La décomposition de notre pays vous indigne, l'impunité de nos dirigeants vous choque, le manque de vision vous inquiète, la remise en question de l’avenir de vos enfants vous trouble ?
Il y a de quoi. La
France, avec tout l’Occident, est confrontée à une crise de
civilisation.[1]
Identifier la cause
visible de cette crise en France
Depuis plus de 40
ans, les dirigeants de notre pays en ont abandonné le gouvernail.
Nous avons perdu notre souveraineté monétaire dans un monde livré
à la dictature du court terme financier. Nous nous sommes donc
soumis à un système criminogène qui enrichit les plus
riches, matraque les classes moyennes et anéantit les
plus pauvres. [2]
L’Histoire montre
que le système des banques centrales et le dévoiement de la finance internationale
a grandi aux dépens des peuples, y compris dans leurs propres pays.
C’est un parasitisme. [8]
L’Histoire montre
aussi que le nœud historique de ce parasitisme se situe à la City
de Londres, qui a ensuite développé une souche importante à Wall
Street. [9]
Les conditions de la
volonté souveraine
Dans ces conditions,
on comprend que la première priorité que l’on doit attendre d’une
élection n’est pas d’abord l’expression d’une volonté
(fusse-t’elle celle du Président) mais bien celle des conditions
pour pouvoir exprimer cette volonté.
Ces conditions sont
pour nous les suivantes, puisque la volonté authentique ne peut pas
naître sans indépendance dans les actes et dans les pensées :
-
La France doit retrouver l’indépendance de sa politique étrangère. Elle doit donc commencer par sortir de l’OTAN. Aucun allié à trahir, juste une lettre à envoyer comme le fit le général de Gaulle pour annoncer que 12 mois plus tard la France est dans les faits complètement détachée du commandement intégré de l’OTAN ;
-
Les dirigeants de la BCE nous ont trahi. La déflation ronge notre société. [6] La France doit retrouver l’indépendance de sa politique monétaire, pour pouvoir mieux accompagner la nouvelle politique économique.
Voilà sur quel
esprit et quelles perspectives chaque parti devrait se prononcer
explicitement avant les élections. Sans l’établissement de ce
socle préalable qui dépasse tous les clivages traditionnels
droite-gauche, tout débat sur la construction de la France et de
l’Europe, et sur la croissance reste une vaine illusion.
Mettre ces questions
au cœur du débat des élections permet aux électeurs d’effectuer
un premier tri électoral et d’amener la décision du « pour qui
voter » sur les bonnes bases.
Combler le vide politique, anticiper le second tour de la présidentielle
Dans les démocraties
occidentales, la liberté des citoyens c’est surtout celle de se
faire duper, et celle des partis d’être instrumentalisé par des
procédés dont l’origine leur échappe dans les profondeurs de
l’histoire. [3]
C'est le moment
de se tourner vers les hommes et les femmes qui ont fait le bon
diagnostic et, surtout, qui ont croisé le fer contre ce système
inique et se sont forgés le caractère qu'exige la tragédie que
nous vivons. Car jamais un projet positif ne pourra sortir de
l'intérieur de ce système qui nous opprime.
Les candidats à
l’élection présidentielle qui ne sont pas prêts à changer de
cap, à retrouver notre souveraineté, deviennent les collaborateurs
du désastre. Ils ne peuvent et ne veulent pas voir que, par-delà
les Etats-Unis et l’Europe, le monde se détache de l’idéologie
du profit immédiat, de la géopolitique impériale et du pillage des
ressources.[2]
Voyez comme la
profession de foi de Jacques Cheminade pour l’élection
présidentielle de 1995 reste encore aujourd’hui d’une
pertinence absolument intacte :
Cette élection
présidentielle se déroule à un moment tragique de notre histoire,
face à un cataclysme financier mondial. Ce devrait être l’occasion
de redéfinir le rôle de la France, faisant d’elle une base de
grands projets pour rebâtir le monde.
Je suis candidat
faute de voir ailleurs cette volonté.
Les autres
mentent ou se mentent à eux-mêmes. Je pars au contraire de cette
réalité fondamentale : un cancer spéculatif prolifère dans
le monde et y détruit le corps de l’économie. Nous sommes au cœur
d’une dépression.
La question à se
poser – celle que les autres ne posent pas – est la suivante :
pouvons-nous mettre en place un système économique viable qui
empêchera que se brise la trame sociale, que se désintègre notre
système de gouvernement représentatif et qu’un monde en
contraction aille à la guerre ?
Ma réponse est
oui. À condition que nous fassions trois choses : identifier
l’ennemi, nous battre pour une nouvelle donne et faire se lever une
résistance. [...]
Au débat sur la
« gestion » doit se substituer à nouveau dans notre pays
un débat d’idées, un vrai débat sur les fins de la politique.
Pour cela, il faut que nous soyons honnêtes avec nous-mêmes et
arrêtions de tolérer l’inadmissible, à la fois dans notre
politique étrangère et notre politique intérieure. [10]
Et pour ceux qui
préfèrent l'abstention, ils choisissent donc de sortir du système
politique actuel. Ils devraient aller au bout de leur logique et
acheter avec leurs euros des pièces d'or, ou adhérer à un système
de monnaie locale (SEL). [3]
Se battre pour une nouvelle donne : les 2 piliers pour vaincre l’occupation financière
1) la réforme du système monétaire international
Jacques Cheminade
prône depuis la fin des années 70 une réforme du système
monétaire et financier international. Nous avons nous-mêmes
anticipé depuis 2011 cette réforme poussée par les BRICS. [14]
Elle a enfin commencé avec la mise en place de l'AIIB, de la NDB, du CRA puis en décembre 2015 avec l'entrée en vigueur de la
réforme
des quotes-parts au FMI et l’introduction finalisée du Yuan
dans le panier du DTS. Ce ne sont que les premiers pas.
Pour ceux qui voit le plus long terme, il est important de comprendre que vouloir sortir de la crise écologique globale [7] va de pair avec une obligatoire refonte du système monétaire international puisque c’est lui la clé de voûte des échanges entre blocs économiques. [4]
Comme mesure
d'urgence Jacques Cheminade prône depuis 2000 un Glass-Steagall Act
global. [17] Cette séparation des activités de banques consisterait en
France à un retour à la loi du 2 décembre 1945 relative à la
nationalisation de la Banque de France et des grandes banques et à
l’organisation du crédit. Cette proposition est depuis 2008
reprise par plusieurs experts et politiques.
2) les nouvelles
Routes de la Soie
Depuis 1997, les
cercles de réflexion autour de Jacques Cheminade ont réussi à
pousser au premier plan international l’ambition d’intégration
du continent eurasiatique qui remonte à la fin du XVIIème siècle.
[15] Aujourd’hui le développement concret de ces routes
représentent déjà en Asie un réel projet
de civilisation. Leurs extensions vers le Sud-est Asiatique, le
Moyen-Orient et l’Europe de l’Ouest terrifient
Washington. L’Afrique et les Amériques sont également
interconnectés dans ce gigantesque projet mondial de développement
gagnant-gagnant.
Éveiller le potentiel de chacun
Jacques
Cheminade, avec le parti Solidarité et Progrès, a été le premier
en France à porter cette stratégie duale contre l’occupation
financière sur la ligne de front politique. Par dessus tout, en
posant les questions fondamentales il a été et il reste une source
d'inspiration. Voici ce qu’il écrivait pour les campagnes
présidentielles de 2007 et 2012 :
Je porte mon
projet pour qu’il suscite des ardeurs nouvelles et non en présumant
qu’il puisse être infligé et suivi à la lettre. [13] Dans une
élection autrement livrée aux mauvaises habitudes de ces quarante
dernières années, je m’efforcerai de devenir éclaireur,
inspirateur et catalyseur, convaincu qu’il se trouve dans notre
pays un potentiel d’exception que ma tâche est d’éveiller. [12]
La France doit
retrouver sa dimension mondiale pour jouer un rôle de catalyseur
dans ce projet. Autrement, nous ne resterons que le pion d’une
Union de faux-monnayeurs, vouée à sa propre destruction. [...]
Les conditions
d’un conflit mondial sont en train d’être réunies à partir du
Proche et Moyen-Orient dans un monde incapable de se donner les
moyens d’un futur. Nous sommes à la croisée des chemins. Voici
venus les temps des hommes et des femmes de caractère et de
fraternité. C’est notre nature humaine de pouvoir le devenir tous
dans la tempête, pourvu que nous regardions la réalité en face.
[11]
C’est pourquoi je
soutiens la campagne de Jacques Cheminade à l’élection
présidentielle de 2017
Comme je l’écrivais
l’année dernière : [16]
C'est
dans cette libération des nouvelles forces politiques en Europe,
enfin affranchis de la tutelle américaine, que sont présents
plusieurs scénarios de recomposition dans les années à venir.
-
soit les peuples européens gagnent une indépendance exacerbée et restent divisés : ils se condamnent alors à n'être que de simples satellites lointains des géants asiatiques, sans influence extérieure ;
-
soit la force issue de leur nouvelle indépendance alliée à une compréhension du sens de l'Histoire les conduit à adhérer à l'Union Eurasiatique, garante de la stabilité sur le continent ;
-
soit cette indépendance acquise ne sera qu'une mascarade de plus, dans laquelle le maître derrière le rideau sera encore la City -mais cette fois sans l'alliance avec Wall Street- et où la plupart des dirigeants partageront la même chemise brune, pour afficher des velléités de plus en plus agressives vis à vis de l'Union Eurasiatique, rebouclant en pure perte sur la tragédie du XXème siècle.
_____________________
[1] j’ai rédigé
une série d’articles sur ce sujet à partir de 2013. Je vous
recommande de commencer par celui-ci :
http://conscience-sociale.blogspot.fr/2014/02/la-conjecture-de-valery-de-paul-paul.html
[2] éditorial
de Jacques Cheminade du 14/09/2016
[10] Profession de
foi de Jacques Cheminade pour l’élection présidentielle de 1995.
Texte intégral republié dans réf.11, Pp. 355.
[11] Jacques
Cheminade, Un monde sans la City ni Wall Street. Un grand chantier
pour demain, Ed. l’Harmattan, mars 2012, Pp. 10.
[13] Les
optimisations que je voie dans le programme de Jacques Cheminade sont les suivantes. Le développement d'une filière nucléaire au thorium doit être mis en balance avec celui autres filières énergétiques innovantes. [réfs. 4, 5] Le retour au système de crédit des années 60 et à l'ECU ne réprésente qu'une étape vers un système monétaire complet et stable tel que proposé par la New Austrian School of Economics :