2012/11/15

Gold and Central Banks, Q3 2012

 The new issue of Gold Demand Trend is released.

Here is a short summary about the gold demand by Official Sector :
  • Central banks continued to purchase gold in Q3 2012, albeit at a slower pace. Demand of 98 tonnes, worth US $ 5.2 bn, accounted for 9% of overall demand during the period.
  • Brazilian central bank purchased 1.7 tonnes, for the first time since june 2005.
  • Paraguay central bank purchased 7.5 tonnes, representing a more than 10-fold increase from its previous reserves of 0.7 tonnes
  • South Korea central bank increased its holdings of gold by 29% in July (adding 16 tonnes).
  • Sales between central banks (under CBGA agreement) in the last 12 months was the lowest since the beginning of this Agreement in 1999, with an amount of 5.9 tonnes.
Below are shown the biggest official gold reserves, where I've chosen to calculate aggregates relevant to the current multipolar world :

Country or economic pole
Gold Reserves (tonnes), Nov. 2012 WGC report
Euro Area (incl. ECB)
10 787
 EU 27 sum
11 538
USA
8 135
Switzerland
1 040
China + Taiwan + Hong-Kong
1 480
Japan
765
Russia
935
Brazil
35
India
558
South Africa
125
 BRICS sum
3 133
Iran
500 (source, Feb. 2012)
 Gulf Countries sum (Saudi Arabia, Kuwait, Bahrain, Qatar)
419
Venezuela
362
U.K.
310
Turkey
302
Lebanon
287
Algeria
174
Libya
117
Syria
26

2012/10/31

Courage et Honneur


 Le 30 Octobre 2012, Franck Biancheri est décédé. Son oeuvre est plus que jamais vivante.

Vous ne pouvez comprendre l'Europe d'aujourd'hui et le monde de demain si vous ignorez ce qu'il a apporté.
Nous tous lui devons beaucoup.
Plus que sa mémoire et sa lucidité, cet homme politique d'action et de courage, pétri de démocratie, nous a légué des idées et concepts qui ont marqué et marqueront notre Histoire. Il est un repère de notre conscience sociale.

2012/10/24

Monetary war : from sovereign debt to sovereign gold

 As I wrote in "Le nerf de la guerre monétaire", behind sovereign debt, there's gold. Because the supposed-to-be-deadly Euro sovereign debt crisis is over, and the Euroland is successfully running towards much stronger integration, a new battlefield is being investigated : "Audit the gold Reserves". 

This is a very tactical game, and here are some recent developments:
 We, Europeans, must not be worried. We believe NY Fed when they say the german gold is there. And even if it weren't NY Fed is good for its replacement.

[This article was first updated 10/28 : add links about statements published 10/25 ; it will be further updated depending on future new important publications or press releases]

2012/10/19

The international role of the euro remains unchanged after the last crisis : ECB review

This 11th annual review of "The international role of the euro" presents the main findings of the continued monitoring and analysis conducted by the ECB and the Eurosystem looking at the development, determinants and implications of the use of the euro by non-euro area residents. This review also examines in greater depth issues that have a bearing on the euro’s international role, the global currency order and the international monetary system (Part #1). This analysis is also  presented in the form of four special features (articles #2 to #5).

Contents:

1. Recent developments in the international use of the euro.
2. Foreigners’ appetite for euro area securities during the sovereign debt crisis.
3. The Chinese dominance hypothesis and the potential emergence of a tripolar global currency system.
4. When did the US dollar overtake the Pound Sterling as the leading international currency? The “old view” versus the “new view”.
5. Was unofficial dollarization / euroisation an amplifier of the global crisis of 2007-09 in emerging economies?
6. Statistical annex.

PDF Version :  1.64 MB (en)
ePUB Version:  10.3 MB (en)

The 4th article, based on work by Chitu, Eichengreen and Mehl, and the 3rd one, based on work by Fratzscher and Mehl, bring new details on a topic familiar to the readers of Conscience Sociale ( How to replace the world trade reference currency ? ) ;  Part 1.3 proposes updated elements to the topic covered on this page : US Dollar (and Euro) as invoicing currency.
The whole review certainly deserves your strong attention.

2012/10/11

Le lectorat de Conscience Sociale

Il est toujours intéressant de mieux connaitre son lectorat. Pas ses lecteurs bien sûr : les statistiques fournies par Google sont complètement anonymes, sans IP, gage de la protection de la vie privée. 

J'ai simplement recherché dans les statistiques disponibles entre 2008 et 2012 (5 ans) les libellés des routeurs qui précisent explicitement un nom connu d'institutions ou de sociétés. Les visiteurs de ce blog à partir de leur domicile ne sont donc pas concernés, ni les routeurs au nom banalisé.
Un rapide bilan, sans exhaustivité, indique ainsi que Conscience Sociale a été visité par :
  • 175 universités différentes ou établissements de recherche dans le monde, spécialisées en sciences exactes ou sociales. Vous retrouverez des établissements très connus dans cette liste, mais je suis fier de chacun d'entre eux ;
  • 53 banques, banques centrales ou établissements financiers dans le monde. On retrouve là aussi les noms les plus connus ;  
  • 36 ministères, institutions gouvernementales ou supra gouvernementales : Parlement Européen, Commission EU, Conseil de l'Union Européenne, OCDE, cour des comptes, Cour Européenne de Justice, Nations Unies, mais aussi US Navy, US Army, le CEA, le World Economic Forum... et sans compter dans ce chiffre les nombreuses institutions de gouvernement à l'échelle locale, départementale, régionale, county, US State, en France, US, UK, Canada. J'en suis particulièrement heureux !
  • 40 sociétés mondialement connues dans les secteurs industriels ou du commerce, dont 7 très liées aux équipements militaires 
  • 13 sociétés mondialement connues dans le secteur IT (cf l'approche éditoriale de ce blog début 2008)
  • 8 sociétés spécialisées dans les médias ou Think-Tanks (Times, NY Times, TF1, Canal Plus, Radio France, Peterson Institute, sans compter le LEAP/E2020 bien sûr...)
Une aussi large répartition n'est pas courante ! Mais je pense qu'elle est le miroir fidèle de l'éclectisme et de la rigueur éditoriale de Conscience Sociale qui forme le socle de son approche transdisciplinaire, et le signe tangible d'une certaine diffusion de ses idées. 

Je remercie donc sincèremet mes lecteurs pour leur intérêt et leur fidélité. Cela me donne quelques nouvelles idées mais je n'en dis pas plus... :)



2012/10/02

La minute nécessaire

  vient de publier un article à propos de la volonté affirmée des pays de la zone euro, qui est un modèle d'amalgames et de comparaisons approximatives. 

Pour présenter sa construction rhétorique, j'ai choisi de reprendre son texte en remplaçant les termes "l'euro / L'Europe" par "la politique sécuritaire / les Etats-Unis". Voyons ce que ca donne :

"Présenter la politique sécuritaire des Etats-Unis comme un choix irréversible permet de maintenir une pression plus forte sur les pays « sous protection » et leurs populations.  
Depuis la fin des années 1970, la théorie des jeux s’est répandue dans les milieux universitaires, ce qui a conduit les « macroéconomistes » à insister sur la  notion d’engagement  – une stratégie qui  limite le degré de liberté des décideurs politiques.  
Même si elle n’est pas historiquement exacte, la légende de Hernan Cortés est l’un des meilleurs exemples d’engagement stratégique. Voulant conquérir le Mexique, il décida de brûler les navires sur lesquels il était venu d’Espagne avec son armée. A première vue cet acte parait insensé : pourquoi détruire volontairement le seul moyen de se sauver en cas de défaite ? Cortés aurait expliqué qu’il a fait cela pour motiver ses troupes. Sans fuite possible, les soldats étaient encore plus motivés pour l’emporter. Alexandre le Grand aurait fait quelque chose d’analogue lors de la conquête de la Perse.  
Pour être efficace, un engagement stratégique doit être crédible – autrement dit, il doit avoir un caractère irréversible. En ce sens, la stratégie de Cortés était parfaite: en cas de défaite, les Espagnols ne pouvaient reconstruire les navires brulés. Mais un engagement stratégique doit aussi être coûteux en cas d’échec: si Cortés avait perdu, aucun soldat espagnol n’en serait sorti vivant. C’est ce qui a contribué à motiver ses troupes. S’il avait échoué, il aurait sombré dans l’oubli ou aurait laissé l’image d’un illuminé et arrogant, se croyant capable de battre tout un empire.  
La création des banques centrales a été l’une des premières applications de cette stratégie à la politique économique. On dit que les responsables monétaires doivent être indépendants du système politique, parce qu’à l’approche d’élections, les dirigeants élus risquent de faire pression sur eux pour faire baisser provisoirement le chômage, même si cela entraîne une inflation permanente. Pour éviter cette situation, les États doivent isoler les responsables des banques centrales des interférences politiques.  
Beaucoup de « macroéconomistes » attribuent la baisse continue de l’inflation depuis le début des années 1980 à cette stratégie appliquée un peu partout. Encouragés par leur succès, les dirigeants politiques ont commencé à l’utiliser dans d’autres domaines. Ainsi ils ont «vendu» la libéralisation financière à l’opinion publique comme un engagement en faveur d’une politique favorable aux marchés. Si un gouvernement ne s’y conformait pas, la fuite des capitaux le mettrait à genoux.
Les emprunts colossaux réalisés par les États auprès de l’étranger, des caisses d’émission monétaire ou même d’unions monétaires relèvent de la même stratégie.  La création d’une politique sécuritaire mondiale n’est rien d’autre qu’une forme extrême d’engagement : les Etats-Unis ont essayé de lier leur sort à la discipline d’achats des bons du Trésor US par les autres pays.

Le recours de plus en plus fréquent à cette stratégie pose la question de la démocratie. Cortés n’a pas fait de sondage avant de brûler ses navires. La stratégie d’engagement stimule la motivation, mais elle est risquée.  
Heureusement, aujourd’hui ce sont des gouvernements élus démocratiquement qui prennent ces décisions censées traduire la volonté du peuple. Mais étant donné leur nature, ces décisions méritent un examen tout particulier, car elles sont par essence irréversibles.  Liant les mains des gouvernements à venir, elles sont équivalentes à des amendements constitutionnels . De ce fait leur adoption devrait être soumise à un processus d’approbation spécifique.
Cette question est cruciale quand l’engagement présente des avantages plus attirants à court terme que celui de brûler les navires. Ainsi, quand le gouvernement US commence à emprunter à l’étranger pour financer en priorité sa politique sécuritaire, ou choisit d’entrer dans une guerre au nom de la démocratie, la sécurité des citoyens parait mieux garantie. Ce type d’avantage immédiat est bien plus visible que le coût potentiel de l’engagement dans le futur. Avec cette stratégie, un gouvernement machiavélique peut pousser un électorat réticent à accepter une politique contraire à sa volonté.
C’est là que réside le problème. Pour les pétro monarchies, le Japon et UK, mais en premier lieu pour les élus US, accepter la politique sécuritaire a été – explicitement ou pas – un moyen de contraindre leur population à accepter un certain degré de perte de liberté qu’elle n’aurait pas adoptée d’elle-même. S’agissait-il d’une décision démocratique ou de la manipulation de la population par une élite «éclairée»?
Je crains que cette dernière hypothèse ne soit la bonne, ce qui pourrait expliquer le ressentiment qui monte contre les Etats-Unis. Et pour couronner le tout, certains dirigeants US n’assument pas leurs décisions passées. Ils ne veulent pas admettre que ce sont eux ou leurs prédécesseurs qui ont brûlé les navires. Ils rejettent la responsabilité sur le terrorisme. Aussi, la politique sécuritaire des Etats-Unis, au lieu de favoriser sa cohésion sociale, divise encore davantage."

Etonnant, non ? 

2012/09/13

The 9/11 attacks in historical perspective

On September 8, 2012 President Obama marks the eleventh anniversary of the September 11th with asserting that America’s questions about 9/11 have been answered.
Still, the unanswered questions of 9/11 are numerous and of critical importance. As a keystone, the whole U.S. society needs to know the truth about 9/11. 

In memory of the U.S. democratic Republic, I publish today a compilation of historical facts and famous texts over one century, with a focus on the last 11 years. We must remember that each path is a sum of steps.

I also used the term "deep state capitalism" in reference to Pr. Peter Dale Scott's books about deep politics.

'The U.S. in 20th/21st century, Part 2' will be published in the next few weeks, including a political anticipation about the US.
(04/02/2013: done, see the update below!)

Update 09/19/2012 :
I love the "release soon, release often" principle. To publish an early draft allowed me to bring my attention on P.D. Scott's last books, and I found that my small contribution is like a very short summary of his "Road to 9/11: Wealth, Empire, and the Future of America" published in 2007, sharing the exact same spirit up to the choice of words in titles :)
My contribution is complementary, covering military budgets and events since 2007 or during the first part of XXth century, and is free, but I strongly recommend to buy his book for much much more details about  historical and political facts and references since the 60's.

Update 02/25/2013 :
Even closer in the transdisciplinary approach I'm using, my small compilation is also a relevant introduction to Chalmers Johnson's prominent "Blowback" trilogy, and specially the last volume: Nemesis - The last days of the American Republic. Do not miss it !

Update 04/02/2013 :
'The U.S. in 20th/21st century, Part 2' has been published in the Magazine of Political Anticipation in français, deutsch, english, español

2012/09/08

The growing role of gold in the evolving international financial architecture


Let's start with a relevant extract from the last WGC report :
"The second quarter was another period of significant purchasing by official sector institutions, with demand amounting to 157.5 tonnes.This was a record quarter for central bank buying since the sector began recording net purchases in Q2 2009 and was more than double the 66.2 tonnes of purchases made in the same period of 2011. 
Purchases in the first half of the year totalled 254.2 tonnes, 25% up on 203.2 tonnes from the same period last year. The official sector accounted for 16% of overall Q2 gold demand.
Some central banks have clearly indicated their intention to bolster gold reserves. One such institution is the National Bank of Kazakhstan, which stated in July that it had increased its 2012 target for gold purchases from 24.5 tonnes to 26 tonnes. 
The bank has previously stated that it plans to buy the country’s entire domestic production over the next two to three years in order to reduce its reliance on the US dollar as a reserve assetconfirming that it is targeting an allocation to gold of 15% of its foreign exchange reserves.
Following the confirmation in June that it had purchased over 32 tonnes of gold in March, the central bank of the Philippines made no net changes to its reserves throughout the second quarter. The bank’s stated policy of buying local mine production remains in place and reserves as at the end of June stood at a provisional 194.2 tonnes, equal to around 13% of total reserves. 
Russia’s programme of buying saw the central bank add a further 22.3 tonnes to its reserves during the April to June period. Total gold reserves at the end of the period stood at around 920 tonnes, roughly equal to 9% of total reserves. 
The National Bank of Ukraine appears to have accelerated a programme of very small sporadic purchases, which it has made over recent years, with four consecutive monthly additions to its gold reserves since March of this year. These transactions have been small in size, with purchases in the second quarter totalling 3.6 tonnes, but relative to total holdings of 32.8 tonnes this represents a significant percentage increase in the bank’s gold reserves.
Small purchases were also made by a range of central banks across Europe and South America, including Serbia (+0.2 tonnes), Guatemala (+0.2 tonnes) and the Kyrgyz Republic (+0.2 tonnes).
Turkey continued to record increases in its gold reserves; however, these additions are excluded from our data. As reported in the previous issue of Gold Demand Trends, recent legislation allows commercial banks to pledge gold as part of their reserve requirements to the central bank. The reported changes in Turkey’s gold reserves reflect changes in gold pledged by commercial banks, rather than acquisitions by the central bank in the open market. While not representing a traditional addition to official sector reserves, the increase in reserves reflects the growing role of gold in the evolving international financial architecture.
Following a similar pattern to its actions last year, South Korea’s central bank announced in August that it had purchased 16 tonnes of gold in July, having “judged ...market conditions were good” to make a purchase as part of its stated ongoing diversification of reserves. Coming as it did after the end of the quarter, the purchase is not captured within the second quarter data but is confirmation of a continued trend of purchasing by the sector. The bank has increased its gold holdings by 56 tonnes since June last year, with the aim of diversifying its portfolio. The latest purchase takes South Korea’s gold reserves to 70.4 tonnes, accounting for around 1% of total reserves. 
Sales among central banks remained muted in the second quarter. Under the terms of the third Central Bank Gold Agreement, sales [...] amount to just 13.9 tonnes."
The gold buying policy of Russia Central Bank is not new. But in just 4 years of global systemic crisis, ALL central banks have switched the diversification policy of their reserves, as depicted below :



Except Switzerland, the bar and coins demand market has increased in Europe since last quarter. It is now the biggest market in the world, above China or India. 

Source : WGC Gold Demand Trend Q2 2012 report

2012/09/07

Conséquences sur Internet de la fragmentation géopolitique mondiale

 Le nouveau terrain géostratégique représenté par le cyberespace est de plus en plus souvent débattu. Nous avons déjà évoqué le sujet (voir par exemple le MAP numéro 2), au travers de la cyber guerre. Mais ces analyses ignorent les possibles conséquences à terme de la dislocation géopolitique mondiale sur le réseau des réseaux, alors que c'est un point que j'étais le premier à souligner dès octobre 2008.

Voici une brève de LMI que je reprends pour mettre en lumière la dimension de la nouvelle tendance à la fragmentation d'Internet

"Les États-Unis ont clairement indiqué aux Nations Unies, et à son agence UIT, qu'ils n'avaient pas l'intention d'abandonner le contrôle de l'Internet.[...] la Russie a l'intention de demander à ce que l'UIT soit chargée de l'attribution des adresses IP et de « la détermination des conditions requises ». La proposition russe devrait être soutenue par plusieurs autres pays, dont la Chine."
Cette brève fait suite à la récente fuite du texte de la délégation U.S. pour la conférence WCIT en décembre prochain.
On est incité à croire que le Réseau a aboli les frontières... pour toujours. C'est faux. Il les a momentanément affaiblies, au mieux. Dans cette dynamique de long terme, un nouvel essor des frontières au sein du Réseau nous semble inévitablement lié à la perte continue d'influence des U.S. et à la montée des enjeux du contrôle souverain de chaque bloc régional.

Mise à jour 9/09/12 : 
lire l'article de CNET.com publié en mai dernier.

Mise à jour 5/12/12 :
Article de Computer Weekly, publié ce jour.

Mise à jour 12/12/12 :
Article de LMI, publié hier.

Mise à jour 17/9/13 : Anticipation définitivement confirmée.
  • The BRICS “Independent Internet” Cable. In Defiance of the “US-Centric Internet”: Article de GlobalResearch, publié aujourd'hui.
  • Brazil plans to go offline from US-centric internet : TheHindu.com
  • Brazil Looks To Break From US-centric Internet : ExcitingRio.com
Mise à jour 7/10/13 :
  • BRICS cable eyes 2015 completion, BRICScable.com, 03/2013
  • BRICS Submarine Cable Planned to Connect South Africa with Brazil, India, China, US and Russia : IHS.com, 04/2012
  • Ce cable ne doit pas être confondu avec le cable South Atlantic Express (SAex) annoncé auparavant (Brics nations back R 3bn Brazil-SA mega cable, techcentral.co.za, 04/2011)

2012/08/01

Les devoirs de vacances de la zone Euro

 Le concept de "brouillard de guerre" s'est décliné en géostratégie "soft power" par la guerre de l'information ou infowar depuis 50 ans. Malgré les déclarations  depuis fin 2009 dans les médias sur la crise de l'euro, la guerre monétaire contre l'Euro (car ca en est bien une) se joue principalement en coulisses, dans les espaces spécialisés que l'on nomme rapidement "marchés" pour moins les distinguer.

Voici de nouveaux éléments pour mieux illustrer cette guerre :


En 6 mois, les hedge funds US ont retiré leurs placements en France et Allemagne (DEU) pour les placer au Canada et au Japon. La rapidité de ce retrait, qu'aucune raison strictement économique n'imposait, devait entrainer un assèchement des capacités de financement en France, et de la une récession. 

Six mois après ce sont les taux interbancaires de la zone Euro qui sont érodés, par des recherches de liquidités à toujours plus court terme par les banques. 

Prochains éléments à surveiller dans les mois à venir : 

1) l'évolution trimestrielle des prêts internationaux consolidés des banques françaises (créances consolidées), avec ventilation par pays sur lequel repose le risque final. 
La proportion des origines des risques est la suivante, pour fin décembre 2011 (source Banque de France, T4 2011, date de dernière publication : 25/04/2012) :

  • total des encours en risque ultime ; Créances sur l'étranger des banques à capitaux français : 2729033 M$
  • dont zone euro : 44,4%
  • paradis fiscaux : 2,1%
  • UK+US+paradis : 29,4%
  • BRICS : 4,9%

2) l'évolution trimestrielle des engagements passifs (Encours de prêts ou de dépôts) des banques françaises ventilés par pays : fin décembre 2011, ce montant pour les Etats-Unis avait en 6 mois diminué de 55% pour retomber au niveau de septembre 2004 ! A la fin de l'année dernière, les engagements vis à vis de US et UK représentaient encore 41% du total.
(source Banque de France, T4 2011, date de dernière publication : 25/04/2012).

Ces tendances peuvent se retrouver parmi tous les pays de la zone euro qui ont été attaqués depuis fin 2009. 

Notre anticipation est que l'imbrication financière réciproque entre US+UK et la zone euro va aller en diminuant rapidement, ce qui va rendre les attaques des "marchés" (...) sur la zone euro progressivement  moins efficaces. Le plus dur a déjà été fait depuis fin 2009, et la prise de conscience collective de la nécessité  politique absolue d'une intégration accélérée de la zone euro. Maintenant nous avons une bonne feuille de route depuis fin le sommet européen de fin juin 2012 (même si il reste encore à y développer le volet social et démocratique). Je vous en parlerai à la rentrée.

Bons devoirs de vacances !

2012/07/13

Where is the budget, there is the power

 There is a long and broad debate in the U.S. about the military spending, and specially this year because of the "Fiscal Cliff". But there is so little debate about the U.S. national security concept, and how it transforms a whole society. This is yet the true nature of things behind such a choice of governments. We have wrote a compilation of texts on this historical perspective.

The growth over time of the Defense budget (FDEFX graph below) is indeed astonishing :

Yes, but the overall federal budget has increased a lot in the same time :


So, let's calculate the percentage of Defense spending over the federal net outlays, and it's history :


Please note the bottom line is 20%, not 0%. This casts a new light on the Korean and Cold Wars.
We must also look with attention to the spending included and not included into FDEFX. And add some defense budget effort taken on Discretionary Budget after votes of the Congress (around 20% of this budget nowadays). We could then be around 30% of the overall budget nowadays.

Most of the time you will find military spendings only used as percentages of GDP, but this blurs the current absolute heavy weight of the U.S. :


I think the part of military spending in the overall budget is much more representative of the real powers in the country. When the federal government is seeking to cut some budgets to reduce expenditures, the real powers behind the scenes appear in direct light, like another political party. Deficit reduction and the automatic cuts scheduled to take effect in January 2013 are viewed as likely to figure in the autumn 2012 US presidential election, but the Congress can attempt at any time to cancel the $1.2 trillion sequester. The real strength of US democracy will effectively be challenged during these times, and the true powers of US deep state could emerge for everyone.

But wait : this Defense budget is financed mostly by debt emission, and at a large extent with US Treasury. Surely the FED is since few years the biggest holder of US Treasury, but many countries also hold them. Their citizens could insist on selling their assets in US Treasury, or even stop buy them and buy instead more... euro-denominated assets for instance.

Update 10/23 :
As anticipated, true powers of US have emerged clearly now for everyone : few hours ago, Obama and Romney have agreed to not cut Defense budget, or even to increase it. New law will be passed before Jan, 2 to modify 2011 Budget Control Act and currently planned military sequester.
Both candidates agree on this very fundamental topic. Because of this, remaining parts of the debate, and thus democracy in the US, is just a farce.

Update 12/3 :
[Add links into the introductory paragraph, and graphics below from our U.S. Debt's dashboard ]

  • U.S. Defense spending history (% GDP), using chained (2003) dollars, from 1910 to 2007 :

  • U.S. Defense spending history (% GDP), 1792-2015 :
A budget reflecting the never-ending war since 1940

  • Percentage of defense spending over the federal expenditures, history from 1946 :
% of defense spending : green line; right hand scale; quaterly updated

2012/07/12

How good are economists at forecasting the future ?


CBO economists certainly deserve a special award :

(clic to enlarge)

Source : US Treasury

You may also read "How good are economists at forecasting CPI ?" (Reuters, 2009/06)





2012/07/11

Les barbares financiers


Les financiers aiment se représenter en classe sociale très supérieure, une jet set bien au dessus des autres mortels. On leur invente des termes qui les isolent socialement, pour mieux les démarquer : on les appelle les working rich.

Pourtant les autres gens leur trouvaient bien des défauts, et notamment sur leur déficience morale. Des comparaisons cliniques avec les profils de psychopathes patentés ont déjà été dressées, sans compter que certains économistes comme Roubini commencent à évoquer la nécessité d'en lyncher un.

En plein scandale du Libor, connu des spécialistes depuis au moins 10 ans et qui ne sort qu'aujourd'hui aux yeux du grand public (donc encore un signe que la crise est un dévoilement, une chute du monde d'avant), voici publiée une nouvelle approche de ces déviants sociaux, qui présente l'intérêt d'être statistique et par auto-évaluation des concernés. On apprend ainsi que :
  • 24% des dirigeants de Wall Street et de la Bourse de Londres estiment que des conduites malhonnêtes ou illégales sont nécessaires pour réussir dans le monde de la finance (22% aux US, 25% au UK),
  • 16 % d'entre eux ont admis qu'ils n'hésiteraient pas à commettre un délit boursier, tel que le délit d'initié s'ils pouvaient s'en tirer sans poursuites,
  • 39 % des cadres interrogés estiment que leurs concurrents ont déjà pratiqué des activités illégales ou malhonnêtes (40% aux US, 36% au UK),
  • 30 % d'entre eux affirment que leurs salaires ou leurs bonus les poussent à enfreindre le code de déontologie (28% aux US, 32% au UK), et 23% affirment que d'autres pressions s'exercent pour qu'ils le fassent (19% aux US, 26% au UK),
  • 41% des interrogés seulement affirment qu'il est tout à fait certain que leur staff n'a pas eu besoin d'employer des pratiques non éthiques ou illégales pour gagner (43% aux US, 39% au UK),
  • Seulement 55% des interrogés affirment qu'ils ne commetraient pas d'activités illégales ou non-éthiques pour gagner 10 millions de $, 
  • 30% seulement des interrogés estiment que la repression des crimes financiers par la SEC/SFO est efficace (26% aux US, 34% au UK),
  • 14% des interrogés affirment qu'ils subiraient des répercussions négatives de la part de leur employeur si ils dénonçaient formellement un cas de violation de la loi ou de l'éthique; seulement 35% estiment certain que leur employeur ne le ferait pas.
Il ne s'agit pas de s'effaroucher devant ces chiffres, mais bien de comprendre que cette industrie est tellement gangrénée par les déficiences morales qu'il est impossible qu'elle reprenne d'elle même le droit chemin et abandonne ses mauvaises pratiques. Toute transformation sociale efficace dans ce groupe ne pourra venir que d'une pression accrue de l'extérieur, qui passe tout d'abord par un remplacement complet et rapide de tous les cercles dirigeants, dans tout cet écosystème. Inutile de dire que nous en sommes encore très loin. La conclusion sur laquelle nous devons donc nous appuyer pour anticiper les évènements à venir c'est que ces pratiques vont perdurer et encore davantage se renforcer, car elles s'apparentent à de la prédation nuisible. A la différence d'un parasite, un nuisible ne s'arrête jamais de lui même de dévorer. Il est insatiable.  Mais il n'est fort que parce que son hôte le laisse faire. Le système social évolue donc par à-coup brusques, et non pas par régulation continue et progressive. 
Au delà d'actions individuelles sporadiques, la première étape sociale à surveiller est la montée en puissance de la notion de crime financier dans le droit, et des retorsions effectivement entreprises. La deuxième étape est l'appui sur ce droit pour établir des barrières géographiques sur les flux financiers (ce qui est techniquement très aisé à réaliser), et sur l'éjection de certaines entreprises au delà de ces frontières, par décret. Socialement, le banissement est une solution bien plus efficace que le lynchage. Une forme plus temporaire est l'ostracisme, qui est lui aussi un mécanisme d'auto-défense populaire, un vote de défiance politique.

Sources de l'étude
Tricher est nécessaire selon 24 % des cadres de Wall Street et de la City, Le Monde, 07/2012

2012/06/29

How long does it take to build federalism ?


 A brief reminder about U.S. history  teachs us building federalism took 14 years, with a military war as a booster for this process :

Tensions between American colonials and the British during the revolutionary period : 1760s and early 1770s.

American Revolutionary War : 1775 to 1781. 
  • The Continental Congress established a Continental Army under the command of George Washington : June 14, 1775
  • The Congress adopted the Declaration of Independence : July 4, 1776.
  • After the British defeat by American forces assisted by the French and Spanish, Great Britain recognized the independence of the United States: 1781

The Articles of Confederation established a weak confederal government that operated from 1777 until 1789.

Those wishing to establish a strong federal government with powers of taxation organized a constitutional convention in 1787. 

The United States Constitution was ratified in 1788.

The new republic's first Senate, House of Representatives, and president —George Washington— took office in 1789.

These steps and speed have to be compared with similar current EU federalism process and speed, with currently a monetary war as a booster. This process is the birth of the new Euroland sovereign. Humans are not born in a single minute, and a new sovereign entity is not born in a single year, even taking into account the pregnancy or gestation period.

2012/06/19

Atterrissage d'urgence

 Le projet Conscience Sociale trouve ses racines dans la conviction partagée début 2005 de la bulle immobilière occidentale et de sa dimension sociale. Nous maintenons depuis lors une veille constante sur ce sujet. 

Le mois dernier nous avons souligné sur les réseaux sociaux le grand intérêt du livre de Sylvain Péritel et Philippe Schneider " 2015 : La grande chute de l'immobilier occidental" paru aux Editions Anticipolis. Un travail tres fouillé, très dense, qui va beaucoup plus loin qu'une étude d'économétrie, avec des propositions de politiques publiques très argumentées. Beaucoup d'exemple très concrets, 4 pays passés à la loupe plus 3 zooms inédits sur l'Europe Centrale, forment un contenu particulièrement attractif. En résumé : une anticipation politique de grande qualité et une forte contribution à un débat public majeur !

Ces propositions de politiques publiques vont dans le même sens (en étant plus précises) que celles redigées par Mickaël Mangot ( Les Générations Deshéritées , février 2012) que je recommande également, mais ce dernier s'il se limite à la France, n'aborde pas seulement l'immobilier, ce sont donc des ouvrages complémentaires.

Enfin, dans aucun des 2 ouvrages (notamment la section "Comment éviter une nouvelle bulle"), je n'ai pas vu mentionné la nécessité d'apporter plus de transparence au marché immobilier : les bases des prix des notaires devraient être disponibles sur internet avec un délai de 15 jours après la signature de l'acte final, anonymisés, et faciliter la recherche et la comparaison des prix pour des biens similaires dans une zone donnée. Les services dans cet esprit qui existent aujourd'hui sont tres partiels et partials, ou présente un délai de publication trop grand.

Ce mois-ci, témoin de cet apport accru de transparence, un nouvel indicateur graphique nous est apparu dans l'irremplaçable publication mensuelle de Jacques Friggit




Nous pouvons constater :
  • que si l'on se réfère au montant total des ventes, la bulle de 2001-2008 s'était entièrement dégonflée avant de commencer à se reformer
  • que c'est entièrement faux si on se rapporte au nombre de ventes
  • que la hausse spectaculaire des prix 2001-2008 s'est accompagnée d'une baisse continue du nombre de ventes, qui contraste avec le mythe de "tout le monde achète" dont on nous a constamment rebattu les oreilles. En 2008, au sommet de la bulle on est déjà à des plus bas historiques en terme de nombre de ventes (avant la dégringolade qui a suivie). Encore une fois, on a fait exprès de confondre : "je donne envie à tout le monde d'acheter" avec "tout le monde achète". Ce qui veut dire aussi que de plus en plus de gens se sont trouvés exclus de la propriété à cause de l'envolée des prix
  • que la baisse des prix entre 2008 et 2009 ne s'est pas accompagnée d'une remontée du nombre de ventes, au contraire la baisse s'est accentuée : il faut mettre cela en rapport avec la baisse du pouvoir d'achat des ménages qui s'est encore dégradée pendant cette période, ainsi que leur confiance en l'avenir, confiance qui a commencé à se rétablir mi-2009 (mais reste très loin du compte). Une partie des acheteurs potentiels a peut-être aussi préféré attendre pour bénéficier d'encore plus de baisse, mais dans ce cas c'est une attente volontaire et non subie donc le désagrément est faible
  • qu'au moment où les prix connaissent en 2012 une nouvelle tendance forte à la baisse, le nombre de ventes est toujours 20% plus bas que sa tendance longue, et encore inférieur au creux qui a suivi la mini-bulle de 1991.
Au final, si la marque d'une bulle immobilière se trouve bien dans le niveau des prix, le "bon niveau de prix à atteindre" c'est bien quand le nombre de ventes retrouve son couloir de tendance longe. En effet, c'est alors le signe d'un équilibre retrouvé entre demande et offre de logement, où le marché du logement n'exclut pas davantage de personnes de l'accès à une nouvelle propriété. L'implicite ici consiste à ne pas remettre en cause les habitudes modernes de mobilité immobilière (en moyenne un foyer change de logement tous les 7 ans). Mais ce n'est pas un impératif de société, bien au contraire. Le dégonflement nécessaire des bulles immobilières occidentales, si il s'étale sur la durée, pourrait changer bien des comportements en matière d'acquisition de logements. Nous ne sommes pas non plus à l'abri d'une rupture du marché immobilier encore plus brutale qu'en 2008. La tournure des évènements qui se jouent actuellement dans la poudrière du Moyen-Orient (embrasement Syrie-Iran-Arabie Saoudite-Israël-Palestine-Irak-Afghanistan sans compter les Etats satellites et les puissances mondiales en arrière plan) peut produire cet effet. Je vous conseille vivement la lecture du dernier Global Europe Anticipation Bulletin à ce sujet.

2012/05/25

La démocratie scientifique comme réponse à la crise scientifique

 Pour faire suite au débat engagé avec Anonyme à propos de mon précédent article sur la crise scientifique en cosmologie, je voudrais étendre au domaine scientifique ce qu'a récemment écrit le professeur Jean Gadrey à propos d'une crise similaire faisant rage dans la discipline de l'économie
Le débat, de nature collective, devrait selon moi se dérouler d’une part au sein des associations de scientifiques, d’autre part dans tous les lieux, services publics, médias et associations où la démocratie scientifique et l’information scientifique sont considérées comme des biens communs à défendre.
Je crois pour ma part que les principales questions s’expriment moins en termes de conflits d’intérêts (bien que cette question reste à débattre) qu’en termes de PLURALISME, DE CONNIVENCE ET DE FORMATION DES CROYANCES SCIENTIFIQUES. Elles relèvent de la sociologie, des sciences politiques, de la philosophie morale et politique, de l’éthique professionnelle, plus que du droit et de la science.

Voilà éclairci le fondement de ma démarche, que l'on retrouve également poussée par la fondation Sciences Citoyennes.

Ajout le 11/06/2013:
Automne 2011.
"Conclusion: Science as politics
Beyond the specificity of the institution studied, the EHESS, we find here some scientific processes characterized by a kind of generality. We can see that local paradigmatic change is a violent social process that breaks down the traditional reciprocity of social exchange. Asymmetric relations and exclusion are at the heart of these dynamics, and it is more about transforming existing legitimacies than settling scientific disputes. The more radical the change is, the more likely new entrants will have to build their legitimacy through some kind of detour at the borderlines of other fields in order to transform value into different forms that could make sense in other fields and, in return, support their strategy within their own field. Possession of international capital is not the least advantageous building block for the construction of robust scientific strategies.
The study also documents the fact that scientific life in general and, moreover, paradigmatic change are not only a question of truth, of evidences, and of proofs but also of politics. Evaluating, influencing, building coalitions, voting, and selecting are regular practices both within disciplines and in wider interdisciplinary arenas when articles are submitted, grants are distributed (Lamont, 2009), positions are opened (Musselin, 2005), and candidates are selected. The importance of votes or of quasi-votes enables us to view science as politics. But this brand of politics is special, as we find no left-wing axis and no natural median voter. "