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2008/09/29

L'Europe prépare la "refondation du système financier international"


Suite à son discours à l'ONU, Nicolas Sarkozy a annoncé il y a quelques heures que l'Europe se mettait à plancher sérieusement sur le système financier "dans les prochains jours".

Sont fermement invités à la séance de travail préparatoire, avant de rencontrer les autres pôles du système financier international :
  • les 4 pays Européens du G8 (France, Allemagne, Italie et Royaume-Uni),
  • José Manuel Barroso (président de UE),
  • Jean-Claude Juncker (président de l'Eurogroupe) ,
  • Jean-Claude Trichet (président de la BCE),
  • et Nicolas Sarkozy (représentant la France et président du Conseil de l'Europe)
Mr Sarkozy a annoncé une initiative pour une régulation financière largement renforcée :
"Reconstruisons ensemble un capitalisme régulier et régulé où des pans entiers de l'activité financière ne sont pas laissés à la seule appréciation des opérateurs de marché, où les banques font leur métier. Le métier des banques, c'est de financer le développement économique plutôt que la spéculation"
Sans arriver à une extrémité d'une économie entièrement dirigiste, les meilleurs économistes du monde, tel Stiglitz, s'accordent depuis de nombreuses années sur la nécessité impérative de l'intervention du régulateur pour la bonne santé des marchés.

A signaler que les prix Nobel Joseph Stiglitz et Amartya Sen avaient été embauchés par le président français en janvier dernier pour proposer une meilleure définition que le PIB de la richesse produite par un pays. Les mauvaises perspectives présentes et à venir sur le PIB de la plupart des pays vont sans doute accélérer pour l'ensemble de la société le changement de référentiel, qui saura promouvoir d'autres valeurs fédératrices utiles en temps de crise. Nous ne pouvons plus soutenir un modèle de croissance basé sur une définition purement productiviste, en écartant la richesse sociale. Le modèle du court-terme purement comptable est acculé aujourd'hui à la faillite de manière éclatante.

C'est une chance unique pour la sphère politique de recouvrer une nouvelle légitimité, tous horizons confondus, si elle sait se saisir de l'occasion pour se remettre en question avec un réel projet et une vision politique, en prenant rapidement ses distances avec les milieux financiers. Mr Sarkozy semble l'avoir bien compris depuis quelques jours. Sa position est bien plus confortable que celle de Mr Obama qui ne peut pas prendre des postures aussi fermes tant qu'il n'est pas élu, et qui devra gérer la tentation militaire dans un pays économiquement à genoux.



2008/09/25

La finance aux pieds d'argile (Dérives économiques Partie II)

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La finance était, uniquement par les volumes brassés, un géant. 

Mais un géant aux pieds d’argile, comme le montre l’image ci-dessous :



L'étage jaune correspond aux liquidités de l'économie réelle, tangible, basée sur des produits physiques et matériels ou des prestations intellectuelles : ce sont des billets et des pièces.
L'étage violet est constitué des liquidités associées aux comptes chèques, cartes de crédit, cartes prépayées...

L’étage vert correspond notamment aux fameux CDO qui repackageaient les prêts hypothécaires Subprimes.
Les liquidités de l’étage rouge est constitué des CDS (Credit Default Swaps), futures et options. Les CDS, bien que représentant une petite partie de cet ensemble, ont grandi à une vitesse exponentielle, jusqu’à dépasser 50 000 milliards de $ !


2 raisons à cette croissance démesurée :
  • Banking regulations and the lack of funding requirements for CDS: Banks are required by law to hold a certain amount of capital for loans they make - about 8 cents for every dollar in principle, but there are a number of loopholes that allow it to be less for certain types of loans. But there are very limited capital requirements for CDS, so banks and other CDS market participants can take on much more credit exposure through CDS than they could directly.
  • A loan must be funded: If you lend someone some money, you have to borrow it or use your own capital. However, if you take on the exact same risk through a CDS transaction, there is no need to put up any money, provided your counterparty will accept your credit risk.
For both these reasons, hedge funds have been large participants in the CDS market, because through credit default swaps the funds can take on much more risk (and receive much more in premiums) than their modest cash reserves would normally permit.
L’appât du gain immédiat et la rapacité a entraîné une prise de risque collective du secteur financier. Tant que je te fais confiance, ca va bien pour nous deux :


Mais les défauts de remboursements des prêts, dans l’économie réelle aux pieds du géant, a anéanti l’étage vert, et la détérioration actuelle des réserves des banques menace maintenant dangereusement l'équilibre mondial de l’étage rouge. Son poids économique est tel qu’on parle de risque systémique (y compris les plus hautes autorités), car son écroulement peut emporter le système bancaire dans son ensemble.

Les banques d’investissement indépendantes ont disparues avec l’étage vert, les prochaines victimes se compteront dans les rangs des hedges funds, puis des banques commerciales. Tout l’enjeu des financiers est maintenant de placer très rapidement des étais pour éviter que les défauts de paiement et de contrepartie de risques provoqué par les faillites en série n’emporte la plupart des établissements en cascade. Chaque banque qui tombe laisse plus de poids à porter aux autres, ainsi qu’en bout de chaîne aux investisseurs particuliers.

Sources :