2008/10/12

La transparence des marchés financiers

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Christian Fauré réagit à une question posée à Georges Ugieux sur la mise à disposition publiques des transactions boursières. Cette proposition de mettre en oeuvre une ouverture des données des marchés financiers pourrait-elle résoudre la crise actuelle, au moins faire qu’elle ne se produise plus ? 

Trois points sont importants à considérer, au-delà de la faisabilité technique qui est certainement le point le plus facile de l’affaire :
  • la connexion immédiate avec le domaine du politique, comme le disent d’emblée Christian et également Ugieux
  • le fonctionnement des marchés qui repose intrinsèquement sur une asymétrie d’informations entre les acteurs, comme le dit en commentaire Aleph187b
  • le fait que la crise financière s'est maintenant doublée d'une crise monétaire aux implications encore plus exacerbées dans la vie des habitants (regardez ce qui se passe en Islande)
Pour commencer soulignons que l’asymétrie pourrait perdurer dans les marchés intradays si les données sont publiées et entièrement analysées quotidiennement. De plus certains marchés de gré à gré (par exemple les règlements-livraisons de valeurs mobilières) ne font pas du tout l'objet d'un marché coté et auraient pourtant tout intérêt à être bien mieux publiquement contrôlés qu'ils ne le sont aujourd'hui.
Concernant l'asymétrie d'informations, elle a été démontrée par les travaux de J. Stiglitz depuis près de 20 ans, mais qui sont toujours ignorés par les tenants de l'ancienne théorie du marché “pur et parfait” et de sa main invisible qui dirige le marché.

Cette fameuse main d’Adam Smith m’a toujours fait sourire car finalement elle existe bel et bien, mais elle n’est pas du tout invisible : elle est simplement occultée. Ecoutez par exemple la fin du témoignage de Georges Ugieux, ancien directeur de la bourse de New York, si vous voulez vous en convaincre sur un exemple très actuel. On est bien loin du conspirationisme ou théorie du complot dont la simple évocation est prompte à discréditer son auteur. C’est bien ici la connexion avec certains hommes politiques dont il s’agit, à ne pas confondre avec le domaine politique que soulignait Christian. On pourra aussi relire à ce propos mon billet récent à propos des marchés financiers et poursuivre par les ouvrages de Stiglitz qui détaillent fort bien les ressorts à l’oeuvre dans le scandale Enron.

Georges Ugieux parle également d’idéologie (ici des Républicains), mais les faits des dernières semaines montrent bien que pour ces dirigeants il ne s’agit que d’un apparat de bonimenteur dont on se défait dès que l’appât du gain personnel (terme encore employé par Ugieux) inspire une autre orientation. J’évoque par là la vague sans précédent des nationalisations aux US et des limitations imposées aux marchés, qui ne sont d’ailleurs certainement pas terminées.

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  Cette prise de conscience se diffuse de plus en plus largement dans notre société. Encore une fois les faits, signaux d’alertes et les dangers étaient pourtant largement disponibles depuis longtemps. Georges Ugieux parle ainsi de la prise de conscience que les marchés financiers ne peuvent pas s’auto-réguler. Stiglitz l’avait déjà démontré en détail depuis 10 ans, à partir de l’analyse de la dérèglementation des marchés de l’énergie par exemple. Mais sa voix et celles de nombreux autres, si elles ont été entendues, n’ont pas pu être comprises par notre société qui préfère les (dé)considérer comme des Cassandre, puis les oublier, ou du moins les tenir à un niveau sonore suffisamment faible pour ne pas avoir à se remettre en question. On ne se rappelle d’eux qu’au moment du désastre collectif.

Tout se passe comme si une société humaine n’aimait pas avoir à se transformer par un acte de volonté propre et par anticipation : elle préfère y être précipitée. C’est la diffusion, la maturation de ce type de connaissance dans la conscience sociale qui en filigrane m’intéresse particulièrement dans ce blog, car elles mettent en évidence les freins que l’on s’impose ou que l’on accepte.

2008/10/08

Le cloud computing et la sécurité du Système d’Informations : une question de myopie ?

Voilà que surgissent les premières critiques un peu argumentées contre le modèle du cloud computing. Jusqu’à présent on en était resté à brandir des épouvantails : “oui, mais et la sécurité pour les systèmes hors de l’entreprise ?”
Cette question trouve sa réponse depuis bien longtemps dans les prestations d’infogérance, ou dans l’utilisation courante des moyens de paiement. Chacun de nous utilise sa carte bancaire sur internet, et la transaction de paiement passe dans la plupart des cas par un prestataire certifié qui n’est pas une banque, par exemple SIPS d’Atos Worldline. C’est encore plus fréquemment le cas pour les systèmes de cartes anonymes prépayées. Mais je voudrais aller plus loin dans ce billet.
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Lire la suite de mon billet sur le blog d'Atos Origin.


La percée du SaaS et du Cloud Computing

Ce n'est pas encore le moment de la percée du vin Jaune, mais cet automne voit déjà le premier DSI français à annoncer le succès du modèle SaaS et du Cloud Computing.

Bravo à Didier Lambert, DSI d'Essilor, pour cette prise de position très réaliste ! Chaque ligne est pertinente dans ce témoignage.

Mise à jour :
Bruno Ménard le nouveau président du Cigref emboîte le pas de son prédécesseur sur le SaaS
, j'en ai parlé sur le blog d'Atos Origin.



Comprendre la crise monétaire


Pour vraiment comprendre ce qui se passe ces derniers jours sur les marchés financiers, je vous conseille ces lectures :
Comme prévu par plusieurs think-tanks depuis longtemps, la crise financière a accouché d'une crise monétaire, avec des conséquences macro-économiques d'une toute autre ampleur. Et évidemment avec un contrecoup sur les bourses.

Ca me donne l'occasion de vous donner un autre indicateur cette fois pour la fièvre monétaire, le JPMorgan G7 Volatility Index :

5Y history up to 08/11/2012

History up to 02/08/2012



2008/10/06

L’Europe face à la crise financière

Ce week-end a été l’occasion d’une mise en évidence des disparités des réactions en Europe face à la crise financière et économique qui frappe désormais notre continent de manière évidente, comme en témoigne le crack de ce lundi mais surtout l’évolution depuis 15 jours de la parité euro-dollar :

La réaction des gouvernements en Europe est d’abord partie de la périphérie, hors de la zone Euro :