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2019/08/29

René Guénon et la crise du monde moderne, par Jean Borella


« Une société est en crise, non quand elle connaît des tensions internes ou des agressions externes, mais lorsque les institutions et les règles qui la constituent et qui sont chargées d’assurer la vie du groupe humain représentent elles-mêmes une source de difficultés et s’opposent à la satisfaction des besoins auxquelles elles devaient répondre.
 
L‘état de crise survient pour deux raisons majeures : d’une part les principes ou valeurs qui inspirent les institutions perdent leur force et leur évidence à mesure que le temps s’écoule ; d’autre part et corrélativement, toute structure institutionnelle ou juridique tend à se durcir et à engendrer des structures chargées de remédier aux défauts des structures premières. La force propre de la loi est en effet inversement proportionnelle à la force intrinsèque du principe, c’est-à-dire à son immanence dans le cœur et l’intelligence des hommes quand ils se soumettent spontanément à la norme. Au paradis terrestre la règle ou la loi est presque inexistante et l’immanence de la norme dans l’être adamique est presque totale. Mais, par le péché originel, l’homme a perdu la grâce de cette immanence, alors la société institutionnelle devient nécessaire afin de combler la perte de cette grâce par la contrainte de l’obligation légale. Et comme la chute se continue jusqu’à épuisement des possibilités les plus inférieures de l’état terrestre, la société est forcée d’accroître les contraintes obligatoires. Les lois prolifèrent, tachant, sans y parvenir, de combler par leur démultiplication réticulaire le vide de plus en plus béant qu’engendre l’effacement des principes dans le cœur humain. Or, avec les règlements prolifèrent aussi les contradictions qu’ils soutiennent entre eux. Vient le moment où les contradictions propres au système institutionnel l’emportent sur les satisfactions qu’il devait procurer. Toute l’énergie sociale s’emploie à remédier aux défauts du système et non plus à répondre aux besoins permanents de la vie des hommes. C’est alors que la société est en crise. 

Il résulte de cette mise en place du concept de crise trois conséquences essentielles. La première est qu’une crise est toujours interne à une société donnée. Les événements extérieurs, cataclysmes et guerres, peuvent la détruire complètement, ils n’ont pas de signification pertinente relativement à l’état de crise. De dures conditions de vie peuvent même, par la simplification qu’elles imposent, favoriser la guérison d’une société malade et l’aider à retrouver le sens de l’essentiel. La deuxième conséquence est qu’une crise est aussi un jugement. C’est d’ailleurs le sens du mot Krisis en grec, qui signifie également : triage, choix, discrimination. C’est une sorte de jugement immanent : la société en crise révèle nécessairement la vérité sur elle-même. Le voile des illusions se déchire parce que le mensonge des intentions est des prétentions déclarées se révèle insoutenable. En sorte qu’il devient de plus en plus aisé d’y voir clair, si du moins on dispose de la lumière doctrinale qui permet de faire accéder la simple contradiction des faits à la vérité de l’intelligible, car le sens de l’histoire ne se donne jamais tel quel et demande toujours à être déchiffré et reconnu. Enfin, troisième et dernière conséquence, la crise, envisagée en elle-même, se produit lorsque les tensions équilibrées que la société avait établies entre ses principes inspirateurs et ses règles instituées se transforment et s’activent en conflits, comme si la dialectique du Ciel et de la Terre, de l’Amour et de la loi, de l’inspiration et de la discipline, comme si cette dialectique devenait folle : les principes ne portent plus la loi, son joug se fait plus lourd sur le front des hommes révoltés, en même temps que sa force se dilue dans la proliférations des prescriptions.

Les trois moments de la critique guénonienne du monde moderne

Chose remarquable, on constate que ces trois conséquences correspondent exactement aux trois axes de la critique guénonienne du monde moderne. Cette critique en effet, s’est exprimé essentiellement en trois ouvrages : Orient et Occident en 1924, La crise du monde moderne en 1927, Le règne de la quantité et les signes des temps en 1945. Chacun de ces ouvrages est construit sur une opposition : opposition, dans l’espace, de l’Orient et de l’Occident, opposition, dans le temps, du monde traditionnel et du monde moderne, opposition, dans l’être, de la qualité ou essence et de la quantité ou matière.

Or, l’opposition dans l’espace de l’Orient et de l’Occident a pour objet de rendre évidente la nature interne de la crise Occidentale : l’Orient vit dans l’équilibre et l’harmonie des principes régissant immémorialement la vie humaine. Tout y est en ordre parce que chacun occupe la place à laquelle le destine sa nature. Au contraire, l’espace occidental est un espace brouillé, dérangé, désordonné. La société occidentale ne doit chercher qu’en elle-même, dans ses contradictions internes, les causes de ses difficultés. Nul danger extérieur ne la menace. L’espace oriental ignore l’espace occidental et c’est plutôt l’Orient qui doit craindre de voir son propre espace tout entier envahi par l’Occident.

Le deuxième ouvrage, La crise du monde moderne, bâti sur l’opposition temporelle entre un passé traditionnel et une modernité antitraditionnelle correspond à notre deuxième conséquence : toute crise est un jugement, elle est la vérité du moment cyclique qui se fait jour, celui où les tensions internes ont eu suffisamment de temps pour développer entièrement leur nature de contradictions potentielles et la rendre effective. Or, comment ce passage de la tension à la contradiction est-il possible, sinon par l’apparition d’un déséquilibre entre les tendances dont les oppositions s’annulaient dans l’unité synthétique d’un équilibre ?

L’édifice social ne peut alors que s’écrouler, de même que s’écroule la voûte de l’église, si la poussée qu’exerce l’une des moitiés de l’arcature l’emporte sur l’autre. Cette image est d’autant plus exacte que le déroulement du temps s’effectue comme le parcours d’un cycle dont l’origine se situe dans le principe divin et dont le mouvement consiste au fond à épuiser successivement toutes les possibilités d’éloignement à l’égard de ce principe. Il arrive donc un moment où la force sattvique d’attraction que le Principe exerce sur les réalités manifestées cesse progressivement de prévaloir sur la force tamasique d’éloignement, ces deux forces agissant en sens contraire sur le diamètre rajasique de la roue cosmique afin de la faire tourner. Alors son mouvement s’accélère de plus en plus, la forme sattvique freinant de moins en moins l’attraction vers le bas. Mais, bien évidemment, la roue cosmique s’immobilise lorsque sattva devient nul. Tel est le schéma général de la doctrine cyclique que Guénon expose précisément au 1er chapitre de La crise du monde moderne, chapitre intitulé d’ailleurs l’Age sombre, c’est-à-dire, en sanskrit, l’Age kali. À la vérité, le mot kali signifie bien la couleur sombre ou noire, lorsqu’il est écrit avec un a long. Mais, dans l’expression kâli-yuga, on le trouve le plus souvent écrit avec un a court, et il signifie alors « l’âge des conflits », époque où toutes les contradictions s’avivent et deviennent destructives, ce qui répond très exactement à la deuxième conclusion de notre analyse initiale.

Avec Le règne de la quantité et les signes des temps, ce qui était un schéma cyclique général, donc envisagé, selon la dimension temporelle, est maintenant considéré du point de vue des principes cosmologiques qui régissent notre monde et tout ce qu’il contient. Tout se passe comme si les deux descriptions précédentes selon l’espace et selon le temps se combinaient pour aboutir à une description générale, faite cette fois du point de vue de l’être, et sous l’éclairage doctrinal le plus élevé. Cet éclairage est celui que fournit la dialectique du pôle essentiel et du pôle substantiel de la Manifestation universelle, et plus particulièrement de la forme et de la matière, ou de la qualité et de la quantité, qui en sont l’expression au niveau humain. Cette dialectique concerne tous les êtres, toutes les productions de ce monde et toutes les formes que peuvent revêtir les activités des hommes. C’est ici, croyons-nous, que Guénon a donné la mesure de son génie. Les deux ouvrages précédents, principalement le second, justement célèbre, renferment des analyses rigoureuses et convaincantes. Mais, d’une certaine manière ils ne sont pas sans analogue dans la littérature de l’époque. Si Guénon publie La crise du monde moderne en 1927, c’est en 1928 que Freud écrit Malaise dans la civilisation, en 1931 que Valéry publie Regards sur le monde actuel et Bernanos La grande peur des biens-pensants, enfin en 1935 que Husserl publie La crise des sciences européennes, pour ne citer que quelque uns des ouvrages où s’exprime la conscience vive d’une impasse pour toute la civilisation occidentale. Certaines de ces études ne sont pas sans mérite, bien que la manière dont Guénon traite son sujet dans ses deux premiers livres l’emporte déjà par sa rigueur intransigeante, par sa maîtrise intellectuelle et une puissance synthétique peu commune. Mais dans le troisième, il offre à son lecteur des aperçus sur le temps, sur l’espace, les métiers, la monnaie, la solidification du cosmos physique, les modes idéologiques, etc., qu’à notre connaissance on ne rencontre nulle part ailleurs. Ce livre est vraiment le couronnement de son œuvre critique.

Signification et fonction de la critique de Guénon

Après avoir mis en place le concept de crise, nous avons rappelé les trois moments essentiels de la description qu’en a donnée Guénon relativement au monde moderne, nous efforçant d’en rendre la cohérence manifeste. Mais cette critique n’est pas de l’art pour l’art, ou de la science pour la science. Si magistral et si impressionnant qu’en soit le tableau, il a une signification et une fonction bien précises sur lesquelles il convient maintenant de nous interroger. Au demeurant, quel intérêt y aurait-il à répéter les analyses guénoniennes ? Elles sont connues et l’on ne peut qu’inviter à s’y reporter. Si notre propre discours a un sens, ce ne peut être que dans la mesure où il se demande ce que peuvent être la signification et la fonction d’une critique de la société actuelle. Demande plus difficile qu’il n’y paraît et que la seule théorie est sans doute impuissante à satisfaire.

La première réponse qu’on puisse apporter à la question posée, c’est que la critique de Guénon est un combat. Le Sheykh Abd El-Wahid n’est pas un sociologue s’abandonnant aux charmes de ses constructions théoriques, c’est un pourfendeur d’idoles. Le but poursuivi n’est pas mince et il est d’ailleurs avoué : il s’agit de faire disparaître le monde moderne. Il écrit, dans les dernières pages de son deuxième livre, cette phrase extraordinaire : « si tous les hommes comprenaient ce qu’est le monde moderne, celui-ci cesserait d’exister ». Et certes l’auteur ne poursuit d’autre fin que de nous amener à cette compréhension. À cet égard, la dernière phrase du livre résume tout son contenu en même temps qu’elle assigne au lecteur de bonne volonté la tâche qui désormais lui incombe et l’espérance qui l’anime ; il s’agit de l’antique devise initiatique : « Vincit Omnia Veritas ». Devise qui convient d’abord à un ordre de chevalerie. La vérité, ici, n’est pas envisagée comme le repos de l’intelligence dans la paix de l’être, mais comme une arme, et même comme la seule arme victorieuse.

Il semble que cette partie de l’œuvre guénonienne ait fait l’unanimité. Même ceux qui refusent la doctrine métaphysique ou les thèses sur la Tradition primordiale reconnaissent volontiers que ce combat, Guénon le mena de main de maître. Aussi bien y-a-t-il toujours quelque chose de réjouissant dans un jeu de massacre : les idoles ne sont vraiment plaisantes que renversées. Toutefois, et plus particulièrement sur ceux qui ont adhéré véritablement à l’œuvre de l’iconclaste, l’effet d’une telle critique n’est probablement pas sans danger. L’unanimité des adhésions repose peut-être ici sur quelques malentendu. C’est ce que nous devons examiner, du double point de vue, objectif et subjectif, et, bien entendu, sans récuser la nécessité et la salubrité d’une telle critique, car, sur qui l’a comprise, les prestiges de la modernité sont sans pouvoir.

Du point de vue objectif, il s’agit de savoir si les discriminations ou les oppositions radicales que formulent Guénon répondent toujours à la nature des choses. Assurément, une certaine simplification est inévitable en la matière, surtout au regard de l’importance de l’enjeu. Mais il ne faut pas non plus tuer le patient à force de remède. Ainsi de l’opposition à peu près absolue que Guénon établit entre l’Orient et l’Occident. Sans mettre en question la supériorité intrinsèque de la contemplativité orientale, il est permis cependant d’observer que l’Orient comporte aussi ses imperfections et ses manques, et nous n’en citerons qu’un seul exemple, exemple qu’aucun guénonien ne saurait contester : c’est un fait que la quasi-totalité des hindous croit, dur comme fer, à la réincarnation, qui est, pour Guénon, une hérésie métaphysique ; c’est un autre fait que la quasi-totalité des chrétiens n’y croit pas, et donc que sur ce point ils se situent à un niveau doctrinal supérieur à celui des orientaux. D’une manière générale , on a l’impression que, dans cette comparaison entre l’Orient et l’Occident, tous les orientaux sont de purs shankariens, adeptes du Vedânta le plus élevé, tandis que les occidentaux se situent, dans l’ensemble, au niveau de l’exotérisme le plus obtus, et, dans le meilleur des cas, au niveau le plus irrémédiablement onto-théologique. C’est évidemment insoutenable. Le Vedânta shankarien n’est que l’une des cinq écoles que l’on distingue traditionnellement dans l’interprétation du Védânta. Et le courant néo-platonicien, d’Origène, de S. Augustin, de S. Denys l’Aéropagite à S. Anselme, S. Albert le Grand, Maître Eckhart, Thomas Gallus, Nicolas de Cues et même S. Thomas d’Aquin, a illuminé beaucoup d’esprits.

En outre, dès lors que cette critique et ce rejet de l’Occident s’adressent à des occidentaux, ne risquent-ils pas de les désespérer sur eux-mêmes et sur les possibilités que leur offre leur propre tradition ? Guénon ne tire-t-il pas d’une main ce qu’il donne de l’autre ? Nous voici conduit par là au deuxième point que nous voulions examiner.

Il s’agit d’apprécier les effets subjectifs qu’une telle critique ne peut manquer d’avoir sur ceux qui en prennent connaissance. Assurément, nous l’avons dit, elle est en mesure de libérer nos intelligences et de les guérir. Mais, il faut bien l’admettre, elle place aussi son lecteur dans une situation quelque peu étrange, ce qui, du reste, ne tient nullement à Guénon lui-même, mais à la nature de toute critique de la modernité, et ce dont il convient de prendre conscience.

Toute critique est un savoir de l’illusion. Mais le savoir de l’illusion n’équivaut pas à sa disparition. Certes, le monde moderne disparaîtrait si tous les hommes en apercevaient la vraie nature. Mais cette supposition ne se réalisera pas. Seul, un petit nombre d’esprits entreront dans cette connaissance. Et c’est justement pourquoi cette connaissance est aussi redoutable que salvatrice. Entrer en possession de la vérité, fût-ce dans un domaine aussi contingent que les erreurs de la modernité est un bien inestimable. Mais le monde dont on est alors irrémédiablement et définitivement séparé, continue d’être ce qu’il était. Le regard que nous jetons sur lui ne le réduit pas en cendres. Les idoles semblent se rire de nos lucidités. Grande est la force du présent, inlassablement attestée à chaque minute de notre vie, alors que s’effacent l’un après l’autre, les signes du Transcendant dont la Tradition nous avait miséricordieusement entourés.

Nous introduire dans le savoir du Kâli-yuga, c’est assurément nous protéger, mais au moyen d’une clôture invisible et immatérielle. C’est en nous-mêmes qu’elle est dressée, tandis que notre vie quotidienne et extérieure continue de se dérouler au milieu des impies. 

Du bon usage spirituel de la critique guénonienne

On voit bien que le savoir de la modernité, comme tout savoir authentique mais théorique, ne déchire le voile de Mâyâ qu’au regard de l’esprit. Et peut-être n’a-t-on pas suffisamment remarquer l’analogie profonde qui unit la voie de la discrimination métaphysique entre le Réel et l’illusoire, et la voie de la critique de la modernité qui délivre l’esprit des erreurs de l’actualité. Au vrai, la seconde n’est que le prolongement de la première, ou plutôt elle n’en est qu’une application rendue nécessaire par le malheur des temps. Telle est la vraie signification de cette critique qui se présente comme le premier moment d’un jnäna-yoga dont les siècles anciens n’avaient sans aucun doute aucun besoin.

Mais alors il en résulte qu’elle ne saurait avoir sa fin en elle-même. Hélas, c’est pourtant ce que nous sommes presque invinciblement entraînés à oublier, d’une part parce que l’effort requis pour une telle prise de conscience est déjà considérable, et d’autre part , parce que la lucidité conquise nous installe dans une situation de supériorité à l’égard de tous les aveugles subjugués par le Baal Modernité ; elle nous offre même la satisfaction suprême de pouvoir nous considérer légitimement comme des martyrs de la cause traditionnelle. Et de cela, nous n’avons que trop tendance à nous suffire dans la colère et l’amertume cent fois remâchées. Nous ayant éveillés à la conscience de la misérable indigence du temps présent, la critique guénonienne nous permet de mesurer, à la petitesse de ce qui nous reste, la grandeur de ce que nous avons perdu. Et cette conscience est déjà, par elle-même, un tel prodige, qu’elle peut combler notre besoin de vérité. D’autant que la modernité n’est pas avare de décadence, ravivant constamment notre sens critique, provoquant à plaisir notre bile prophétique et nous conduisant peu à peu à perdre de vue l’essentiel. Quand, dans la paix d’une civilisation traditionnelle, un homme entreprend le voyage de l’Esprit, et qu’il cherche à se déprendre de l’illusion d’un monde qui se donne pour la seule réalité, ce qui demeure une fois traversé le voile de Mâyâ, c’est Atma, le Soi divin.

Lorsque l’homme d’aujourd’hui entre dans la connaissance du monde moderne, ce qui reste, quand il a traversé l’illusion de la modernité, c’est encore le monde. Et trop souvent, oubliant que le voyage n’est même pas commencé, et qu’il faut laisser les morts enterrer les morts, nous retournons vers cette modernité que nous venons de quitter pour l’accuser encore. Craignons alors, comme la femme de Lot fascinée par Sodome et Gomorrhe sous le soufre et le feu, d’être pétrifiés en statue de sel.

On le voit, le bon usage d’une critique de la modernité est moins évident qu’il n’y paraît. Pour nous en avertir, il suffit du reste de rappeler cette étonnante parole du Prophète Muhammad : « N’insultez pas au siècle , car le siècle lui-même est Dieu ». Autrement dit, ce qui nous est demandé, c’est un effort de discrimination objective et subjective : rejeter l’erreur sans haïr les hommes. Ce monde dont nous refusons les mensonges et les impostures, implacablement, c’est aussi le nôtre, c’est le temps de notre vie, celui que Dieu nous a donné pour notre bonheur et notre sanctification.

Il nous faut donc, pour conclure, intégrer la critique de la modernité dans la voie spirituelle et tenter de définir ce que pourrait être une spiritualité de la critique. Ce n’est qu’ainsi qu’il est possible d’échapper à l’illusoire suffisance d‘une critique de l’illusion.

Le premier point qu’il faut souligner, c’est que le combat mené est celui de la vérité. Si, par son premier terme, la devise que Guénon nous a conférée réfère à la chevalerie, par son dernier terme, veritas, elle référe au sacerdoce. Si la vérité vainc tout, ce n’est pas qu’elle soit plus forte, c’est qu’elle dépasse toute opposition et tout plan d’existence. Elle les dépasse sans avoir d’effort à fournir, par elle-même et la simple réalité de son essence. C’est nous, serviteurs inutiles de la vérité, qui combattons. La vérité ne combat [pas], elle est la victoire. Et c’est pourquoi aussi la critique guénonienne ne ressemble à aucune autre. On pourrait objecter, en effet, que dans un monde en crise, donc en conflit, cette œuvre n’est elle-même que l’une des forces en présence et donc quelle accroît le désordre. Mais cela n’est pas, car elle ne situe pas sur le plan même où s’affrontent les combattants, mais perpendiculairement, comme l’éclair jaillissant du Ciel. Et sans doute est-ce cela que la doctrine évolienne n’a pas compris. Nous n’avons aucun tigre à chevaucher. Nous n’avons pas à descendre dans l’arène, et ne serait-ce que pour la simple raison que, de toutes manières, nous y sommes déjà. Bref, Guénon ne nous enrôle sous aucune bannière. Mais nous avons d’abord et avant tout à faire exister la vérité en nous-mêmes, dans notre intelligence. Le combat que nous menons est contre nos propres ténèbres. Par le simple fait que la lumière se fait dans un esprit, le monde moderne tout entier vacille.

Le deuxième point est que la critique de la modernité nous instaure prophètes du présent. La lumière que nous recevons par elle et sous laquelle seule les figures de la modernité se révèlent pour ce qu’elles sont, nous situe d’emblée dans l’axe de l’origine. Elle nous ramène spéculativement à l’aube du temps, là où repose la vérité de l’être.

Contemporains, par la connaissance, du commencement éternel, établis dans l’invariable permanence du Principe, nous contemplons en même temps le déroulement du cycle dans l’épuisement de ses dernières possibilités. Du même coup nous sommes libérés des surprises du vivace aujourd’hui. Par une conséquence qui n’est paradoxale qu’en apparence, d’apercevoir le surgissement du présent dans la lumière intemporelle de l’origine, nous le rend intelligible et familier, parce que nous en comprenons le sens et la raison d’être. Notre refus de la modernité ne résulte ni de la haine ni de l’ignorance

Mais le troisième point est le plus secret et le plus intérieur. Toute voie spirituelle est retour à l‘Origine, remontée du temps, réminiscence, au cœur même du devenir dont nous sommes le fruit, de l’acte créateur par lequel Dieu nous enfante. C’est à quoi nous initie la critique de la modernité en opérant la conversion de toute notre âme, en rééduquant en nous un esprit, une sensibilité, une mémoire, un sens du réel et de la beauté à nous-mêmes ignoré, en désenfouissant l’homme nouveau hors des sédiments du présent, en nous offrant le pressentiment de l’homme verdoyant dans sa grâce originelle.

La critique que Guénon a faite de la modernité est elle-même un signe des temps. Sa vérité est telle qu’elle a rompu, pour beaucoup de ses lecteurs, les charmes les plus puissants des idoles quotidiennes. Mais si nous voulons qu’elle soit autre chose qu’une idéologie de rejet face aux idéologies d’acquiescement, autre chose qu’une amertume lucide au milieu des enivrements ténébreux, nous devons la laisser nous enseigner sa vérité profonde qui est de nous restituer à notre enfance la plus transcendante. »

[Texte de Jean Borella publié in Connaissance des religions, vol. V, numéro 1, juin 1989 sous le titre "René Guénon et la crise du monde moderne".]
 

2019/04/01

Le développement des banques centrales et de la haute finance au détriment des peuples



[Cet article est la traduction de l’article original publié en anglais.]

Nos recherches ont montré que l'histoire de l'Occident est tissée depuis le XVIIe siècle par l'entrelacement de trois mouvements en progression :
  • le sabbataïsme et le frankisme - étudiés à travers l'histoire des religions, la philosophie morale et la sociologie ;
  • le développement des États profonds et leurs relations transnationales secrètes - étudiés à travers les sciences politiques, l'histoire, la sociologie, les technologies et la géopolitique ;
  • la haute finance (internationale) et les banques centrales - étudiées au moyen des sciences politiques, l’histoire, la sociologie et la géoéconomie.
Aucune solution à la crise occidentale actuelle ne peut être efficace si l'un de ces trois mouvements reste ignoré.

Notre étude se concentre ici sur le dernier aspect. Elle est révélatrice de la façon dont la haute finance n'a cessé de croître au détriment du peuple, alors même que de nombreuses voix de premier plan l'ont combattue au fil des siècles.

En lisant ces citations classées dans une perspective historique, vous aurez une image très claire de ce qui se passait et de la façon dont le peuple américain, en particulier, a été piégé.

Alors, vous pourrez lire l'épilogue.

Avant-propos

"Seuls les petits secrets ont besoin de protection. Les grands secrets sont protégés par l'incrédulité publique. Vous pouvez en fait dissiper une situation délicate en lui donnant une couverture maximale. Pour ce qui est d'alarmer les gens, c'est fait par les rumeurs, pas par la couverture médiatique." - H.M. McLuhan, 1911 - 1980, dans " Take Today : The Executive as Dropout ", 1972.

"Peu d'entre nous peuvent facilement abandonner leur croyance que la société doit avoir un sens. Il est intolérable de penser que l'État a perdu la tête et punit tant d'innocents. Et donc les preuves doivent être niées dans leur for intérieur." - A.A. Miller, 1915 - 2005.

"Suivez l'argent." - M. Felt, dit "Gorge profonde", 1913 - 2008.

La banque centrale se développe au détriment des droits des citoyens

Samuel Oppenheimer (1635-1703) était juif de cour et banquier sous l'empereur Léopold I d'Autriche.

"La banque bénéficie d'intérêts sur tout l'argent qu'elle crée à partir de rien." - William Paterson, fondateur de la Banque d'Angleterre, 1694.

Le petit-fils de Samuel Oppenheimer a enseigné à Meyer Amschel Bauer Rothschild des connaissances utiles en commerce d’import-export et en change. Durant cette période, Meyer Amschel a eu l'occasion de servir le lieutenant-général Baron von Estorff qui était le conseiller principal du landgrave Frédéric II de Hesse-Kassel, l'un des hommes les plus riches en Europe. Frédéric était riche de 70 à 100 millions de florins, dont une grande partie a été héritée de son père, Guillaume VIII, frère du roi de Suède. Le baron von Estorff recommenda Mayer Amschel  auprès du Landgrave. Mayer Amschel qui retourna travailler avec ses frères à Francfort en 1763. Il devint marchand de monnaies rares et obtint le patronage de Frédéric II de Hesse-Kassel, puis le patronage du prince héritier Guillaume de Hesse, obtenant le titre de "juif de cour" (Hoffaktor) en 1769. Après la mort subite de Frédéric le 31 octobre 1785, Guillaume devint Guillaume IX von Hessen-Kassel, puis Guillaume I von Hessen après 1805.

"Si jamais notre nation tombe à nouveau dans le piège des emprunts non financés, ce sera sûrement comme la mort pour notre corps politique. Ce pays va s'effondrer." - George Washington, 1732-1799.

"Un vol de plus grande ampleur et encore plus ruineux, c'est la fabrication de papier-monnaie ; il est plus grand parce que dans cette monnaie il n'y a absolument aucune valeur réelle ; il est plus ruineux parce que, du fait de sa dépréciation progressive pendant la durée de son existence, il produit l'effet qui serait équivalent au prorata des pièces [en or]. Toutes ces iniquités sont fondées sur l'idée fausse que la monnaie n'est rien d’autre qu'une écriture." - Comte Destutt de Tracy, 1754-1836.

Nathan Mayer Rothschild (1777-1836) acquiert un tel pouvoir dans la ville de Londres qu'en 1825-1826, il parvient à fournir suffisamment de pièces d’or à la Banque d'Angleterre pour lui permettre d'éviter une crise de liquidités.

"Toutes les perplexités, les confusions et les angoisses en Amérique ne proviennent pas de défauts dans la constitution ou la confédération, ni du manque d'honneur ou de vertu, mais plutôt de l'ignorance pure et simple de la nature de la monnaie, du crédit et du circuit [de la monnaie]." - John Adams, 1735-1826, lettre à Thomas Jefferson.

"Si jamais le peuple américain permet aux banques privées de contrôler l'émission de leur monnaie, d'abord par l'inflation, puis par la déflation, les banques[...] priveront les gens de toute propriété jusqu'à ce que leurs enfants se réveillent sans abri sur le continent que leurs pères avait conquis [...]. Le pouvoir d'émission devrait être retiré aux banques et restitué au peuple, à qui il appartient."
"Le papier-monnaie, c'est la pauvreté. C'est le fantôme de l'argent et non l'argent lui-même." - Thomas Jefferson, 1743-1826.

"L'histoire montre que les changeurs de monnaie ont utilisé toutes les formes d'abus, d'intrigues, de tromperies et de moyens violents possibles pour maintenir leur contrôle sur les gouvernements en contrôlant l'argent et son émission." - James Madison, 1751-1836.

" Ayant fait la paix avec le monde entier, Bonaparte s'est attelé à sa tâche de se préparer et de préparer le peuple français au retour au système divin. Il a ordonné que l'argent ne soit exporté de France sous quelque prétexte que ce soit qu'avec le consentement du gouvernement et qu'en aucun cas il ne soit fait appel à l'emprunt pour couvrir les dépenses courantes, civiles ou militaires.
L'objectif était de retirer à la finance le pouvoir de contraindre le gouvernement comme il avait contraint le gouvernement de Louis XVI. "Quand un gouvernement, a déclaré Bonaparte, dépend pour son argent des banquiers, ce sont eux et non les dirigeants de ce gouvernement qui contrôlent la situation, puisque " la main qui donne est au-dessus de la main qui prend " ". Il ne permit à personne d'oublier les expéditions d'or vers l'Angleterre organisées par Barras aux frais de l'armée en campagne en Italie, et à un moment où la France était dénuée de la monnaie métallique. "L'argent, a-t-il déclaré, n'a pas de patrie ; les financiers sont sans patriotisme et sans décence : leur seul but est le gain. " - Wilson R. McNair, Monarchy or Money Power, Londres : Eyre et Spottiswoode (1933). Réimprimé sous le titre God and the Goldsmiths, Hawthorne, Californie : Omni Publications (1961).

La main qui donne est au-dessus de celle qui reçoit" est un dicton italien, cité par Bonaparte pendant la première campagne d'Italie pour souligner la dépendance pécuniaire du Directoire envers l'armée d'Italie qui lui procura des millions et des trésors, butin des pays conquis. - Lucian S. Regenbogen, Napoléon a dit : aphorismes, citations et opinions, Paris : Les Belles lettres (1996).

"Rien d’autre que la souffrance généralisée n'aura d'effet sur le Congrès... Notre seule sécurité est de poursuivre une politique constante de restrictions fermes - et je n'ai aucun doute qu'une telle politique conduira finalement au rétablissement du papier-monnaie et à la reprise de la charte de la banque centrale. - Nicholas Biddle, 1786-1844, banquier et financier américain.

"Vous êtes un repaire de vipères ! J'ai l'intention de vous expulser, et par le Dieu éternel, je vous expulserai. Si le peuple comprenait l'injustice de notre système monétaire et bancaire, il y aurait une révolution avant le matin."
"Si le Congrès a le droit, en vertu de la Constitution, d'émettre du papier-monnaie, il leur a été donné de s'en servir eux-mêmes, et non d'être délégués à des individus ou des sociétés." - Président Andrew Jackson, 1829-1837.

"Un pouvoir s'est levé dans le gouvernement plus grand que le peuple lui-même, composé d'intérêts puissants, nombreux et variés, réunis en une seule masse, et maintenus ensemble par le pouvoir cohésif de l'énorme surplus des banques. - John C. Calhoun, vice-président (1825-1832) et sénateur américain, dans un discours prononcé le 27 mai 1836.

Panique de 1837.

"
La banque envisagée ainsi devient toute une politique, elle exige une tête puissante, et porte alors un homme bien trempé à se mettre au-dessus des lois de la probité dans lesquelles il se trouve à l'étroit.
– Tu as raison, mon fils, dit Blondet. Mais nous seuls, nous comprenons que c'est alors la guerre portée dans le monde de l'argent. Le banquier est un conquérant qui sacrifie des masses pour arriver à des résultats cachés; ses soldats sont les intérêts des particuliers, il a ses stratagèmes à combiner, ses embuscades à tendre, ses partisans à lancer, ses villes à prendre. La plupart de ces hommes sont si contigus à la politique, qu'ils finissent par s'en mêler, et leurs fortunes y succombent. [...] Dans chaque siècle, il se trouve un banquier de fortune colossale qui ne laisse ni fortune ni successeur. [...] La Banque est comme le Temps, elle dévore ses enfants. Pour pouvoir subsister, le banquier doit devenir noble, fonder une dynastie comme les prêteurs de Charles-Quint, les Fugger, créés princes de Babenhausen, et qui existent encore... dans l'almanach de Gotha.
" - Honoré de Balzac, La Haute Banque. La maison Nucingen, roman, 1838, Pp 17.
"De tous les artifices pour tromper les classes laborieuses de l'humanité, aucun n'a été plus efficace que celui qui les trompe avec du papier-monnaie."
"Nous risquons d'être submergés de papier-monnaie non-remboursable, du simple papier, ne représentant ni métal or ou argent ; non, monsieur, ne représentant rien d'autre que des promesses non tenues, la mauvaise foi, des sociétés en faillite, des créanciers floués et un peuple ruiné. " - Daniel Webster, vers 1845, homme d'État américain de premier plan.

"Quand le pillage devient un mode de vie pour un groupe d'hommes vivant ensemble dans la société, ils se créent au fil du temps, un système juridique qui l'autorise et un code moral qui le glorifie." - Fréderic Bastiat, Sophismes économiques, 1801-1850.

Junius Spencer Morgan, quand il résidait à Londres, devient en 1854 un agent de George Peabody à Londres. En 1857, la Banque d'Angleterre a accordé un prêt à George Peabody & Co. et l'a sauvé, tandis que 9000 autres entreprises ont sombré dans un grand krach financier. Avec cet argent, Peabody a acheté de grandes quantités de titres bon marché et les a vendus à un stade ultérieur avec d'énormes profits. En 1864, alors que Peabody prend sa retraite, George Peabody & Company devient Junius S. Morgan Company.

"J'ai deux grands ennemis, l'armée du Sud devant moi et les banquiers à l'arrière. Des deux, celui qui est derrière moi est mon plus grand ennemi."
"Je vois s'approcher dans un avenir proche une crise qui me perturbe et me fait trembler pour la sécurité de mon pays. En conséquence de la guerre, les grandes entreprises ont été intronisées et une ère de corruption dans les hautes sphères suivra, et le pouvoir monétaire du pays s'efforcera de prolonger son règne en œuvrant au préjudice du peuple jusqu'à ce que toutes les richesses soient rassemblées dans quelques mains, et la République soit détruite. Je suis plus inquiet en ce moment pour la sécurité de mon pays que jamais, même en pleine guerre." - Abraham Lincoln, dans une lettre écrite à William Elkin, 1860.

"Le gouvernement devrait créer, émettre et mettre en circulation toutes les devises et tous les crédits nécessaires pour satisfaire le pouvoir de dépenser du gouvernement et le pouvoir d'achat des consommateurs. L'adoption de ces principes permettra aux contribuables d'économiser d'énormes sommes d'intérêts. L'argent cessera d'être le maître et deviendra le serviteur de l'humanité. "Abraham Lincoln, 1809-1865.

"Si cette politique financière malicieuse, qui a ses origines en Amérique du Nord, doit être endurée jusqu'à son terme, alors ce gouvernement fournira son propre argent sans frais. Il remboursera sa dette et sera sans dette. Elle aura tout l'argent nécessaire pour poursuivre son commerce. Elle deviendra d’une prospérité sans précédent dans l'histoire du monde. Les cerveaux et la richesse de tous les pays iront en Amérique du Nord. Ce pays doit être détruit ou il détruira toutes les monarchies du monde." - Éditorial dans le Times of London, 1862.

"Ceux qui comprennent le système seront soit tellement intéressés par ses profits, soit tellement dépendants de ses faveurs qu'il n'y aura pas d'opposition de la part de cette classe, tandis que, d'autre part, le grand corps du peuple mentalement incapable de comprendre l'énorme avantage que le capital tire du système portera son fardeau sans plainte et peut-être même sans soupçonner que le système est contraire à leurs intérêts.
- Lettre prétendument envoyée par la Rothschild Bros. de Londres en 1863, citée dans J. F. Rutherford's Vindication, Book II, Chapter 6, 1932.

Loi sur la Banque Nationale, 1863.

"Nous avons brisé les chaînes (d’esclave) de quatre millions d'êtres humains et ramené tous les travailleurs à un niveau commun, non pas tant par l'émancipation des anciens esclaves que par la réduction pratique de toute la population active, blanche et noire, à une condition de servage. Tout en nous vantant de nos nobles actions, nous prenons soin de cacher le vilain fait que, par un système monétaire inique, nous avons nationalisé un système d'oppression qui, bien que plus raffiné, n'en est pas moins cruel que l'ancien système d'esclavage." - Horace Greeley, 1811-1872, fondateur du New York Tribune.

"Le pouvoir de l'argent s'attaque à la nation en temps de paix et conspire contre elle en temps d'adversité. C'est plus despotique que la monarchie, plus insolent que l'autocratie et plus égoïste que la bureaucratie." - Abe Lincoln, 1864.

"Mon action favorisant l'adoption de la Loi sur la banque nationale a été la plus grande erreur financière de ma vie. Il a construit un monopole qui affecte tous les intérêts du pays." - Salmon P. Chase, juge en chef de la cour suprême des États-Unis et conseiller de Lincoln, 1864.

"La division des Etats-Unis en fédérations de force égale a été décidée bien avant la guerre civile par les grandes puissances financières de l'Europe. Ces banquiers craignaient que les États-Unis, s'ils restaient dans un bloc et en tant que nation, n'atteignent l'indépendance économique et financière, ce qui perturberait leur domination financière sur le monde. La voix des Rothschild l'emporta... Ils envoyèrent donc leurs émissaires sur le terrain pour exploiter la question de l'esclavage et ouvrir un abîme entre les deux sections de l'Union." - Otto von Bismarck, chancelier allemand, 1865.

"Je suis allé en Amérique à l'hiver 1872-1873 pour obtenir, si je le pouvais, l'adoption d'un projet de loi démonétisant les pièces d’argent. Il était dans l'intérêt de ceux que je représentais - les gouverneurs de la Banque d'Angleterre - que cela soit fait. En 1873, les pièces d'or étaient la seule forme de monnaie." - Earnest Seyd, agent de la Banque d'Angleterre, 1873.

Panique de 1873.

"Il est conseillé de faire tout ce qui est en votre pouvoir pour soutenir les journaux quotidiens et hebdomadaires de premier plan, en particulier la presse agricole et religieuse, qui s'opposeront à l'émission de billets du gouvernement (Greenback) et vous retirerez également votre soutien à tous les demandeurs (de prêts) qui ne sont pas disposés à s'opposer à l'émission de billets par le gouvernement... Annuler la loi créant les billets de banque ou remettre en circulation la monnaie du gouvernement permettre de fournir à la population les liquidités et cela affectera sérieusement nos profits personnels comme banquiers et prêteurs. Rencontrez immédiatement votre député et engagez-le à nous soutenir, afin que nous puissions contrôler la législation." - James Buel, American Bankers Association, 1877.

"La mort de Lincoln fut un désastre pour la chrétienté. Il n'y avait pas d'homme aux États-Unis assez grand pour porter ses bottes et les banquiers sont repartis pour s'emparer des richesses. Je crains que les banquiers étrangers, par leur astuce et leurs tours tortueux, ne contrôlent entièrement les richesses exubérantes de l'Amérique et ne l'utilisent pour corrompre systématiquement la civilisation moderne. Ils n'hésiteront pas à plonger toute la chrétienté dans les guerres et le chaos pour que la terre devienne leur héritage (celui des banquiers)". - C. von Bauditz Siem, 1861 - 1931 ; The C.S.L.T.: containing views on Abraham Lincoln as expressed by Bismarck in 1878, from the recollections of Conrad von Bauditz Siem, 1915.

"Celui qui contrôle le volume de monnaie dans n'importe quel pays est le maître absolu de toute l'industrie et du commerce. Et quand vous réaliserez que tout le système est très facile à contrôler, d'une façon ou d'une autre par quelques hommes puissants au sommet, vous n'aurez pas à vous faire dire comment les périodes d'inflation et de dépression prennent naissance." - Président James Garfield, 1881. Il a été assassiné quelques semaines seulement après avoir fait cette déclaration.

Panique de 1893.

"Le 1er septembre 1894, nous ne renouvellerons pas nos emprunts sous aucune considération. Le 1er septembre, nous exigerons notre argent. Nous allons saisir et devenir des créanciers hypothécaires en possession. Nous pouvons aussi prendre les deux tiers des fermes à l'ouest du Mississippi, à notre propre prix... Alors les agriculteurs deviendront locataires, comme en Angleterre." – document interne de 1891 de l'American Bankers Association, enregistré comme témoignage dans le Congressional Record, 29 avril 1913.

"Nous répondrons à leur demande d'un étalon-or en leur disant :"Vous ne poserez pas sur le front du travail cette couronne d'épines ; vous ne crucifierez pas l'humanité sur une croix d'or."
"Le pouvoir de l'argent dénonce, en tant qu'ennemis publics, tous ceux qui remettent en question ses méthodes ou mettent en lumière ses crimes" - William Jennings Brian, 1896.


Panique de 1907.

"Sous la surface, les Rothschild (la famille bancaire européenne dominante encore aujourd'hui) ont eu une influence puissante sur les lois financières américaines. Les archives des débats législatifs montrent qu’ils incarnaient le pouvoir dans l'ancienne Banque des États-Unis." - Gustavus Myers, dans History of the Great American Fortunes, 1907-1910.

"Le fait est que ce pays risque fort de devenir une plouto-démocratie, c'est-à-dire une république bidon avec le vrai gouvernement entre les mains d'une petite clique d'hommes extrêmement riches, qui parlent à travers leur argent et dont l'influence, encore aujourd'hui, rayonne dans tous les coins des Etats-Unis. - William McAdoo, vice-président de la campagne nationale du président Wilson, dans Crowded Years, 1912.

"La monnaie c’est l'or, et rien d'autre."

"Dans la phase critique actuelle du développement américain, j'attire votre attention sur la maxime suivante des " prêteurs d'argent " de l'Ancien Monde : " Contrôlons la monnaie d'un pays, et peu nous importe qui fait ses lois ". Ceux qui favorisent le maintien des banques d'émission dans ce pays doivent être classés dans l'histoire avec John Sherman et Nelson W. Aldrich et le pouvoir de l’argent."
- T.C. Daniel, 1857-1923 ; lettre au président W. Wilson, 8 mai 1913 ; citée dans sa déclaration aux audiences conjointes devant les sous-comités des commissions des banques et de la monnaie du Sénat et de la Chambre des représentants, chargés de l'enquête sur le crédit rural, 63e Congrès, deuxième session, première partie, p. 664, 16 février 1914 ; transcription intégrale ;
Daniel est l'auteur de Real Money versus Bank Credit as a Substitute for Money, 1911, et de The High Cost of Living : Cause - Remède, 1912 ;
Plus loin dans sa déclaration du 16 février 1914, p. 771 : "Contrôlons l'argent d'un pays et nous nous moquons de qui fait ses lois." C'est la maxime de la maison Rothschild et le principe fondateur des banques européennes. 
Cette maxime était bien connue en 1910. Elle a été citée de nouveau lors d'une autre commission en 1939 :
"Donnez-moi le contrôle de l’émission monétaire d'une nation, et je me fiche de qui fait ses lois." Cette phrase est citée par le sénateur Robert L. Owen, ancien président du Senate Committee on Banking and Currency et l'un des auteurs du Federal Reserve Act, dans National Economy and the Banking System, (Washington, D.C. : U.S. Government Printing Office, 1939), p. 99.

"Depuis mon entrée en politique, des hommes m’ont confié principalement leurs opinions en privé. Certains des plus grands hommes aux États-Unis, dans le domaine du commerce et de la fabrication, ont peur de quelqu'un, ont peur de quelque chose. Ils savent qu'il y a un pouvoir quelque part si organisé, si subtil, si vigilant, si imbriqué, si complet, si omniprésent, qu'il vaut mieux qu'ils ne parlent pas plus fort qu’en chuchotant lorsqu'ils en condamnent l'existence.

Ils savent que l'Amérique n'est pas un endroit où l'on peut dire, comme c'était le cas auparavant, qu'un homme peut choisir sa propre vocation et la poursuivre dans la mesure où ses capacités le lui permettent ; car aujourd'hui, s'il entre dans certains domaines, il existe des organisations qui utilisent des moyens contre lui qui l'empêchent de bâtir une entreprise dont ils ne veulent pas qu'elle soit créée et des organisations qui font en sorte de retirer toute certitude et lui ferment les marchés. Car s'il commence à vendre à certains détaillants, à n’importe quels détaillants, le monopole refusera de vendre à ces détaillants, et ces derniers, effrayés, n’achèteront pas les nouvelles marchandises de l’homme [...].

La politique en Amérique est dans un cas qui, malheureusement, nécessite une attention particulière. Le système mis en place par notre loi et notre usage ne fonctionne pas, ou du moins on ne peut pas en dépendre ; on ne le fait fonctionner que par une dépense de travail et de douleurs des plus déraisonnables. Le gouvernement, qui a été conçu pour les gens, est entre les mains des patrons et de leurs employeurs, les intérêts particuliers. Un empire invisible s'est mis en place au-dessus des formes de la démocratie. [...]

La seule façon de garder un gouvernement pur est de garder ces canaux ouverts, afin que personne ne puisse s'estimer humble au point de ne pas constituer une partie du corps politique, afin qu'il y ait constamment du sang nouveau dans les veines du corps politique, afin que nul homme ne soit si obscur qu'il ne puisse briser l'écorce d'aucune classe à laquelle il appartient, ne puisse monter en puissance et compter parmi les dirigeants de l'Etat. Tout ce qui déprime, tout ce qui rend l'organisation plus grande que l'homme, tout ce qui bloque, décourage, consterne l'homme humble, est contre tous les principes du progrès. Quand je vois des alliances formées, comme elles le sont maintenant, par des hommes d'affaires prospères avec des organisateurs politiques prospères, je sais que quelque chose a été fait qui contrôle la vitalité et le progrès de la société. Une telle alliance, faite au sommet, est une alliance faite pour abaisser les niveaux, pour les maintenir là où ils sont, sinon pour les couler ; et, par conséquent, c'est l'affaire constante de la bonne politique de briser de tels partenariats, pour rétablir et rouvrir les liens entre le grand corps du peuple et les bureaux du gouvernement.

Aujourd'hui, alors que notre gouvernement est jusqu'ici passé entre les mains d'intérêts particuliers ; aujourd'hui, alors que la doctrine est implicitement avouée que seules certaines classes disposent de l'équipement nécessaire à l'exercice de la fonction gouvernementale ; aujourd'hui, alors que tant de citoyens consciencieux, frappés par la scène du mal social et de la souffrance, sont tombés victimes du sophisme selon lequel un gouvernement bienveillant peut être donné au peuple par des administrateurs bienveillants de la prospérité et des gardiens du bien-être d'employés dévoués, -aujourd'hui, en fin de compte, est-ce qu'il appartient à cette nation de se souvenir qu'un peuple doit se sauver avec le pouvoir qui dort en son sein, ou par aucun ; qu’il doit se renouveler dans l'espérance, dans la conscience, dans la force, par les eaux qui jaillissent de ses propres sources permanentes d’eau douce. Pas d'en haut, pas par le patronage de ses aristocrates. [...]

Le grand monopole dans ce pays est le monopole des gros crédits. Tant que cela existera, notre ancienne variété, notre liberté et notre énergie individuelle de développement sont hors d’atteinte. Une grande nation industrielle est contrôlée par son système de crédit. Notre système de crédit est concentré dans le secteur privé. La croissance de la nation, donc, et toutes nos activités sont entre les mains de quelques hommes qui, même si leur action est honnête et destinée à l'intérêt public, sont nécessairement concentrés sur les grandes entreprises dans lesquelles leur propre argent est impliqué et qui, en raison même de leurs propres limites, gèlent, freinent et détruisent nécessairement une véritable liberté économique. C'est la plus grande question de toutes, et les hommes d'État doivent s'y adresser avec une détermination sincère pour servir le long terme et les vraies libertés de l'homme.

Cette fiducie de l'argent, ou, comme on devrait plutôt l'appeler, cette fiducie du crédit, à propos de laquelle le Congrès a ouvert une enquête, n'est pas un mythe ; ce n'est pas une chose imaginaire. Ce n'est pas une fiducie ordinaire comme une autre. [...]

Allons-nous essayer d'arracher l’emprise que le monopole a sur nos vies, ou ne le ferons-nous pas ? Allons-nous retenir notre main et dire que le monopole est inévitable, que tout ce que nous pouvons faire, c'est le réglementer ? Devons-nous dire que tout ce que nous pouvons faire, c'est mettre le gouvernement en concurrence avec le monopole et essayer de lui résister ? Devons-nous admettre que la créature née de nos propres mains est plus forte que nous ? Nous redoutons depuis le début que le pouvoir combiné de la haute finance soit plus grand que celui du gouvernement. Sommes-nous arrivés à un moment où le président des États-Unis ou tout homme qui souhaite être président doit se déshabiller devant cette haute finance et dire : "Vous êtes notre maître inévitable, mais nous allons voir comment nous pouvons en tirer le meilleur parti ?"

Nous sommes à la croisée des chemins. Nous n'avons pas un, deux ou trois monopoles, mais de nombreux monopoles établis et formidables aux États-Unis. Nous avons, non pas un ou deux, mais de nombreux domaines d'activité dans lesquels il est difficile, voire impossible, pour l'entrepreneur indépendant d'entrer. Nous avons limité le crédit, nous avons limité les possibilités, nous avons contrôlé le développement et nous en sommes venus à être l'un des gouvernements les plus mal gouvernés, l'un des plus complètement contrôlés et dominés du monde civilisé, non plus un gouvernement par libre opinion, non plus un gouvernement par conviction et vote de la majorité, mais un gouvernement par opinion et sous la contrainte de petits groupes de puissants hommes.

Si le gouvernement doit dire aux hommes d'affaires comment gérer leur entreprise, ne voyez-vous pas que les hommes d'affaires doivent se rapprocher du gouvernement même s'ils ne le font pas maintenant ? Ne voyez-vous pas qu'ils doivent capturer le gouvernement, afin de ne pas être trop restreints par lui ? Devoir capturer le gouvernement ? Ils l'ont déjà capturé. Allez-vous inviter ceux qui sont à l'intérieur à rester à l'intérieur ? Ils n'ont pas besoin d'y rentrer. Ils sont déjà là. Allez-vous posséder ce qui vous appartient, oui ou non ? C'est votre choix. Allez-vous dire : "Tu n'es pas entré dans la maison de la bonne façon, mais tu es là, que Dieu te bénisse ; nous allons rester ici dans le froid et tu pourras nous distribuer quelque chose de temps en temps ?"

À tout le moins, en vertu du plan auquel je m'oppose, il y aura un partenariat avoué entre le gouvernement et les fiducies. [...]

Il n'y a aucun espoir pour le peuple des États-Unis tant que le partenariat ne sera pas dissous." - T.W. Wilson, 28e président des États-Unis, 1856 - 1924 ; La nouvelle liberté : Appel à l'émancipation des énergies généreuses d'un peuple, 1913.

"Cet acte fonde la fiducie la plus gigantesque du monde. Lorsque le président signera ce projet de loi, le " gouvernement invisible " par le pouvoir monétaire sera légalisé. Les gens ne le savent peut-être pas encore, mais le jour du jugement n'est que dans quelques années... Le pire crime législatif de tous les temps est perpétré par ce projet de loi bancaire." - Le représentant Charles Lindbergh Sr, père du célèbre aviateur, juste avant l'adoption de la loi Glass Owen qui a établi le système de la Réserve fédérale.

Le projet de loi a littéralement été adopté en douce lors du congrès du 22 décembre 1913. De nombreux sénateurs étaient déjà partis pour les Fêtes après avoir été rassurés par la direction que rien ne serait fait sur le projet de loi avant leur retour de leur congé de Noël en janvier suivant. Tous croyaient évidemment que la session du Congrès avait été légalement retirée pour les vacances habituelles, mais cela pourrait certainement être interprété comme une ruse. C'est ainsi que le 22 décembre 1913, sous la conduite du président Wilson et de certains membres du Congrès des deux côtés de l'échiquier politique, et avec au moins 27 sénateurs absents pendant les vacances scolaires, la Federal Reserve Act fut adoptée. Le projet de loi prévoyait qu'une banque centrale privée, déguisée en Système fédéral de réserve, non seulement émettrait la monnaie du pays, mais facturerait des intérêts sur cette monnaie. Aujourd'hui, nous devons notre dette nationale actuelle aux sociétés bancaires qui sont propriétaires de la Banque de réserve fédérale, à l'exception des titres de créance que la Fed vend régulièrement à d'autres pays comme la Chine. La Fed accepte les réserves en dollars des clients étrangers et leur vend des obligations du gouvernement américain en échange. C'est ainsi que le gouvernement fédéral emprunte aux prêteurs étrangers.

Loi de 1913 sur la Réserve fédérale américaine

"Pour provoquer des prix élevés, tout ce que la Réserve fédérale fera sera de baisser le taux de réescompte produisant une expansion du crédit et une hausse du marché boursier, puis lorsque les hommes d'affaires sont adaptés à ces conditions, il peut vérifier la prospérité en augmentant le taux d'intérêt. Elle peut faire osciller doucement le pendule d'un marché à la hausse et à la baisse par de légères variations du taux d'actualisation, ou provoquer des fluctuations violentes par de plus grandes variations de taux et, dans les deux cas, elle possédera des informations privilégiées sur les conditions financières et une connaissance avancée du changement à venir, à la hausse ou à la baisse. C'est l'avantage le plus étrange et le plus dangereux qu'un gouvernement, quel qu'il soit, ait jamais mis entre les mains d'une classe privilégiée spéciale. Le système est privé, mené dans le seul but d'obtenir le plus grand profit possible de l'utilisation de l'argent des autres. Ils savent à l'avance quand créer la panique à leur avantage, et ils savent aussi quand arrêter la panique. L'inflation et la déflation fonctionnent aussi bien pour eux quand ils contrôlent la finance." - Charles Lindbergh Sr. 1914.

"En mars 1915, les intérêts de J.P. Morgan, les intérêts de la sidérurgie, de la construction navale et de l’armement, et leurs organisations subsidiaires, réunirent 12 hommes haut placés dans le monde de la presse et les employèrent pour sélectionner les journaux les plus influents des États-Unis et en nombre suffisant pour contrôler la politique générale de la presse quotidienne. [...] Ils trouvèrent nécessaire d'acheter seulement le contrôle des 25 journaux les plus importants. Un accord a été conclu ; la politique des journaux a été achetée et payée au mois ; un rédacteur en chef a été fourni pour chaque journal afin de superviser et d'éditer correctement les informations concernant les questions de préparation, de militarisme, de politiques financières et d'autres questions de nature nationale et internationale considérées comme vitales pour les intérêts des acheteurs.”- Oscar Callaway, U.S. Congressman, 1917.

"Ces banquiers internationaux et les intérêts de Rockefeller-Standard Oil contrôlent la majorité des journaux et des colonnes de ces journaux pour frapper jusqu’à la soumission ou chasser du bureau les titulaires qui refusent de faire les ordres des puissantes cliques corrompues qui composent le gouvernement invisible." - Theodore Roosevelt, tel que rapporté dans le New York Times, 27 mars 1922.

"Cet avertissement de Theodore Roosevelt a autant d'intemporalité aujourd'hui, car la vraie menace pour notre république est ce gouvernement invisible qui étend ses tentacules comme une pieuvre géante et s'étend sur la ville, l'état et la nation. Il saisit dans ses longues et puissantes tentacules nos dirigeants, nos organes législatifs, nos écoles, nos tribunaux, nos journaux et tous les organismes créés pour la protection du public... Pour sortir des simples généralisations, permettez-moi de dire qu'à la tête de ce poulpe se trouvent les intérêts de Rockefeller-Standard Oil et un petit groupe de puissants établissements bancaires généralement désignés sous le nom de banquiers internationaux. La petite coterie de puissants banquiers internationaux dirige virtuellement le gouvernement des États-Unis à leurs propres fins égoïstes. Ils contrôlent pratiquement les deux partis, écrivent des programmes politiques, tirent les marrons du feu des chefs de parti, utilisent les dirigeants d'organisations privées et recourent à tous les moyens pour ne mettre en candidature aux hautes fonctions publiques que les candidats qui sont prêts à se soumettre aux diktats des grandes entreprises corrompues. Ces banquiers internationaux et les intérêts de Rockefeller-Standard Oil contrôlent la majorité des journaux et magazines de ce pays. Ils utilisent les colonnes de ces journaux pour se soumettre ou chasser des fonctionnaires qui refusent d'obéir aux ordres des puissantes cliques corrompues qui composent le gouvernement invisible. Il fonctionne sous le couvert d'un écran auto-créé [et] s'empare de nos exécutifs, des organes législatifs, des écoles, des tribunaux, des journaux et de toute agence créée pour la protection du public." - John F. Hylan, maire de New York, New York Times, 26 mars 1922.

"Le capital doit se protéger de toutes les manières possibles par la combinaison et la législation. Les dettes doivent être recouvrées, les obligations et les hypothèques doivent être saisies le plus rapidement possible. Quand, par un processus de loi, les gens ordinaires perdent leurs maisons, ils deviennent plus dociles et plus facilement gouvernés par l'influence du bras fort du gouvernement, appliqué par un pouvoir central de la richesse sous le contrôle des principaux financiers. Cette vérité est bien connue de nos principaux hommes maintenant engagés dans la formation d'un impérialisme du Capital pour gouverner le monde. En divisant les électeurs par le système des partis politiques, nous pouvons les amener à dépenser leur énergie à se battre pour des questions sans importance. Ainsi, par une action discrète, nous pouvons nous assurer ce qui a été si bien planifié et si bien accompli." - USA Banker's Magazine, 25 août 1924.

"Je crains que le citoyen ordinaire n'aime pas qu'on lui dise que les banques peuvent créer de l'argent et qu'elles le font... Et ceux qui contrôlent le crédit de la nation dirigent la politique des gouvernements et tiennent au creux de leurs mains le destin du peuple. - Reginald McKenna, ancien chancelier de l'Échiquier, 24 janvier 1924.
"C'est déjà assez bien que les gens du pays ne comprennent pas notre système bancaire et monétaire, car s'ils le comprenaient, je crois qu'il y aurait une révolution avant demain matin." - Henry Ford, vers 1925.

"Je ne vois rien dans la situation actuelle qui soit menaçant ou qui justifie le pessimisme... J'ai bon espoir qu'il y aura une reprise de l'activité au printemps et que le pays fera des progrès constants au cours de l'année à venir". - Andrew W. Mellon, secrétaire américain au Trésor, décembre 1929. 

"Vendez toutes vos actions maintenant. Ne posez pas de questions." - Joseph P. Kennedy à son ami, père d'Ed Kerrigan, 1929, juste avant le crash. Pendant la Grande Dépression, la fortune de Joseph P. Kennedy est passée de quatre millions de dollars en 1929 à plus de 100 millions de dollars en 1935.  

"Après la Première Guerre mondiale, l'Allemagne tomba entre les mains des banquiers internationaux allemands. Ces banquiers l'ont achetée et elle leur appartient maintenant. Ils ont acheté ses industries, ils ont des hypothèques sur son sol, ils contrôlent sa production ; ils contrôlent tous ses services publics. Les banquiers internationaux allemands ont subventionné le gouvernement actuel de l'Allemagne et ils ont également fourni chaque dollar de l'argent qu'Adolf Hitler a utilisé dans sa campagne somptueuse pour constituer une menace pour le gouvernement de Bruening. Lorsque Bruening n'obéit pas aux ordres des banquiers internationaux allemands, Hitler est amené à effrayer les Allemands et à les soumettre. Par l'entremise de la Réserve fédérale, plus de 30 milliards de dollars ont été injectés en Allemagne... Vous avez tous entendu parler des dépenses qui ont été faites en Allemagne... des habitations modernistes, ses grands planétariums, ses gymnases, ses piscines, ses belles routes publiques, ses usines parfaites... Tout cela a été fait avec notre argent. Tout cela a été donné à l'Allemagne par l'intermédiaire du Conseil de la Réserve fédérale. La Réserve fédérale a injecté tant de milliards de dollars en Allemagne qu'ils n'osent pas en nommer le total." - Représentant Louis T. McFadden, président du House Banking and Currency Committee, 1931.
"Tous les efforts ont été faits par le Federal Reserve Board pour dissimuler son pouvoir, mais la vérité est que le Federal Reserve Board a usurpé le gouvernement des États-Unis. Il contrôle tout ici et il contrôle toutes nos relations extérieures. Il fait et brise les gouvernements à volonté. Aucun homme et aucun groupe d'hommes n'est plus ancré au pouvoir que le monopole arrogant du crédit qui dirige le Conseil de la Réserve fédérale et les banques de la Réserve fédérale. Ces malfaiteurs ont volé à ce pays plus d'argent qu'il n'en faut pour payer la dette nationale. Ce que le gouvernement a permis à la Réserve fédérale de voler au peuple doit maintenant être restitué au peuple." - Louis T. McFadden, président du House Banking and Currency Committee, discours prononcé à la Chambre des représentants, Congressional Record, 1er juin 1932 au 11 juin 1932, U.S. Government Printing Office, pages 12595 et 12603, 10 juin 1932. Facsimilé.
McFadden est passé du statut de garçon de bureau à celui de caissier, puis de président de la First National Bank dans le canton de l'Ohio. Pendant 12 ans, il a été président du Committee on Banking and Currency, ce qui en a fait l'une des principales autorités financières des États-Unis. Il a lutté sans relâche pour l'intégrité financière et le retour à un gouvernement constitutionnel.

Confiscation de l'or : Décret 6102, 1933.

"J'ai eu une belle conversation avec Jack Morgan l'autre jour et il semblait plus préoccupé par le discours de Tugwell que par toute autre chose, surtout quand Tugwell a dit : "Désormais, les droits de propriété et les droits financiers seront subordonnés aux droits humains". J.P.M. n'a pas semblé très préoccupé par l'achat d'or et a avoué qu'il avait été complètement induit en erreur en ce qui concerne les dépenses fédérales. La vérité, c'est que, comme vous et moi le savons, un élément financier présent dans les grands milieux [de décision] possède le gouvernement depuis l'époque d'Andrew Jackson - et je n'excepte pas entièrement l'administration de WW -. Le pays connaît une répétition de la lutte de Jackson avec la Banque des États-Unis – mais seulement sur une base beaucoup plus haute et plus large.
F.D. Roosevelt, 1882-1945 ; Lettre au colonel Edward Mandell House, 21 novembre 1933 ; dans F.D.R. : His Personal Letters, 1928-1945, édité par Elliott Roosevelt, New York : Duell, Sloan et Pearce, 1950, p. 373.
Rexford Tugwell était l'un des conseillers économiques de FDR. À l'époque, il était secrétaire adjoint du département de l'Agriculture des États-Unis.
WW est le président W. Wilson.
Andrew Jackson a été président de 1829 à 1837. Il s'opposait fermement à la Second Bank of the United States, précurseur de la Banque de réserve fédérale moderne.

"Ainsi, notre support national de circulation [des biens] est maintenant à la merci des transactions de prêts des banques, qui prêtent, non pas de l'argent, mais des promesses de fournir de l'argent qu'elles ne possèdent pas." - Irving Fisher, 100% Money, 1935.

"Les Rothschild ont introduit la règle de l'argent dans la politique européenne. Les Rothschild étaient les serviteurs de l'argent qui ont entrepris de reconstruire le monde comme une image de l'argent et de ses fonctions. L'argent et l'emploi de la richesse sont devenus la loi de la vie européenne ; nous n'avons plus de nations, mais des provinces économiques."
Wilhelm, historien allemand, New York Times, 8 juillet 1937.

"Nous sommes complètement dépendants des banques commerciales. Quelqu'un doit emprunter chaque dollar que nous avons en circulation, en espèces ou en crédit. Si les banques créent suffisamment de monnaie synthétique, nous sommes prospères ; sinon, nous mourons de faim. Nous n'avons absolument pas de système financier permanent. Quand on a une vision complète de la situation, l'absurdité tragique de notre position désespérée est presque incroyable, mais elle est là. Ceci [le problème bancaire] est le sujet le plus important sur lequel les personnes intelligentes [les intellectuels] peuvent enquêter et réfléchir. C'est si important que notre civilisation actuelle risque de s'effondrer si elle n'est pas comprise de tous et si les défauts ne sont pas corrigés très rapidement." - Robert H. Hemphill, vers 1939, ancien directeur du crédit, Federal Reserve Bank of Atlanta.

"Si vous voulez être esclaves des banquiers et payer le coût de votre propre esclavage, laissez les banquiers contrôler l'argent et le crédit." - Sir Josiah Stamp, Directeur, Banque d'Angleterre, 1940.

"En tant qu'électeur, vous devez choisir entre la confiance dans la stabilité naturelle de l'or et la stabilité naturelle de l'honnêteté et de l'intelligence des membres du gouvernement. Et, avec tout le respect que je dois à ces messieurs, je vous conseille, tant que durera le système capitaliste, de voter pour l'or." - George Bernard Shaw, 1856-1950.

"Aux États-Unis aujourd'hui, nous avons deux gouvernements. Nous avons un gouvernement dûment constitué, puis un gouvernement indépendant, incontrôlé et non coordonné dans le système de la Réserve fédérale, qui exerce les pouvoirs financiers que la Constitution réserve au Congrès." - Wright Patman, 1893-1976.
M. Wright Patman, membre du Congrès, a été pendant 40 ans président de la Commission des banques et de la monnaie de la Chambre des représentants. Pendant 20 de ces années, il a présenté un projet de loi visant à abroger la Federal Reserve Banking Act de 1913. 

"Je m'inquiète pour la sécurité de notre grande nation, non pas tant à cause d'une menace extérieure, mais à cause des forces insidieuses qui travaillent de l'intérieur." - Général Douglas MacArthur, 1880-1964.

"Nous aurons un gouvernement mondial, que cela nous plaise ou non. La seule question est de savoir si le gouvernement mondial sera obtenu par consentement ou par conquête." - James Warburg, fils du fondateur du CFR [Council on Foreign Relations] Paul Warburg, témoignage devant le Comité sénatorial des relations étrangères le 17 février 1950.

"Aujourd'hui, la voie vers une dictature totale aux États-Unis peut être tracée par des moyens strictement légaux... Nous avons un groupe d'action politique bien organisé dans ce pays, déterminé à détruire notre Constitution et à établir un État à parti unique... Il opère secrètement, silencieusement, continuellement pour transformer notre gouvernement... Cette élite sans pitié qui recherche le pouvoir est une maladie de notre siècle... Ce groupe...ne répond ni devant le Président, le Congrès ou la Cour. Il est pratiquement inamovible." - Sénateur William Jenner, discours de 1954.

"Les banques créent de l'argent. Elles le font depuis longtemps, mais elles ne s'en sont pas rendu compte et elles ne l'ont pas admis. Très peu l'ont fait. Vous trouverez cela dans toutes sortes de documents, manuels financiers, etc. Mais dans l'intervalle, et nous devons tous être parfaitement francs à ce sujet, il y a eu une évolution de la pensée, jusqu'à aujourd'hui, je doute fort que l'on parvienne à convaincre de nombreux banquiers éminents d'essayer de nier que les banques créent du crédit. - H. W. White, 1955, président des Associated Banks of New Zealand, à la Commission monétaire de Nouvelle-Zélande.

"L'individu est handicapé en se retrouvant face à face avec une conspiration si monstrueuse qu'il ne peut croire qu'elle existe. L'esprit américain ne s'est tout simplement pas rendu compte du mal qui a été introduit parmi nous. Elle rejette même l'hypothèse que les créatures humaines pourraient épouser une philosophie qui doit finalement détruire tout ce qui est bon et décent." - J. Edgar Hoover, The Elks Magazine, 1956.

"La plupart des Américains ne comprennent pas vraiment les opérations des bailleurs de fonds internationaux... les comptes de la Réserve fédérale n'ont jamais été vérifiés. Elle opère en dehors du contrôle du Congrès et... manipule le crédit des États-Unis" - Sénateur Barry Goldwater, circa 1964.

"Les puissances du capitalisme financier avaient un autre objectif de grande portée, rien de moins que de créer un système mondial de contrôle financier en mains privées capable de dominer le système politique de chaque pays et l'économie du monde dans son ensemble. Ce système devait être contrôlé de manière féodale par les banques centrales du monde entier agissant de concert, par des accords secrets conclus lors de fréquentes réunions et conférences. Le point culminant de ces systèmes devait être la Banque des règlements internationaux à Bâle, en Suisse, une banque privée détenue et contrôlée par les banques centrales du monde entier qui étaient elles-mêmes des sociétés privées. Chaque banque centrale, aux mains d'hommes comme Montagu Norman de la Banque d'Angleterre, Benjamin Strong de la Banque de réserve fédérale de New York, Charles Rist de la Banque de France et Hjalmar Schacht de la Reichsbank, a cherché à dominer son gouvernement par sa capacité à contrôler les prêts du Trésor, à manipuler les devises étrangères, à influencer le niveau d'activité économique dans le pays, et à influencer des politiciens coopératifs par des récompenses économiques subséquentes dans le monde des affaires. - Professeur Carroll Quigley de l'Université de Georgetown, Tragedy and Hope: A History of The World in Our Time, 1966, Pp. 324.

"Le commandant en chef du système mondial de contrôle bancaire était Montagu Norman, gouverneur de la Banque d'Angleterre, qui a été élevé par les banquiers privés à une position où il était considéré comme un oracle dans toutes les questions de gouvernement et de business. Au gouvernement, le pouvoir de la Banque d'Angleterre [a créé] une restriction considérable à l'action politique dès 1819, mais un effort pour briser ce pouvoir par une modification de la charte de la banque en 1844 a échoué. [...]
En 1852, Gladstone, alors chancelier de l'Échiquier et futur premier ministre, déclarait : " La charnière de la situation était la suivante : le gouvernement lui-même ne devait pas être un pouvoir important en matière de finances, mais devait laisser le pouvoir monétaire suprême et incontesté. " [...]
Ce pouvoir de la Banque d'Angleterre et de son gouverneur a été admis par la plupart des observateurs qualifiés. En janvier 1924, Reginald McKenna, qui avait été chancelier de l'Échiquier en 1915-1916, a déclaré à ses actionnaires en tant que président du conseil de la Banque Midland : "Je crains que le citoyen ordinaire n'aime pas qu'on lui dise que les banques peuvent créer de l'argent.... et qu'elles le font, et que ceux qui contrôlent le crédit de la nation dirigent la politique des gouvernements et tiennent dans le creux de leurs mains le destin du peuple. [...]
Norman était un homme étrange dont la mentalité était celle d'une hystérie refoulée avec succès ou même de la paranoïa. Il ne reconnaissait aucune utilité pour les gouvernements et craignait la démocratie. Tous deux lui semblaient être des menaces pour la banque privée, et donc pour tout ce qui est propre et précieux dans la vie humaine. Volontaire, infatigable et impitoyable, il considérait sa vie comme une sorte de lutte à l'aveuglette avec les forces de... la monnaie véritable.
Lorsqu'il reconstruisit la Banque d'Angleterre, il la construisit comme une forteresse prête à se défendre contre toute révolte populaire, les réserves d'or sacrées étant cachées dans des voûtes profondes sous le niveau des eaux souterraines qui pouvaient être libérées pour les couvrir en appuyant sur un bouton sur le bureau du gouverneur. [...].
Norman avait un collègue dévoué à Benjamin Strong, le premier gouverneur de la Banque de réserve fédérale de New York. Il est devenu gouverneur de la Banque de réserve fédérale de New York en 1914 en tant que co-gouverneur de Morgan et de Kuhn, Loeb, et Compagnie. Deux ans plus tard, Strong rencontra Norman pour la première fois, et ils s'engagèrent aussitôt à travailler en coopération pour les pratiques financières qu'ils respectaient tous deux. [...]
Dans les années 1920, ils étaient déterminés à utiliser la puissance financière de la Grande-Bretagne et des États-Unis pour forcer tous les grands pays du monde à adopter l'étalon-or et à l'appliquer par l'intermédiaire de banques centrales libres de tout contrôle politique, toutes les questions financières internationales devant être réglées par des accords conclus par ces banques centrales sans interférence des gouvernements. [...]
Il ne faut pas croire que ces chefs des principales banques centrales du monde étaient eux-mêmes des pouvoirs substantiels en matière de finance mondiale. Ils ne l'étaient pas. Ils étaient plutôt les techniciens et les agents des banquiers d'affaires dominants de leur propre pays, qui les avaient élevés et étaient parfaitement capables de les jeter à terre.
Les grandes puissances financières du monde étaient entre les mains de ces banquiers d'affaires (aussi appelés banquiers "internationaux" ou "marchands") qui restaient largement en coulisses dans leurs propres banques privées non constituées en société. Ceux-ci formaient un système de coopération internationale et de domination nationale plus privé, plus puissant et plus secret que celui de leurs agents dans les banques centrales. [...]
Presque tout ce pouvoir a été exercé par l'influence personnelle et le prestige d'hommes qui avaient démontré par le passé leur capacité à réussir un coup financier, à tenir leur parole, à rester serein en période de crise et à partager leurs opportunités gagnantes avec leurs associés. Dans ce système, les Rothschild avaient été prééminents pendant une grande partie du XIXe siècle, mais, à la fin de ce siècle, ils furent remplacés par J. P. Morgan dont le siège social était à New York, bien qu'il ait toujours fonctionné comme s'il était à Londres (où il avait émergé, en 1838, sous le nom de George Peabody and Company). - Professeur Carroll Quigley, Tragedy and Hope: A History of The World in Our Time, 1966.

"Mais l'opposition à l'étalon-or sous quelque forme que ce soit - de la part d'un nombre croissant de partisans de l'État providence - a été suscitée par une idée beaucoup plus subtile : la prise de conscience que l'étalon-or est incompatible avec les dépenses chroniques de déficit (la marque de l'État providence). Dépourvu de son jargon académique, l'État providence n'est rien de plus qu'un mécanisme par lequel les gouvernements confisquent la richesse des membres productifs d'une société pour soutenir une grande variété de programmes sociaux. Une partie importante de la confiscation est effectuée par voie fiscale. Mais les statistiques de l'aide sociale n'ont pas tardé à reconnaître que s'ils voulaient conserver le pouvoir politique, le montant de l'impôt devait être limité et ils devaient recourir à des programmes de dépenses massives de déficit, c'est-à-dire qu'ils devaient emprunter de l'argent, en émettant des obligations gouvernementales, pour financer à grande échelle des dépenses d'aide sociale[...].

L'abandon de l'étalon-or a permis aux promoteurs de l’Etat providence d'utiliser le système bancaire comme moyen d'expansion illimitée du crédit. Ils ont créé des réserves de papier sous forme d'obligations d'État que les banques acceptent en lieu et place des actifs corporels par une série complexe d'étapes et traitent comme s'il s'agissait d'un dépôt effectif, c'est-à-dire comme l'équivalent de ce qui était auparavant un dépôt d'or. Le détenteur d'une obligation d'État ou d'un dépôt bancaire créé par des réserves de papier estime qu'il a une créance valable sur un bien immobilier. Mais le fait est qu'il y a maintenant plus de déclarations de possessions que d'actifs réels. […]

La politique financière de l'État providence exige que les propriétaires de richesses ne puissent pas se protéger.

C'est le secret minable des tirades des promoteurs de l’Etat providence contre l'or. Les dépenses déficitaires ne sont qu'un stratagème de confiscation de la richesse. L'or fait obstacle à ce processus insidieux. Il se présente comme une protection des droits de propriété. Si l'on comprend cela, on n'a aucune difficulté à comprendre l'antagonisme des promoteurs de l’Etat par rapport à l'étalon-or." - Alan Greenspan, Or et liberté économique, 1966.

"David Rockefeller est aujourd'hui le représentant le plus remarquable de la classe dirigeante, une fraternité multinationale d'hommes qui façonnent l'économie mondiale et gèrent le flux de ses capitaux. Rockefeller y est né, et il en a tiré le meilleur parti. Mais ce que certains critiques considèrent comme une vaste conspiration internationale, il le considère comme une circonstance de la vie et le travail d'un jour comme un autre... Dans le monde de David Rockefeller, il est difficile de dire où finissent les affaires et où commence la politique" - Bill Moyers, attaché de presse à la Maison Blanche, 8 juillet 1965 - janvier 1967.

La dépression a été le "cisaillement" calculé du public par les puissances mondiales de l’argent, déclenché par la pénurie soudaine et planifiée de monnaie call sur le marché monétaire de New York... Les dirigeants du gouvernement mondial et leurs banquiers toujours plus proches ont maintenant acquis le contrôle total des mécanismes monétaires et de crédit des États-Unis par la création de la Banque de réserve fédérale, une propriété privée". - Curtis Dall, gendre de FDR, dans My Exploited Father-in-Law, 1970. 

"Les banques prêtent en créant du crédit. Ils créent les moyens de paiement à partir de rien." - Ralph M. Hawtrey, 1879-1975, ancien secrétaire au Trésor, Angleterre.

"Chaque FRN (Federal Reserve Note) en circulation représente une dette d'un dollar envers la Réserve fédérale." - House Banking and Currency Committee, Money Facts, vers 1970.

"Lorsque vous ou moi faisons un chèque, il doit y avoir suffisamment de fonds sur notre compte pour couvrir le chèque, mais lorsque la Réserve fédérale fait un chèque, il n'y a aucun dépôt bancaire sur lequel ce chèque est tiré. Quand la Réserve fédérale fait un chèque, elle crée de l'argent." - Banque de réserve fédérale de Boston, Putting It Simply, vers 1970. 

"Le processus par lequel les banques créent l'argent est si simple que l'esprit est repoussé." - John K. Galbraith, Money: Whence it came, where it went, 1975.

"Ni le papier-monnaie ni les dépôts n'ont de valeur en tant que marchandises, intrinsèquement ; un billet de banque en dollars n'est qu'un bout de papier. Les dépôts ne sont que des écritures comptables." - Banque de réserve fédérale de Chicago, Modern Money Mechanics Workbook, 1975.

""La volonté des Rockefeller et de leurs alliés est de créer un gouvernement mondial unique combinant le super capitalisme et le communisme sous une même tente, le tout sous leur contrôle. [...] Depuis au moins cinquante ans, les Rockefeller et leurs alliés suivent attentivement un plan visant à utiliser leur pouvoir économique pour prendre le contrôle politique de l'Amérique d'abord, puis du reste du monde. Est-ce que je parle de conspiration ? Oui, c'est vrai. Je suis convaincu qu'il existe un tel complot, d'envergure internationale, vieux de plusieurs générations dans sa planification, et incroyablement mauvais dans ses intentions." - Larry P. McDonald, membre du Congrès, novembre 1975, d'après l'introduction d'un livre intitulé The Rockefeller File.

"Je n'ai jamais vu autant de sénateurs exprimer leur mécontentement à l'égard de leur travail... Je pense que la cause principale est que, au fond de nos cœurs, nous avons été complices d'une chose terrible et impardonnable pour notre merveilleux pays. Au fond de nous, nous savons que nous avons laissé à nos enfants un héritage de faillite. Nous avons fraudé notre pays pour nous faire élire." - Sénateur John Danforth, vers 1980.

"Le mot "cartel" a ici assumé le stigmate d'un croque-mitaine que les politiciens attaquent constamment. Le fait est que la plupart de ces politiciens sont très insulaires et nationalistes et parce que l'organisation politique du monde a été si arriérée sous une telle influence, les hommes d'affaires qui ont dû faire face avec réalisme aux problèmes internationaux ont dû trouver des moyens pour passer à travers et contourner des barrières politiques stupides". - John Foster Dulles à Lord McGowan, président de l'Imperial Chemical Industries, dans N. Lisagor, F. Lipsius, A law unto itself : the untold story of the law firm of Sullivan & Cromwell, New York : Morrow, 1988, p. 127.

"L'étude de la monnaie, au-dessus de tous les autres domaines de l'économie, est une étude où la complexité est utilisée pour cacher la vérité ou pour échapper à la vérité, pas pour la révéler." - John Kenneth Galbraith, vers 1990.

"Qui contrôle l'approvisionnement alimentaire contrôle les gens ; qui contrôle l'énergie peut contrôler des continents entiers ; qui contrôle l'argent peut contrôler le monde." - Henry Kissinger, vers 1995, Conseil des affaires étrangères (CFR).

"Lord Rothschild avait accès à toutes sortes de leaders et d'experts. Il n'était responsable que devant le premier ministre et n'avait de comptes à rendre ni à l'électorat ni aux chefs de la fonction publique." - Derek Wilson, vers 1995, biographe et auteur principal.

"Depuis plus d'un siècle, des extrémistes idéologiques aux deux extrémités de l'échiquier politique se sont emparés d'incidents très médiatisés comme ma rencontre avec Castro pour attaquer la famille Rockefeller pour l'influence démesurée qu'elle prétend exercer sur les institutions politiques et économiques américaines. Certains croient même que nous faisons partie d'une cabale secrète qui va à l'encontre des intérêts supérieurs des États-Unis, nous qualifiant, ma famille et moi, d'"internationalistes" et conspirant avec d'autres dans le monde pour bâtir une structure politique et économique mondiale plus intégrée - un monde, si vous voulez. Si c'est l'accusation, je suis coupable, et j'en suis fier.

L'orientation anti-Rockefeller de ces positions politiques par ailleurs incompatibles doit beaucoup au populisme. Les " populistes " croient aux conspirations et l'une des plus durables est qu'un groupe secret de banquiers et capitalistes internationaux, et leurs serviteurs, contrôlent l'économie mondiale. En raison de mon nom et de ma notoriété à la tête de la Chase pendant de nombreuses années, j'ai mérité la distinction de "conspirateur en chef" de certaines de ces personnes.

Les populistes et les isolationnistes ignorent les avantages tangibles qui nous ont permis de jouer un rôle international actif au cours du dernier demi-siècle. Non seulement la menace très réelle posée par le communisme soviétique a été surmontée, mais il y a eu des améliorations fondamentales dans les sociétés du monde entier, en particulier aux États-Unis, grâce au commerce mondial, à l'amélioration des communications et à l'interaction accrue des personnes de cultures différentes. Les populistes mentionnent rarement ces conséquences positives, et ils ne peuvent pas non plus expliquer de manière convaincante comment ils auraient soutenu la croissance économique américaine et l'expansion de notre pouvoir politique sans elles." - D. Rockefeller Senior, 1915 - ; Memoirs, ch. 27 :"Fier Internationaliste", 2002.

"Le dollar a clairement été abandonné et les étrangers commencent à sortir en masse des actifs libellés en dollars. C'est là que les renflouements et la destruction hyperinflationniste du dollar qui les accompagne nous amènent, ainsi que les minuscules taux obligataires causés par les vols continuels vers la " sécurité " alors que tout le monde fuit la terreur à cause de la détérioration rapide des conditions du marché causée par les retombées des subprimes, la spéculation excessive, les prêts et emprunts frauduleux, le manque de surveillance, de transparence et de confiance, le gel du crédit, une masse monétaire incontrôlable, des emprunts et des dépenses excessifs, ainsi qu'une économie détruite en moins de deux décennies par la mondialisation, le libre-échange, la délocalisation, l'externalisation, l'immigration illégale débridée, les guerres insensées pour le profit et l'inflation et le chômage endémiques d'une économie complètement, totalement et mal gérée grâce aux reproches et sociopathes qui gouvernent la Fed et notre gouvernement.” - Bob Chapman, prévisionniste international, 2008.

"Dès les premiers jours, les Rothschild ont apprécié l'importance de la proximité avec les politiciens, les hommes qui ont déterminé non seulement l'ampleur des déficits budgétaires, mais aussi les politiques nationales et étrangères..." - Niall Ferguson, professeur d'histoire à Harvard University et William Ziegler professeur à Harvard Business School, The Ascent of Money : A Financial History of the World, 2008.

Épilogue


"Voici la morale de tous les récits humains :
C'est toujours la même répétition du passé,
D'abord la liberté, puis la gloire  quand ça échoue,
Richesse, vice, corruption – enfin, la barbarie."
- G.G. Noel, 'Lord Byron', 1788 - 1824 ; Childe Harold's Pilgrimage, 1812.

La conception de l'histoire esquissée ici est-elle encore une autre théorie de la conspiration ? Comme le souligne  D. Estulin,
Ce n'est pas une théorie de la conspiration. C'est une réalité de la conspiration. Ces organisations - les Bilderbergers, la Commission trilatérale, le Conseil des affaires étrangères, le Bohemian Grove - ne sont les centres de pouvoir de rien. Ils ont eu un rôle important à jouer dans le passé, en particulier les Bilderbergers, mais beaucoup moins aujourd'hui car leur rôle a diminué. Aujourd'hui, ces organisations, ce sont essentiellement des courroies de transmission d'opportunités. Le véritable processus de prise de décision se fait à un niveau beaucoup plus élevé. Cela dit, il s'agit d'une importante organisation de taille moyenne où beaucoup de processus décisionnels importants sont débattus et transmis à des organisations supérieures, à des entités supérieures, où ces débats sont rassemblés dans une initiative politique concrète.

En effet, si beaucoup de gens sont maintenant au courant de la chute en cours, combien connaissent et s'entendent sur la solution pour la partie géoéconomique du problème ?

Toujours pas assez en Occident, mais certainement beaucoup plus en Eurasie, y compris des personnes clés.

"Le pouvoir ne concède rien sans une demande. Il ne l'a jamais fait et ne le fera jamais. Découvrez à quoi n'importe quel peuple se soumettra tranquillement et vous avez découvert la mesure exacte de l'injustice et du mal qui lui sera imposée, et ceux-ci continueront jusqu'à ce qu'il soit résisté avec des mots ou des coups, ou avec les deux. Les limites des tyrans sont prescrites par l'endurance de ceux qu'ils oppriment."
- F.A.W. Bailey, 'Frederick Douglass', 1818 - 1895.

"La justice est conscience, non pas une conscience personnelle, mais la conscience de toute l'humanité. Ceux qui reconnaissent clairement la voix de leur conscience reconnaissent aussi la voix de la justice. "
- A.I. Soljenitsyne, 1918 - 2008 ; Lettre à trois étudiants, octobre 1967.

"En gardant le silence à propos du mal, en l'enfouissant si profondément en nous qu'aucun signe n'apparaît à la surface, nous l'implantons, et il s'élèvera mille fois plus grand dans le futur. Quand nous ne punissons ni ne reprochons ceux qui font le mal, nous ne protégeons pas simplement leur époque futile, nous arasons en conséquence les fondations de la justice sur lesquelles reposent les nouvelles générations."
- A.I. Soljenitsyne, 1918 - 2008 ; L'archipel du Goulag, 1958-68.

"Le simple acte d'un homme courageux ordinaire n'est pas de participer à des mensonges, ni de soutenir de fausses actions ! Sa règle : que cela vienne au monde, qu'il règne même en maître - seulement pas à travers moi. Mais les écrivains et les artistes ont le pouvoir de faire beaucoup plus : vaincre le mensonge ! Car dans la lutte contre le mensonge, l'art a toujours triomphé et triomphera toujours ! Visiblement, irréfutablement pour tous ! Le mensonge peut l'emporter sur beaucoup de choses dans ce monde, mais jamais sur l'art."
- A.I. Soljenitsyne, 1918 - 2008 ; discours de remise du prix Nobel, 1970.


"Si tu ne peux pas éliminer l'injustice, dénonce la au moins auprès de tout le monde."
A. Shariati, 1933 - 1977.

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Sources utilisées : Lawrence Wilson, Central Banks and the History of Banking in America (2010) ; The Money Masters ; Prof77 (2011) ; Conscience Sociale (2011-2014) ;  Pour plus de détails, voir aussi :