Suite à son discours à l'ONU, Nicolas Sarkozy a annoncé il y a quelques heures que l'Europe se mettait à plancher sérieusement sur le système financier "dans les prochains jours".
Sont fermement invités à la séance de travail préparatoire, avant de rencontrer les autres pôles du système financier international :
- les 4 pays Européens du G8 (France, Allemagne, Italie et Royaume-Uni),
- José Manuel Barroso (président de UE),
- Jean-Claude Juncker (président de l'Eurogroupe) ,
- Jean-Claude Trichet (président de la BCE),
- et Nicolas Sarkozy (représentant la France et président du Conseil de l'Europe)
Mr Sarkozy a annoncé une initiative pour une régulation financière largement renforcée :
"Reconstruisons ensemble un capitalisme régulier et régulé où des pans entiers de l'activité financière ne sont pas laissés à la seule appréciation des opérateurs de marché, où les banques font leur métier. Le métier des banques, c'est de financer le développement économique plutôt que la spéculation"
Sans arriver à une extrémité d'une économie entièrement dirigiste, les meilleurs économistes du monde, tel Stiglitz, s'accordent depuis de nombreuses années sur la nécessité impérative de l'intervention du régulateur pour la bonne santé des marchés.
A signaler que les prix Nobel Joseph Stiglitz et Amartya Sen avaient été embauchés par le président français en janvier dernier pour proposer une meilleure définition que le PIB de la richesse produite par un pays. Les mauvaises perspectives présentes et à venir sur le PIB de la plupart des pays vont sans doute accélérer pour l'ensemble de la société le changement de référentiel, qui saura promouvoir d'autres valeurs fédératrices utiles en temps de crise. Nous ne pouvons plus soutenir un modèle de croissance basé sur une définition purement productiviste, en écartant la richesse sociale. Le modèle du court-terme purement comptable est acculé aujourd'hui à la faillite de manière éclatante.
C'est une chance unique pour la sphère politique de recouvrer une nouvelle légitimité, tous horizons confondus, si elle sait se saisir de l'occasion pour se remettre en question avec un réel projet et une vision politique, en prenant rapidement ses distances avec les milieux financiers. Mr Sarkozy semble l'avoir bien compris depuis quelques jours. Sa position est bien plus confortable que celle de Mr Obama qui ne peut pas prendre des postures aussi fermes tant qu'il n'est pas élu, et qui devra gérer la tentation militaire dans un pays économiquement à genoux.
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