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2017/10/07

Métaphysique théorique



- Je me suis toujours demandé comment les chercheurs effectuaient leurs découvertes.
- Un jour, j'ai dit à Souriau : "Ces trucs de maths que tu as mis à jour sont incroyablement sophistiqués. Où vas-tu chercher des trucs pareils?" Il m'a répondu: "Mais dans mes rêves, la nuit, comme tous les mathématiciens."
- Dans ses rêves ?
- Il pensait que quand on rêve, on est vraiment ailleurs, dans un autre contexte géométrique, qu'il avait commencé à construire.[78] En somme, il bâtissait l'ébauche d'une métaphysique théorique [...] 
[note 78] : Avec un espace, un temps, des masses... imaginaires, au sens mathématique du terme.
[J.-C. Bourret, J-P. PetitOVNI - L'extraordinaire découverte, Ed. Guy Trédaniel (2017), pp. 96]
Le 2 octobre 2017, J.-P. Petit, célèbre entre autres pour ses travaux fondateurs sur la physique des plasmas (MHD) et sur la cosmologie que je qualifierais de géométrique (cette approche classique permettant de réfuter scientifiquement la cosmologie contemporaine fondée sur la théorie (sic) des cordes et le trou noir stellaire qui sont des mystifications), a diffusé un article de 33 pages intitulé Theoretical metaphysics. En mars 2005 l'auteur avait annoncé son projet, avec des détails qui se retrouvent inchangés.

J'attendais cette diffusion depuis une discussion que nous avions eu le soir du 17/08/2015 dans le prolongement de son modèle cosmologique JANUS, puisque j'avais rédigé une précédente ébauche sur le besoin d'une nouvelle conceptualisation de la métaphysique.

Son travail comporte trois volets. 
Dans un prologue, l'auteur tout d'abord s'interroge :
"Aucun scientifique ne peut éviter les questions métaphysiques, dès lors qu'il s'interroge sur ce que peut être sa propre conscience, selon le double aspect de la perception de l'existence et de la conscience morale du “bien opposé au mal”; ou bien quand il songe à son devenir post mortem.[...]
[Selon le positivisme de Littré...], "intellectuellement, l’enchaînement des causes sans terme, est inaccessible à l’esprit humain. Mais inaccessible ne veut pas dire nul ou non existant."
[...] Sera-t-il possible un jour de modéliser tout ce qui échappe à la physique contemporaine, ce qui serait proprement appelé la disciple de la métaphysique? Mais qu'est-ce-que la matière exactement? Qu'est-ce-que la matérialité?" 
L'auteur propose ensuite un nouveau modèle conceptuel, sous la forme d'une nouvelle modélisation géométrique de la matière. 
Etendant des travaux de Souriau et ses propres travaux sur JANUS, J.P. Petit remplace l'espace de Minkowski, qui est celui d'une relativité particulière, par un espace de Minkowski complexe, c'est-à-dire un espace Hermitien. Partant d'un sous-espace isométrique, l'auteur établit le moment (au sens de la géométrie symplectique, ou théorie des groupes dynamiques) qui lui est associé. Il démontre que l'énergie, le moment, le spin, la quantité de mouvement et, dans le cas d'un espace de Minkowski étendu (un espace de Kaluza étendu), les charges quantiques, deviennent des complexes. C'est une première ébauche du modèle #SuperJanus.

Enfin, utilisant ce résultat comme modèle conceptuel géométrique, l'auteur présente une ébauche de son application pour réinterpréter des "faits métaphysiques" empruntés aux "textes traditionnels": l'âme individuelle et collective, la vie/la mort, les égrégores, l'évolution du vivant, les différents degrés de conscience et de réalité, la méditation, le rêve. Premiers pas vers la formalisation de lois métaphysiques.

La métaphysique théorique est donc avant tout une métaphysique géométrique. Cette approche est en rupture, nous semble-t-il, avec le règne de la quantité, c'est-à-dire celui de la simulation numérique chères aux "infinitistes", de la simulation tout court, du simulacre, qui ne peut pas être une théorie.

Nous remarquons que le modèle de Petit est construit sur un espace Hermitien, qui utilise les propriétés du corps . Les nombres complexes sont de la forme a + ib, avec un nombre imaginaire i tel que i2 = –1
La représentation reprend par conséquent une forme imagée avec seulement deux axes ou deux plans, avec une composante réelle (monde matériel) pour chaque point, et une composante imaginaire (monde non matériel).

L'objectif d'un tel modèle est bien de servir d'outil pour réinterpréter par une approche plus formelle des faits métaphysiques issus de la "tradition". Nous remarquons que l'auteur, selon ses propres mots, marche à tâtons dans l'obscurité au sujet de ce que l'on peut déduire de ces faits. L'auteur évoque le cas du bouddhisme avec une structure multidimensionnelle de l'âme humaine. Il écrit aussi :
"D'après le bouddhisme la succession des incarnations s'effectue selon un affaiblissement  progressif de l'individualité de l'homme. C'est comme si son âme individuelle se fondait dans l'âme collective."
Dès lors, il est déterminant de pouvoir préciser les faits métaphysiques qui peuvent être choisis, et qui sont projetés sur le modèle ébauché par l'auteur. Nous espérons par là apporter un peu plus de clarté dans cette obscurité.

En matière de métaphysique et de tradition, l'auteur de référence à prendre en compte en premier lieu est René Guénon, avant tout autre.
Je conseille à ce titre la lecture des ouvrages suivants :
  • Les États multiples de l’être
  • L’Homme et son devenir selon le Vêdânta
  • Introduction générale à l’étude des doctrines hindoues
  • mais aussi en particulier Le symbolisme de la croix où l'on peut notamment trouver les chapitres suivants qui condensent la représentation géométrique traditionnelle de la métaphysique :
    • CHAPITRE IV - Les directions de l’espace
    • CHAPITRE VII - La résolution des oppositions
    • CHAPITRE XI – Représentation géométrique des degrés de l’Existence
    • CHAPITRE XII – Représentation géométrique des états de l’être
    • CHAPITRE XIII – Rapport des deux représentations précédentes 
    • CHAPITRE XV – Représentation de la continuité des différentes modalités d’un même état d’être 
    • CHAPITRE XVI – Rapports du point et de l’étendue 
    • CHAPITRE XVIII – Passage des coordonnées rectilignes aux coordonnées polaires ; continuité par rotation 
    • CHAPITRE XIX – Représentation de la continuité des différents états d’être 
    • CHAPITRE XX – Le vortex sphérique universel 
    • CHAPITRE XXI – Détermination des éléments de la représentation de l’être  
Ces livres sont disponibles pour les Canadiens gratuitement, en version originale et plein texte:
Il faut d’ailleurs dire que les mathématiques, plus que toute autre science, fournissent ainsi un symbolisme tout particulièrement apte à l’expression des vérités métaphysiques, dans la mesure où celles-ci sont exprimables, ainsi que peuvent s’en rendre compte ceux qui ont lu quelques-uns de nos précédents ouvrages ; c’est pourquoi ce symbolisme mathématique est d’un usage si fréquent, soit au point de vue traditionnel en général, soit au point de vue initiatique en particulier. Seulement, il est bien entendu que, pour qu’il puisse en être ainsi, il faut avant tout que ces sciences soient débarrassées des erreurs et des confusions multiples qui y ont été introduites par les vues faussées des modernes [...]
(René Guénon, Les principes du calcul infinitésimal (1946), pp. 98)

Pourquoi cet auteur, Guénon, plutôt qu'un autre? Pourquoi (apparemment) la tradition hindoue plutôt qu'une autre? Les arguments sont nombreux et porteurs. En résumé :
  • parce que la tradition hindoue est la plus ancienne des traditions conservées jusqu'à nos jours, et qu'il est primordial de remonter autant que possible à la source
  • parce que Guénon écrivait dans un français d'une rigueur logique et sémantique impeccable, ses ouvrages étant néanmoins traduits dans de nombreuses langues
  • parce qu'il n'a jamais été sérieusement réfuté depuis un siècle (et on comprend pourquoi en le lisant) 
  • parce qu'il nous éclaire sur la complémentarité essentielle des religions (chacune proposant sa propre voie exotérique), et surtout sur l'homogénéité des symboles subjacents (l'ésotérisme) communs à toutes les religions (sauf les fausses comme le théosophisme et le frankisme), laquelle homogénéité dessine ce que Guénon appelle la Tradition Primordiale qui ne s'oppose pas aux diverses religions
  • parce qu'il est un praticien particulièrement reconnu, en particulier parmi les soufis (mais pas seulement) des concepts métaphysiques (ésotériques) qu'il explique en partant des textes originaux. Il est à l'opposé d'un simple "orientaliste".
Guénon, notre contemporain, propose une synthèse extraordinaire d'au moins 6000 ans de la pensée humaine, tout en restant accessible. 
Une autre partie de son oeuvre est la critique la plus profonde qui soit du modernisme. Profonde parce qu'elle utilise la Tradition Primordiale comme boussole, et parce que depuis un siècle on a pu vérifier pas à pas la pertinence de chacune de ses phrases.  

La Tradition que représente Guénon nous explique qu'il y a au moins autant de différence entre métaphysique de l'esprit et religion d'une part, qu'entre monde matériel et âme d'autre part. 
La Tradition décrit un univers structuré en 3 mondes:
  • le monde matériel
  • le monde de l'âme, des émotions, de l'intellect, qui influence les perceptions de l'homme dans le premier
  • le monde subtil de l'esprit, que rien des mondes ci-avant ne peut influencer, auquel l'homme ne peut accéder de son vivant (sauf des individus très exceptionnels, et de manière temporaire), et qui influence tout le reste 
La première implication est que le modèle que décrit J.-P. Petit devrait être complété en introduisant non pas une matière représentée par un nombre complexe, mais plutôt une matière représentée par un nombre hypercomplexe par exemple de la forme suivante en dimension 4: a + i1b + i2i3c, avec des nombres imaginaires in tel que in2 = –1
(une dimension 3 ou supérieure à 4 du nombre interdit d'obtenir la propriété associative de la multiplication).

Il s’agit de remplacer l'espace de Minkowski complexe de J.P. Petit (un espace Hermitien) par un espace de Minkowski hypercomplexe, construit en partant des propriétés fondamentales de l’ensemble des quaternions  (ou bien d'autres nombres hypercomplexes comme les tessarines) :
  •  est une algèbre associative sur le corps des nombres réels 
  •  est un espace vectoriel sur , de dimension 4
  • (, +, x) est un corps gauche non commutatif 
  • il existe un isomorphisme de (, +, x) sur (', +, x), ' étant l'ensemble des quaternions de la forme (a, b, 0, 0) ; cet isomorphisme permet d'identifier ℂ à '
  • il est possible de définir un produit scalaire sur , afin de le munir d’une structure d’espace euclidien
  • et d'autres propriétés : voir ici ou ici
Partant d'un sous-espace isométrique, il s’agira d’établir le moment (au sens de la géométrie symplectique) qui lui est associé.
On devra démontrer que l'énergie, le moment, le spin, la quantité de mouvement et les charges quantiques deviennent alors des quaternions.  

On peut représenter algébriquement un nombre complexe par une matrice à deux colonnes et deux lignes, dont les termes sont des réels. Un nombre hypercomplexe peut se représenter algébriquement, pour les plus simples d'entre eux c'est-à-dire en dimension 4, sous forme d'une matrice 4x4, ou bien sous forme d'une matrice à deux colonnes et deux lignes dont les termes sont des nombres complexes a + ib.
I, un quaternion de Ryad...

"Une sorte de « préfiguration » de cette absorption du temps par l’espace, assurément fort inconsciente chez ses auteurs, se trouve dans les récentes théories physico-mathématiques qui traitent le complexe « espace-temps » comme constituant un ensemble unique et indivisible ; on donne d’ailleurs le plus souvent de ces théories une interprétation inexacte, en disant qu’elles considèrent le temps comme une « quatrième dimension » de l’espace. Il serait plus juste de dire qu’elles regardent le temps comme comparable à une « quatrième dimension », en ce sens que, dans les équations du mouvement, il joue le rôle d’une quatrième coordonnée s’adjoignant aux trois coordonnées qui représentent les trois dimensions de l’espace ; il est d’ailleurs bon de remarquer que ceci correspond à la représentation géométrique du temps sous une forme rectiligne, dont nous avons signalé précédemment l’insuffisance, et il ne peut pas en être autrement, en raison du caractère purement quantitatif des théories dont il s’agit. Mais ce que nous venons de dire, tout en rectifiant jusqu’à un certain point l’interprétation « vulgarisée », est pourtant encore inexact : en réalité, ce qui joue le rôle d’une quatrième coordonnée n’est pas le temps, mais ce que les mathématiciens appellent le « temps imaginaire » [3] ; et cette expression, qui n’est en elle-même qu’une singularité de langage provenant de l’emploi d’une notation toute « conventionnelle », prend ici une signification assez inattendue. En effet, dire que le temps doit devenir « imaginaire » pour être assimilable à une « quatrième dimension » de l’espace, ce n’est pas autre chose, au fond, que de dire qu’il faut pour cela qu’il cesse d’exister réellement comme tel, c’est-à-dire que la transmutation du temps en espace n’est proprement réalisable qu’à la « fin du monde » [4]."
[3] En d’autres termes, les trois coordonnées d’espace étant x, y, z, la quatrième coordonnée est, non pas t qui désigne le temps, mais l’expression t (-1)
[4] Il est à remarquer que, si l’on parle communément de la « fin du monde » comme étant la « fin du temps », on n’en parle jamais comme de la « fin de l’espace » ; cette observation, qui pourrait sembler insignifiante à ceux qui ne voient les choses que superficiellement, n’en est pas moins très significative en réalité.
(René Guénon, Le règne de la quantité et les signes de temps, (1945), Chap. XXIII)

Pour reboucler sur la question de notre introduction, il est opportun de remarquer la façon dont les quaternions ont été découverts: l'éclair de génie de Hamilton.

Le fait que c'est en Occident, et au sein du pays qui a été la deuxième victime du renversement de l'ordre traditionnel (le "troisième coup de canon" immédiatement après la Révolution américaine), que des personnes telles que Guénon, Souriau, Petit ont été révélées, et ont été d'une manière ou d'une autre élevées, ou initiées, doit nécessairement nous donner à penser quant au passage à la fin du Kali Yuga, notre âge de fer. Ce passage ne peut avoir d'autre topologie que celle que possède un diable (l'objet!) ou la gorge d'un sablier, et où le passage "de l'autre côté" s'accompagne de manière pratiquement instantanée d'une inversion complète de la "polarité" en action, à l'image de ce qui se produit pour les propriétés de la matière dans l'étoile à neutrons déstabilisée.


Symboliquement, le cercle de gorge de ce passage est mentionné dans l'Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc (13:24). Il est également représenté dans la tradition hindoue par l'architecture des portes étroites, que l'on trouve à l'entrée de chaque habitation traditionnelle, chaque temple, mais aussi dans la notion du passage resserré entre les montagnes, ou rochers, présente dans toutes les traditions et qui représente le changement d'état spirituel. C'est également la topologie du col de l'utérus, et ce passage emprunté par le fœtus définit la naissance par les voies naturelles, c'est-à-dire la venue au monde, le "monde qui vient" : un changement irréversible de l'état de l'être. C'est ainsi que le symbolisme de la venue à la vie est aussi celui des portes de l'outre-monde.


"Il faut se représenter le pont comme constitué primitivement par des lignes, qui en sont le modèle naturel le plus orthodoxe, ou par une corde fixée de la même façon que celles-ci, par exemple à des arbres croissant sur les deux rives, qui paraissent ainsi effectivement « attachées » l’une à l’autre par cette corde. Les deux rives représentant symboliquement deux états différents de l’être, il est évident que la corde est ici la même chose que le « fil » qui unit ces états entre eux, c’est-à-dire le sûtrâtmâ lui-même ; le caractère d’un tel lien, à la fois ténu et résistant, est aussi une image adéquate de sa nature spirituelle ; et c’est pourquoi le pont, qui est aussi assimilé à un rayon de lumière, est souvent décrit traditionnellement comme aussi étroit que le tranchant d’une épée, ou encore s’il est fait de bois, comme formé d’une seule poutre ou d’un seul tronc d’arbre. Cette étroitesse fait également apparaître le caractère « périlleux » de la voie dont il s’agit, qui est d’ailleurs la seule possible, mais que tous ne réussissent pas à parcourir, et que bien peu même peuvent parcourir sans aide et par leurs propres moyens, car il y a toujours un certain danger dans le passage d’un état à un autre ; [...]
Ainsi, le passage du pont n’est pas autre chose en définitive que le parcours de l’axe, qui seul unit en effet les différents états entre eux ; la rive dont il part est, en fait, ce monde, c’est-à-dire l’état dans lequel l’être qui doit le parcourir se trouve présentement, et celle à laquelle il aboutit, après voir traversé les autres états de manifestation, est le monde principiel ; l’une des deux rives est le domaine de la mort, où tout est soumis au changement, et l’autre est le domaine de l’immortalité."
(René Guénon, Le symbolisme du pont, Études Traditionnelles, janvier-février 1947)
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Note :
On rapprochera l'aveu de Souriau cité en introduction, de la description par Kekulé de sa découverte de la formule du benzène, telle que rapportée par John Read, From Alchemy to Chemistry (1957), pp. 179–180 :
"I was sitting, writing at my text-book; but the work did not progress; my thoughts were elsewhere. I turned my chair to the fire and dozed. Again the atoms were gamboling before my eyes. This time the smaller groups kept modestly in the background. My mental eye, rendered more acute by the repeated visions of the kind, could now distinguish larger structures of manifold conformation: long rows, sometimes more closely fitted together; all twining and twisting in snake-like motion. But look! What was that? One of the snakes had seized hold of its own tail, and the form whirled mockingly before my eyes. As if by a flash of lightning I awoke; and this time also I spent the rest of the night in working out the consequences of the hypothesis."
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Le modèle symplectique de J.P. Petit a fait l'objet d'une publication scientifique ce mois-ci :
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On pourra rapprocher ces travaux de l'orientation prise par le prix Nobel de physique Josephson [1] :

In the late 1970s, Josephson’s work took a turn that was looked upon unfavourably by some peers. He began to focus on the human brain and links between quantum physics and parapsychological or paranormal phenomena such as telepathy and extra-sensory perception.
He became director of the Mind-Matter Unification Project of the Theory of Condensed Matter Group at the Cavendish Laboratory, within Cambridge University. Josephson’s homepage describes it as “a project concerned primarily with the attempt to understand, from the viewpoint of the theoretical physicist, what may loosely be characterised as intelligent processes in nature, associated with brain function or with some other natural process”.
He told an interviewer from the Physics World journal in 2002 that, “physicists have an emotional response when they hear anything connected with parapsychology. Their opinion of parapsychology research is not based on evaluation of the evidence but on a dogmatic belief that all research in this field is false.”
He’d started to think about how the brain works and found this more fascinating than anything in physics at the time. He became interested in Eastern mysticism and parapsychology.
“I began to sense that conventional science is inadequate for situations where the mind is involved, and the task of clarification became a major concern of mine,” he said.

[dernière mise à jour : 29/8/2019]

2016/10/07

Le modèle cosmologique Janus

J'avais évoqué la crise scientifique en particulier dans le domaine de la cosmologie dans plusieurs articles de 2012 (notamment Une théorie et un homme en crise : les cordes et Alain Riazuelo et Les réseaux Euro-BRICS comme réponse à la crise scientifique) en évoquant comme sortie de crise le développement en cours du modèle JANUS. Je vous y renvoie pour la bibliographie scientifique.

Son auteur principal, le Dr Jean-Pierre Petit, a animé vendredi premier octobre en soirée une conférence de deux heures sur ce sujet dans les locaux de l'Association Andromède, de Marseille, intitulée : "Une interprétation de la matière noire de notre univers en tant que copie de notre propre matière, mais dotée d'une masse et d'une énergie négative."

Il a mis déjà en ligne le support de sa conférence, en deux pdf téléchargeables, à dévorer sans attendre :
L'enregistrement vidéo intégral de sa conférence sera bientôt mis en ligne.
Bien que s'appuyant sur des résultats scientifiquement validés de très haut niveau et publiés, la compréhension du contenu cette conférence, dans un effort remarquable de pédagogie, reste accessible pour des bacheliers scientifiques. Les plus curieux et aguerris pourront creuser tous les aspects dans la bibliographie que j'ai mentionnée.

Cette conférence sur JANUS arrive à point nommé pour commenter une actualité scientifique: dans une galaxie très, très lointaine des astronomes français ont découvert le premier trou noir "vagabond"

Voici une esquisse d'explication de ce "mystère" qui serait à développer avec le modèle cosmologique Janus, et la nouvelle théorie du trou noir développée par Petit et d'Agostini qui en est issue : 
le premier trou noir supermassif GJ 1417 transforme d'énormes quantités de matière traditionnelle (masse positive) en masse négative (émettant des photons d'énergie négative donc invisible de nous). Cette matière négative reste "localisée"(*) dans un volume autour de GJ 1417, et sa quantité repousse le deuxième astre XJ 1417 de masse positive suivant la loi anti-Newton, lequel devient vagabond. 
Les caractéristiques astrophysiques mesurables de cette répulsion pourraient servir à préciser indirectement la distribution de la masse négative générée par GJ 1417. 

Update 6/11/2016:
Today J.P. Petit has just uploaded the english translation of his public presentation :
Presentation for the public at large of the Janus Cosmological Model

Mise à jour 7/01/2017:
Le Dr. Petit a conçu et mis en ligne une série de vidéos pédagogiques pour expliquer les faiblesses des modèles cosmologiques actuels et les réponses apportées par son propre modèle JANUS, à partir de ses publications scientifiques qui ont été acceptées. Vous trouverez le lien de chaque épisode publié dans les commentaires du présent article.

Mise à jour 9/1/2019 : j'ai rédigé depuis le 2/12/2018 les pages wikipedia en français et en anglais sur le modèle bimétrique Janus. Les statistiques montrent que la page française est passée de la 53e place pour novembre à la 9ème place pour décembre parmi les pages du portail Cosmologie de Wikipedia.

(*) : lire attentivement les références bibliographiques si vous voulez comprendre ce que recouvre cette expression dans le modèle JANUS.

2016/06/13

Communiqué de Jean-Pierre Petit

Il y a quelques mois le journaliste Jean-Claude Bourret avait repris contact avec moi.

Depuis 1991 tout le monde sait que je suis « interdit de médias ». Je ne communique, depuis un paquet d’années, que dans le cercle restreint de mes fans. L’idée d’un livre à deux a alors émergé et a vite fait son chemin, sous forme d’une longue interview. 
L’objet, 340 pages, est pratiquement prêt. On en est à la relecture et à des aménagements de détail. Jean-Claude a déjà trouvé le (grand) éditeur, enthousiaste, me dit-il. Selon notre planning le livre devrait sortir à l’automne. [NDE: dans un message du 2/10 sur son site, JP Petit annonce que sa sortie est planifiée en février 2017. Effectivement il sera disponible à partir du 24/02/2017. (Références du livre)]

Ce qui s’est fait jour au fil de cette rédaction est que nous faisions fausse route en pensant que la communauté scientifique pourrait réagir, de manière « conventionnelle ». 

On sait qu’arXiv a établi un barrage vis à vis de nos articles. Mais ceux-ci ont pu être installés sur le site concurrent Researchgate
Résultat : depuis des mois et des mois nous battons le record du nombre de consultations, de téléchargements. Mais question écho : zéro. [NDE: quelques citations d'articles]

Aucune réaction non plus après publication de quatre importants papiers dans des revues de haut niveau. [NDE: Modern Physics Letters A, Astrophysics and Space Science]
Evidemment on pourrait penser que pour pousser des idées il faut les présenter dans des séminaires, des congrès. Comptons alors 20 ans, c’est la moyenne. 

On ne peut pas se la jouer comme cela. D’où ce livre, qui d’ailleurs centré sur un projet. 

J’oubliais de préciser : quand j’ai parlé d’un tel livre Bourret m’a aussitôt dit « je ne veux pas prendre d’argent là-dessus ». J’ai dit la même chose. Donc le bénéfice des ventes ira intégralement dans la caisse d’UFO-science

Mais pourquoi faire ? 
Pour monter des manips de MHD dans un garage, aller dans des congrès internationaux ? 
Non, pour avoir une chance de développer un réseau UFO-catch. Cette caméra de surveillance de l’ensemble du ciel, sur 360° est opérationnelle depuis 2008. Jean-Christophe Doré, son inventeur, l’a ensuite simplifiée, pour abaisser son coût de production. En listant ses composants on est en dessous de 200 euros. 

Le système est opérationnel. Nous avons maintenant plusieurs caméras qui donnent lieu à des détections multiples et nous reconstituons alors la trajectoire en 3D de l’objet observé. 

Le système de Doré est très en avance sur les caméras FRIPON puisque les caméras Ufo-catch enregistrent le spectre de la source. Ainsi, dans les détections réalisées (se référant à de simples étoiles filantes) l’analyse du spectre a conclu à une micrométéorite de type ferrique. 

Le but du projet est de susciter l’implantation d’un vaste réseau d’UFO-catch à travers la France, puis à travers le monde (le dispositif ne fait et ne fera l’objet d’aucune prise de brevet). Avec le livre on fournira les « plans » permettant de construire soi-même ces caméras. Mais si l’argent collecté (par les ventes et éventuellement pas des dons) est suffisant on pourra susciter la production de kits. 

Les possesseurs d’Ufo-catch s’auto-organiseront en réseau en dialoguant à travers un forum qui leur sera réservé. Quand deux possesseurs auront observé le même objet, ils pourront échanger leurs données et les traiter grâce à un logiciel freeware qui leur sera fourni. Et cela en France, mais aussi dans tous les pays où la contagion jouera. 

Bien sûr, dans la majorité des cas, ce qu’ils capteront correspondra à la chute d’une étoile filante ou d’un bolide. Auquel cas, nous nous en sommes assurés, ils pourront adresser ces données au réseau FRIPON

Evidemment, le but de notre traque c’est la trajectoire d’ovni, qui ne pourra alors être réduite ni à l’observation de lanternes thaïlandaises, ni au reflet de lasers sur des nuages, etc. On squeezera alors complètement les actions de désinformation de structures comme le Geipan
Au-delà il faut bien comprendre le sens de cette entreprise Ufo-catch
Nous voulons faire sortir enfin le chat du sac.
Se doter de ces stations d’enregistrement équivaudra à dire : 
- Nous ne croyons plus, ni à nos institutions scientifiques, ni à un quelconque organisme institutionnel pour faire émerger la vérité concernant ce phénomène ovni. Nous pensons même, au contraire, que tous ces gens ne souhaitent qu’une chose : maintenir ce sujet sous le boisseau. Nous nous sommes donc dotés des instruments qui permettront que la vérité éclate, et le temps travaillera désormais pour nous. 
Il y aura ceux qui se procureront le matériel pour construire ces caméras de détection, ou le kit permettant de réaliser ce montage. Mais aussi ceux qui donneront corps à ce projet, en achetant des livres (et/ou) en faisant des dons.

Revenons au livre. Nous l’avons conçu pour qu’il se présente (aussi) sous la forme d’un divertissement. Il est truffé d’anecdotes, parfois savoureuses. On y découvrira des choses inédites, comme le fait, prouvé par ses écrits, ce qui en surprendra plus d’un, que j’ai été lié d’amitié avec Alexandre Grothendieck, qui avait même fait acte de parrainage, par écrit pour le … GESTO lors de sa création ! Mais j’avais gardé tout cela secret. 
Pour ceux qui l’ignorent (voir Wikipedia) Grothendieck est dans le domaine des maths ce qu’Einstein est dans le domaine de la physique et de la cosmologie.

Le livre présentera une vaste revue de question, au terme de laquelle le lecteur sera convaincu de l’inertie, de l’incompétence et de la mauvaise foi du Geipan et des scientifiques qui ont gravité autour de tout cela. 

Quand l’intérêt pour le sujet ovni s’était trouvé démultiplié par nos premiers travaux de MHD on avait aussitôt, en 1977, créé le Gepan. A cette occasion Gilbert Payan m’avait dit : 
- Plus vous serez discret, plus on pourra vous aider. 
On a vu ce que cela a donné. Par ailleurs vous connaissez l’adage : 
- Si vous voulez enterrer une question, créez une commission chargée de l’étudier 
Maintenant ça n’est plus, ni au Geipan, ni à la communauté scientifique de gérer cette question. 
Nous allons faire en sorte que les citoyens de tous les pays s’en chargent eux-mêmes.

Le livre est aussi axé sur la faisabilité des voyages interstellaires, avec présentation d’un début de solution. 
Enfin, cerise sur le gâteau (sur laquelle nos ufologues pourront s’acharner) : la preuve, scientifiquement irréfutable, que l’affaire Ummo traduit bel et bien un contact avec « des gens venus d’ailleurs ». 
Un bon « menu », donc. Vous allez vous régaler.

Bourret et moi sommes sur les starting blocks. On a tous les deux hâte d’en découdre. 
Nous nous sommes bien mis d’accord : rien ne nous arrêtera. En 1991 j’avais reçu des menaces très précises. Je n’ai pas eu à y souscrire. Ayant perdu mon fils peu de temps avant, et seul contre toute la meute (à commencer par celle des ufologues, voir l’émission de Bercoff, sur la Cinq) mes nerfs ont fini par lâcher. Ce n’est pas la peur qui m’a fait décrocher, c’est l’épuisement. 
Là, c’est différent. Si des menaces sont proférées, nous en feront immédiatement état, et elles ne nous impressionneront pas, d’où qu’elles viennent et quelle que soit leur forme.

L’enjeu est trop important. 
Voilà …..


2015/09/25

La Croix des Pénitents: financement participatif pour filmer un documentaire

Je reprends un message de Jean-Pierre Petit publié le 9 septembre 2015, à propos d'un projet de financement participatif pour la réalisation d'un nouveau documentaire sur la Croix des Pénitents.

C'est exactement le type d'initiative que nous avons encouragé le 17 août dernier.

La séquence de 10 mn de l'émission PACA Matin sur "La Croix des Mées" qui figura pendant 6 jours en replay sur FR3-Méditerranée n'est plus disponible sur ce site.
Elle est désormais accessible ici.

La productrice et réalisatrice Sonia Barkallah serait intéressée pour faire un documentaire nettement plus consistant sur ce sujet de la Croix des Pénitents, et un tel sujet le mérite largement.  
Sonia Barkallah est notamment connue pour son excellent documentaire "Faux Départ" disponible sur Youtube en haute définition, sur les expériences de mort imminente. 
Mais pour lancer un projet de documentaire, il faut un peu d'argent. Si vous avez quelques euros à utiliser vous pouvez faire un don par chèque à : 
S17 PRODUCTION
364 av. Roger Salengro,
BP 10089,
 13133 Berre l'Etang Cedex 
Si vous faites ce geste, précisez "Pour le documentaire sur les Mées" au dos du chèque. Votre nom figurera alors sur le générique. 
Cette aventure de la Croix des Mées, puisque ça c'en est une, ne fait que redémarrer après 47 années de "sommeil complet " (...). C'est en effet en 1968 que [Jean-Pierre Petit] j'avais été le premier à approcher cette croix de bois, perchée à 65 mètres, dans une grotte, en descendant en rappel mais sans pouvoir la toucher, puisque c'était en surplomb. 
Cela ne vous étonnera donc pas que, pour que cette datation sérieuse du morceau de cette croix ramené en 1968 par Patrick Cordier soit effectuée en 2015, concluant à son âge entre le VIIIème et le Xème siècle de notre ère soit une moyenne de 1130 ans d'âge, il a fallu que Bruno Paul finance de sa poche cette analyse réalisée aux Etats-Unis, à hauteur de 500 euros, opération à laquelle ont également contribué ses parents. [NDR: la Mairie des Mées et l'association des Amis des Mées ont réglé leur participation après la conférence que nous avons animé avec un grand succès.]
Donc, pour que des choses bougent, il faut de l'argent. Bruno est en train de monter une association pour impulser ces recherches. Dans cette optique, la réalisation d'un documentaire solide serait un atout utile. 
A vos tirelires.....

2015/09/03

Enregistrement, émission et compte-rendu de notre conférence sur le mystère de la Croix des Pénitents


Voici le support de la conférence du 17/08/2015 au format PDF (recommandation: utilisez Firefox pour une meilleure compatibilité) :


19/08/2016 : après une première mise en ligne réalisée en septembre 2015, l'enregistrement vidéo intégral de la conférence de 2015 (lien) en streaming est désormais disponible sur YouTube ; durée: 1h45 (cette vidéo fonctionne avec tous les navigateurs modernes si vous activez le javascript, mais vous pouvez rencontrer des difficultés avec IE version 8 ou antérieure). Un grand merci à Michel Jacob pour le matériel de prise de vue et l'encodage!

En complément indispensable, voir plus bas la mise à jour du 28 octobre 2016. 


Les suites de la conférence de 2015:

Tout d'abord un premier petit reportage diffusé lors des JT de France3 le 17 août à 19h et 18 août à midi.

Voici le compte-rendu par le journal Haute-Provence Info du 21 août de notre conférence :



Le journal "La Provence" a également publié un long article le 26 août en page 4, dans les pages régionales, qui a le mérite de rappeler que la datation se rapproche de certains aspects de la légende
On se rapportera au PDF et à l'enregistrement pour corriger certains détails: par exemple au lieu de 910 il faut comprendre 885; pour les "deux datations" il ne s'agit que de la plage d'incertitude donnée par le laboratoire par rapport à la courbe de calibration.





Voici un reportage beaucoup plus long lors d'une émission sur France3, diffusée en direct sur la TV et sur le web:
Jean-Pierre Petit a représenté notre association pour présenter les résultats et enjeux de cette recherche historique lors de l'émission PACA Matin sur France 3 le 8 septembre à 10h15.


Vous pouviez visionner cette émission en différé pendant 6 jours sur ce lien, à partir du repère 2:10.
Depuis le 25/09 elle est accessible sur YouTube.

L'émission commence par une rapide rediffusion du reportage réalisé à la Toussaint 1968 avec la fin de l'escalade réussie sous le regard de la caméra par Patrick Cordier (archives INA), qui a ramené l'échantillon dont nous avons analysé un fragment. D'après Sylvain Jouty, que j'ai eu le plaisir de rencontrer lors de la journée du 17 août, aucun des alpinistes de cette cordée (ni aucune personne de mon entourage) ne connaissait ces images. On reconnait Claude Deck avec ses cheveux blonds (29 ans à l'époque), et on voit brièvement Sylvain Jouty (19 ans). Ce dernier a notamment dirigé la rédaction collective du Dictionnaire encyclopédique des Alpes paru en 2006.

Signalons aussi une prochaine chronique de Claude Deck sur ce sujet, qui a été contacté par l'intermédiaire de Sylvain Jouty à son initiative, laquelle devrait être publiée dans La Montagne et Alpinisme, revue trimestrielle de la fédération des Clubs alpins français. 

[Mise à jour le 10 septembre 2015: j'ai reçu ce jour un chèque de la Mairie des Mées et de l'Association des Amis des Mées, qui contribuent conformément à leurs engagements quant au financement de l'analyse.]

Si vous voulez contribuer financièrement à cette aventure archéologique, voir ici.

[Mise à jour le 27 décembre 2015: Après autorisation de son propriétaire, j'ai exploré ce jour avec mon frère un ancien tunnel privé aux Mées qui conforte la possibilité de creuser de longues distances dans le poudingue avec peu de moyens.
Il s'agit d'un tunnel de captage de sources pour alimenter la fontaine d'une ferme. Il présente une longueur de 102 m d'après nos mesures, dont les premiers 78 m sont pratiquement rectilignes. Il est pratiquement horizontal, en légère pente positive pour que l'eau s'écoule. Sauf les premiers mètres qui sont creusés dans la terre, il est entièrement creusé manuellement dans le poudingue. La hauteur sous plafond atteint jusqu'à 2 m, pour environ 70 cm de large. Il n'y a aucun soutènement, aucun étais ni trace d'emplacement pour en poser. Le plafond est arrondi en une légère voûte régulière. Le plafond est en très bon état sans trace d'écroulement.
Il a été creusé en plusieurs époques, remontant au moins au XVIIème siècle, pour capter progressivement de nouveaux filons d'eau. Aujourd'hui ces points de captage sont pratiquement taris. Il s'agit d'un ouvrage qui n'a nécessité que le travail d'une famille et pas de tout le village, au sein duquel son existence n'est connue que d'une poignée de personnes. Il est resté strictement privé depuis sa création.]

Cette enquête historique et archéologique continue par le volet des investigations photographiques.

[Mise à jour le 28 octobre 2016]
J'ai animé un an plus tard une deuxième conférence, cette fois privée, sur ce sujet au Monastère de Ganagobie.
Voici le support utilisé, intégrant nos dernières investigations :





[Mise à jour le 15/09/2019]

Pourquoi une Croix en forme de X ?
L'étude exceptionnelle de Thierry Murcia sur Marie Madeleine contient des éléments forts intéressants à ce propos, p.55 et suivantes :
"- Le chiasme portait plusieurs noms en grec : khi, khiasma, khiaston, c’est-à-dire : X (lettre Khi), « croix », « disposé en croix ». Et on le représente d’ailleurs par une figure en croix puisque c’est le sens précis du mot « chiasme » en grec. [...]
- Quoi d’autre ?
- Pour reconnaître une dette, dans l’Antiquité, il suffisait de tracer une simple lettre sur un document officiel. Le plus souvent, on annulait cette dette en la barrant d’une croix, c’est-à-dire au moyen de la lettre
Χ. Paul, dans ses épîtres, fait allusion à cette pratique. Chez Jean, la disposition en croix des personnages formant un Khi (Χ) vient donc se superposer à la Croix – en Τ ou en † – la confirmer et la barrer d’une autre croix semblable au signe qui notifie que plus rien n’est dû.
 
- Une confirmation de la Rédemption, en quelque sorte ?
- Absolument. Notez bien qu’en l’occurrence – et ce ne peut être, encore une fois, le simple fait du hasard – la dette est payée au moyen du Khi –
Χ – qui est également ici l’initiale de celui qui l’acquitte et qui vaut donc doublement signature : Christ (Χριστός).
 
- Vous pensez vraiment que tout ça a été savamment réfléchi ?
- J’en suis intimement convaincu. Chez Jean, les dernières paroles de Jésus en Croix ont un double sens en hébreu et en araméen (et, dans une moindre mesure, en grec) que la traduction « tout est achevé » ou « c’est achevé » ne rend pas.
Shalam (shalem, en hébreu) veut effectivement dire être « achevé », « complété ». Mais s’il est question d’une dette cela signifie qu’elle est « complètement payée ». La formule traduite par « c’est achevé » ne signifie donc pas seulement que les prophéties sont accomplies mais également que la dette est totalement acquittée. [...]
- Et tout ça n’est rien ! En fait, les rapports établis, d’une part, entre le X et le salut, et, d’autre part, entre le X et la Croix, trouvent leur origine dans l’Ancien Testament : plus précisément dans le livre d’Ézéchiel et dans son exégèse. Le livre de l’Apocalypse en garde clairement la trace. Vous n’ignorez sans doute pas que le nombre 666, dont il est également question dans cet écrit, correspond au signe de la bête…
- Évidemment non.
- Mais saviez-vous que le sceau salvifique de Dieu, dont il est aussi fait mention, n’est rien d’autre qu’un X ?
- Vous voulez dire un Khi ?
- Oui et non. D’un côté, la lettre grecque Khi (X), initiale de Christ. Mais, d’un autre côté, la lettre hébraïque Taw, devenue T – Tau – chez les Grecs, et qui signifie « signe » en hébreu. Dans l’ancienne écriture hébraïque (paléo-hébreu/phénicien), cette lettre avait elle aussi la forme d’un X.
- Vous parlez de la dernière lettre de l’alphabet hébraïque ?
- C’est bien ça. Le Taw renvoie à la fois au salut et à la Croix mais également à Dieu lui-même.
- Pourquoi ça ?
- Car si, en grec, Dieu est l’Alpha et l’Oméga, en hébreu, la langue de la Bible, il est l’Aleph et le Taw, c’est-à-dire « le principe et la fin ».
- Et y a-t-il également un rapport avec le signe de croix ?
- Il y en a un. Ce signe en X, symbole de salut, et qui remonte au livre d’Ézéchiel, était d’utilisation courante dans l’Église des premiers siècles, y compris chez les Juifs convertis. Lors du baptême, on procédait à une triple immersion, à une onction d’huile, et ce signe était tracé sur le front du nouveau baptisé. Les chrétiens ont longtemps porté une croix de ce type peinte en rouge ou tatouée au milieu du front. Elle était à la fois pour eux signe de Salut et de reconnaissance.
- Il ne s’agissait pas plutôt, en ce cas, d’une croix latine ou d’une croix en T ?
- Vous savez, c’est du pareil au même puisque la lettre T, le Tau des Grecs, avait primitivement la forme d’un X... En définitive, qu’il s’agisse d’un Khi ou d’un Taw, c’est bien toujours le même « chiasme » qui sauve. "
Dans cette logique de signe de reconnaissance chrétien, on pourrait assimiler la Croix des Mées à un gigantesque oratoire. La présence de reliques serait alors moins probable, mais pas écartée pour autant.
 

 


2015/07/29

Le mystère de la Croix des Pénitents

Vous trouverez facilement le village de Les Mées dans les Alpes de Haute-Provence, situé au sud de Sisteron. C'est un village pittoresque mais qui recèle surtout, pour qui sait bien chercher, de curieux mystères.
Si vous passez dans la région ce mois d'août, c'est une occasion unique d'approcher l'Histoire de la Provence d'une manière tout à fait particulière. Voici pourquoi.

Le village de Les Mées lové autour de ses rochers. Dans le rond bleu une mystérieuse anfractuosité, que nous allons découvrir. Au loin, la Durance.

C'est d'abord une curiosité géologique. Le village se trouve dans la vallée de la Durance. Le massif des rochers des Mées est dans la continuité du plateau de Valensole. Il s'est formé il y a 3 millions d'années à partir de ce que les géologues appellent du "poudingue" (déformation francophone du mot anglais "pudding"). Il a été érodé par les pluies, le gel et le vent. Curieusement, dominant le village est restée cette étrange falaise dont les "capucins" atteignent 117 mètres de haut et qui se dressent, en surplomb, au dessus de la vallée.

MAJ 19/02/2017: Il se trouve que la formation géologique des ces Rochers a fait l'objet d'un sujet au bac 2016! Vous pouvez le découvrir  dans les pages 3 à 6 du lien suivant:
http://www.sujetdebac.fr/annales-pdf/2016/s-svt-obligatoire-2016-asie-sujet-officiel.pdf

A gauche, vous voyez l'amorce d'une combe verdoyante, qui se comporte en fait comme un bassin de collecte des pluies. Avant la révolution française de 1789 ce bassin était exempt de végétation. Quand de fortes pluies déboulaient, le village était noyé. A cette époque les Méens ont demandé d'arranger cela. Des ingénieurs ont alors fait creuser une galerie de près de 250 mètres de long, dont vous découvrirez aisément la sortie presque à l'aplomb de la grotte, au niveau du sol. C'est une balade amusante, à faire avec une simple lampe de poche et des baskets, en famille. Ce tunnel débouche dans la combe, où les ingénieurs avaient disposé des digues pour briser la violence des flots et rediriger toute cette eau vers cette "conduite forcée". Elle se prolongeait par un aqueduc, dont il reste aujourd'hui quelques vestiges, et qui renvoyait l'eau vers la Durance. Mais c'est le reboisement qui a davantage sauvé le village de l'eau que tous ces ouvrages. 

Ce qui est fort étrange dans cette falaise, et peu connu, c'est ceci :

L'anfractuosité se situant à près de 60 mètres de hauteur, au milieu de la falaise. Totalement inaccessible.

Rapprochons-nous un peu.




Gros plan sur la Croix des Pénitents : un mystère complet depuis des siècles!

Mais que fiche cette croix là-haut, qui l'a posée, quand et comment ? De mémoire de Méens, nul ne le sait... sauf les légendes.

Le problème n'est pas simple car, même avec les moyens techniques d'aujourd'hui le poudingue est impossible à escalader. Cette croix, on trouve sa trace dans des chroniques du XVIIe siècle, et son origine était déjà décrite comme étant un mystère complet. Le Dr Jean-Pierre Petit, à qui j'emprunte ce texte, a été le premier à l'approcher, il y a 47 ans, en descendant en rappel. Impossible alors de la toucher : la falaise est en surplomb, et c'est d'ailleurs cette situation qui a pu protéger ces bois de la pluie. Quelques mois plus tard un alpiniste, Patrice Cordier, a pu la toucher pour la première fois après 2 tentatives infructueuses et 2 jours d'efforts avec son équipe, en descendant en rappel le long d'un canyon latéral, puis en effectuant une traversée horizontale en plantant force pitons créés spécialement pour l'occasion dans ce matériau problématique. Ce faisant, il a réussi à ramener un fragment de la croix, coupé en deux une fois au sol... hélas l'analyse du carbone 14 d'un des fragments par le laboratoire du CEA à Saclay quelques temps plus tard a été un échec. 

46 ans plus tard, au bout d'une longue chaîne humaine j'ai récupéré l'autre petit morceau, et j'ai trouvé comment l'analyser avec toute la rigueur scientifique qui s'impose pour une datation archéologique.

J'ai fait effectuer la toute première datation au carbone 14 de la Croix des Pénitents. Je présenterai la démarche, son résultat et le contexte historique de la Croix lors d'une conférence le 17 août 2015 à 17h au cinéma des Mées (en face de la mairie).
Entrée libre.

En fait, ça sera une conférence à deux car le Dr. Jean-Pierre Petit a aussi des choses extrêmement intéressantes à raconter sur cette affaire, à laquelle il s'intéresse de très près depuis 1968...

Si vous regardez en détail la photo précédente, vous verrez qu'il y a une formation bizarre, au sommet de cette anfractuosité. Voici une vue au télé-objectif prise dimanche dernier par Michel Jacob, photographe à Sisteron :

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On distingue en bas et à droite des traînées blanchâtres qui sont des fientes de corneilles, lesquelles nichent là-haut et disparaissent... on ne sait où. Ce sera l'objet de la deuxième partie de la conférence.

Indiana Jones près de chez vous...

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MISE À JOUR le 03/09/2015:
Le compte-rendu, l'intégralité des informations présentées et l'enregistrement vidéo de cette conférence sont désormais disponibles sur ce lien.