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2015/09/28

Fin de partie : les BRICS jouent et gagnent


[Cet article a été publié le 28/09/2015, 01h23 CEST. Une traduction en russe est disponible sur ce lienрусский перевод]

L'ouverture de la 70ème assemblée générale des Nations Unies par le discours significatif du pape le 25/09 nous donne l'occasion de diffuser une nouvelle analyse, dans la grille de lecture géo-politique, sociale et géo-économique que nous développons chez Conscience Sociale.

Notre anticipation politique du 2 janvier dernier, où nous avions précisé comment s'opposait l’axe anglo-américain gouverné par l’état profond transnational et l’axe russo-chinois comme fer de lance du monde multipolaire proposé par les BRICS, est pleinement confirmée par les événements survenus depuis lors. En voici une synthèse. 

Les dernières tentatives de déstabilisation confrontées à l'apathie européenne 

L'axe anglo-américain a entamé l'année en tentant de renforcer son influence déstabilisatrice dans les états européens sous quasi-protectorat, par les attentats de Paris,  le QE de la BCE en relai de celui de la Fed, et en suscitant divers mouvements par les flots de migrants syriens et les campagnes de désinformation de masse sur une forme d'attaque de la "forteresse Europe", alors que la réalité de la situation est toute autre.

Le tournant stratégique

Puis le tournant stratégique a été la révélation d'une fracture profonde dans l'axe anglo-américain, par l'adhésion inattendue du Royaume-Uni à l'AIIB. Remarquons que cette annonce a été faite par Osborne.
Il faut depuis lors identifier l'existence visible de deux groupes dirigeants au Royaume-Uni, tout comme le Pentagone s'est démarqué du département d'Etat américain :
  • un groupe sous domination US, avec l'état profond sécuritaire anglais (GCHQ, MI5, MI6, une partie de l'armée...), et Cameron, qui est partie prenante de l'axe anglo-américain ;
  • un groupe sous influence de l'establishment bancaire, avec Osborne (nommé numéro 2 du gouvernement en mai), la BoE, la City, désormais opposé au premier groupe et qui pousse à un rapprochement accéléré avec les BRICS pour sauver leur peau, ayant compris la défaite inéluctable de l'axe anglo-américain.
On comprend mieux ainsi les récentes campagnes contre Cameron, et le fait que Osborne se positionne de plus en plus sur le champ de la politique étrangère, avec des positions à l'opposé de celles de Cameron.

Un ordre nouveau d'alliances se construit sous nos yeux

Nous écrivions le 2 janvier : "En 2015 nous estimons que les pays suivants rejoindront graduellement la sphère d'influence de l'axe russo-chinois: Australie, Arabie Saoudite, Turquie, Vatican, Pakistan, Corée du Nord, Corée du Sud, Yémen."

Pour le Vatican, la nouvelle politique de la papauté apparaît très clairement dans son discours aux Nations Unies. Nous avions de plus anticipé le 29 janvier un rapprochement historique entre églises catholiques et orthodoxes, qui commence à se concrétiser au plus haut niveau (discours de Bartholomée Ier à la Journée de la Terre).

Pour l'Arabie Saoudite, nous avons effectivement déjà observé :
Pour l'Australie, nous notons le remplacement discret du premier ministre par Turnbull, beaucoup plus proche des chinois ;


Le Pakistan a rejoint l'organisation de coopération de Shanghaï (SCO) en juillet; le 16 août nous observons AIIB to spur infrastructure funding for entire Asia: Dar puis le 1er septembre : UN Chief Ban Ki-moon calls for direct dialogue between India and Pakistan (lire aussi le 27 septembre : Kyaukphyu and Gwadar SEZs to provide sea access to China hinterlands).

Pour la Turquie nous retenons le contenu de deux articles qui dépassent le gel annoncé en août 2015 de la construction du Turkish Stream -gel momentané selon nous, tant que l'Etat Profond turc n'aura pas été réduit:

Le mouvement Merkel-BRICS s'installe

Mais alors que nous pensions en janvier que toute l'Europe resterait encore paralysée en 2015, le "virage Osborne" a libéré un immense frein, et les Etats européens se sont rués au guichet de l'AIIB. Et cet espace de liberté a entraîné d'autres velléités de retour à la souveraineté, en premier lieu l'Allemagne, qui prend la corde pour se rapprocher encore plus vite des BRICS :
Bien sûr la rétorsion ne se fait pas attendre et le scandale Volkswagen éclate le 20 septembre suite aux pressions judiciaires US. Ceci ne fait que distendre davantage les liens entre Allemagne et US.

L'orthodoxie économique, totalement discréditée, s'effondre

Sur le plan géo-économique, comme anticipé le 2 janvier, la tentative d'asphyxier la Russie a échoué en moins d'un an. L'axe anglo-américain a alors tenté l'opération de la dernière chance: dompter la puissance économique chinoise en précipitant une grave crise des marchés, à partir de mi-juin. Fin août les mesures d'urgence prises et la vente de centaines de milliards de dollars de Bons du Trésor US ont rapidement stabilisé la situation. Les langues des financiers occidentaux se délient de plus en plus vite : il faut savoir quitter le navire à temps.

Après avoir "vidé son chargeur" - c'est-à-dire sa capacité à contrôler réellement les taux d'intérêts - la Fed s'est retrouvée sans munitions. Impossible de reproduire la hausse rapide des taux qui avait fait s'effondrer économiquement l'Europe à la fin des années 20 (cf The Fed and a Bubble: Flashback to 1927-1930).

Et n'oublions pas notre anticipation relative au marché de l'or, pleinement confirmée elle aussi : 
La BoJ, relai principal de la Fed, abandonne brutalement le 24 septembre les QE ad infinitum, pour suivre la nouvelle politique orthogonale du premier ministre: Abe’s New Economic Plan Confounds Analysts, qui convient bien davantage aux BRICS.
Même le FMI désavoue officiellement les politiques monétaires de QE.

Résultat la Fed s'est avouée complètement vaincue : aucune hausse de taux, et le 27 septembre un terrible aveu de faillite intellectuelle par Yellen : This chart illustrates 'a problem faced by all central banks'.

De manière imagée, la stratégie géo-économique de l'axe anglo-américain c'était "l'économie du tracteur-pulling" avec des QE spectaculaires toujours plus gros et des taux toujours plus bas :


... qui se termine comme ceci :


Géo-politique : trancher le nœud gordien qui étrangle l'Ukraine, la Syrie et l'Iran

L'école russe a encore prouvé qu'elle produisait les meilleurs stratèges. La partie d'échecs qui menaçait de s'enliser se termine comme suit :

a) après la campagne militaire de l'hiver, le verrou menaçant en Ukraine a été levé progressivement au printemps par l'extension du cessez-le-feu et la préparation de la démobilisation, en profitant de l'inertie européenne, et d'une population désabusée qui développe une résistance passive aux propagandes anti-russes. Pendant l'été les actions de diplomatie et sur le terrain se sont rapidement succédé, c'est la phase de précipitation : 
b) le basculement de la partie a été suffisant pour parvenir à l'accord sur le nucléaire iranien le 14 juillet, avec l'appui de l'Allemagne et de la France.

c) ce qui a laissé tout le loisir de s'occuper ensuite de la Syrie et de "l'Etat Islamique" de manière bien plus efficace que les américains qui proposent de s'allier à Al-Qaïda !
Du coup la France se dépêche de montrer qu'elle peut participer activement elle aussi au front anti-ISIL.
[1]

La diplomatie occidentale se précipite - mieux vaut tard que jamais 

Un allié US désormais très isolé n'a pas d'autre choix que de commencer à négocier en urgence : Netanyahu meets Putin in Moscow to discuss concerns over Russian activity in Syria.
L'administration Obama, profondément divisée (Etat profond américain vs Pentagone) sur la conduite à tenir en réponse à l'invitation de la Russie à unir leurs forces contre l' "Etat Islamique", accepte finalement de renoncer à sa politique d'isolement diplomatique et rencontre Putin : Obama agrees to Syria talks with Putin


Voilà une transition historique rondement menée. Une page vient de se tourner.

Reste à venir l'adoption accélérée de politiques euro-BRICS par nos soi-disant élites, qui doivent commencer à sentir le vent du balai qui les pousse. Comme je l'écrivais à leur adresse il y a 18 mois : décider ou être poussé dans le dos?

Tout ceci nous confirme la prochaine apothéose : l'émergence d'un nouveau système monétaire international.

_____________
[1] Nouvelle anticipation : j'ai personnellement annoncé à mon entourage le 14 septembre que d'ici 5 mois (donc d'ici le 14 février 2016) "l'Etat Islamique" ne serait plus une menace pour les pays environnants. Il ne resterait que quelques petits groupes de combattants parias dispersés.

[édité le 30/09 : compléments mineurs sur la Turquie; mise en forme]

2013/10/11

The day of the last Nobel Memorial Prize laureate in Economics

 A small part of the population knows that the "Nobel Prize in Economics" is in fact the "Swedish Central Bank Prize in Economic Sciences in Memory of Alfred Nobel". There are many similarities between the selection for the regular Nobel Prizes and for the Swedish Central Bank Prize in Economic Sciences, and there is indeed a deliberate will to be consistently identified with them. 

But only a few persons remember that this Prize in Economics was first awarded in 1969, i.e. 68 years after the regular ones. 
Some brief statistics have been published about the laureates, by country in which are located the universities where they worked (cf references). I have updated these results to take into account the years 2011, 2012, 2013 : 


Okay, nice shoot from anglo-saxon scholars. Now with such an overwhelming share of first-class thinkers awarded for their achievements during their life-long careers (specially in macroeconomics domain), the U.S. and UK economies should be huge successes, shouldn't they ?

1- Mainstream economists (both Friedman's side and Keynes' side) are always very reluctant to confront their models and their past predictions with long term and updated data series.
Let's just have a look if they really won the match since 1960's :
  • How close to an exponential trend is the growth of U.S. Total Public Debt :
Source: Conscience-Sociale.org, using Fed data up to 2013Q1
  • How close to an exponential trend is the growth of Federal Total Public Debt (In 2013 Q1, it reached US$ 16.8 Trillion) :
Source: Conscience-Sociale.org, using Fed data up to 2013Q1
  • Interest rates in US and UK :
 

  • U.S. Net Export of Goods and Services :
  • Real Trade Weighted U.S. Dollar Index :
  • Consumer Price Index :
(note the log scale)
  • "Civilian Unemployed and Not Looking Ratio" is the proportion of the civilian non institutionalized population aged 16+ that is unemployed and not looking for work :
  • US Population receiving food stamps :
  • Ratio of Corporate dividends over wages & salary :
  • US total monetary base priced in tonnes of Gold :
  • 1 U.S. $ priced in mg of Gold :
  • Annual U.S. and UK output produced (GDP per capita) priced in troy ounces of gold :
Source: Conscience-Sociale.org; data series 1791-2012 from MeasuringWorth 

2- Observations:
* these results are the worse seen in recorded history. 

* The only "positive" result is the historical high and ever rising level of incomes only for the top 1% and above :

* the creation of Nobel memorial Prize in Economics was first announced in 1968, at the same time where neoconservatism in US appeared and neoliberal ideas started to develop.

* all mainstream commentators have analyzed the economical policy of the U.S. and UK to use neoliberals ("Chicago school") principles, and more Keynesian policies since 2008.

3- Then we can affirm :
- either the US/UK Nobel Memorial laureates in economics were listened by the US/UK governments, but others economists would have given better advices : the observed results prove their Prize was not deserved ;
- or the US/UK Nobel Memorial laureates in economics were listened by the US/UK governments, but others economists would not have been able to give better advices : then the observed results prove economics is still not a science, but only a art. The laureates then deserve an Oscar-like prize, but not a Nobel-like prize ;
- or the US/UK Nobel Memorial laureates in economics were not listened by the US/UK governments, despite the highest level of promotion and audience given, and the observed results prove their Prize was useless and all mainstream commentators were clueless ;

4- In any case, the Nobel Memorial Prize in Economics has proven that deep reforms are required in the way laureates are chosen, at least. Given  the historic and catastrophic failure of neoliberalism and therefore the huge loss of credibility of the whole mainstream economics, this will be surely been done.
But given the very low speed of reforms by EU academies, the lock by Swedish Central Bank from one side, and the current global shift of power from the other side, we can anticipate that BRICS will announce the creation of a new "Prize in Economics funded by a BRICS organisation" and elected by the BRICS academies, before any process reform for Nobel Memorial Prize in Economics takes place. This is an anticipated consequence of both the global geopolitical dislocation and the scientific crisis in economics.

We anticipate this announcement within 4 years at the latest, depending on the number of future laureates working in universities located in BRICS countries, or eventually from non mainstream school of economics (for instance A. Fekete from NewASoE but this award alone would finalize a paradigmatic change).

The day of this announcement will be the day of the last Nobel Memorial Prize laureate in Economics.

Updated 10/14/2013:
- including results of 2013 awards ;
- My congratulations to Shiller who is pursuing a good work using data and facts about the housing market., although I did not agree with his sale of the rights to build the Case-Shiller index to a private company.


References

2012/08/01

Les devoirs de vacances de la zone Euro

 Le concept de "brouillard de guerre" s'est décliné en géostratégie "soft power" par la guerre de l'information ou infowar depuis 50 ans. Malgré les déclarations  depuis fin 2009 dans les médias sur la crise de l'euro, la guerre monétaire contre l'Euro (car ca en est bien une) se joue principalement en coulisses, dans les espaces spécialisés que l'on nomme rapidement "marchés" pour moins les distinguer.

Voici de nouveaux éléments pour mieux illustrer cette guerre :


En 6 mois, les hedge funds US ont retiré leurs placements en France et Allemagne (DEU) pour les placer au Canada et au Japon. La rapidité de ce retrait, qu'aucune raison strictement économique n'imposait, devait entrainer un assèchement des capacités de financement en France, et de la une récession. 

Six mois après ce sont les taux interbancaires de la zone Euro qui sont érodés, par des recherches de liquidités à toujours plus court terme par les banques. 

Prochains éléments à surveiller dans les mois à venir : 

1) l'évolution trimestrielle des prêts internationaux consolidés des banques françaises (créances consolidées), avec ventilation par pays sur lequel repose le risque final. 
La proportion des origines des risques est la suivante, pour fin décembre 2011 (source Banque de France, T4 2011, date de dernière publication : 25/04/2012) :

  • total des encours en risque ultime ; Créances sur l'étranger des banques à capitaux français : 2729033 M$
  • dont zone euro : 44,4%
  • paradis fiscaux : 2,1%
  • UK+US+paradis : 29,4%
  • BRICS : 4,9%

2) l'évolution trimestrielle des engagements passifs (Encours de prêts ou de dépôts) des banques françaises ventilés par pays : fin décembre 2011, ce montant pour les Etats-Unis avait en 6 mois diminué de 55% pour retomber au niveau de septembre 2004 ! A la fin de l'année dernière, les engagements vis à vis de US et UK représentaient encore 41% du total.
(source Banque de France, T4 2011, date de dernière publication : 25/04/2012).

Ces tendances peuvent se retrouver parmi tous les pays de la zone euro qui ont été attaqués depuis fin 2009. 

Notre anticipation est que l'imbrication financière réciproque entre US+UK et la zone euro va aller en diminuant rapidement, ce qui va rendre les attaques des "marchés" (...) sur la zone euro progressivement  moins efficaces. Le plus dur a déjà été fait depuis fin 2009, et la prise de conscience collective de la nécessité  politique absolue d'une intégration accélérée de la zone euro. Maintenant nous avons une bonne feuille de route depuis fin le sommet européen de fin juin 2012 (même si il reste encore à y développer le volet social et démocratique). Je vous en parlerai à la rentrée.

Bons devoirs de vacances !

2012/07/11

Les barbares financiers


Les financiers aiment se représenter en classe sociale très supérieure, une jet set bien au dessus des autres mortels. On leur invente des termes qui les isolent socialement, pour mieux les démarquer : on les appelle les working rich.

Pourtant les autres gens leur trouvaient bien des défauts, et notamment sur leur déficience morale. Des comparaisons cliniques avec les profils de psychopathes patentés ont déjà été dressées, sans compter que certains économistes comme Roubini commencent à évoquer la nécessité d'en lyncher un.

En plein scandale du Libor, connu des spécialistes depuis au moins 10 ans et qui ne sort qu'aujourd'hui aux yeux du grand public (donc encore un signe que la crise est un dévoilement, une chute du monde d'avant), voici publiée une nouvelle approche de ces déviants sociaux, qui présente l'intérêt d'être statistique et par auto-évaluation des concernés. On apprend ainsi que :
  • 24% des dirigeants de Wall Street et de la Bourse de Londres estiment que des conduites malhonnêtes ou illégales sont nécessaires pour réussir dans le monde de la finance (22% aux US, 25% au UK),
  • 16 % d'entre eux ont admis qu'ils n'hésiteraient pas à commettre un délit boursier, tel que le délit d'initié s'ils pouvaient s'en tirer sans poursuites,
  • 39 % des cadres interrogés estiment que leurs concurrents ont déjà pratiqué des activités illégales ou malhonnêtes (40% aux US, 36% au UK),
  • 30 % d'entre eux affirment que leurs salaires ou leurs bonus les poussent à enfreindre le code de déontologie (28% aux US, 32% au UK), et 23% affirment que d'autres pressions s'exercent pour qu'ils le fassent (19% aux US, 26% au UK),
  • 41% des interrogés seulement affirment qu'il est tout à fait certain que leur staff n'a pas eu besoin d'employer des pratiques non éthiques ou illégales pour gagner (43% aux US, 39% au UK),
  • Seulement 55% des interrogés affirment qu'ils ne commetraient pas d'activités illégales ou non-éthiques pour gagner 10 millions de $, 
  • 30% seulement des interrogés estiment que la repression des crimes financiers par la SEC/SFO est efficace (26% aux US, 34% au UK),
  • 14% des interrogés affirment qu'ils subiraient des répercussions négatives de la part de leur employeur si ils dénonçaient formellement un cas de violation de la loi ou de l'éthique; seulement 35% estiment certain que leur employeur ne le ferait pas.
Il ne s'agit pas de s'effaroucher devant ces chiffres, mais bien de comprendre que cette industrie est tellement gangrénée par les déficiences morales qu'il est impossible qu'elle reprenne d'elle même le droit chemin et abandonne ses mauvaises pratiques. Toute transformation sociale efficace dans ce groupe ne pourra venir que d'une pression accrue de l'extérieur, qui passe tout d'abord par un remplacement complet et rapide de tous les cercles dirigeants, dans tout cet écosystème. Inutile de dire que nous en sommes encore très loin. La conclusion sur laquelle nous devons donc nous appuyer pour anticiper les évènements à venir c'est que ces pratiques vont perdurer et encore davantage se renforcer, car elles s'apparentent à de la prédation nuisible. A la différence d'un parasite, un nuisible ne s'arrête jamais de lui même de dévorer. Il est insatiable.  Mais il n'est fort que parce que son hôte le laisse faire. Le système social évolue donc par à-coup brusques, et non pas par régulation continue et progressive. 
Au delà d'actions individuelles sporadiques, la première étape sociale à surveiller est la montée en puissance de la notion de crime financier dans le droit, et des retorsions effectivement entreprises. La deuxième étape est l'appui sur ce droit pour établir des barrières géographiques sur les flux financiers (ce qui est techniquement très aisé à réaliser), et sur l'éjection de certaines entreprises au delà de ces frontières, par décret. Socialement, le banissement est une solution bien plus efficace que le lynchage. Une forme plus temporaire est l'ostracisme, qui est lui aussi un mécanisme d'auto-défense populaire, un vote de défiance politique.

Sources de l'étude
Tricher est nécessaire selon 24 % des cadres de Wall Street et de la City, Le Monde, 07/2012

2011/06/26

How to replace the world trade reference currency ?

In order to contribute to answer this question, we have chosen to study facts in recent history, i.e. the replacement of Pound Sterling by US dollar during the XXth century. It is difficult to find accurate information about how this change occurred. Central Banks' archives are not available to the general public. But a recent work by Schenk[1] shed new light on this question.

We will introduce relevant data aggregates coming from IMF to figure out the current status and the dire anticipated future for the US dollar.

From a reserve currency to a dominant currency

First, Schenk has pointed to the need to distinguish the reference currency used for the usual international trade from the dominant currency in central banks reserves. The currency used for the international trade is a simple political choice, based on the known currency stability at this time. US dollar was chosen in Bretton Woods, 1944.

Second, the choice of world trade reference currency has only little link with the current dominant currency in central banks reserves. Read the sentence on page 4, Ref[1]: "...the dominant reserve currency shifted from sterling to the USD and back again during the inter-war period." [2]
Technically, this currency used for the international trade can be replaced in a few months with the current computing systems. After the decision is taken at an international level, we only need to modify the currency used in some few key markets including oil, commodities, gold.
The replacement of Sterling by the US dollar has occured when the US$ was less than 30% of central banks reserves. This replacement has driven a huge deflationary pressure onto the Sterling, at this time the dominant reserve currency. This is the reason why a strategic partnership was introduced between US and UK. But also, multiple monetary cooperations have been deployed by the main central banks to avoid a rapid collapse of Sterling. This transition occurred during several tens of years (see graphic below) when we saw the Sterling depreciate slowly step by step, like if we release steam pressure. If this transition has taken so long, we can be sure it was the only way to protect UK banking system (and its owners), who agreed, in return, to change UK policy into a strong ally of US on every future subjects.

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(clic to zoom)

We can draw several conclusions from this historical comparison relevant for our times :
  • First, the second dominant reserve currency deserves a deep attention (see next part below). This currency does not need to become the first dominant reserve currency before becoming the world reference currency
  • Second, as soon as the world trade reference currency has officially changed, an enormous force is liberated leading to the devaluing of the previous reference currency, because it is less used hence less needed into central banks reserves. A lot of people then want to sell a lot of this currency. We can even precise that the speed of devaluing is not in the hands of its emitting country. It is fully in the hands of others central banks who own large assets in this currency. They must negotiate successfully in order to avoid a brutal currency collapse. This deal must be executed during tens of years to release the deflationary pressure step by step, using small devaluings. In our times, the big owners of US dollar reserves, apart Fed, are China, Japan, Gulf Countries, and some countries in Europe. How much of them are nowadays really willing to avoid the US dollar collapse at any price, and have the economy in good health to support this transition's weight during so long ?
  • Third, UK situation up to 1945 was very different than the US current situation, see sovereign debt and unemployment ratio, public services and industrial investments, military infrastructure to sustain. International relations were fully different : UN, IMF were created at this time, and currently UN, G20 and IMF have not succeeded in enforcing any real solution about the global systemic crisis and about the monetary disequilibrium. That's why monetary strategies used for decades to move from Sterling to US dollar and support Sterling with a long transition period cannot be used today.

The dollar, Euro and Unallocated reserves in central banks

We made some simple calculations based on last available IMF COFER data[3], to figure out the different currencies total reserves. Here we want to compare data available for all countries together, for advanced economies, for emerging and developing economies, for USA alone, and for Hong-Kong chinese special administrative region.

1) Composition and growth of official reserve assets (or total foreign exchange holdings) between 1999 and 2011

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(clic to zoom)

The main facts to notice are :
  • Total foreign exchange holdings have increased much more from 2001 to 2007 than from 2007 to 2011 in any countries groups
  • This growth is always much bigger in Emerging and developing economies than in Advanced economies
  • Hong Kong and USA have fully different growth patterns compared to any countries groups : a weaker growth between 2001 and 2007, and a much stronger between 2007 and 2011 (see yellow cells)
  • The Unallocated reserves[4] are quickly becoming the dominant share of official reserve assets in the world, including China
They counted for 22% of world total foreign exchange holdings in 2001, 37% in 2007, 45% in Q4 2010. Growth of the Unallocated reserves is much stronger than growth of allocated reserves anywhere between 2001 and 2011 (see blue cells). Once again, this trend is much bigger in Emerging and developing economies. They own now 91% of all unallocated reserves in the world, when advanced economies own only 9% (see rows : "% unallocated in the world" ).
  • The Emerging and developing economies owns 2 third of the world total foreign exchange holdings. From 38% of the total in 2001, this share climbs to 59% in 2007 and 67% in 2011.
  • The Fed owns a tiny and a shrinking share of world total reserve assets
From 4.1% in 2000, this share has shrunk to 1.2% in 2007. Even with the massive QE program and Treasuries purchases by the Fed since 2008, this share is currently still only 1.5%. They are half of Hong-Kong's reserves since 2001 (see violet cells).

2) Composition and growth of allocated reserves in Euro, dollar and SDR currencies between 1999 and 2011

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(clic to zoom)

Knowing that allocated reserves represent only 55% of world total reserves assets in Q4 2010, the main facts to notice are :
  • Growth for world claims in US dollar is significantly lower than growth for world claims in euros, and continously since 2001. It is even lower than growth for claims in SDR[5] basket currencies in the same period. This trend is observed for advanced economies as well for the Emerging and developing economies (see green cells).
  • If world claims in dollar represent currently 61% (respectively 26% for Euros) of world total allocated reserves, they represent only 34% of world total foreign exchange holdings (respectively 15% for Euros). This means that the exact composition of currencies into the Unallocated Reserves have a decisive weight to determine the really dominant currency in world reserves (see rose cells). Said differently, it could be possible that today already the dominant currency in reserves would actually be Euro. At least, we can only say that dollar is currently only the supposed dominant currency in world reserves.
  • The share of claims in Euro in allocated reserves is similar in advanced economies and in Emerging economies, and same for claims in dollar. (see rows "euros / total allocated reserves" )
  • The difference between claims in dollar and claims in Euros is lower in Emerging economies (64 - 25%) than in Advanced economies (58 – 28%). Said differently, the Emerging economies are willing to report the claims in Euros (instead in dollar) more often than the Advanced economies.
These graphs[6] summarize the situation of the claims in Euros and dollar (clic to zoom) :

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And the following graph summarizes the question around the currently dominant reserve currency. It is relevant because of the dominant share of Emerging economies in the world reserves :

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(clic to zoom)

Let's have a look now on claims in SDR basket currencies. These shares allow us to compare a little more precisely between US and Hong-Kong reserves, because they report the claims in SDR basket currencies but not in dollar or in euros.
It is important to note that "The initial weights assigned to each currency in the SDR basket have been adjusted to take account of changes in the share of each currency in world exports of goods and services and international reserves."[7] In this respect, Euro share is 37.4% and dollar share is 41.9%.

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(clic to zoom)

Knowing that allocated reserves represent only 55% of world total reserves assets in Q4 2010, the main facts to notice are :
  • The share of Yen and Sterling in reserves is tiny in any group of countries.[8] This means that trends observed using claims in Euro and dollar are still valid.
  • The Hong-Kong's central bank has started to diversify in others currencies since 2007 (it could be asian neighbors currencies, Ruble, Real…). This share currently remains small.
  • The Fed does not claim any asset in Canadian Dollar, or Mexican Peso.
  • The Fed's share of claims in SDR basket currencies in the world represent nearly half of Hong-Kong's one.
  • The growth of claims in SDR basket currencies has suddenly increased (108%) between 2007 and 2011 in US, more than in any group of countries, and even more than Hong-Kong.

People are running faster than bankers

UN and IMF has already published papers about the unavoidable move from US dollar as the world trade reference currency in the following years. Since years, the question is not about IF, but about HOW and WHEN.
From our article's perspective, we can say that the transition period for the US dollar will be fully different compared to the Sterling's one.[9a]
Currently most central banks have only one ideology : how to sustain US dollar reference currency 20 years more, to mitigate their own risks and allow a managed transition towards a (still to be internationally decided) next reference currency or basket of currencies ?
The problem is that the social situation in most countries is so bad[9] that people will never give the time to this 20 years long strategy to maturate and be executed. More and more people in the world become conscious that central banks' interests are opposite to theirs. This will also influence many central banks to not support the strategy decided by the currently leading central banks so far (US and UK).  
This is the main reason why a managed transition to replace US dollar will not take place, and therefore why US dollar will collapse.
The question of WHEN this will take place has already been discussed by LEAP[10] , Lee Adler (see also interview part 2 on ZeroHedge) , Edwin Vieira and others. The collapse is a process which will take some months to complete, not a single day. It  could start as early as in next coming months, or next few years depending on extraordinary monetary decisions (QE3 or similar massive bond purchases, first limited dollar devaluation, tentative short period of hyperinflation...), public results of audit of the Fed or US gold reserves, or massive social unrest in the US.



[1] "The Retirement of Sterling as a Reserve Currency after 1945: Lessons for the US Dollar ?", Catherine R. Schenk, Canadian Network for Economic History conference, 10/2009.
[2] followed by a reference : B. Eichengreen and M. Flandreau, ‘The rise and fall of the dollar, or when did the dollar replace sterling as the leading international currency?’, NBER Working Paper 14154, 2008.
[3] IMF, March 2011 ; At the present, 33 advanced economies and 105 emerging or developing economies report most of their allocations to COFER. Because COFER full data for China mainland are not available, we choose to compare also with Hong-Kong chinese special administrative region data. The "All IMF reporting countries" rows include China mainland figures.
[4] Unallocated reserves represent the total reserves of non reporting countries to COFER, and any discrepancy between countries’ data on total reserves as reported to COFER and to IFS. This covers more than 180 countries.
[5] The SDR was redefined as a basket of currencies, today consisting of the euro, Japanese yen, pound sterling, and U.S. dollar. In the tables, "claims in SDR basket currencies" means the sum of the claims in dollar, euro, Yen, Sterling.
[6] NowAndFutures.com, 06/2011.
[7] IMF, 12/30/2010.
[8] It can be estimated as the difference between claims in SDR basket currencies and claims in euros, minus claims in dollar.
[9a] For another graphical view of this transition, we can refer to the US debt to GDP ratio since 1900, and UK debt to GDP since 1692.
[10] "Last warning before the Autumn 2011 shock, when $15 trillion of financial assets go up in smoke” G.E.A.B number 56, Laboratoire Européen d’Anticipation Politique, june 2011.


Update 18th of July 2011 :
This article has already been read by many persons from 46 countries !
Here is a summary of the main readers location :

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Update 20th, 22nd, 25th of July :
added  new countries and significant towns : Bangkok (Thailand), New Delhi (India), Warsaw (Poland), Tunis (Tunisia), Hanoi (Vietnam), Geneva (Switzerland), Ljubljana (Slovenia) for a total of 51 different countries ;  31 states and 114 different towns in the United States.

Update 21st of August :
new total of 55 different countries.

Update 07/26/2013 :
updated data can be found on these pages :

Excerpts from The Gold Basis 





Excerpts from The Federal Reserves's Dashboard

Update 05/19/2014 :
Because of this original article, IMF has finally decided to communicate more transparently about these unallocated reserves (see also here). No, IMF: you do not need to thank me.

World: shares of unallocated reserves

 World and EM countries: shares of unallocated reserves