

Ce n’est pas souvent qu’on voit se déchirer le rideau de fumée en direct live.

La guerre financière entre l’Europe et les USA

Pourquoi le plan Paulson ne faisait aucune mention précise des banques à qui le Trésor achèterait les titres dépréciés ?
Pourquoi, alors que le Congrès a été tellement pressé de rendre une décision, l’utilisation précise de ces fonds n’avait toujours pas été communiquée, malgré la descente aux enfers de la semaine dernière ?
Pourquoi l’Europe vient d’adopter un plan très différent du plan Paulson, où les états investissent dans les banques mais ne rachètent que très peu leurs titres dépréciés ?
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Pourquoi dans la foulée de l’annonce européenne le Trésor US utilise enfin une bonne partie des fonds (250 des 700 milliards), mais justement pas pour simplement racheter des titres douteux ?
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Un élément de réponse avec un extrait de cet article :
Europe 'forced our hand'
The Treasury's plan would help the United States catch up to Europe in what has become a footrace between countries to reassure investors that their banks will not default, or that other countries will not one-up their rescue plans and, in so doing, siphon off bank deposits or investment capital.
"The Europeans not only provided a blueprint, but forced our hand," said Kenneth Rogoff, a professor of economics at Harvard and an adviser to John McCain, the Republican presidential candidate. "We're trying to prevent wholesale carnage in the financial system."
On pourra également lire celui-ci, beaucoup plus incisif sur le rôle de “Paulson et ses copains”, dont Georges Ugieux avait fait quelques allusions à demi-mot.
En définitive, avec l’euphorie des bourses depuis hiers, est-ce que la situation du crédit interbancaire s’est améliorée ?
S&P 500 Financial Index : un peu mieux mais ca demande confirmation !image
Indice de volatilité : bonne orientation mais encore très loin de la normale
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idem pour le JPM G7
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par contre ca n’est pas la même histoire pour le TED Spread : un “haut plateau permanent” ?
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USD swap OIS 3 mois…
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… et Libor USD 3 mois
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La différence entre le Libor et le swap OIS stagne également, à une valeur stratosphérique.
Reste le spread CP A2/P2 – AA, mais la Reserve Fédérale n’a pas encore mis à jour les données pour la journée du 13…
En conclusion, je dirai qu’on a plutôt affaire depuis hier à un rebond technique des bourses, et que beaucoup de choses doivent encore se jouer en coulisses.
Mise à jour :
Mish et Roubini ont annoncé quelques heurs après eux aussi la fin du rally (hausse technique des bourses).
Mise à jour 2 :
La Fed a MAJ les données du spread Discount Rate : il n'y a pas de valeurs données pour la journée du 13/10 dans les archives (pourquoi donc ?), et pour le 14 on a toujours des valeurs à 30 jours extrêmement élevées :

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