2021/01/02

Etude scientifique majeure: les patients "asymptomatiques" ne transmettent pas la COVID-19


Une étude scientifique majeure a été publiée le 20/11/2020 dans la prestigieuse revue Nature Communications: Post-lockdown SARS-CoV-2 nucleic acid screening in nearly ten million residents of Wuhan, China. (1) Notre article a pour objectif de résumer en français cette étude, au vu de l'importance de ses conclusions qui mettent en défaut la politique sanitaire dans les pays occidentaux. En effet, cette étude n'est semblable à aucune autre par le protocole utilisé : 87.4% de la population totale de Wuhan soit presque 10 millions de personnes ont été testées en 19 jours. Les résultats statistiques sont donc extrêmement significatifs.

En tant que foyer le plus gravement touché par la COVID-19 en Chine, Wuhan avait été confinée très sévèrement du 23 janvier au 8 avril 2020. Au cours des mois suivant, les autorités se sont toujours inquiétées du risque de reprise de la COVID-19.

Pour déterminer l’état actuel de l’épidémie, le gouvernement de l'agglomération de Wuhan a effectué un dépistage complet de l’infection par le SRAS-CoV-2 à l’échelle de l'agglomération du 14 mai 2020 au 1er juin 2020. Environ 50 000 professionnels de la santé (principalement des médecins et des infirmières des centres de santé communautaires) et plus de 280 000 travailleurs et bénévoles de la communauté ont contribué à la collecte d’échantillons, au transport d’équipements et d’échantillons recueillis, à l’organisation du processus de participation et au maintien de l’ordre des sites d’échantillonnage.

La campagne de tests PCR ciblait 10 652 513 personnes âgées de 6 ans et plus à Wuhan (94,1 % de la population totale). Le dépistage de l’acide nucléique a été effectué en 19 jours et a testé un total de 9 899 828 personnes sur les 10 652 513 personnes prévues (taux de participation, 92,9 %). Sur ces 9 899 828 participants, 9 865 404 n’avaient pas de diagnostic antérieur de COVID-19, et 34 424 patients étaient supposés guéris de la COVID-19. 

Les techniques de prélèvement, acheminement et d’analyse des tests ont suivi des recommandations nationales bien détaillées (1).

Le dépistage des 9 865 404 participants sans antécédents de COVID-19 n’a révélé aucun cas de malades COVID-19, c'est-à-dire avec des symptômes, et a identifié 300 cas positifs asymptomatiques. 1174 contacts étroits des cas positifs asymptomatiques ont été identifiés, tous testés négatifs pour la COVID-19.

34 424 cas de COVID-19 guéris ont participé au dépistage massif dont 107 ont de nouveau donné un résultat positif avec le test PCR, ce qui indique un taux de repositif de 0,31 % avec le test PCR. 

La proportion de cas asymptomatique positifs au test PCR qui se sont révélés négatifs lors des tests antigènes IgM (−) et IgG (−) était de 36,7 %, indiquant la possibilité de faux résultats positifs des tests d’acide nucléique. Information majeure: les cultures virales effectuées à la suite ont été négatives pour tous les cas asymptomatiques de tests PCR positifs et repositifs, n’indiquant aucun « virus viable » dans tous ces cas positifs détectés dans cette étude par le test PCR.

Tous les cas asymptomatiques positifs au test PCR, ainsi que les cas repositifs et leurs contacts étroits ont été isolés pendant au moins 2 semaines dans des lieux spécialisés jusqu’à ce que les résultats de 2 tests PCR consécutifs aient été négatifs. Aucun des cas positifs détectés par le test PCR ou leurs contacts étroits n’est devenu symptomatique.

Cette étude scientifique permet d'affirmer les conclusions suivantes:

  • une personne asymptomatique testée positive au test PCR n'est pas porteuse d'un virus SARS-cov-2 viable. Elle ne développe pas cette maladie, et ne transmet pas ce virus. 
  • après le premier confinement général, le reconfinement généralisé ou partiel, temporaire, intermitent (couvre-feu) ou de longue durée, géographiquement limité ou auto-confinement est inutile : seuls les malades, c'est-à-dire ceux qui développent des symptômes, doivent être isolés.  
  • les mesures de distanciation sociale et les gestes barrière suffisent pour protéger les personnes à risque (personnes immunodéprimées ou présentant des facteurs de comorbidité).
  • L'estimation intérêt/risques d'une campagne de vaccination massive doit être établie à nouveau à partir de ces nouvelles données. 

 

(1) : Cao, S., Gan, Y., Wang, C. et al. Post-lockdown SARS-CoV-2 nucleic acid screening in nearly ten million residents of Wuhan, China. Nat Commun 11, 5917 (2020). https://doi.org/10.1038/s41467-020-19802-w 

(2) : La méthode Real-time reverse transcriptase-polymerase chain reaction (RT-PCR) a été utilisée pour les tests d'acide nucléique. Le protocole indique que 2 cibles géniques ont été simultanément  amplifiées et testées: open reading frame 1ab (ORF1ab) et la protéine nucléocapside (N). Une valeur seuil du cycle (Ct-value) inférieure à 37 a été définie comme un résultat positif, et une absence de Ct-value ou une valeur de Ct-value supérieure ou égale à 40 ont été définies comme un résultat négatif. Pour les valeurs de Ct-values entre 37 to 40, l'échantillon a été retesté. Tous les échantillons positifs au test PCR ont bénéficié de tests antigéniques IgM et IgG réalisés dans des laboratoires de niveau 2 et leurs cultures virales  ont été effectués dans des laboratoires de niveau 3 de biosécurité.



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