2014/09/19

2015 : émergence d’un nouveau système monétaire international multipolaire. L’or se réveille.


Cet article s’intéresse au mouvement de fond touchant le système monétaire international, et décrit son prochain "palier" qui est en train d’être mis en place par des actions locales, rapides et successives, sans obligatoirement être chacune accompagnée dans la foulée par un communiqué public. 

Dit schématiquement, nous décrivons le processus de sortie du dollar : la dé-dollarisation du monde qui commence par les pays BRICS.

Dollar contre or

L’histoire humaine depuis plus de 6500 ans est jalonnée par l’or, sur tous les continents. En effet cette matière présente des qualités physico-chimiques, géologiques et historiques[*] absolument sans équivalent sur notre planète. Elle représente ainsi le meilleur moyen qui puisse exister pour stocker la valeur sur une longue durée.[**] L’or a donc été sélectionné par l’homme au cours des millénaires pour être le support matériel de la monnaie[1], qui permet de développer les échanges de valeur c’est-à-dire l’économie.

La monnaie représente dans l’esprit des hommes la stabilité de la valeur dans le temps futur. Remarquez l’éclat inaltéré des bijoux de Varna, ou plus proche de nous l'évolution du pouvoir d’achat de l’or lors des derniers siècles écoulés (figure 1). La stabilité de l’or (en termes de pouvoir d'achat) ne subit des fluctuations importantes que lors des événements suivants : découverte des Amériques et de leurs mines par les Européens (XVIème siècle) ; abandon du standard or par la France et l’Allemagne en 1914 pour financer la Grande Guerre, puis par tous les pays de l'Union Latine ; confiscation de l’or des citoyens américains en 1933 ; défaut sur les accords de Bretton Woods par les USA (1971) ; mise en place du premier accord CBGA (1999) ; crise financière globale de 2008.

Figure 1: pouvoir d’achat de l’or entre 1560 et 2010 aux Etats-Unis ; source : WGC

On peut comparer cette stabilité, fondamentale pour la croissance de l’économie, avec l’évolution du pouvoir d’achat du dollar (figure 2a). Cette courbe se lit aussi comme suit : « combien d’onces d’or faut-il pour acheter 1 dollar ? ». 

Figure 2a : pouvoir d’achat du dollar par rapport à l'or entre 1718 et 2013 ; Source : goldsilverworlds.com

On peut également comparer l'évolution des autres monnaies fiduciaires par rapport à l'or lors du siècle écoulé (figure 2b).

Figure 2b: destruction des monnaies fiduciaires depuis 1900; source

Car la référence ultime doit toujours être ce qui varie le moins : on ne mesure pas une règle avec un élastique mais les différentes longueurs de l’élastique (le dollar) au cours du temps, à l’aide de la règle (la masse d’or). Toute économie fondée sur des principes différents est condamnée à faire illusion. La mesure au moyen de l’or, par exemple pour l'évolution du PIB des USA ou de UK, dissipe instantanément cette illusion (figure 3).

Figure 3 : PIB annuel des U.S.A et de UK par habitant (1830-2012) exprimés en onces d'or fin ; Source: Conscience-Sociale.org & Samuel H. Williamson, Measuring Worth

Le retour de l’or

Nous avons déjà décrit les relations actuelles profondes entre les marchés de l’or et du dollar.[1b] Le mouvement profond de la grande crise actuelle doit s’analyser comme une « remontée irrésistible à la surface » de l’or dans le système monétaire international, suivant des paliers de décompression. Le naufrage du dollar (ou plus exactement du système pétro-dollar, et des Bons du Trésor US comme référence commune) doit se comprendre comme ceci : 
  • Toute monnaie ne peut être qu’un instrument d’échange dérivé[2] de l’or, ou d’une autre monnaie, suivant une hiérarchie d’influence. A cet égard, l’euro est actuellement un dérivé du dollar. 
  • Le dollar est un instrument dérivé de l’or, grâce à un marché jusqu’à présent encore liquide et profond.[3] 
  • Le dollar est l’instrument de référence du système monétaire international, reflétant l’organisation unipolaire du monde au XXème siècle.[4] 
  • Réformer le système monétaire international basé sur le dollar, c’est introduire à la place du dollar un autre instrument d’échange dérivé de l’or… ou plusieurs !
Nous avons précédemment mentionné dans nos travaux le stade ultime d’instrument dérivé de l’or, qui est le billet à ordre remboursable en or (Gold Bill).[5]
Nous décrivons ici un palier intermédiaire, reflétant désormais l’organisation multipolaire du monde.
Il ne s’agit pas de remplacer le dollar par un panier de devises. Il s’agit d’abord de remplacer le marché assurant l’échange entre dollar et or (le COMEX), par d’autres marchés. C’est là que nous devons nous intéresser de près à l’accumulation de stocks d’or par les pays BRICS, les seuls ayant la volonté de réformer le système monétaire international.
Les statistiques officielles de stocks d'or (WGC, FMI) ne peuvent pas être tenues pour argent comptant, pour deux raisons :
  • L’importance stratégique primordiale des stocks d’or implique que les valeurs publiées ne reflètent pas les évolutions réelles, en particulier les stocks issus de l’extraction minière dans le même pays. 
  • Les banques centrales, en particulier occidentales, ont pratiqué pendant des décennies le leasing de leur or national, ou l’achat de certificats ETF, ou le déplacement de leur or à New York ou Londres pour soi-disant « faciliter les transactions ». Ces stocks ne sont représentatifs en aucune façon de la réalité[6] de ce qui peut effectivement être mis à disposition sur un marché qui autorise le retrait d'or physique par n'importe quel acteur.[7] 


L’or dans la stratégie des BRICS

Commençons par la Chine.
Sa banque centrale vise officiellement à réunir plus de 8500 tonnes dans ses réserves.[8] Il est donc essentiel de suivre les importations d’or parallèlement aux stocks officiels (figures 4 et 5) et aux volumes de retrait sur le marché de Shanghai qui joue le rôle de porte d’entrée des flux importés. Son ambition de développer un vaste marché de l’or permettant de participer activement au processus de fixation du prix de l’or, s’étale au grand jour.[9] Le marché international des contrats à terme pour l'or (gold futures) qui a ouvert aujourd'hui 18 septembre à Shanghai.[10] Pourquoi cette annonce historique ne fait-elle pas les grands titres du journal télévisé dans votre pays ?

Figure 4; source

Figure 5; source

Passons à la Russie. 
Il est essentiel ici de comprendre la nature multipolaire de tout ce qui se joue et qui compte en ce moment. La Chine ne remplacera pas les USA. C’est l’ensemble des BRICS, articulé lui-même autour de l’axe fort Russie-Chine. La Russie présente le partenariat idéal pour le nouveau système : une monnaie solide ancrée sur des réserves officielles en croissance (sans leasing)[11], et la plus importante capacité d’exportation d’énergie de la planète. 

Ce partenariat Russie-Chine remplace celui du pétrodollar (US-Arabie Saoudite), sans présenter la faiblesse géopolitique de ce dernier pays. Il est beaucoup plus équilibré. C’est pourquoi les ventes d’énergie pourront s’opérer en rouble avec les autres pays[12], la Chine payant soit en rouble soit en Renminbi suivant les accords de swap… voire en billets à ordre remboursables en or (Gold Bills), qui pourront servir dans les 3 mois à la Russie pour acheter des produits chinois. L’ensemble de ces mécanismes assurent qu’aucun déficit de la balance commerciale ne se creusera entre ces deux pays.

Figure 6 : réserves d'or officielles de la banque centrale russe, 1994 - 2014/05; source

La nature multipolaire des BRICS intègre naturellement le Brésil, l’Inde, et l’Afrique du Sud dans ces accords de commerce internationaux.
Chacun de ces pays effectuera ses paiements suivant ses propres atouts :
  • Le Brésil et l’Afrique du Sud vendront des produits agricoles et des matières premières à la Chine (ou à d’autres pays des BRICS) en s’appuyant sur leur accord de swap de devises, en retour de l’achat de produits manufacturés des BRICS. 
  • L'Afrique du Sud est encore un très important producteur d'or mondial, après avoir été le numéro 1 pendant des décennies (figure 6b). Ses mines lui permettent si nécessaire de constituer des réserves nationales de 200 t / an sans l'acheter sur les marchés internationaux. 
Figure 6b ; source
  • Le Brésil est le 14ème producteur d'or mondial malgré des réserves géologiques plus significatives. Les chiffres de l'US Geological Survey annoncent une production en 2011 de 60.3 tonnes, et de 63 tonnes en 2010. Les projets impliquant d'autres pays d'Amérique du Sud (par exemple les projets de Yamana Gold, figure 6c) sont à souligner du fait du fort rapprochement entre BRICS, Mercosur et Argentine.
Figure 6c; source
  • L’Inde importe massivement de l’or depuis les années 90 (figure 7) et dispose après la Chine du plus important stock d’or mondial dans les mains de ses citoyens. Ceux-ci pourront rapidement s’insérer dans le commerce des Gold Bills, après l’étape utilisant les swaps.


Figure 7

Les conséquences de ces rachats d’or sur les équilibres de forces dans le monde se jouent avant tout sur le terrain monétaire, qui est le socle de tous les autres attributs d’indépendance. Grâce à ces stocks astucieusement exploités, et à la confiance mutuelle de très long terme qu’ils inspirent, de puissants partenariats stratégiques peuvent se développer, des nouvelles filières internationales d’approvisionnement (supply chain) peuvent se mettre en place. Le commerce international progresse sur des bases saines.
Nous estimons que ce prochain "palier" du système monétaire international sera techniquement atteint dès fin 2014, et communiqué publiquement pour le prochain sommet des BRICS en juillet 2015.
Le prochain système monétaire international sera donc réellement multipolaire, et favorisera des équilibres commerciaux dynamiques. Il reposera à nouveau sur un repère universel et intangible : l’or, et une cohabitation avec des monnaies fiduciaires. D’autres mécanismes comme les Gold Bills, les obligations remboursables en or (Gold Bonds), viendront consolider le système dans de prochains paliers de maturité.

Mais que font les pays Européens ?

L'Europe a loupé le coche en 2009 pour s’émanciper de sa tutelle américaine et pour participer significativement à l’organisation de ce prochain système monétaire international, malgré nos appels. C’est une erreur historique, collective, qui jouera en faveur de la remise en cause, à terme, du mode de gouvernance des pays européens, des institutions européennes et des banques centrales occidentales.

La plupart des pays Européens sont aspirés dans le mouvement que nous décrivons et peuvent se raccrocher au nouveau système monétaire initié par les BRICS, en particulier grâce aux accords bilatéraux passés tout dernièrement avec la Chine.[13]

Il s’agit bien évidemment d’inciter les pays Européens à participer dès à présent à ce mouvement de fond historique de manière plus étendue. Continuer de ne pas vouloir le faire dès maintenant, c'est être de toute façon contraint et forcé de le faire plus tard, avec beaucoup plus de problèmes de mise en place, sans compter ceux qui continuent à grossir. Les conséquences sociales et géopolitiques consécutives à chaque année de retard se paieront au prix fort dans le destin de l’Europe.

En particulier, il est essentiel de rappeler qu’à l’opposé des Quantitative Easings, l’or est le souverain remède contre la déflation.[14]

Après un état du Canada[15], la Banque d'Angleterre a surpris tous les analystes habituels en devenant le premier pays européen à émettre des obligations en Renminbi.[16]
Cette annonce prouve que la BoE préfère favoriser un système monétaire international basé sur le duo Yuan/Rouble et donc intimement adossé aux banques centrales, plutôt qu'un autre plus distribué et basé sur l'or.
En effet pour la BoE, annoncer reconstituer des réserves d'or serait renier une stratégie de 150 ans.
La City espère ainsi devancer ce nouveau marché et continuer à dominer les pays européens (à defaut du monde) en devenant le centre financier européen incontournable pour le clearing en RMB.
Au moins 4 autres pays européens ont compris la manœuvre: France, Suisse, Allemagne, Luxembourg. Tous luttent maintenant entre eux pour être des seconds couteaux par rapport à l'Eurasie qui se consolide. Nous aurons confirmation de ce pitoyable vide stratégique européen au G20 de Novembre en Australie. C'est ce que nous avions appelé la satellisation des pays européens.

Si l’Europe se contente de rester dans cette position, elle place naturellement le Renminbi échangeable en or au SGE sur le chemin le plus favorable pour le développement du commerce international. La Chine ayant compris la limite lointaine mais mortelle pour eux de ce système, en observant les Etats Unis depuis 1971, favorisera à terme la diffusion internationale des Gold Bills qui résolvent élégamment ce problème.

Remonté des profondeurs de l’histoire, l’or aura alors émergé à nouveau à l’air… libre. Free gold.




[*] L'accumulation des stocks disponibles extraits des mines depuis la préhistoire humaine sur tous les continents, ainsi que son caractère inaltérable et recyclable ("l'or ne se mange pas") explique que le ratio (volume de la production annuelle / stock mondial d'or) est le plus faible de toutes les matières ou composés sur notre planète. Ceci induit une stabilité sans équivalent de la valeur de l'or, issue d'un lent et continu processus historique. A ce titre, la valeur de l'argent métal fluctue librement: elle aussi est mesurée par rapport à celle de l'or.
[**] "Ainsi la valeur n'est pas inhérente aux biens, elle n'en est pas une propriété [...]. C'est un jugement que les sujets économiques portent sur l'importance des biens [...]. Il en résulte que la valeur n'existe pas hors de la conscience des hommes". / "Value does not exist outside of the consciousness of mankind". (Carl Menger, 1840 – 1921)
[1] Gold history in the monetary systems since 5000 years : galmarley.com ; Pour un résumé des vraies caractéristiques de la monnaie voir BullionStar, 09/2014.
[1b] Conscience-Sociale.org, 10/2013 et 03/2014 .
[2] i.e. a derivative.
[3] Hugo Salinas Price, ‘How the Dollar Will Die’, 2014/09. 
[4] L’Union Soviétique n’a pas développé de système monétaire international concurrent pour son commerce international ; source : wikipedia
[5] a) Aussi appelé effet réel de commerce ou lettre de crédit, i.e. Gold Bills, tel que décrit par la Nouvelle Ecole Autrichienne d’Economie (NASoE) ; b) Conscience-Sociale.org, 03/2014
[6] Voir la liste des processus de rapatriements des stocks d’or nationaux, dont 8 concernent des pays européens. 
[7] A échéance du contrat, si celui-ci n’est pas reconduit (roll). 
[8] a) A 2012 paper, ‘A Study on Optimal Scale of China Gold Reserves’ co-authored by the Vice-President of the China Gold Association recommended that by 2020, China’s optimal reserves should be 5,787 – 6,750 tons. If the State Council has followed this recommendation then the PBOC should currently hold between 2,947.2 tons and 3332.4 tons of gold in reserve (source: GoldSeek.com, 10/2013); b) BullionStar, 09/2014; c) Sina Finance, '黄金的战略使命 支撑人民币走向世界', 07/2014.
[9] a) In Gold We Trust, ‘SGE Chairman: China Should Become First Class International Gold Market’, 05/2014; b) Scrapmonster.com, ‘China Invites Top Foreign Banks to Global Gold Exchange’, 05/2014 ; c) Reuters, 05/2014 ; d) Inteligencia financiera global, 05/2014; e) In Gold We Trust, ‘LBMA Forum Singapore - Xu and Zhou speeches’, 06/2014. 
b) L'ouverture était annoncée 10 jours plus tard : Bloomberg, ‘The Shanghai Gold Exchange plans to start bullion trading in the city’s free-trade zone on Sept. 26’, 08/2014 ; c) The SGE IB will facilitate off shore gold trading in renminbi, it will not open the Chinese physical gold market to the rest of the world. Source: Bullion Star, 08/2014
[11] With 1104 tonnes, Russia now has the world’s 6th largest gold reserves, officially higher than both Switzerland’s 1,040 tonnes and China’s 1054 tonnes. As well as Kazakhstan, other countries in the region have also actively been increasing official gold reserves this year including Azerbaijan, Kyrgyzstan and Tajikistan. Source: GoldSeek, 08/2014
[12] Voice of Russia, ‘Russian-led 'gas OPEC ' may emerge soon’, 05/2014. 
[14] NASoE, ‘The deflation nobody understands’, 11/2013.
[15] CBC News, 'British Columbia to issue Chinese-denominated bonds', 11/2013.
[16] Xinhua, 'Britain to include China's RMB as foreign currency reserve', 09/2014.

Mises à jour 
20/09 : ajout du § comportant les réf. 15 et 16 et des figures 6b, 6c ; enrichissement de la figure 11 ; ajout des notes * et **.
29/09 : ajout de la video
05/10 : ajout des références 8b et 8c, mise à jour de la figure 5

2014/09/06

How to hijack the last sovereign power of western states

Wales Summit Declaration, issued by the Heads of State and Government participating in the meeting of the North Atlantic Council, §72 : 
"We affirm therefore that cyber defence is part of NATO's core task of collective defence. A decision as to when a cyber attack would lead to the invocation of Article 5 would be taken by the North Atlantic Council on a case-by-case basis."

BUT, as Robert Madelin, director general of the European Commission’s Communications Networks, Content and Technology (CNECT) department,  stated it recently:
"... there are hundreds of [cyber] attacks every day of the year. Knowing where they come from is one of the big problems."
By the way, who are the representatives of the states at the NAC ? Head of states ? Prime Ministers ?
No, not at all. Here they are. All of them are non-elected persons. None of them report to the peoples. None of them have a democratic mandate.

This means that you can NOW have any NATO deep state (they are specialized in false flag attack since a century or more) launching a cyber-attack (even against his own state), providing the same kind of proofs they've shown you with MH17, or with Iraq WMD, or Assad chemical attack... yes you've never seen anything conclusive and more and more deception, that's right.

This cyber-attack would trigger a NAC summit... some nice slides with photos of computers will be shown to an audience with no forensic expert in IT security, and an official will say abruptly that "we are absolutely sure this attack comes from Russia/China/any BRICS ally, and it is an offensive against our national security". 

No independent expert will be allowed to examine the collected "proofs". If allowed, whatever his expertise and time, he would never be sure the data provided were not forged, or for whose side did the hackers really worked. As Robert Madeline said, you can make hundreds of these cyber attacks every day. You can so easily make and announce "one massive WTC like attack per day".

The fact that to be sure of where they are coming from is nearly impossible is a chance for the ones behind the false flag attacks. The only truth will be what some official will say, and the civil society will have no right neither opportunity to challenge these conclusions, never.

And according to Article 5 if US/UK insist to enforce it, this would mean all NATO States would be required to use military force against Russia, without asking previously to national Parliaments, Defense Ministers (NATO ambassadors are often diplomats with strong relations with Foreign Affairs department), only perhaps to their Head of States...
The last remaining sovereign power of European states, that is to say to declare war, would have been hijacked.

Because the decision to use Article 5 is not required to be agreed by every member of the Alliance, we anticipate a few states will resist this hijacking at the last minutes. Then we will not see a major NATO war OR the breaking of NATO Alliance. We will see a declaration of war AND the breaking of NATO at the same time. This declaration of war will be the dissolution act of NATO. 

NATO is not any more a defense alliance, because it has lost since 20 years against its utter most enemy within. It is now a puppet organisation, apparently moving but collapsing as soon as it will move too far from its strings.

Update 10/14/2014 :
I had the opportunity today to discuss this question with an european  general, who is daily involved with NATO. He recognized all the facts above, but said the article has been introduced "only to be prepared to new threats". He's personally believing this NATO article will not be used in case of an offensive limited to cyber attack, but only if the cyber offensive is used together with others tangible attacks.
In this case, why this important remarks have not been included into §72 ? This declaration was the longer ever produced by NATO summit. This §72 as it has been released includes a loophole, a juridical flaw which can be used to start a war on so-called legal basis. How was it possible ?


2014/09/02

The Ukrainian War and the spirit of the peoples

[Cet article a d'abord été diffusé en français.]

It is still difficult today to discuss the lack of freedom within the Western mainstream media without being accused of extravagance or without being convinced to be Putin’s nephew. 

Yet, among other things, this freedom is just one of simple freedom`s multiple faces, and our determination to defend it will only be understood if there is the will to admit that, actually, there is no other way to really win this war in which the NATO rulers want to rush Europe.

Regarding the
barriers put today to the freedom of thought, Chomsky(1), Bourdieu(2), Orwell(3), de Sélys and Collon(3b), Scott(4) or Joly(5) and many others previously have also spoken about it long before we said it and will say it again. Particularly, the principle of consent manufacturing, once it has been imposed, leads to the fact that in this respect the feelings of the masses depend on the deleterious influence of the few, pushing everyone toward rushing things, misunderstanding, suspicion or fear. All this demonstrates better than anything else the degree of recklessness we have reached.

One of the good precepts of a philosophy worthy of this name is to never spread useless wailing while facing inevitable situations. Nowadays, the problem in the West is no longer how to preserve the freedom of the press. It is to seek ways of keeping citizens free in front of the suppression of such freedom. The issue is no longer the governments’ concern. It involves the civil society and, first of all, the individuals.

Yet, what would please us most of all here would be to define the conditions and means by which, on the edge or within the war and its easements, freedom can not only be preserved, but also shown. These means are four in number: lucidity, refusal, irony and stubbornness.

Lucidity is the engine of our own freedom
Lucidity supposes resistance ahead of hatred workouts and fate worship. In the world in which we live now, and with all the experience we have, it is certain that everything can be avoided. The war itself, which is a human phenomenon, can be at all times avoided or stopped by human means. Just knowing the history of the previous years regarding European politics is enough proof that wars, of any kind, have obvious causes. This clear view of things excludes blind hatred and chaotic despair. A free citizen, in 2014, does not despair and fights for what he believes to be true as if his action could influence the course of events. If he is a writer, whatever the medium, he would definitely not publish anything that could produce hatred or cause despair. All this is in his power.

Surrender sovereignty, or else refuse to give up
Still, a citizen can also be a state representative. The American and British governments  tried ten years ago to discredit the ideals of the United Nations and to dishonour all the guardians of our collective conscience with lies, deceit and injustice(6) by drawing them into the war in Iraq, only to be prevented in extremis by the will and courageous voice of a French minister(7). These same governments are now trying again to pull the strings in order to rush us into the war in Ukraine, and soon also against Russia, using the same infamous, shameless methods(8). However, they want to use NATO to bypass the Security Council of the UN, having learned from their 2003 failure. The NATO Summit in Wales on 4 and 5 September, bringing together 28 allied member states, has no other purpose than to replace in the public eyes a resolution of the Security Council on the next intervention in Ukraine, which will be preceded by the arrival of the American troops in Eastern EU bases(9), and also in Italy, Holland and Germany. That's nothing other than a reoccupation of Europe by the United States Army. The European states have actually not left their colonial status during the past 70 years, except during brief respites like the Gaullist period. In this respect, the TTIP and the recent fines applied to the European banks are only ways to restore the direct taxation of Europeans after the indirect taxation manifested through purchases of American Treasury bonds by all states.

Which man will find the courage to walk in the footsteps of Dominique de Villepin at the next summit and to refuse loudly that his country follow the fatal path where the United States and Britain want to lead the alliance? Who, without giving into haste, misunderstanding, suspicion or fear, will remember the words of Democritus, “a man's character makes his fate”? In the framework of this summit, the heavy responsibility and immense honour they have, should induce them to give priority to the disarmament of the opponents in Ukraine, with a peace that would not be in an Orwellian language, but instead in collaboration with the Eurasian Union.

Should we serve the lies or the freedom ?
Facing the rising tide of stupidity, it is also necessary to oppose some refusals. All the constraints of the world will never allow for some truthful minds to accept to be dishonest. Nevertheless, if only one knows the mechanism of information, it is easy to check the authenticity of any news. That is where a free journalist and a citizen must give full attention, because even if he can’t say what he thinks, he is allowed to not say what he does not think or what he believes is false. This is how a free newspaper is measured, by what it says and by what it doesn’t say. This freedom defined by the negative is, by far, the most important of all, if we know how to keep it, because it will therefore pave the way to true freedom. Accordingly, an independent newspaper shows the sources of its information, helps the public to evaluate them, repudiates the ballyhoo, removes invective comments, and overcomes the standardization of information through comments. In short, it serves the truth as humanly as possible. This measure, as relative as it is, allows him at least to deny something that no force in the world could push him accept: to serve lies.

This is what we expect from all contributors and columnists at the end of the next NATO summit.

Stubbornly cherish the truth
This is where things get ironical. As a principle we can say that any mind which has the taste and the means to enforce the constraint is not subject to irony. One can hardly imagine Kerry, Netanyahu, Fabius, Ashton, Yatsenyuk, taking just some examples among others, using the Socratic irony. Irony remains therefore an unprecedented weapon against the powerful. It complements the refusal by allowing not the fallacy rejection, but the truth presentation. A free journalist, in 2014, does not imagine his oppressors to be too intelligent. He is pessimistic regarding human beings. A truth stated dogmatically is censored nine times out of ten in mainstream news outlets. The same truth said pleasantly is censured only five times out of ten. This explains why French newspapers such as Le Canard Enchaîné can regularly publish the brave articles we all know. So, a free journalist in 2014 is necessarily ironic, although many times still unwillingly. Yet, truth and freedom, demanding mistresses as they are, have few lovers.

As a matter of fact, this attitude of mind that we have briefly defined is not efficiently sustained without a minimum of obstinacy. Many obstacles are placed in the path of the freedom of expression. The most severe are not the ones discouraging the people’s mind, as threats, suspensions, and lawsuits generally produce the opposite effect than the one initially intended. Yet, we must admit that there are discouraging obstacles: the constancy of ignorance, organized cowardice, aggressive stupidity, ostracism, and so on and so forth. Those are major obstacles that people must overcome. In this respect stubbornness is a cardinal virtue. By a curious but obvious paradox, it supports objectivity and tolerance.

Independent minds influence history
Here is a set of rules meant to protect freedom from becoming servitude. And after that? one will ask. After that? Let's take it easy, though. If only every Western country’s citizens were willing to maintain in their own sphere whatever they believe to be true and just. If only they wanted to contribute individually to the maintenance of freedom, resist the abandonment and make their will known, then and only then the war would be won, in the deepest sense of the word.

Yes, it is often unwillingly that a free spirit of this century shows its irony. Is there anything funny in this world on fire? Yet, the virtue of man is to face all that denies him. Nobody wants to start all over again today the twice bad experiences of 1914 and 1939. We should therefore try a different method, that of justice and transparency, under the auspices of the United Nations, since NATO can’t take on the UN’s responsibilities, in order to lead to inspections and peaceful disarmament. Yet, justice is only expressed in open hearts and still clairvoyant minds. Train these hearts and minds, wake them up, for it is the modest and ambitious task that belongs to the independent human beings. This is something we should keep in mind without looking further. History will or will not reflect these efforts. But they will have been made.

Even though, despite all our efforts, a new war ultimately occurs, Europe once again being destroyed within the most terrible years of its long history, we must work today for its future reconstruction. It will start by instilling the spirit and courage, and honour. Then future generations will remember our voices, will find our spirit and will walk in our footsteps long after NATO will have been swallowed by history. Countries that will cultivate these values do not cease to raise up history and mankind.

Dr. Bruno Paul, after the Manifesto by Albert Camus.

Translation by Georgeta Moldovan.

_________________
(1) ‘Manufacturing Consent: The Political Economy of the Mass Media', Edward Herman and Noam Chomsky, 1988.
(2) ‘Sur la télévision’, Pierre Bourdieu, 1996.
(3) '1984', E.A. Blair, a.k.a George Orwell, 1949.
(3b) 'Attention Médias ! Mediamensonges du Golfe. Manuel Antimanipulation’, Michel Collon, 1992
(4) ‘The deep politics and the deep state’, Conscience-Sociale.org, 03/2014.
(6) a) « Colin Powell’s speech in front of the UN Security Council », 05 February 2003 ; 
b) Ever since 2004, the US inspections led during the war say that Iraq had abandoned its nuclear, chemical and biological programme after 1991 (Iraq Survey Group Final Report, GlobalSecurity.org, 2004) ; 
c) ‘Colin Powell : comment la CIA m'a trompé’, Nouvel Observateur, 03/2013.

(9) published a few hours after our article’s first release : 'Europe de l'Est: l'Otan veut déployer cinq nouvelles bases', RiaNovosti, 31/08/2014.


2014/08/31

La guerre d'Ukraine et l'esprit des peuples

[This article is also available in english].

Il est encore difficile aujourd'hui d'évoquer l’absence de liberté des grands médias occidentaux sans être taxé d'extravagance, de se voir convaincre d'être le neveu de Poutine.

Pourtant cette liberté parmi d'autres n'est qu'un des visages de la liberté tout court et l'on comprendra notre obstination à la défendre si l'on veut bien admettre qu'il n'y a point d'autre façon de gagner réellement la guerre dans laquelle ceux qui dirigent l’OTAN veulent précipiter l’Europe.

Sur les obstacles qui sont apportés aujourd'hui à la liberté de pensée, Chomsky[1], Bourdieu[2], Orwell[3], de Sélys et Collon[3b], Scott[4] ou Joly[5], et d'autres encore, ont d'ailleurs précédé tout ce que nous avons pu dire et nous dirons encore. En particulier, le principe de la fabrication du consentement une fois imposé, le fait qu'à cet égard les sentiments des foules dépendent de l’influence délétère de bien peu, poussant à la précipitation, à l'incompréhension, à la suspicion ou à la peur, démontre mieux qu'autre chose le degré d'inconscience où nous sommes parvenus.

Un des bons préceptes d'une philosophie digne de ce nom est de ne jamais se répandre en lamentations inutiles en face d'un état de fait qui ne peut plus être évité. La question en Occident n'est plus aujourd'hui de savoir comment préserver les libertés de la presse. Elle est de chercher comment, en face de la suppression de ces libertés, un citoyen peut rester libre. Le problème n'intéresse plus les gouvernements. Il concerne la société civile et d’abord l'individu.

Et justement ce qu'il nous plairait de définir ici, ce sont les conditions et les moyens par lesquels, à l’orée ou au sein même de la guerre et de ses servitudes, la liberté peut être, non seulement préservée, mais encore manifestée. Ces moyens sont au nombre de quatre : la lucidité, le refus, l'ironie et l'obstination. 

La lucidité est le moteur de notre propre liberté

La lucidité suppose la résistance aux entraînements de la haine et au culte de la fatalité. Dans le monde de notre expérience, il est certain que tout peut être évité. La guerre elle-même, qui est un phénomène humain, peut être à tous les moments évitée ou arrêtée par des moyens humains. Il suffit de connaître l'histoire des dernières années de la politique européenne pour être certains que la guerre, quelle qu'elle soit, a des causes évidentes. Cette vue claire des choses exclut la haine aveugle et le désespoir qui laisse faire. Un citoyen libre, en 2014, ne désespère pas et lutte pour ce qu'il croit vrai comme si son action pouvait influer sur le cours des événements. S’il est auteur, quel que soit le média, il ne publie rien qui puisse exciter à la haine ou provoquer le désespoir. Tout cela est en son pouvoir.

Abandonner sa souveraineté, ou bien ne pas renoncer

Mais le citoyen peut aussi être un représentant de l’Etat. Les gouvernements américains et anglais ont tenté il y a 10 ans de décrédibiliser l’idéal des Nations Unies, de déshonorer tous les gardiens de notre conscience collective par le mensonge, la tromperie et l’injustice[6] en les entraînant dans la guerre en Irak, pour en être empêché in-extremis par la volonté et la voix courageuse d’un Ministre de la France[7]. Ces mêmes gouvernements tentent aujourd’hui de tirer à nouveau les ficelles pour nous précipiter dans la guerre en Ukraine, bientôt contre la Russie, en employant sans vergogne les mêmes méthodes infâmes[8]. Ils veulent cependant utiliser l’OTAN pour court-circuiter le Conseil de Sécurité de l’ONU, ayant appris de leur échec de 2003. Le sommet de l’OTAN au pays de Galles les 4 et 5 Septembre réunissant les 28 Etats membres de l’alliance n’a pas d’autre vocation que de remplacer dans l'opinion publique une résolution du Conseil de Sécurité sur l’intervention prochaine en Ukraine, qui sera précédée par des arrivées de troupes américaines dans les bases de l’Est de l’UE[9], mais aussi en Italie, en Hollande ou en Allemagne. C’est bien une réoccupation de l’Europe par l’armée américaine, les Etats européens n’ayant en réalité quittés leur statut de colonie lors des 70 années écoulées que lors de brèves parenthèses comme celle du Gaullisme. Le TTIP et les amendes récentes sur les banques européennes ne sont à cet égard que des moyens de rétablir l’imposition directe des européens, après l’imposition indirecte qui se manifeste au travers des achats de bons du Trésor américain par tous les Etats.

Quel homme trouvera le courage de marcher dans les pas de Dominique de Villepin lors du prochain sommet, et refusera par sa voix que son pays suive le chemin fatal où les Etats-Unis et la Grande-Bretagne veulent mener l’alliance ? Qui, ne cédant pas à la précipitation, à l'incompréhension, à la suspicion ou à la peur, se rappellera les mots de Démocrite : le caractère d’un homme fait son destin ? Au sein de ce sommet, la lourde responsabilité et l'immense honneur qui sont les leurs doivent les conduire à donner la priorité au désarmement des adversaires en Ukraine, dans une paix qui ne serait pas un langage orwellien, en collaboration avec l’Union Eurasiatique.

Servir le mensonge, ou bien la liberté

En face de la marée montante de la bêtise, il est nécessaire également d'opposer quelques refus. Toutes les contraintes du monde ne feront pas qu'un esprit un peu propre accepte d'être malhonnête. Or, et pour peu qu'on connaisse le mécanisme des informations, il est facile de s'assurer de l'authenticité d'une nouvelle. C'est à cela qu'un journaliste libre et un citoyen doit donner toute son attention. Car, même s'il ne peut dire tout ce qu'il pense, il lui est possible de ne pas dire ce qu'il ne pense pas ou qu'il croit faux. Et c'est ainsi qu'un journal libre se mesure autant à ce qu'il dit qu'à ce qu'il ne dit pas. Cette liberté toute négative est, de loin, la plus importante de toutes, si l'on sait la maintenir. Car elle prépare l'avènement de la vraie liberté. En conséquence, un journal indépendant donne l'origine de ses informations, aide le public à les évaluer, répudie le bourrage de crâne, supprime les invectives, pallie par des commentaires l'uniformisation des informations et, en bref, sert la vérité dans la mesure humaine de ses forces. Cette mesure, si relative qu'elle soit, lui permet du moins de refuser ce qu'aucune force au monde ne pourrait lui faire accepter : servir le mensonge.

C’est ce que nous attendons de tous les commentateurs à l’issue du prochain sommet de l’OTAN.

Chérir la vérité avec obstination

Nous en venons ainsi à l'ironie. On peut poser en principe qu'un esprit qui a le goût et les moyens d'imposer la contrainte est imperméable à l'ironie. On ne voit pas Kerry, Netanyahou, Fabius, Ashton, Iatseniouk, pour ne prendre que des exemples parmi d'autres, utiliser l'ironie socratique. Il reste donc que l'ironie demeure une arme sans précédent contre les trop puissants. Elle complète le refus en ce sens qu'elle permet, non plus de rejeter ce qui est faux, mais de dire souvent ce qui est vrai. Un journaliste libre, en 2014, ne se fait pas trop d'illusions sur l'intelligence de ceux qui l'oppriment. Il est pessimiste en ce qui regarde l'homme. Une vérité énoncée sur un ton dogmatique est censurée neuf fois sur dix dans les grandes rédactions. La même vérité dite plaisamment ne l'est que cinq fois sur dix. Cette disposition figure assez exactement les possibilités de l'intelligence humaine. Elle explique également que des journaux français comme Le Canard Enchaîné puissent publier régulièrement les courageux articles que l'on sait. Un journaliste libre, en 2014, est donc nécessairement ironique, encore que ce soit souvent à son corps défendant. Mais la vérité et la liberté sont des maîtresses exigeantes puisqu'elles ont peu d'amants.

Cette attitude d'esprit brièvement définie, il est évident qu'elle ne saurait se soutenir efficacement sans un minimum d'obstination. Bien des obstacles sont mis à la liberté d'expression. Ce ne sont pas les plus sévères qui peuvent décourager un esprit. Car les menaces, les suspensions, les poursuites obtiennent généralement l'effet contraire à celui qu'on se propose. Mais il faut convenir qu'il est des obstacles décourageants : la constance dans la sottise, la veulerie organisée, l'inintelligence agressive, l’ostracisme, et nous en passons. Là est le grand obstacle dont il faut triompher. L'obstination est ici vertu cardinale. Par un paradoxe curieux mais évident, elle se met alors au service de l'objectivité et de la tolérance.

Les esprits indépendants forment l'histoire

Voici donc un ensemble de règles pour préserver la liberté jusqu'au sein de la servitude. Et après ?, dira-t-on. Après ? Ne soyons pas trop pressés. Si seulement chaque citoyen des pays occidentaux voulait bien maintenir dans sa sphère tout ce qu'il croit vrai et juste, s'il voulait aider pour sa faible part au maintien de la liberté, résister à l'abandon et faire connaître sa volonté, alors et alors seulement cette guerre serait déjà gagnée, au sens profond du mot.

Oui, c'est souvent à son corps défendant qu'un esprit libre de ce siècle fait sentir son ironie. Que trouver de plaisant dans ce monde enflammé ? Mais la vertu de l'homme est de se maintenir en face de tout ce qui le nie. Personne ne veut recommencer aujourd’hui la double expérience de 1914 et de 1939. Il faut donc essayer une méthode qui serait la justice et la transparence, sous l’égide des Nations Unies puisque l’OTAN ne peut agir à sa place, pour conduire aux inspections, et au désarmement dans la paix. Mais la justice ne s'exprime que dans des cœurs déjà libres et dans les esprits encore clairvoyants. Former ces cœurs et ces esprits, les réveiller plutôt, c'est la tâche à la fois modeste et ambitieuse qui revient à l'homme indépendant. Il faut s'y tenir sans voir plus avant. L'histoire tiendra ou ne tiendra pas compte de ces efforts. Mais ils auront été faits.

Même si finalement malgré tous nos efforts une nouvelle guerre a lieu, l’Europe étant une nouvelle fois détruite dans les années les plus terribles de sa longue histoire, il faut œuvrer dès aujourd’hui à sa future reconstruction. Cela commencera par insuffler l’esprit et le courage, et l’honneur. Les générations prochaines se souviendront alors de nos voix, retrouveront notre esprit et marcheront dans nos pas, bien après que l’OTAN aura été engloutie par l’histoire. Les peuples qui cultiveront ces valeurs ne cesseront pas de se tenir debout face à l'histoire et devant l’humanité.

Dr. Bruno Paul, d'après le manifeste d'Albert Camus.




[1] ‘La fabrication du consentement: de la propagande médiatique en démocratie’, Edward Herman et Noam Chomsky, 1988
[2] ‘Sur la télévision’, Pierre Bourdieu, 1996
[3] '1984', E.A. Blair, dit George Orwell, 1949
[3b] 'Attention Médias ! Mediamensonges du Golfe. Manuel antimanipulation', Michel Collon, 1992
[4] La politique profonde et l’Etat profond’, Conscience-Sociale.org, 03/2014
[6] a) « Discours de Colin Powell devant le Conseil de Sécurité de l'ONU », 05 février 2003 ; b) Dès 2004, les inspections américaines menées pendant la guerre s'accordent pour dire que l'Irak avait abandonné son programme nucléaire, chimique et biologique après 1991 (Iraq Survey Group Final Report, GlobalSecurity.org, 2004) ; c) « Colin Powell : comment la CIA m'a trompé », Nouvel Observateur, 03/2013
[8]Russia Invades Ukraine”, Strategic NATO Public Relations Stunt. Where are the Russian Tanks?, Global Research, 08/2014
[9] publié quelques heures après la parution de notre article: 'Europe de l'Est: l'Otan veut déployer cinq nouvelles bases', RiaNovosti, 31/08/2014