Le traitement du signal, c’est dans notre univers technique la suite d’opérations mathématiques pour extraire de l’information pertinente d’une foule d’observations et de données. L’opérateur donne ensuite un sens, une signification à cette information décantée.
Notre cerveau réalise chaque seconde du traitement du signal pour extraire les informations essentielles de notre environnement. Ce traitement n’est plus seulement mathématique, on en conviendra.
Quand on cherche sur internet, on dit que l’on cherche une information. C’est assez peu souvent le cas, on devrait dire : “j’analyse les données que je trouve, et j’espère en déduire une information”. C’est encore plus vrai quand on se place en position de veille attentive, à l’affût d’un signal. Il est clair que le signal n’est pas une alerte, un ordre ou un commandement que nous recevons et qui porte en lui-même tout son sens, mais qu’il est bien issu de notre propre analyse, de notre réflexion plus ou moins instantanée, qui exploite des repères sémantiques, qui associés entre eux constituent des trames explicatives. Il ne s’agit pas ici de discuter du bien-fondé ou de la réalité de l’existence de cette trame explicative, mais d’en donner un exemple. A défaut, on pourra se contenter du fait que la notion de validité de cette trame correspond à une accroche cognitive préalable et particulière à chacun, qui agit un peu à l’image d’une longue-vue : le périmètre de vision est restreint mais l’acuité y est fortement augmentée. Si vous avez à peu près la même longue-vue, vous pouvez accepter la validité du signal (le sens donné à l’observation), et dans le cas contraire le signal vous paraîtra vide d’intérêt.
Dans le flot de données d’aujourd’hui qui me parviennent, voici sur quoi je me suis arrêté :
hyperinflation. Ce terme depuis quelques semaines apparait de plus en plus fréquemment, bien sur à la place de la déflation. Et aujourd’hui sont apparus dans le champ de vision les éléments détaillés de ce qui constitue un scénario économique :
D’abord le cadre technique et historique : “
The Weimar Hyperinflation? Could it Happen Again?” qui a servi d’
ancrage à ma propre longue-vue, et notamment la phrase “
What actually drove the wartime inflation into hyperinflation, said Schacht, was speculation by foreign investors, who would bet on the mark’s decreasing value by selling it short.”;
Puis les différents faits :
L’hyperinflation n’est pas une conséquence d’une évolution mathématique de l’économie, c’est l’issue visible d’une crise de confiance des acteurs financiers qui finit par s’auto-entretenir et s’auto-justifier par l’intervention de la spéculation.
L’issue de cette phase d’hyperinflation me donne à penser à deux autres tendances, qui servent eux aussi d’ancrages :