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2008/10/16

Guerre financière : Offensive de l’Europe

image Un des signes évidents de la dimension historique de la crise actuelle est la reconfiguration accélérée des alliances géo-stratégiques, que nous avons commencé à évoquer.
La semaine dernière l’Islande s’est tournée vers la Russie, désormais premier producteur mondial de pétrole brut devant l’Arabie Saoudite;
Puis l’Angleterre a nationalisé ses principales banques, agissant de manière opposée au Plan Paulson des USA, et contrariant des décennies de politique d’acquiescement à Washington.
24 heures plus tard c’est toute l’Europe qui prenait ce chemin des politiques de nationalisations préventives. Même la Suisse est maintenant passé à l’acte avec le plan gouvernemental de sauvegarde forcée de UBS, au grand dam des patrons de ces banques.
Et aujourd’hui c’est l’annonce attendue de l’Europe unie de s’engager vers Bretton Woods III avant la fin de l’année 2008 (!), mettant ainsi un terme effectif à toute allégeance envers la domination financière unilatérale des Etats-Unis. Même l’Italie de Berlusconi se joint au mouvement, ce qui est encore un signe d’isolement politique et diplomatique actuel des Etats-Unis.
Je parle bien de Bretton Woods 3 et non pas la politique financière internationale dite Bretton Woods 2 et qui existe déjà de manière informelle depuis 1995.
Les déclarations européennes n’y vont pas par 4 chemins, notamment sur les paradis fiscaux:
Treatment of tax havens such as the Cayman Islands and Monaco may be overhauled as part of any new global financial framework, Sarkozy said.
``It will be part of discussions Saturday in Washington,'' the French leader said. ``Will we continue to work with tax havens? It's a valid question. We've passed into a new era. It's a question we'll put on the table and immediately.''
Il ne s’agit rien de moins que de mettre sous un contrôle effectif national et régional les 30 plus grands banques du monde. Goldman Sachs, la chasse gardée de Paulson, ayant récemment acquise le status d’établissement bancaire, devrait normalement faire partie de la liste.
Cette demande de contrôle renforcée contraste avec l’attitude de AiG qui cherche à diminuer les volontés régulatrices sur le marché des crédits hypothécaires.
Le rendez-vous du 18 octobre entre messieurs Bush, Sarkozy (président du conseil européen pour 6 mois) et Barosso (président de la Commission Européenne) sera bien interessant à suivre.

2008/09/25

La finance aux pieds d'argile (Dérives économiques Partie II)

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La finance était, uniquement par les volumes brassés, un géant. 

Mais un géant aux pieds d’argile, comme le montre l’image ci-dessous :



L'étage jaune correspond aux liquidités de l'économie réelle, tangible, basée sur des produits physiques et matériels ou des prestations intellectuelles : ce sont des billets et des pièces.
L'étage violet est constitué des liquidités associées aux comptes chèques, cartes de crédit, cartes prépayées...

L’étage vert correspond notamment aux fameux CDO qui repackageaient les prêts hypothécaires Subprimes.
Les liquidités de l’étage rouge est constitué des CDS (Credit Default Swaps), futures et options. Les CDS, bien que représentant une petite partie de cet ensemble, ont grandi à une vitesse exponentielle, jusqu’à dépasser 50 000 milliards de $ !


2 raisons à cette croissance démesurée :
  • Banking regulations and the lack of funding requirements for CDS: Banks are required by law to hold a certain amount of capital for loans they make - about 8 cents for every dollar in principle, but there are a number of loopholes that allow it to be less for certain types of loans. But there are very limited capital requirements for CDS, so banks and other CDS market participants can take on much more credit exposure through CDS than they could directly.
  • A loan must be funded: If you lend someone some money, you have to borrow it or use your own capital. However, if you take on the exact same risk through a CDS transaction, there is no need to put up any money, provided your counterparty will accept your credit risk.
For both these reasons, hedge funds have been large participants in the CDS market, because through credit default swaps the funds can take on much more risk (and receive much more in premiums) than their modest cash reserves would normally permit.
L’appât du gain immédiat et la rapacité a entraîné une prise de risque collective du secteur financier. Tant que je te fais confiance, ca va bien pour nous deux :


Mais les défauts de remboursements des prêts, dans l’économie réelle aux pieds du géant, a anéanti l’étage vert, et la détérioration actuelle des réserves des banques menace maintenant dangereusement l'équilibre mondial de l’étage rouge. Son poids économique est tel qu’on parle de risque systémique (y compris les plus hautes autorités), car son écroulement peut emporter le système bancaire dans son ensemble.

Les banques d’investissement indépendantes ont disparues avec l’étage vert, les prochaines victimes se compteront dans les rangs des hedges funds, puis des banques commerciales. Tout l’enjeu des financiers est maintenant de placer très rapidement des étais pour éviter que les défauts de paiement et de contrepartie de risques provoqué par les faillites en série n’emporte la plupart des établissements en cascade. Chaque banque qui tombe laisse plus de poids à porter aux autres, ainsi qu’en bout de chaîne aux investisseurs particuliers.

Sources :