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2012/12/05

La géoéconomie des Bons du Trésor U.S.

 Depuis 2008, Conscience Sociale suit au quotidien les évolutions du marché des Bons du Trésor américain, et publie régulièrement des notes sur ce sujet. Cet intérêt est justifié par le fait que ces Bons du Trésor sont la forme la plus concrète et la plus fondamentale de l'influence mondiale des Etats-Unis. Tout ce qui reste aujourd'hui de la puissance des U.S. réside uniquement dans la capacité de son gouvernement à émettre de nouvelles dettes, qui servent en grande partie à entretenir le budget de la Défense, donc directement l'influence géostratégique mondiale des U.S. Les dettes étant très majoritairement émises sous forme de Bons du Trésor, ces derniers constituent le pilier du "mur dollar" dans le système monétaire mondial actuel.  

La période actuelle est avant tout une période de transition historique, où des situations de statu quo se dénouent brusquement, des nouvelles dynamiques se mettent en place et convergent vers de nouveaux équilibres, et l'ordre global ancien, désuet, est rapidement abandonné. Nos travaux d'anticipation politique s'attachent à discerner les signaux faibles dans cette période, par nature incertaine, afin de permettre avant tout aux décideurs, à leurs proches conseillers, et à la société civile de rationaliser leurs prises de décision (ou leurs avis). Bien que les publications de Conscience Sociale soit suivies par un certain nombre de traders, ces analyses n'ont jamais vocation de conseils en investissement ou de spéculation financière. Les véritables enjeux sous-jaçents ne justifient pas que l'on s'y attache.

Nous allons détailler maintenant les dernières évolutions de ce marché des Bons du Trésor américain  qui  connaît des retournements de grande ampleur
Comme nous l'avons expliqué depuis longtemps, le principal détenteur au monde des Bons du Trésor américain. est la Réserve Fédérale U.S. elle-même. Nous suivons donc de près l'évolution de son compte de bilan (balance sheet). Il peut être appréhendé tout d'abord simplement à partir du bilan des diverses obligations détenues (en milliards de dollars) :


Une partie de ce bilan étant constituée de dette publique émise par l'état fédéral américain,  il faut aussi suivre l'évolution du pourcentage de la dette fédérale totale détenue par la Réserve Fédérale (le tracé superposé des 2 séries temporelles disponibles en montre la continuité) :


Quelle signification ou nouvelle tendance déceler en 2012 sur ce graphique ? Il est certes très pertinent quand on le compare avec les pourcentages des autres détenteurs de la dette publique U.S. (voir ci-dessous), mais quelle tendance forte en tirer pour le futur ? Si c'est un élément important de réflexion, il ne constitue pas la réponse complète. Remarquons au passage que nous étudions ici un montant notionnel des Bons du Trésor américain.

En rouge: part de détention des Bons du Trésor U.S. par la Fed;
En vert: part de détention des Bons du Trésor U.S. 
par les Institutions Etrangères (banques centrales)

Le deuxième grand moyen d'action d'une politique monétaire concerne bien sûr les taux directeurs. Nous avons récemment discuté de ce sujet, notamment au travers de l'évolution de l'écart entre les taux d'intérêt à 1 an et à 10 ans. On pouvait alors s'apercevoir que la politique monétaire mise en œuvre en 2012 par la Fed avait des effets différents, émoussés, par rapport à l'indicateur étudié. Il pouvait nous donner certaines tendances indirectes sur le futur, mais il ne donnait pas une réponse complète.

Il s'agit alors de s'intéresser à la constitution plus détaillée du bilan de la Fed :

Evolution du montant des principaux constituants 
du bilan de la Fed, entre 04/2008 et 07/2012.

Et en particulier sur l'évolution du montant des Bons du Trésor américain :


La stabilité du montant depuis mi 2011 doit faire réfléchir. Comment se traduit donc les politiques monétaires non conventionnelles de la Fed depuis cette période ? Nous devons zoomer sur les part relatives des différentes maturités des Bons du Trésor pour mieux comprendre ce qui est en train de se passer:


Le tracé vert correspond au pourcentage des Bons du Trésor américain détenus par la Fed, avec une maturité de 1 à moins de 5 ans; le tracé rouge aux maturités de 5 à moins de 10 ans; le tracé bleu aux maturités de 10 ans et plus.
L'évolution est spectaculaire: cette semaine pour la toute première fois, la part des Bons du Trésor de maturité court terme est passée sous celle des Bons à long terme. On observe très nettement les effets des programmes M.E.P. et LSAP (QE3) de la Fed, qui visent à racheter massivement des Bons long terme et de vendre à la place des Bons court terme, dans l'objectif affirmé de continuer à faire baisser les taux longs. 

Au-delà du mécanisme du "twist" des taux, là où ça devient plus intéressant, c'est quand on investigue ce que représente le massivement dans la politique monétaire suivie.
Les pentes des courbes de la figure précédente nous le laissait présager, mais une étude de Stone & McCarthy reprise par ZeroHedge a révélé en septembre dernier que la Fed possédait déjà 27% de tous les Bons du Trésor américain émis, quand on calcule ceux-ci en équivalents rapportés à la maturité à 10 ans au lieu de la simple valeur notionnelle :


De plus cette part s'accroît actuellement de 12% du volume total par an. Dans certaines tranches de maturité, la Fed possède déjà 70% du volume, qui est la limite supérieure que s'impose actuellement la Fed... et dont nul ne sait combien de temps encore elle tiendra :


Ces valeurs sont cruciales car quand on en vient à définir les expositions aux risques sur le marché obligataire, tout est rapporté en équivalents de maturité à 10 ans. Cette exposition et cette gestion du risque lié à leur portefeuille est bien sur déterminante pour les détenteurs des Bons du Trésor américain, qu'ils soient Banques Centrales étrangères, hedge funds, ou fonds de pension. D'après nos estimations, les banques commerciales ne possèdent que 5% environ du montant notionnel de l'ensemble des Bons du Trésor, et sont donc moins concernées... bien qu'on parle quand même en centaines de milliards de dollar.

On doit alors se rendre à l'évidence: la Fed a pris l'initiative d'entamer une course contre la montre, contre le crash obligataire.
En effet, la Fed a bien annoncé un programme de rachat sans aucune limite. Elle est déjà quasiment le seul acteur qui achète sur ce marché, comme le montre ce graphique (notez la forte baisse récente du tracé noir) :

Evolutions des flux sur les marchés internationaux de capitaux U.S., en moyenne glissante annuelle

A la vitesse actuelle, c'est à dire sans évènement exigeant une accélération du programme, elle pourrait  se retrouver détentrice de 70% de tous les Bons du Trésor américain (en équivalent de maturité 10 ans) en juin 2016. Goldman Sachs prévoit eux un programme QE3 jusqu'en juin 2015, c'est à dire avec une part de 58% pour la Fed. Le marché des Bons du Trésor américain long terme, aujourd'hui déjà largement soumis à la Fed, se retrouverait... sans marché du tout ! On attendrait en effet pour ces Bons un stade ultime du libéralisme, où l'acteur dominant phagocyte purement et simplement le marché. On ne peut même plus dire que le marché est distordu, asymétrique, ou que la Fed est devenu le marché : le marché n'existe plus du tout, c'est un monopole. Les prix sont dictés.

La stratégie de la Fed devient limpide : une fois arrivée dans cet état, elle décide de la valeur des taux longs aussi facilement que celle des taux de base (Fed Funds rates). Il n'y a plus aucun risque de crash obligataire sur les Bons du Trésor américain (U.S. Treasury), plus de risque d'envolée des taux longs, même si l'inflation augmente fortement. Les quelques détenteurs éparts des Bons du Trésor restants seront obligés par la force du fait accompli de vendre au prix convenu par la Fed, quand ils souhaitent vendre. Il faut aussi comprendre par là qu'une telle politique de taux longs rabaissés se fait au détriment des millions de séniors américains. Les fonds de pension n'auront jamais les rendements attendus pour payer les retraites aux taux prévus. Après la génération des jeunes sans futur, c'est au tour des séniors d'être laissés pour compte par une politique sociale destructrice. 

Une deuxième partie du programme QE3 réside dans le rachat massif (0,9 trillion de dollar) de Mortgage-Based Securities (MBS), qui purgent les mauvais assets financiers des banques et transforme de fait la Fed en bad bank. En effet, le programme QE3 prévoit la revente des MBS et Bons du Trésor uniquement après que les taux courts seront remontés, c'est à dire exactement quand la Fed décidera que les conditions économiques rendent ceci possible, c'est à dire nul ne sait quand : dans 15, 25 ans, ou plus. Ce qui est important dans le principe, c'est que cette date n'est pas arrêtée : c'est quand la Fed le décidera, et si elle le décide un jour. 
En conservant ainsi sa capacité à émettre indéfiniment de la dette à taux maîtrisés, et indépendamment de l'état de son économie, les U.S. pensent ainsi parvenir à préserver le statu quo sur l'utilisation du dollar comme base de référence du système monétaire international.

La question à se poser maintenant, c'est de savoir comment les autres pays vont réagir face à cette politique monétaire qui relève davantage du Gustav que du bazooka. Cette question est intimement liée à l'évolution du système monétaire international. Les Etats-Unis ont décidé d'isoler à l'issue du programme QE3 l'évolution du dollar de toute influence extérieure, dans une bulle hors d'atteinte. C'est une des dernières conséquences de la dislocation géopolitique mondiale mise en évidence par le LEAP dans ses publications mensuelles d'anticipation politique (GEAB). Nous avons signalé les flux sur les marchés des capitaux U.S. (TIC) plus avant, et pour lesquels cette dislocation se signale de manière abrupte : 



Cette dislocation de type géoéconomique peut également déjà s'observer dans l'évolution récente et marquée des flux d'investissement (Foreign-owned assets in the United States et U.S.-owned assets abroad):



Il semble donc que les autres acteurs mondiaux aient rapidement décidé de réagir. Il est significatif que l'échelle de temps considéré pour le programme QE3 soit à peine plus court que le délai auquel on s'accorde pour considérer l'évolution du yuan vers la pleine convertibilité (4 à 5 ans). Ce n'est pas un hasard car comme le disait Gramsci, l'essence de toute crise c'est quand le vieux se meurt et le jeune hésite à naître.

Sans conclure du tout à un simple remplacement du dollar par le yuan (ou par l'euro), le futur système monétaire international ne sera pas bâti sur les ruines laissées vacantes du système dollar. Il devra se développer pour entrer en compétition parallèle et non pas frontale avec lui, et grandir jusqu'à le rendre obsolète. Sa croissance sera favorisée par le déclin des forces vives du vieux système dollar, mais le jeune devra compter sur de multiples stratégies de résistance qui n'auront d'autres destinées que de gagner du temps. La crise avortée de l'éclatement de la zone euro, précédent avatar de la guerre monétaire, en était un exemple. Le résultat pour l'Europe a été une prise de conscience accélérée des processus historiques à l'oeuvre, que nous décrivons avec le LEAP depuis plusieurs années. En effet la construction positive et collective de l'histoire passe en ces temps par la compréhension coordonnée des tendances de fond et émergentes.

[Sources utilisées pour les graphiques: Federal Reserve of St Louis, Nowandfutures.com, ZeroHedge.com; Les responsables des 2 premiers sites mettent à jour régulièrement les données qui servent à la génération dynamique des graphiques affichés dans cet article.]

MAJ 17/12/2012 : Bibliographie complémentaire
Demand for U.S. Debt Is Not Limitless, WSJ, 03/2012
Who Else Is Buying U.S. Treasuries? , Bianco Research, 06/2012

MAJ 16/12/2013 :
La Fed possède désormais un tiers de l'ensemble du volume des UST rapporté à une maturité de 10 ans (source):




2012/11/19

The Fed's blunt monetary policy

We wish to measure the efficiency of Fed's monetary policy over decades. We aimed to calculate a simple index for this purpose. 

This monetary policy is tailored to influence long-term and short-term U.S. Treasury yields. Instead of showing an animated evolution over time of the U.S. treasury yield curve, we choose to simply follow 10 Year and 1 Year treasury constant maturity rates over time : 

Daily updated since 1962


Daily updated since 1962

Then we can observe significant trends with this spread, but this is not precisely a measure of monetary policy efficiency. Displaying the above spread together with the Fed Fund rate does not help a lot to quantify Fed's monetary efficiency :

Blue: Spread between 10Y and 1Y Treasury rates (Left hand scale); 
Red: Effective Federal Funds Rate (Right hand scale); 
Monthly updated since 1953.

The Fed's monetary policy wishes to move or keep down 10Y yield, specially when moving down 1Y yield using Fed Fund rate cuts. Operations Twist is another way to allow this. We calculate now the percentage of the above spread over the 10Y rate :

Blue: Spread between 10Y and 1Y Treasury rates (Left hand scale);
Red: amplitude of economic crisis from a monetary policy perspective (Right hand scale); Daily updated since 1962.

Red line's scale (rhs) is the percentage of the above spread over the 10Y rate. It records the efficiency of the Fed's monetary policy: the spread can be high but the red line below 20%. This means the spread represents only a small fraction of the 10Y yield, and that 1Y yield is still relatively high. If the spread is high but the red line above 50%, this means the spread represents a significant fraction of the 10Y yield, and that 1Y yield is relatively low, near to zero. 

We observe the red line reaching and pegging to an all time high record since 2009, near a value of 100%, even when the spread is going down significantly in 2012. Do this prove the Fed's monetary policy has become powerless, even with all used unconventional policies ? We might think the near-zero short term yields have become simply inefficient. But wait.

We observe also that the amplitude of the red line's maxima is bigger and bigger from 1980's crisis to the current systemic crisis. We could think these several waves of crisis have blunted Fed's monetary policy from powerful to irrelevant.  The Economist has already speculated on this subject... in 2001, during the previous crisis. Bloomberg has then yesterday published an article about "Retirees blunting the Fed’s easing"
Our index is an easy and quick alternative to measure the evolution over time of the U.S. treasury yield curve.

But now, more than ever, the Fed and its balance sheet is part of the problem, and not only the spread discussed here. We will analyze this aspect in the following days.

(data source for the charts : U.S. Federal Reserve)

[This post has been updated 11/28/2012.]

2012/07/13

Where is the budget, there is the power

 There is a long and broad debate in the U.S. about the military spending, and specially this year because of the "Fiscal Cliff". But there is so little debate about the U.S. national security concept, and how it transforms a whole society. This is yet the true nature of things behind such a choice of governments. We have wrote a compilation of texts on this historical perspective.

The growth over time of the Defense budget (FDEFX graph below) is indeed astonishing :

Yes, but the overall federal budget has increased a lot in the same time :


So, let's calculate the percentage of Defense spending over the federal net outlays, and it's history :


Please note the bottom line is 20%, not 0%. This casts a new light on the Korean and Cold Wars.
We must also look with attention to the spending included and not included into FDEFX. And add some defense budget effort taken on Discretionary Budget after votes of the Congress (around 20% of this budget nowadays). We could then be around 30% of the overall budget nowadays.

Most of the time you will find military spendings only used as percentages of GDP, but this blurs the current absolute heavy weight of the U.S. :


I think the part of military spending in the overall budget is much more representative of the real powers in the country. When the federal government is seeking to cut some budgets to reduce expenditures, the real powers behind the scenes appear in direct light, like another political party. Deficit reduction and the automatic cuts scheduled to take effect in January 2013 are viewed as likely to figure in the autumn 2012 US presidential election, but the Congress can attempt at any time to cancel the $1.2 trillion sequester. The real strength of US democracy will effectively be challenged during these times, and the true powers of US deep state could emerge for everyone.

But wait : this Defense budget is financed mostly by debt emission, and at a large extent with US Treasury. Surely the FED is since few years the biggest holder of US Treasury, but many countries also hold them. Their citizens could insist on selling their assets in US Treasury, or even stop buy them and buy instead more... euro-denominated assets for instance.

Update 10/23 :
As anticipated, true powers of US have emerged clearly now for everyone : few hours ago, Obama and Romney have agreed to not cut Defense budget, or even to increase it. New law will be passed before Jan, 2 to modify 2011 Budget Control Act and currently planned military sequester.
Both candidates agree on this very fundamental topic. Because of this, remaining parts of the debate, and thus democracy in the US, is just a farce.

Update 12/3 :
[Add links into the introductory paragraph, and graphics below from our U.S. Debt's dashboard ]

  • U.S. Defense spending history (% GDP), using chained (2003) dollars, from 1910 to 2007 :

  • U.S. Defense spending history (% GDP), 1792-2015 :
A budget reflecting the never-ending war since 1940

  • Percentage of defense spending over the federal expenditures, history from 1946 :
% of defense spending : green line; right hand scale; quaterly updated

2012/03/24

US Treasury Foreign Holders: History


New official data series reflect new benchmark survey taken since June 2011, as described in the 02/29/2012 press release :
"It should be noted that in many cases it is not possible to accurately determine the country of residence of the beneficial owner of U.S. securities. Securities are often held in custody in countries other than the beneficial owner's country of residence. Respondents on this survey, in turn, may only know where the securities are held in custody. Thus, excessive foreign holdings may be attributed to countries that are major custodial centers, such as the United Kingdom, Switzerland, Belgium [EuroClear], and Luxembourg [ClearStream]." 

2012/03/02

Primary Dealers to Fed : "Checklist OK. We are ready for a massive QE3"


As anticipated...
 An operation like QE needs a complex planning to be executed with the less possible risks (speaking for the Wall Street players, primarily).

Here are some of the known steps of the preparatory process, which seem completed now :


"In a reverse repo, the Fed lends securities for a set period, temporarily draining cash from the banking system. 
In a tri-party arrangement, a third party functions as the agent for the transaction and holds the security as collateral. JPMorgan Chase and Bank of New York Mellon are the only banks that serve in a trade-clearing capacity in the tri- party repo market."
This will allow a new massive lend of securities by the FED and only 2 banks will be drained of cash. The FED has sub-contracted the new clearing operations (and subsequent margins) to its 2 closest primary dealers.

2012/01/06

US Treasury foreign holdings : new historical record low since 2011

 Boum.

The US Treasury Securities Held in Custody for Foreign Official & Intl Accounts index has reached a new record low : 2,673,567 on 01/04/12, and the fall is going on : 2,668,819 on 01/11/12.

(image updated weekly)

See my previous article to understand why this index  of major importance has to be followed.

The peak of US Treasury foreign official holdings in Custody has been reached end of August 2011.

2011/10/17

Qui vend en masse des Bons du Trésor US ?

 A la suite de notre article sur l'Operation Twist Redux de la Fed, nous continuons à nous intéresser au marché des bons du Trésor US. Au delà de la valeur nominale de ces bons, il est désormais plus intéressant de suivre qui les détient, et qui les vend. Voici deux index à suivre très attentivement dans les semaines et mois à venir, qui mesurent le volume des Bons détenus par des investisseurs étrangers :

Depuis la semaine du 24 Août cet index est en chute libre, ce qui représente une baisse d'une ampleur encore jamais observée auparavant, comme en témoigne ces graphiques (cliquez pour mieux voir):

Historique de l'index sur 3 mois : 
baisse de 2.8% de sa valeur entre le 24 Août et le 17 octobre

Historique de l'index sur 1 an glissant
 (mise à jour de l'image toutes les semaines)

Historique de l'index sur 5 ans, jusqu'au 17 octobre 2011. 
Le point d'inflexion marque la faillite de Lehman Brothers le 15/09/2008.

Historique depuis 1989 (plage maximum disponible auprès de la Fed pour cette statistique), en milliards de USD

Historique depuis 1989 exprimé en milliards de USD de variation hebdomadaire

  • Par ailleurs la même baisse se retrouve dans l'index "US Marketable Securities Held in Custody for Foreign Official & Intl Accounts" (FARBTOTL:IND ou directement sur le site de la Fed), depuis exactement la même date du 24 Août :
Historique de l'index sur 1 an glissant 
(mise à jour de l'image toutes les semaines)

Historique maximum disponible auprès de la Fed pour cette statistique

Historique exprimé en milliards de USD de variation hebdomadaire

En parrallèle, on peut observer un accroissement très rapide de la valeur "(d) securities lent and on repo, Section IV" publiée par la Fed dans ses bilans hebdomadaires : U.S. International Reserve Position. On sait donc qui achète, mais qui vend ? Pour en être certain il va falloir un peu de patience et attendre la mise à jour de cet historique mensuel de la Fed : MAJOR FOREIGN HOLDERS OF TREASURY SECURITIES. (historique 1, historique 2)

UPDATE 10/26 : 
Casey Research published today a very similar blog post, with very similar graphics and conclusions : 
Foreigners Losing Confidence in Holding US Treasury and Agency Debt

2009/05/22

Traitement du signal du 22 mai : hyperinflation



Le traitement du signal, c’est dans notre univers technique la suite d’opérations mathématiques pour extraire de l’information pertinente d’une foule d’observations et de données. L’opérateur donne ensuite un sens, une signification à cette information décantée.

Notre cerveau réalise chaque seconde du traitement du signal pour extraire les informations essentielles de notre environnement. Ce traitement n’est plus seulement mathématique, on en conviendra.
Quand on cherche sur internet, on dit que l’on cherche une information. C’est assez peu souvent le cas, on devrait dire : “j’analyse les données que je trouve, et j’espère en déduire une information”. C’est encore plus vrai quand on se place en position de veille attentive, à l’affût d’un signal. Il est clair que le signal n’est pas une alerte, un ordre ou un commandement que nous recevons et qui porte en lui-même tout son sens, mais qu’il est bien issu de notre propre analyse, de notre réflexion plus ou moins instantanée, qui exploite des repères sémantiques, qui associés entre eux constituent des trames explicatives. Il ne s’agit pas ici de discuter du bien-fondé ou de la réalité de l’existence de cette trame explicative, mais d’en donner un exemple. A défaut, on pourra se contenter du fait que la notion de validité de cette trame correspond à une accroche cognitive préalable et particulière à chacun, qui agit un peu à l’image d’une longue-vue : le périmètre de vision est restreint mais l’acuité y est fortement augmentée. Si vous avez à peu près la même longue-vue, vous pouvez accepter la validité du signal (le sens donné à l’observation), et dans le cas contraire le signal vous paraîtra vide d’intérêt.

Dans le flot de données d’aujourd’hui qui me parviennent, voici sur quoi je me suis arrêté : hyperinflation. Ce terme depuis quelques semaines apparait de plus en plus fréquemment, bien sur à la place de la déflation. Et aujourd’hui sont apparus dans le champ de vision les éléments détaillés de ce qui constitue un scénario économique :
D’abord le cadre technique et historique : “The Weimar Hyperinflation? Could it Happen Again?” qui a servi d’ancrage à ma propre longue-vue, et notamment la phrase “What actually drove the wartime inflation into hyperinflation, said Schacht, was speculation by foreign investors, who would bet on the mark’s decreasing value by selling it short.”;
Puis les différents faits :
L’hyperinflation n’est pas une conséquence d’une évolution mathématique de l’économie, c’est l’issue visible d’une crise de confiance des acteurs financiers qui finit par s’auto-entretenir et s’auto-justifier par l’intervention de la spéculation.
L’issue de cette phase d’hyperinflation me donne à penser à deux autres tendances, qui servent eux aussi d’ancrages :