Le retrait soudain de la part des U.S.A. de la volonté d'offensive armée sur la Syrie le 10 Septembre 2013 a aussi signé le retrait de l'influence U.S. dans tout le Moyen-Orient. Depuis, ses alliés les plus proches, l'Arabie Saoudite et Israël, se détournent de lui.
Laurent Fabius avait peu après exigé une refondation des moyens d'études stratégiques pour la politique étrangère de la France. [4]
Les positions du "jeu" au Moyen-Orient se sont depuis déjà déplacées pour accompagner le retrait inévitable des U.S.A.
Le Moyen-Orient constitue en effet une géographie très importante de la politique de voisinage de l'UE. Un retrait d'un soutien fort menace rapidement la stabilité d'un état dans un équilibre très précaire comme Israël, et les répercussions incontrôlables dans cette zone sont à craindre. Par effet d'entraînement les conflits pourraient dépasser les puissances régionales. On l'a vu avec la pression mise par les BRICS dans le conflit en Syrie: le Moyen-Orient est aussi une affaire stratégique pour la politique de voisinage de la Chine et de la Russie, directement au travers de leur allié Iranien.
Si l'UE se désintéressait complètement du Moyen-Orient, le retrait du support américain laisserait en prise directe Israël et l'Iran (avec l'Arabie Saoudite pour attiser les flammes). Ce serait une politique du désastre.
Dans le cas d'Israël, on doit constater qu'un nouvel allié est déjà en place: il s'agit de l'Euroland, c'est à dire en premier lieu du couple franco-allemand. Le service de Mme Ashton est complètement absent, ainsi que le Royaume-Uni. Le terme UE n'est présent dans les discours que comme un raccourci sémantique. Le L.E.A.P. a déjà longuement analysé la nécessaire reconstruction de l'UE autour du noyau Eurolandais. [2]
La co-construction du Moyen-Orient dans le monde d'après la crise représente donc l'acte de naissance d'une politique étrangère visible et affirmée de l'Euroland.
Après la visite de Hollande à Jérusalem ET à Ramallah (Palestine) le 18 novembre 2013 [1], on a en effet assisté à:
- Merkel à Jérusalem [9], avec une position de soutien équilibrée [6]
- Le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas rencontre Hollande à Paris [7]
- La représentation diplomatique d'Israël dans certains pays sera assurée par l'Allemagne [8]
Concernant la stabilisation des relations entre Israël et Palestine et les principes de construction d'une paix durable - c'est à dire équilibrée - ceux-ci ont déjà été définis par Franck Biancheri en 2008 [3]. Vous pourrez constater du maintien de leur complète pertinence aujourd'hui. C'est un des avantages quand on réfléchit à une stratégie sur le temps long.
Israël et la Palestine: la route est longue, mais désormais dans le monde d'après il peut y avoir une route, dès l'instant où les positions sont équilibrées et que l'Europe n'utilise ni boycott, ni soutien à la colonisation [5].
C'est ce même élan d'une politique étrangère Euro-BRICS (mais avec la Pologne, et sans les U.S. ni la Commission Européenne) qu'il faudrait utiliser pour la résolution de la crise en Ukraine. Une partie de cette configuration est déjà en place.
Sources:
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