2009/09/28

Votez pour changer le monde


 Après une longue attente sans communication, Google a publié les idées retenues pour changer le monde parmi les 154.000 soumises, regroupées dans 16 idées centrales.


On dirait bien que la mienne fait partie de la short list... les libellés des "suggestions à l'origine d'une idée centrale" ont été simplifiés évidemment, mais je crois bien reconnaitre la mienne (lire sur la page de Google les "suggestions à l'origine de cette idée") !



Votez pour mon idée jusqu'au 8 Octobre, rubrique Communauté : "Create genocide monitoring and alert system"
:-)

Pour votre curiosité voilà le texte descriptif que j'avais soumis. La limitation en nombre de caractères a demandé un bon effort de synthèse !


"Human Peace Project :

Diminuer les conflits en offrant une transparence accrue sur les réels intérêts stratégiques, économiques et politiques des chefs d’état et des partis politiques
Le raisonnement est le suivant :
  • Des millions de personnes souffrent énormément des guerres : morts directes, destruction, maladie, disette, emprisonnement, tortures, enfants-soldats, crimes de guerre, crimes contre l’humanité, génocides
  • Ces guerres et conflits peuvent naitre et se développer parce qu’ils sont favorisés par des puissances étrangères qui manipulent les chefs locaux, afin d’en tirer des avantages (accès aux ressources naturelles, position géostratégique, position de politique intérieure pour un leader qui apparaît comme étant un pacificateur)
  • Ces manipulations peuvent exister principalement parce que leurs ressorts et intérêts ne sont pas exposés en plein jour, aux yeux d’un maximum de personnes
  • La connaissance plus précise de ces conflits permet au citoyen du monde de prendre une décision rationnelle sur sa capacité d’agir. Au minimum, envoyer une lettre ou un e-mail (cf Amnesty International) a prouvé à de maintes reprises que cela pouvait déjà avoir un impact positif sur certaines détentions arbitraires.
Donc proposer un service d’accès gratuit qui expose de manière automatique (sans biais) les explications sous-jacentes à ces manipulations permettrait une prise de conscience rapide de la population (locale et internationale) et ainsi de diminuer sensiblement l’occurrence de conflits meurtriers.
Il s’agit de mettre en ligne un service automatisé qui aggrégerait Google News, Customized Search, Google Maps, Sites, Translate, Books, Scholar, Calendar, Images, Videos, Blogs, Groups mais entièrement spécialisés dans les thèmes suivants :
  • géographie du conflit (ethnies, topologie, populations, positions/territoires des protagonistes)
  • cultures locales (société, ethnographies, culture ancestrale)
  • historique (alliances, conflits passés, politique, interventions et soutiens étrangers, implications passées des services secrets, statistiques)
  • géostratégie : intérêts des différents protagonistes et influenceurs
  • commercial : circuits logistiques d’import/export des ressources naturelles alimentaires, et militaire
  • humanitaire : détails des implications des ONG, statistiques, besoins estimés
L’ensemble de l’humanité peut en bénéficier. Ceux qui subissent actuellement ces conflits, et ceux qui les subiront dans le futur. La crise financière mondiale va forcément avoir des répercussions sur les politiques intérieures et les alliances stratégiques, notamment à propos des Etats-Unis.
Il n’est pas possible de déterminer qui en bénéficierait le plus, entre une population qui voit un conflit existant diminuer ou une population plus grande qui évite l’apparition d’un conflit en son sein.
Etapes préliminaires :
  • Negocier les droits de reproduction numérique des livres et émissions traitant de ces questions (Rendez-vous avec X, le Dessous des Cartes...)
  • Traduire les émissions dans les différentes langues
  • Mettre en place un systeme collectif de notation / ranking des sites traitants de ces sujets
  • Se mettre en relation avec les ONG et universitaires pour mettre en ligne leurs documents traitant de ces questions (Amnesty International, Medecins du Monde, Action contre la Faim...)
  • Mettre en place le système manuel et collectif d’amelioration de la traduction automatique des documents (cf wikipedia et google translate)
  • Développer le mashup paramétrable (cf igoogle) aggrégeant les sources d’informations
En cas de succès de la diffusion du projet Human Peace, la transparence et la meilleure compréhension des vraies problématiques permettront d’apporter des vraies solutions, de résoudre des conflits endémiques, et d’éviter des embrasements causant des millions de morts.
Les dirigeants politiques, sachant que leur population partage le meme niveau d’informations qu’eux, n’auront plus d’avantage à dissimuler les informations. Le poids de la diplomatie sera renforcé puisque les diplomates seront directement responsables devant leur propre population de faire entendre les messages venant de cette source d’informations collective et ouverte."
Mise à jour le 5 Octobre 2010 : 
Les lauréats ont été (enfin!) annoncés. Dommage, j'etais dans les 16 finalistes mais pas dans les 5 idées sponsorisées. Preuve s'il en est que la prévention des génocides n'interesse pas la majorité (si Google s'est vraiment basé sur ce seul critère... ça manque de transparence). C'est en tout cas une limite bien claire de la prétendue toute-puissance portée par Google. Rien que pour ca, ca valait le coup d'être tenté !

2009/05/22

Traitement du signal du 22 mai : hyperinflation



Le traitement du signal, c’est dans notre univers technique la suite d’opérations mathématiques pour extraire de l’information pertinente d’une foule d’observations et de données. L’opérateur donne ensuite un sens, une signification à cette information décantée.

Notre cerveau réalise chaque seconde du traitement du signal pour extraire les informations essentielles de notre environnement. Ce traitement n’est plus seulement mathématique, on en conviendra.
Quand on cherche sur internet, on dit que l’on cherche une information. C’est assez peu souvent le cas, on devrait dire : “j’analyse les données que je trouve, et j’espère en déduire une information”. C’est encore plus vrai quand on se place en position de veille attentive, à l’affût d’un signal. Il est clair que le signal n’est pas une alerte, un ordre ou un commandement que nous recevons et qui porte en lui-même tout son sens, mais qu’il est bien issu de notre propre analyse, de notre réflexion plus ou moins instantanée, qui exploite des repères sémantiques, qui associés entre eux constituent des trames explicatives. Il ne s’agit pas ici de discuter du bien-fondé ou de la réalité de l’existence de cette trame explicative, mais d’en donner un exemple. A défaut, on pourra se contenter du fait que la notion de validité de cette trame correspond à une accroche cognitive préalable et particulière à chacun, qui agit un peu à l’image d’une longue-vue : le périmètre de vision est restreint mais l’acuité y est fortement augmentée. Si vous avez à peu près la même longue-vue, vous pouvez accepter la validité du signal (le sens donné à l’observation), et dans le cas contraire le signal vous paraîtra vide d’intérêt.

Dans le flot de données d’aujourd’hui qui me parviennent, voici sur quoi je me suis arrêté : hyperinflation. Ce terme depuis quelques semaines apparait de plus en plus fréquemment, bien sur à la place de la déflation. Et aujourd’hui sont apparus dans le champ de vision les éléments détaillés de ce qui constitue un scénario économique :
D’abord le cadre technique et historique : “The Weimar Hyperinflation? Could it Happen Again?” qui a servi d’ancrage à ma propre longue-vue, et notamment la phrase “What actually drove the wartime inflation into hyperinflation, said Schacht, was speculation by foreign investors, who would bet on the mark’s decreasing value by selling it short.”;
Puis les différents faits :
L’hyperinflation n’est pas une conséquence d’une évolution mathématique de l’économie, c’est l’issue visible d’une crise de confiance des acteurs financiers qui finit par s’auto-entretenir et s’auto-justifier par l’intervention de la spéculation.
L’issue de cette phase d’hyperinflation me donne à penser à deux autres tendances, qui servent eux aussi d’ancrages :

2009/04/22

Quand l’émotion nous asservit

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Vous avez peut être entendu parler en février dernier de cette affaire Chauprade, un enseignant en géopolitique pour le ministère de la Défense qui s’est fait virer du jour au lendemain par notre ministre pour avoir écrit “un texte au travers duquel passent des relents inacceptables. Sur onze pages, on nous parle d'un complot israélo-américain imaginaire visant à la conquête du monde.” On aura compris qu’on veut traiter ici du 11/09.

A la lecture des nombreux commentaires sur le blog du Point, on s’aperçoit de plusieurs choses :
  • d’abord du niveau d’argumentation extrêmement faible des tenants de la thèse officielle pour l’explication des effondrements du 11/09, et qui contraste grandement avec la moyenne des messages de soutien à Mr Chauprade; je ne veux pas simplement parler des éléments scientifiques en très grand nombre qui ont été rassemblés depuis 8 ans, comme ici ou la, mais aussi des positions morales et citoyennes préoccupées par la sauvegarde de nos libertés individuelles
  • ensuite du rapport de force entre ces deux positions, largement en faveur du nombre des messages de soutien, sur près de 200 commentaires postés au total
  • enfin du reproche le plus fréquent fait à Mr Chauprade : non pas tant qu’il ait exprimé son opinion mais surtout qu’il l’ait fait en y associant l’armée française par la mention de son travail d’enseignant; on peut penser que c’est bien cela qui a courroucé notre ministre à quelle semaines du rapprochement de la France avec l’OTAN et les USA.
  • et comme le décrit très bien un des lecteurs une prise de conscience graduelleDepuis maintenant environ cinq années, les doutes dans un premier temps, puis les questions précises devenant au fur et à mesure de plus en plus pertinentes, ont commencé à envahir les médias directs non filtrés tel qu'internet. Des films, des images fixes, des commentaires de spécialistes ainsi que des faits difficiles à contredire ont pu ensuite apparaître.”
Cette prise de conscience est rendue si lente par l’effet d’une puissante dissonance cognitive. On en trouve une illustration très synthétique à la page 15 de cet excellent document qui synthétise les éléments d’enquête scientifique effectuées sur le 11/09 par des citoyens de divers pays (NDR: voir la page index de l'étude ici), sans appuis officiels. Voilà ce qu’on peut y lire :

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Plusieurs formulations utilisées nous semblent pertinentes à analyser :
  • la peur qui paralyse : c’est l’émotion qui nous asservit
  • notre conception du monde et nos croyances qui sont le prisme par lequel les informations vont être diffractées avant toute analyse consciente
  • l’inaction n’est pas une solution neutre, puisqu’elle entraîne qu’on devient une partie du problème plutôt que de sa solution
  • le choix est difficile, presque cornélien : notre tranquillité d’esprit au prix du sacrifice de notre liberté
Quand notre conception du monde peut être ébranlée par ce que nous observons, nous luttons irrationnellement pour échapper à ce qui n’est que des faits que nous pourrions très simplement analyser sous un angle rationnel.

Une autre illustration de ce cas de figure est apportée par la Controverse scientifique ou la notion de débat contradictoire en sciences. Par exemple JP Petit, de part ses idées scientifiques si différentes de celles des courants traditionnels de la science (en astrophysique notamment), fait l'objet d'une controverse scientifique publique depuis plusieurs années avec Alain Riazuelo, de l'Institut d'Astrophysique de Paris, et avec Thibaud Damour, de l'Institut des Hautes Etudes de Bures sur Yvette. JP Petit leur offre la possibilité de venir contester oralement et publiquement ses travaux sur la "Géométrisation du modèle d'Andreï Sakharov" (qui est la base de sa théorie de l'univers gémellaire), ce que lui refuse ses adversaires. Cette controverse publique dure depuis 2006, sans que ses adversaires ne lui autorise son droit de réponse, ce qui représente un manquement flagrant et déshonorant à leur premier devoir, en étant que scientifique, de confrontation d'idées. Cette controverse publique est un exemple vivant de la représentation concrète du concept de vérité en science. Tout l'historique détaillé de cette controverse est accessible ici.

On démontrerait facilement qu’une pratique endogame de la science est toujours moins vivace (créative) qu’une pratique qui sait préserver au dessus de tout le devoir du débat scientifique. Les réactions méprisantes et dédaigneuses qui ressortent dans cette controverse de la part des scientifiques en place ne sont rien d’autre qu’un signe d’asservissement de l’individu par son émotion. Mais l’inaction des autres pairs est aussi une marque d’abandon de leur liberté pour conserver sa tranquillité d’esprit. On peut penser que ce n’est qu’une illusion de tranquillité et en science plus que partout ailleurs les faits ont la tête plus dures que les modèles : l’Histoire jugera. Hélas, cette désertion est aussi une défaite collective : une liberté se regagne d’autant plus difficilement qu’elle est facile à perdre, et les petites compromissions alimentent les faillites de toute une société, fut elle savante.

2009/04/18

Bienvenue dans un nouveau monde

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Après un examen scientifique approfondi ordonné par la Cour Suprême en 2007, l'EPA (Agence de Protection de l’Environnement du gouvernement US) a conclu que les gaz à effet de serre contribuaient à la pollution de l'air (merci) mais surtout risquaient de mettre en danger la santé publique.


On peut s’attendre au pays des procès pour tasse de café trop chaude que cette décision ait un impact immédiat sur les gros producteurs de CO2. Il est donc crédible de penser que très bientôt une fourniture de service électronique sera choisie en fonction de son prix mais aussi en fonction de ses émissions de CO2. Dans cette course au moins polluant, et à la réglementation grandissante, le cloud computing industriel a 100 coudées d’avance sur les services d’exploitation des DSI.

Mais on peut aussi souligner que cette décision tombe au moment où les jours de l’industrie automobile privée aux US sont comptés : deadlines le 29 Avril pour Chrysler, et le 29 Mai pour General Motors : soit une reprise et une recapitalisation par une société étrangère, soit banqueroute puis nationalisation.

Les lobbys les plus puissants peuvent ainsi voir leur pouvoir disparaitre en quelques mois, c’est une leçon des temps agités que nous vivons. Les banquiers d’affaire et les PDG des 10 plus grandes banques mondiales devraient s’en inspirer pour montrer plus d’humilité, mais comme les dinosaures ils sont incapables de s’adapter à un changement qui remet en cause leur domination. Ils ne jugent n’avoir rien à gagner à une refonte du système financier international, et s’arque boutent pour ne rien changer (ce lien traite du G20 de novembre dernier mais s’applique aussi à celui d’Avril 2009). Mais ils n’ont pas compris qu’il ne s’agissait pas simplement d’attendre sur le dos des contribuables que la marée d’une récession passagère reflue : les digues du Mur Dollar sont rompues, et en restant sur place ils continueront à être noyés ou balayés, les uns après les autres. Hélas pour tous les autres habitants de la planète, leur inaction nous cause un énorme préjudice, et met en danger les systèmes sociaux en commençant par les pays économiquement les plus fragiles. Cette dimension d’impact universel, même quand la misère explose dans leur propre pays, n’entre absolument pas dans leur calcul de risque personnel qui se borne à faire payer aux contribuables leur renflouement, sans rien donner de leur pouvoir en échange.

Certains pourraient espérer que le gouvernement ne finisse enfin par entendre davantage les éclats de Mainstreet plutôt que les promesses rassurantes des banquiers de Wall Street. Mais si on s’inspire du timing de l’annonce de l’EPA sur les rejets de CO2, il est probable qu’une annonce comparable du Tresor US officialisant la volonté du gouvernement d’en finir avec les rejets de produits financiers toxiques interviendrait moins d’un mois avant la rupture consommée du système et de l’industrie financière internationale. Peut être encore politiquement à temps (et on peut en douter), mais certainement bien trop tard pour limiter la casse économique et sociale.

Autant il semble naturel de se préparer dès aujourd’hui à un mode de vie moins polluant, autant il doit être naturel de se préparer aussi à un monde économiquement très différent. Avec toutes les conséquences géopolitiques et sociales que cela implique.

2008/11/20

Retour sur Pelamis


Ekoolos s'interroge sur l'intérêt et la faisabilité réelle d'avoir un datacenter couplé à Pelamis, ce dont nous avons parlé à plusieurs reprises.
Au plus la houle est forte, au plus Pélamis est efficace. Il faut donc l’installer là ou ça bouge le plus, et le plus souvent possible. Imaginez donc… Vous êtes responsable matériel d’un datacenter flottant, avec des creux de 10m tout au long de l’année, en train de changer des disques durs et des barrettes de RAM. Bien sur, vous ne rentrez pas chez vous le soir et vivez sur place. Tout ça sans parler de l’entretien du bateau, la logistique, les équipes se relayant, le câblage sous-marins (redondant bien sur, c’est un datacenter)…. Alors ?? et oui …. C’est n’importe quoi quand on y pense !!
[...] Alors si quelqu’un d’entre vous a une idée, moi je sèche :)
Je ne sais pas si Google envisage d'installer ses datacenters dans l'océan austral mais peu importe. Une solution pratique à la question posée pourrait être de superviser le taux de panne des éléments d'un module (cf la description du brevet de Google). Personne n'imagine devoir aller changer chaque élément défectueux à chaque panne. Mais comme les éléments les plus sensibles aux pannes (cpu, ram, cartes électroniques) sont justement les plus redondés, nul besoin impérieux de les remplacer immédiatement. Il suffit d'attendre que le taux d'éléments défectueux ait dépassé le seuil pour venir remplacer tout le module (étanche) d'un seul coup. Les opérations de remplacement ou réparation ont lieu une fois de retour à terre ou en usine.

Petit bonus pour mes lecteurs : Une courte vidéo d'un Pelamis réel en action est visible sur cette page.


T'as fumé ?


Le Monde 2 nous propose un article de synthèse sur Google : "Peut-on tout confier à Google ".

J'aurais aimé que cette question tout à fait centrale soit bien plus amplement fouillée plutôt que de présenter un historique et un business modèle qui n'a de secret pour peu de personne, mais outre ce fait, je ne peux m'empécher de relever un contresens :
" ...noirs fantasmes ou de perversions cachées… L'utilisateur 11574916 cherche "cocaïne dans l'urine". "
Quelle drôle d'idée. Cette recherche n'a rien à voir avec de la perversion, puisque l'analyse des substances dopantes et stupéfiantes (cocaïne) se réalise à partir d'échantillons d'urine. Il est probable que l'auteur de la recherche soit simplement un sportif qui se renseigne sur les méthodes de détection.



2008/11/19

La surprise du Chrome nouveau

Scoop : le Google Chrome nouveau arrive ! Et il a un goût bien connu…
L’actuelle version 0.3 que vous connaissez, sur la page de BrowserHawk pour la détection des paramètres de votre navigateur :

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Voici maintenant la page d’accueil du Chrome nouveau (nightly build, nom de code "Nicely jail") que j’ai testé:

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Enorme surprise : le nouveau Chrome avec support des ActiveX est basé sur IE 6 ! Voyez vous-même :

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La diffusion officielle est prévue le 20 novembre dans toutes les langues supportées… sur windows uniquement.



































Bon ok c’est une blague, il s’agit en fait de IBM Lotus Symphony (v1.2 du 3/11). Assez bien imité je trouve ! IBM met d'ailleurs fortement en avant cette interface utilisateur.
Symphony n’est pas un nouveau navigateur mais une application RDA pour de la bureautique avec un navigateur intégré.

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Téléchargement ici.
Dans un tout prochain billet je comparerai les nouvelles approches des suites bureautique (Chrome + Google Apps et Lotus Symphony) et l’approche traditionnelle (OO.org, MS Office 2003), sous l’angle de l’Entreprise 2.0.

Mise à jour :
vous pouvez lire ma comparaison des suites bureautiques sur le blog "Entreprise 2.0".

Le Cloud Computing s'accompagne de services

C'est ce qu'à parfaitement compris CapGemini, qui après son partenariat avec Google, vient d'annoncer un accord avec Amazon Web Services.

Comme prévu, ce sont à la fois des prestations de conseil, d'infogérance et d'intégration de systèmes qui sont proposés. Tous l'éventail des prestations classiques des intégrateurs est impacté par l'adoption du Cloud Computing. Comme convaincre les clients d'y passer ? La question ne se pose même plus : "Tout le monde cherche à faire plus avec moins".

Désormais ne pas avoir de systèmes d'entreprise hébergés sur les nuages, c'est considéré comme un luxe.

La prise de conscience vient de franchir un Cap.


2008/11/16

Un G20 décevant qui ne s'attaque à aucun problème de fond

Hélas, les simples déclarations d'intention du communiqué final du G20 du 15 Novembre ne sont pas à la hauteur de la dimension du problème posé par les paradis fiscaux, qui sont l'objet de mon billet précédent. Espérons que le prochain sommet prévu en Avril 2009 à Londres sera plus efficace...

On remarque aussi dans ce communiqué que c'est l'IOSCO qui doit en pratique contrôler les agences de notation :

The international organization of securities regulators should review credit rating agencies' adoption of the standards and mechanisms for monitoring compliance.

Pourtant l'IOSCO serait sans doute aussi à même de mieux contrôler en pratique les transactions vers des places financières offshores, puisqu'elle a émis des PRINCIPES RELATIFS À LA COMPENSATION ET AU RÈGLEMENT, dont on retiendra notamment le Principe 30 :

Les systèmes de compensation et de règlement des transactions doivent
faire l’objet d’une surveillance ; ils doivent être conçus de manière à
être équitables et efficaces, d’une part, et à réduire les risques
systémiques, d’autres part.
Ces principes servent bien à évaluer des juridictions, même si cette dernière peut seulement être encouragée à décrire comment son système prend en compte [...] les dispositions relatives aux appels de marge croisés, les dispositions en termes de liens, la compensation des produits sur le marché de gré à gré, la compensation transnationale, etc.
Si un système de compensation de produits dérivés est distinct du système de négociation, par exemple, des dispositions doivent être prévues pour une transmission rapide à la compensation et un contrôle de la tarification du règlement.


Les paradis fiscaux au cœur de la crise financière

Voici une synthèse éclairante par NovEthic des griefs reprochés aux paradis fiscaux.


Puisqu'on mesure mieux l'importance d'un sujet par des chiffres, cet article nous en procure à foison :
  • ils sont les 2ème détenteurs d’obligations d’état américaines
  • A elles seules, les îles Caïman occupent la 5ème place financière mondiale avec 80% des fonds d’investissement du monde, gérant plus de 1000 milliards de dollars d’actifs. Le même rang que celui occupé par la France…
  • ils abriteraient aujourd’hui 11 000 milliards de dollars d’actifs (5 fois le PNB de la France)) et 2,5 millions de sociétés écrans, échappant à la finance internationale légale
  • la moitié sont situés en Europe (Londres, Suisse, Luxembourg, Monaco, Lichtenstein, Andorre, Jersey...)
  • 4000 banques y « résident », tout comme les 2/3 des hedge funds (fonds spéculatifs)
  • « 50% des flux financiers transitent à un moment ou à un autre dans ces zones de non droits, détenues par des acteurs financiers en dehors de toute règle, poursuit Daniel Lebègue. Pas de banque centrale, pas de commission bancaire de surveillance, pas de contrôle. Personne ne sait quels sont ces actifs, où ils sont investis et quels sont les risques qui sont pris ».
  • Cette spéculation ne correspond pas aux besoins de l’économie réelle. Des milliards d’euros (2000 milliards aux Etats-Unis) sont confisqués par ces fonds qui jouent sur le court terme et qui, dans la débâcle actuelle, vendent à fonds perdus… Privés de tout moyen d’action et de contrôle, les Etats sont également privés de ressources fiscales indispensables au fonctionnement des entreprises et des services publics. Cette évasion s’élève selon les estimations entre 100 et 150 milliards de dollars pour les seuls Etats-Unis.
  • Directement visées, les multinationales représenteraient 500 milliards de fuite de capitaux.
    L’une des pratiques courantes des entreprises réside dans la manipulation des « prix de transfert » : les multinationales revendent leurs produits à une filiale logée dans un centre off shore, sans profit, qui les revend ensuite dans le monde sans avoir à payer de taxes ni d’impôts. Ce procédé, qui permet de déplacer ses profits dans une zone détaxée, concerne selon l’OCDE 50% du commerce international.
Tous ces procédés ne servent en définitive qu'à détourner l'argent des Etats, donc à affaiblir les démocraties. C'est un prélèvement sur la vie de milliards de personnes aux seuls bénéfices d'une "élite" de riches spéculateurs et de CEO / PDG peu scrupuleux (cf les affaires Enron, Worldcom...), ainsi que dans une moindre mesure des affairistes, intermédiaires et traders qui s'occupent de ces opérations.
L'utilisation des paradis fiscaux est une composante de l'effilochage de la démocratie qui est un processus corrosif pour le maintien de nos Etats. Wendy Brown, dont on peut lire le récent Les Habits Neufs de la Politique Mondiale, utilise le terme de processus de dé-démocratisation.

Quelques sites à visiter régulièrement sur le sujet du blanchiment d'argent ou de l'évasion fiscale, désormais beaucoup plus visibles depuis que MM Sarkozy et Obama rivalisent de déclarations tonitruantes à leur encontre :
Update 29/02/2012 :


2008/11/14

Le Cloud Computing et le SaaS font la Une de l'économie


The Economist publie un très intéressant dossier entièrement dédié au sujet du cloud computing et du SaaS pour l'entreprise :
Bon je ne sers plus à rien alors maintenant que la presse économique part dans les nuages ?
Mais non rassurez vous, je vous concocte quelques billets particulièrement savoureux et totalement introuvables ailleurs ;) Le travail d'agitateur des consciences n'a jamais de fin.

Restez éveillés !


2008/11/10

Dilbert minute comic strip : le corporatisme mussolinien

Je suis fan de Dilbert (ca ne vous étonnera pas) ;)
Devinez ce que son PDG annonce lors de sa conférence de presse du 8/11/2008 ?



Par une coïncidence décidément inattendue, AIG vient de prendre 40 milliards de plus aux contribuables... Mark Thoma appelle cela le corporatisme mussolinien.

2008/11/01

Prises de conscience

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Voici 2 exemples de prise de conscience.

Le premier, signé Paul Jorion, est lié à l’économie actuelle, et je l’appelle “L’Europe de l’Est s’éveille à la crise”.

Le deuxième est consacré au marché immobilier actuel. Je ne peux m’empêcher d’avoir quelques doutes sur la véracité pleine et entière du témoignage, mais la n’est pas la question. C’est la démarche décrite et le délai de la prise de conscience qui sont intéressants : “Il m’a fallu trois semaines –trois pleines semaines- pour réaliser pleinement la portée de vos réflexions sur l’achat immobilier” (scrollez tout en bas de la page).

Une prise de conscience, c’est comme un changement d’orbite : ça requiert du temps, une impulsion initiale, de l’énergie entretenue, et l’état d’arrivée est sensiblement différent de l’initial.
Dave Droar résume très bien l’origine de cet état pensé de conscience, par opposition à un état passif :
This is an inevitable consequence of consciousness. A being with a mind, conscious of itself and its existence, experiencing a reality, needs to organise the data that it receives from its senses. Simply observing and recording does not allow for consciousness. It is what we do with that information that allows us to think. In order to process and store the vast amount of information received, the human brain attempts to identify patterns in the data; looking for the patterns behind what is experienced. This is asking questions of the sensory information, and requires reasoning. By definition a conscious mind seeks to know. Knowing something requires more than just data, but intelligence or reasoning applied to that data. To attempt to obtain knowledge we must therefore question the data our mind receives; thus, consciousness questions.

2008/10/29

Pendant la tempète, les nuages continuent

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Voilà si vous les avez manqués un bref rappel des derniers articles que j’ai posté sur le blog Entreprise 2 à propos du Cloud Computing principalement, mais aussi des méthodes Agiles et de la technologie de Microsoft pour réaliser les RIA :

2008/10/25

Effet de la crise sur l'adoption du Cloud Computing


 Le Cloud Computing était un des thèmes sous-jacents lors de la création de ce blog, comme l'indique mon introduction (Premier Repère). Voilà quelques articles récents qui traitent de ce sujet :
Le marché mondial du Saas ... devrait encore croître de 27% en 2008 pour représenter 6,4 milliards de dollars selon Gartner.
Mais nous n’en sommes qu’au début confirme le cabinet d’étude, pour qui le segment devrait plus que doubler d’ici 2012, année au cours de laquelle il générera un chiffre d’affaires de près de 15 milliards de dollars.

« La popularité du modèle de déploiement de logiciels à l’usage a fortement augmenté au cours quatre dernières années. Les problèmes initiaux liés à la sécurité, au temps de réponse et à la disponibilité des services ont sérieusement diminués pour beaucoup d’organisations au fur et à mesure que l’adoption modèle Saas se propageait et gagnait en maturité », selon Sharon Mertz, directeur de recherche chez Gartner.
Mais ces études ne posent jamais la question de fond : Cloud Computing et SaaS sont-ils forcément synonymes de fournisseurs américains, même sur le moyen terme ? Car c'est bien là que l'effet de la crise se fera sentir pour les utilisateurs de ces services. Malgré les énormes investissements consentis en infrastructure, la géographie pourrait fort bien se rappeler à nous rapidement si le dogme du libre échange tombe en désuétude. 

Ce blog va dès lors quitter l'angle de vue des technologies et des services pour s'attacher à examiner les effets de la crise sur les critères fondamentaux : géopolitique, géoéconomie, et anticipations rationnelles sur le long terme.

2008/10/22

Attends, il faut vraiment que je choisisse ?

Je n'aurais jamais pensé que The Economist me ferait sourire un jour :
Things we kind of suspected

On peut aussi lire dans l'article de Bloomberg :
An e-mail that a S&P employee wrote to a co-worker in 2006, obtained by committee investigators, said, ``Let's hope we are all wealthy and retired by the time this house of cards falters.''
Ca, ca ne me fait pas rire du tout. Vous non plus, j'en suis sur.

Mr Sarkozy fait grincer des dents au Luxembourg

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La régulation financière accrue demandée depuis peu par les politiques fait avancer à grand pas la concertation sur les paradis fiscaux, alors que le sujet était enterré depuis des années.


Le président de l'UE Nicolas Sarkozy a espéré mardi que la réforme de l'architecture financière mondiale qu'il prône concerne aussi les pays européens, y compris le Luxembourg, très sourcilleux sur ces questions. 
"Je compte sur le soutien du Luxembourg pour que l'architecture financière soit profondément repensée, à l'extérieur de notre continent et à l'intérieur de notre continent, les deux", a déclaré M. Sarkozy devant le Parlement européen à Strasbourg. […]


"On ne peut pas se battre à l'extérieur de notre continent contre certaines pratiques et les tolérer sur notre continent, c'est tout", a insisté le chef de l'Etat français. 
"Que ceux qui se sentent visés assument. Moi je ne vise personne, je ne me le permettrais pas" […]

"Je ne veux pas dire du mal de M. (Jean-Claude) Juncker (le Premier ministre luxembourgeois (...) lui-même est bien placé pour savoir qu'il peut y avoir en Europe des pays plus ou moins volontaires pour assurer de la transparence et mettre de la régulation" […]
Membre fondateur du Groupe d'action financière sur le blanchiment des capitaux (Gafi), le Luxembourg n'est recensé par aucune organisation internationale qui mettent à l'index les paradis fiscaux.[…]
Le Luxembourg a pourtant bien été reconnu comme étant impliqué par la commission parlementaire française sur le blanchiment d'argent en europe, par l'intermédiaire des paradis fiscaux. Voir http://www.assemblee-nationale.fr/11/dossiers/blanchiment.asp

Les pratiques des sociétés financières qui y sont établies sont toutefois régulièrement critiquées.     
Le Luxembourg a par ailleurs renoncé à la dernière minute, comme la Suisse, à participer mardi à Paris à une réunion internationale de 17 pays consacrée à la lutte contre les paradis fiscaux. A l'issue de cette réunion, le ministre français du Budget Eric Woerth s'est prononcé pour une révision d'ici à la mi-2009 de la "liste noire" des paradis fiscaux non coopératifs. 
En outre, le Luxembourg, qui vit de l'industrie de la finance, est traditionnellement réticent dès qu'il s'agit d'harmoniser les pratiques en matière financière en Europe.

De plus, Mr Sarkozy avait été impliqué à son corps défendant dans l’affaire Clearstream 2. Il a sans doute été lors de la procédure judiciaire bien renseigné sur cette organisation.

source : Easybourse

Mise à jour :
la Suisse devrait même être intégrée à la liste noire que l’OCDE doit dresser avant la fin du printemps 2009. «Nous avons demandé à l’OCDE de faire le ménage dans sa liste des paradis fiscaux», a déclaré Eric Woerth
L’OCDE tient aussi une liste des paradis fiscaux non coopératifs qui sont Andorre, le Liechtenstein et Monaco. D’ici à la prochaine réunion prévue à Berlin avant juin 2009, les participants souhaitent mettre la pression non seulement sur les paradis fiscaux mais aussi sur les centres financiers comme Singapour et Hongkong et envisagent des mesures de rétorsion. Une liste verte des pays prêts à coopérer et qui ont fait des progrès devrait aussi voir le jour.

2008/10/21

Conseils de bon sens pour passer la crise en France

Mon entourage m'interroge de plus en plus fréquemment sur la conduite à adopter. Faut-il céder à la panique ? La situation est-elle si grave ? Que faire pour protéger sa famille ?
Je ne prétends évidemment pas avoir la science infuse ni être un expert infaillible du domaine. Mais je pense qu'on peut, et même qu'on doit en ces temps de doute donner des conseils de bon sens, sans prétention.
Tout d'abord, il faut relativiser. Si la situation économique mondiale est vraiment très mal en point, il faut avoir conscience que la France bénéficie de boucliers efficaces :
  • elle appartient à la zone euro, dont la monnaie est en passe de devenir celle de référence mondiale, au détriment du dollar ou de la livre sterling : notre monnaie est solide
  • la France possède un exceptionnel système de retraite par répartition (malgré ceux qui le critique), qui va incessamment faire la preuve de sa robustesse et protéger efficacement toute une partie de la population
  • nous bénéficions d'une bonne stabilité du régime politique, à la fois en France et dans l’UE
  • notre principal partenaire commercial, l'Allemagne, bénéficie également de ces avantages
  • le récent plan européen d’aide aux banques de la zone Euro va dans le bon sens
Ensuite la France est moins exposée que d'autres pays :
  • la France ne possède que très peu de titres de dettes du Trésor US, au contraire du Royaume-Uni, de la Chine et surtout du Japon
  • nos banques sont relativement moins impactées par la crise financière que celles des USA et du Royaume Unis, surtout les banques de périmètre national
  • la crise immobilière en France n'atteint pas les proportions que l'on connait en Espagne par exemple
Je ne veux pas dire que la crise économique n'aura aucun impact chez nous, mais bien que cet impact sera amoindri. Nous serons certainement parmi les pays qui s'en sortiront le mieux. Des réformes de notre société seront néanmoins nécessaires, certaines sont déjà engagées (nouveau Bretton Woods).
Il faut aussi avoir conscience que les secousses économiques internationales ne sont pas encore terminées. Mais céder à la panique et prendre des décisions sans analyse c'est être certain de commettre une erreur.
Partant de la, il me parait de bon sens, si votre situation le permet :
  • d'éviter de placer vos économies en Bourse si vous ne passez pas des ordres “intraday”
  • de privilégier les placements liquides
  • de répartir vos économies dans 2 banques françaises. Quand ca tangue, on est plus stable sur 2 pieds.
  • d'attendre avant d'acheter à crédit un bien immobilier
  • de surveiller à la loupe votre taux d'endettement
  • de parler de vos problèmes financiers; de nos jours on peut trouver des conseils et du support efficaces sur les forums comme bulle-immobilière.org. Internet offre des outils d’intelligence collective remarquables, y compris pour trouver des solutions aux problèmes du quotidien.
et surtout : de réfléchir par vous-même, d'analyser régulièrement la situation pour pouvoir éventuellement agir rapidement le moment venu. C’est le meilleur conseil qu’on puisse vous donner.
J’ajoute enfin : la situation d’autres pays est nettement plus compliquée. Ce serait une erreur de ne regarder que notre situation personnelle dans notre pays et d’oublier ou d’ignorer les évènements qui vont se dérouler ailleurs. Tout comme notre solidarité ne doit pas s’arrêter à la porte de notre maison, elle ne doit pas non plus s’arrêter à nos frontières.

2008/10/20

Le gouvernement français injecte 10,5 milliards d’€ dans 6 banques

Il s’agit du début de l’application du plan d’aide aux banques annoncé la semaine dernière, et concerté entre les pays de l’UE.

Les six banques qui recevront les fonds sont BNP Paribas SA, Crédit Agricole SA, Société Générale, Caisse d'Epargne, Banque Populaire et Crédit Mutuel.

Source : EasyBourse

L’age de la frugalité

Après plus d’un an de crise, certains médias US ne s’embarrassent plus d’une communication maniant litote et euphémisme. L’heure est à la cure d’amaigrissement, plus seulement des consommateurs eux-même, mais aussi de la consommation. Voilà un bon résumé de cette nouvelle tendance par Michael Shedlock. Les économistes doivent aussi savoir relayer des messages précis concernant la vie du quotidien.

Finalement on s’approche, contraints et forcés, du modèle de la décroissance économique appelée par certains depuis plusieurs années.

Lehman Brothers post-mortem

Nous avions déjà parlé du déséquilibre introduit par le volume de liquidités des Credit Default Swaps.

Paul Jorion nous propose une analyse plus détaillée des CDS souscrits sur Lehman Brothers. Je vous la conseille, ne serait-ce que pour observer avec un oeil différent les évènements de demain soir...

2008/10/19

Canalisez votre créativité

image Le 20 octobre se terminera la phase préliminaire du concours d’idées 10 puissance 100. C’est demain !

J’adhère complètement aux objectifs de ce projet. Je viens de soumettre ma proposition. Je ne saurai que trop vous conseillez de proposer vous aussi une initiative. Même si votre projet n’est pas retenu, c’est un très bon moyen de canaliser votre créativité dans l’exercice imposé du formulaire d’inscription.

Il y a peu de moment dans la vie où vous pourrez réellement proposer une idée extrêmement ambitieuse pour le bien du plus grand nombre. Déchaînez-vous !

2008/10/16

L’effet de la crise financière sur l’économie réelle

Il peut se mesurer avec des indices comme le Baltic Dry Index, qui mesure les moyennes de coûts de transports de matières premières par voie maritime, et qui est peu sensible à la spéculation :

Attention à une lecture trop abrupte de la tendance de cet index par rapport à la demande réelle en demande de transport, mais cependant :

the [present] Baltic Dry’s drop does reflect a weakening of Chinese raw material demand.

Guerre financière : Offensive de l’Europe

image Un des signes évidents de la dimension historique de la crise actuelle est la reconfiguration accélérée des alliances géo-stratégiques, que nous avons commencé à évoquer.
La semaine dernière l’Islande s’est tournée vers la Russie, désormais premier producteur mondial de pétrole brut devant l’Arabie Saoudite;
Puis l’Angleterre a nationalisé ses principales banques, agissant de manière opposée au Plan Paulson des USA, et contrariant des décennies de politique d’acquiescement à Washington.
24 heures plus tard c’est toute l’Europe qui prenait ce chemin des politiques de nationalisations préventives. Même la Suisse est maintenant passé à l’acte avec le plan gouvernemental de sauvegarde forcée de UBS, au grand dam des patrons de ces banques.
Et aujourd’hui c’est l’annonce attendue de l’Europe unie de s’engager vers Bretton Woods III avant la fin de l’année 2008 (!), mettant ainsi un terme effectif à toute allégeance envers la domination financière unilatérale des Etats-Unis. Même l’Italie de Berlusconi se joint au mouvement, ce qui est encore un signe d’isolement politique et diplomatique actuel des Etats-Unis.
Je parle bien de Bretton Woods 3 et non pas la politique financière internationale dite Bretton Woods 2 et qui existe déjà de manière informelle depuis 1995.
Les déclarations européennes n’y vont pas par 4 chemins, notamment sur les paradis fiscaux:
Treatment of tax havens such as the Cayman Islands and Monaco may be overhauled as part of any new global financial framework, Sarkozy said.
``It will be part of discussions Saturday in Washington,'' the French leader said. ``Will we continue to work with tax havens? It's a valid question. We've passed into a new era. It's a question we'll put on the table and immediately.''
Il ne s’agit rien de moins que de mettre sous un contrôle effectif national et régional les 30 plus grands banques du monde. Goldman Sachs, la chasse gardée de Paulson, ayant récemment acquise le status d’établissement bancaire, devrait normalement faire partie de la liste.
Cette demande de contrôle renforcée contraste avec l’attitude de AiG qui cherche à diminuer les volontés régulatrices sur le marché des crédits hypothécaires.
Le rendez-vous du 18 octobre entre messieurs Bush, Sarkozy (président du conseil européen pour 6 mois) et Barosso (président de la Commission Européenne) sera bien interessant à suivre.

2008/10/15

bourses et devises : petit bilan sur 3 mois

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Le Wall Street Journal nous propose une belle carte pour comparer les évolutions des marchés et des devises de certains pays au cours des 3 derniers mois. A voir vite, la carte risque de ne pas être à jour très longtemps à propos des codes couleurs.
Je suis régulièrement les index boursiers d’autres pays (Maghreb, Israel, Luxembourg…). J’en profiterai pour vous ajouter quelques screenshots complémentaires ce soir lors d’une mise à jour de ce billet.
Mise à jour :
Irlande :
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Luxembourg :
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Suisse :
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Belgique :
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Hollande :
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Danemark :
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Malaisie :
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Singapour :
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Hong-Kong :
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Taïwan (sur 1 an) :
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Maroc :
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Egypte :
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Tunisie :
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Israël :
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2008/10/14

Grosse colère

image L’analyste financier Jim Cramer se fache en direct. (la video est au milieu de la page)

C’était en Aout 2007, au moment des premières secousses d’importance sur les marchés.

Peu importe la date à vrai dire. Pour beaucoup de spectateurs ca a pu représenter le moment d’un début de prise de conscience. “Mais qu'est ce qu'il veut dire exactement ? Pourquoi a-t’il besoin de se mettre dans cet état ? Il se passe vraiment quelque chose, mais quoi ?”.

Ce n’est pas souvent qu’on voit se déchirer le rideau de fumée en direct live.